Moyen-Orient: Israël-Palestine de 1988 à 2012
En cours de rédaction
Le Moyen-Orient à travers les publications du MRAP 2ème partie: Israël Palestine 1988 2012
L'Intifada
En 1987 éclate la première "révolte des pierres" ou "Intifada", Différences titre: "Gaza et Cisjordanie; un peuple étouffe" et analyse:
"la communauté internationale doit prendre des initiatives politiques afin d'aider les Palestiniens et les Israéliens à se rapprocher un peu, et à entamer un dialogue. Il est urgent qu'ils puissent se parler et réfléchir à une solution politique globale, sinon ce conflit risque de s'enfoncer davantage dans l'incompréhension et le drame."
Différences n°75: (p5) (voir le document)
"Les conséquences de la révolte des territoires occupés et de la répression brutale contre les Palestiniens agissent en ondes de choc. En Israël, bien sûr, mais aussi dans toutes les communautés juives":
Différences n°76: (p5) (voir le document)
Différences exprime ensuite son regret de voir repoussée une tentative pacifique palestinienne:
"D'Athènes devait, en février, partir un bateau de paix. Il aurait dû ramener quelques dizaines d'exilés palestiniens sur leur terre. La main tendue par les Palestiniens n'a pas été prise.".
Et dans le même numéro condamne tous les recours au terrorisme:
"NON AUX ATTENTATS : Après l'attentat perpétré le 7 mars dernier dans le désert du Néguev contre les civils israéliens et qui a causé la mort de six personnes, le MRAP manifeste sa totale réprobation. Il renouvelle sa condamnation de tous les actes sanglants qui, tentant de résoudre des conflits par la voie du terrorisme, ne peuvent évidemment servir la cause au nom de laquelle ils se prétendent commis et ne font que retarder le processus par lequel doit s'engager la construction dela paix"
Différences n°77: (p9) (voir le document)
Toujours en 1988 Différences titre: "C'est l'impasse. Une répression qui se développe de plus en plus largement, une résistance qui se durcit, un bilan qui s'alourdit. Il n'y a, clairement, de solution que politique" et écrit plus loin: "L'espoir est ailleurs. A Bruxelles, personnalités israéliennes et palestiniennes se retrouvaient pour un autre avenir que la répression et l'implosion."
Différences n°78: (p4) (voir le document)
A la fin de cette année 1988, Différences se félicite d'une amorce de progrès:
"A Genève, en cette fin d'année, la paix avait rendez-vous avec les peuples du Proche-Orient. Un pas décisif a été franchi par les dirigeants américains: le 15 décembre, changeant d'orientation en quelques heures, ils se sont déclarés prêts à «engager un dialogue substantiel» l'OLP, à laquelle ils déniaient jusque-là toute représentativité."
Différences n°82: (p3) (voir le document)
Différences n°84: (p3) (voir le document)
Israël Palestine: les chances de la paix titre Différences:
"En Israël, l'opinion publique évolue: le dialogue avec l'OLP n'est plus un tabou absolu. Du café des Palestiniens, les prises de position se multiplient pour la recherche d'une solution politique en vue d'accéder à l'autodétermination. Les chances de la paix, pour réelles qu'elles soient, risquent de capoter si l'extrémisme l'emporte."
Différences n°91: (p3) (voir le document)
Le MRAP s'inquiète de l'orientation d'Israël:"à droite toute", et écrit :"L'engrenage qui se met en place est inquiétant. Les peuples israélien et palestinien, ceux des pays voisins risquent une fois encore de payer l'addition. Et celle-ci, au fil des ans, révèle de plus en plus lourde."
Différences n°103: (p4) (voir le document)
Malheureusement l'espoir d'une solution pacifique s'éloigne:
"ISRAËL-PALESTINE BLOCAGE Consternation. Aucun signe réel ne semble amorcer un dialogue entre les parties en conflit pour appliquer le Droit et revenir à la Raison. Et préparer la Paix.
Différences n°117: (p4) (voir le document)
Différences publie un numéro spécial: "Israël Palestine: donnez une chance à la paix."
L'éditorial déclare:
"L'urgence de la paix exige de faire coïncider, par des actes, éthique et réalisme, Droit et politique, lutte et dialogue. La finalité immédiate étant de commencer à réaliser ce qui paraît, en toute logique humaine, la seule manière lucide de concevoir l'avenir: comment les peuples israélien et palestinien vont-ils vivre ensemble sur la terre de la Palestine historique dans des frontières respectives sûres, reconnues, protégées par la communauté internationale?"
Droit et Liberté n°119 août 1991: (voir le document)
Lors de son congrès de 1992, le Mrap condamne l'intransigeance du gouvernement israélien:
"L'ouverture de la Conférence de Madrid a suscité quelques espoirs de retour à la Paix. Force est de constater qu'à ce jour, le processus est bloqué et la négociation plutôt dans l'impasse.": "L'intransigeance du gouvernement israélien s'est traduite: par son refus d'admettre à la table de la négociation une véritable représentation du peuple palestinien.....par sa détermination d'empêcher toute négociation sur le fond....par son mépris de la légalité internationale (Convention de Genève) dans les territoires occupés où il mène depuis longtemps une politique cruellement répressive"
Différences n°126: (p4) (voir le document)
Les accords d'Oslo
Le 13 septembre 1993, sont signés à Washington les "accords d'Oslo" qui définissent les étapes d'un processus de paix israélo-palestinien, le MRAP se réjouit de cette avancée tout en restant conscient du chemin restant à parcourir:
"Le 13septembre 1993, après un demi-siècle de sang, de plomb et de larmes, le dialogue des armes s'est tu...Cet accord historique, n'aurait pas été possible sans les efforts tenaces des partisans et artisans de la paix, de l'amitié et de la reconnaissance des droits légitimes du peuple palestinien à avoir une terre, un Etat; du peuple israélien à vivre en sécurité. Le MRAP en fut."
Différences n°145: (voir le document)
Mais l'espoir reste fragile et en mars 1995, J.J. Kyrkiacharian écrit:
"Il faudrait que le gouvernement israélien, dont la popularité décline, décide de prendre en compte au moins quelques-unes des demandes palestiniennes, conformes aux Accords d'Oslo et du Caire. Sinon, l'espoir de la paix serait compromis."
Différences n°161 (p5): (voir le document)
En juillet de cette même année, Isabelle Avran veut rester optimiste:
"Les espoirs de paix soulevés en septembre 1993 ont-ils une chance de renaître? Oui, répond Isabelle Avran, journaliste et secrétaire générale de l'association FrancePalestine,
si l'Europe et les Nations-Unies s'en mêlent."
Différences n°165 (p4): (voir le document)
Dans ce même esprit d'optimisme, Différences publie un reportage sur une expérience encourageante de cohabitation à Haïfa:
Différences n°168 (p4): (voir le document)
Le 4 novembre 1995, Itzhak Rabin signataire des accords d'Oslo est assassiné par un extrémiste Israélien, le MRAP publie un communiqué:
"Halte aux ennemis de la paix et de l'amitié entre les peuples": « C'est avec consternation et indignation que le MRAP apprend l'assassinat de Monsieur Rabin. Ainsi les assassins de la paix ont frappé une fois de plus avec l'intention affichée de faire capoter le fragile processus de paix. En assurant la famille de Monsieur Rabin et ses proches de ses sentiments d'horreur et de colère et en exprimant ses condoléances, le MRAP forme l'espoir que le peuple israélien et le peuple palestinien sauront déjouer le complot des ennemis déclarés de la paix."
Différences n°169 (p5): (voir le document)
En 1996, le MRAP condamne les attentats perpétrés en Israël:
"Un nouvel et horrible attentat suicide vient d'être perpétré à Tel-Aviv et porte ainsi à 60 morts et 219 blessés le nombre des victimes. Le MRAP condamne de toutes ses forces ces actes lâches et odieux. Notre mouvement dénonce une fois de plus le recours au terrorisme dans une région qui a connu, depuis cinquante ans, tant de souffrances. Le but des criminels est clair: au-delà des morts et des blessés, il faut abattre Shimon Peres et Yasser Arafat, rendre impossible la poursuite du processus de paix tel qu'il est engagé."
Mais le MRAP veut rester optimiste par la voix de Eliane Benarrosh qui rend compte de la tenue du colloque international "Jerusalem, capitale de la Paix".
Différences n°173 (p5): (voir le document)
Durcissement d'Israël
Mais la situation évolue vers un durcissement de la politique d'Israël qui inquiète le MRAP:
"Le MRAP partage les inquiétudes que suscite l'arrivée de la nouvelle équipe au pouvoir en Israël et les incidences sur le processus de paix. Cette inquiétude est d'autant plus justifiée que le nouveau Premier ministre, Benyamin Netanyahou, n'a fait aucun geste dans le sens de l'apaisement, bien au contraire. L'entrée de Sharon au gouvernement et les attributions qui lui sont confiées ne constituent pas non plus un facteur d'apaisement. Pour leur part, les Etats-Unis, qui peuvent infléchir la politique israélienne vers la paix, font preuve d'une grande prudence malgré leur attachement aux accords d'Oslo. Les personnalités et organisations représentatives se doivent de mener une campagne auprès des gouvernements européens pour sauver le processus de paix. Pour sa part, le MRAP mettra tout en œuvre pour que sept mois après l'assassinat de Rabin qui voulait permettre à Israël de sortir des territoires occupés, son meurtrier ne puisse triompher dans sa cellule."
Dans le même temps, Eliane Benarrosh recueille les propos d'un représentant de l'OLP qui déclare entre autre:
"La vie quotidienne des Palestiniens, c' est le bouclage, une économie paralysée, 80% de chômage ... Il faut le dire et le faire savoir:quand on parle de bouclage, il ne s'agit pas seulement d'une interdiction d'accès aux territoires israéliens ou à Jérusalem annexée, mais aussi de séparer la Cisjordanie de la bande de Gaza, ce qui est contraire aux accords intérimaires et crée une situation désastreuse...Le bouclage entretient et aggrave la frustration de la population palestinienne, c'est une vraie catastrophe!"
Différences n°177 (p1 et 2): (voir le document)
En 1997 le MRAP relaie une initiative de personnalités israéliennes et palestiniennes qui affirment:
"Jérusalem est à nous, Israéliens et Palestiniens, musulmans, chrétiens et juifs. Notre Jérusalem est une mosaïque de toutes les cultures, de toutes les religions et de toutes les époques qui ont enrichi la ville, de l'antiquité à nos jours.....Notre Jérusalem doit être la capitale des deux Etats qui doivent vivre côte à côte dans ce pays: Jérusalem-Ouest la capitale de l'Etat d'Israël et Jérusalem-Est la capitale de l'Etat de Palestine.":
Différences n°185 (p5): (voir le document)
J.J. Kirkyacharian dénonce "un scénario monstrueux : Les provocations répétées du gouvernement israélien, sa politique générale de chantage, ont rendu impossible la poursuite du processus de paix" et s'inquiète de la coopération militaire entre turcs et israéliens;
Différences n°187 (p7): (voir le document)
La dégradation de la situation amène J.J. Kirkyacharian à écrire: "Proche-Orient: là ou l'espoir s'effondre..; Depuis l'assassinat de Rabin et l'arrivée au pouvoir de Netanyahou, les mauvaises nouvelles affluent. Aggravation continue, avec depuis quelques semaines, une accentuation. Qui peut profiter de la politique du pire? Certainement pas les peuples, mais sans doute les puissances économiques et militaires qui aspirent à exercer un contrôle total dans la région: en premier lieu Israël, la Turquie, les Etats-Unis ..."
Différences n°189 (p6): (voir le document)
Paroles de Palestine
Rendant compte d'une action de solidarité avec la Palestine à Jérusalem est, Alexandrine Vocaturo et Yves Marchi annoncent la parution d'un numéro spécial de Différences: Paroles Palestiniennes.
"Ce séjour nous a permis d'entrer en contact avec des acteurs de la vie associative palestinienne qui vivent à Jérusalem-Est ou dans les Territoires autonomes. Du statut de Jérusalem au retour des réfugiés, de la question des prisonniers politiques à celle des colonies, questions dont la solution est capitale pour l'avenir de la paix, des droits de l'homme au problème de l'eau ou aux micro-projets, nous avons essayé par une série de propos recueillis de présenter les attentes, les questionnements, les déceptions, mais aussi les espoirs de tous ceux que nous avons rencontrés. Sans oublier leurs propositions souvent constructives..."
Différences n°213 (p2): (voir le document)
Le numéro spécial "Paroles Palestiniennes" dénonce: "En créant une situation radicalement nouvelle,la révolte des pierres a fait évoluer les positions tant israéliennes que
palestiniennes, et les accords d'Oslo ont fait naître un grand espoir. Cependant de remises en cause en concessions, de blocages en reculs, de calculs électoraux en renoncements,
les attentes d'une population palestinienne - dont les conditions de vie se dégradent - ont fini par être déçues. Dans une économie palestinienne qui dépend à 80 % d'Israël, le taux de chômage, en Cisjordanie et Gaza, est passé de 18 à plus de 34 %. entre 1993 et 1997" >br />
Puis revient sur les grands problèmes: l'eau, les colonies, la confiscation des terres, Jérusalem...
Différences n°214: (voir le document)
Devant l'échec des pourparlers de Camp David entre israéliens et palestiniens, Le MRAP communique:
"Pour une paix sérieuse et durable entre Israël et la Palestine : reprendre et achever le processus amorcé...Malgré quelques pas en avant, les pourparlers de Camp David n'ont pas abouti au résultat tant attendu: la paix entre Israël et la Palestine....C'est pourquoi le Mrap demande que l'Union européenne prenne l'initiative de proposer une rencontre sur le sol européen afin d'y poursuivre la recherche d'une paix sérieuse."
Différences n°221 (p2) : (voir le document)
Dans l'éditorial du n°229 en 2001, Mouloud Aounit écrit:
"Depuis son élection, Ariel Sharon a fait savoir qu'il ne renonçait à aucune colonie israélienne des territoires occupés depuis 1967, ni à Jérusalem dans son ensemble, ni à céder à un éventuel Etat palestinien plus de la moitié de la Cisjordanie...Cette politique est un désastre pour les deux peuples. Terrible aveuglement que de ne pas voir que l'avenir de la sécurité d'Israël est indissociable des droits du peuple palestinien à une terre, un Etat,...Il est urgent de sortir de l'engrenage. Il faut refuser de se laisser tirer par l'histoire vers l'arrière, vers la répétition, pour au contraire comprendre que l'histoire est un mouvement vers l'avant, vers le nouveau. Ce nouveau ce sont deux peuples, deux Etats, vivant dans l'association, puis l'amitié librement et patiemment construite. L'Europe a devant elle désormais une responsabilité immense; elle a les moyens politiques, économiques, diplomatiques et juridiques pour imposer la paix. Et le Mrap pèsera pour que la France joue son rôle."
Différences n°229 (p3): (voir le document)
Pour une paix juste et durable
Le MRAP s'associe à un appel lancé par plusieurs dizaines d'organisations: « Pour les droits et la protection du peuple palestinien. Pour une paix juste et durable », cet appel déclare en particulier:
"...Il n'est de solution à ce conflit qu'à travers la négociation pour une solution juste et durable, fondée sur le droit et l'application des résolutions des Nations unies. La paix et la sécurité de tous les peuples de la région impliquent l'évacuation totale des territoires occupés par Israël en 1967, l'application des résolutions des Nations unies concernant le droit au retour des réfugiés, le droit du peuple palestinien de disposer d'un Etat souverain en Cisjordanie et à Gaza, Etat avec Jérusalem-Est pour capitale."
Différences n°230 (p2): (voir le document)
Les espoirs de paix semblent de plus en plus compromis, Eliane Banarrosh analyse la situation et écrit:
"Le processus de paix ou processus d'Oslo s'est effondré, entraînant avec lui une large partie du camp de la paix en Israël et en Europe. Cet échec a ses origines dans l'absence de prise en compte des aspirations nationales des deux parties. Israël n'a jamais pris en compte les aspirations nationales, les traumatismes et les espoirs du peuple palestinien.
Il n'est pourtant pas possible de mettre fin à un conflit qui dure depuis plus de cinquante ans sans que l'on admette comme une nécessité de principe l'idée que les deux parties doivent se considérer comme égales..."
Différences n°231 (p3): (voir le document)
En 2003, tandis que la guerre menace en Irak, Différences donne la parole à un Israélien qui en analyse les conséquences possibles sur le conflit israëlo_palestinien.
Différences n°245 (p3): (voir le document)
Dans le numéo suivant, Différences relaie un "appel à l'opinion publique mondiale de la part des Palestiniens sous le régime de l'état de siège":
"...Nous vous demandons de former un comité international pour la protection du peuple palestinien, et de prendre des mesures immédiates afin d'empêcher le gouvernement sraélien de profiter de la situation créée par la guerre en Irak. Votre soutien est indispensable et pourrait contribuer à empêcher de nouvelles souffrances, de nouvelles douleurs et la mort de Palestiniens innocents."
Différences n°246 (p4): (voir le document)
"Israël_Palestine: que fait l'Europe, que fait la France " titre le n° 247:
"Depuis plus de deux ans, la guerre coloniale conduite par l'Etat d'Israël, puissance surarmée, contre le peuple palestinien connaît une nouvelle escalade. Le gouvernement d'Ariel Sharon, soutenu inconditionnellement par l'administration Bush, se moque ouvertement de toutes les résolutions de l'ONU et des principes du droit international.
L'Autorité Palestinienne, encerclée, quasiment paralysée, est contrainte de négocier dans un cadre totalement défavorable, celui de la " feuille de route ", cadrée par l'administration Bush. Mais l'Europe est membre du " quartet" (Etats-Unis, Union Européenne, ONU, Russie). Elle doit réaffirmer clairement qu'il ne peut y avoir de règlement véritable du conflit israélo-palestinien que sur la base du droit et de la justice, en particulier des résolutions de l'ONU. L'Europe a les moyens d'agir immédiatement"
Ce même numéro publie le compte_rendu de la rencontre d'une délégation (à laquelle participe J.C. Dulieu secrétaire adjoint du MRAP) avec Yasser Arafat qui déclare :
"...Nous vivons dans des conditions dramatiques. Avec la construction du mur qui est illégal puisque en dehors des conventions internationales et de surcroît sur les terres de Palestine. Le mur qui est comparable à celui de Berlin, a pour but d'encercler Jérusalem et Béthléhem et la route entre ces deux villes est totalement bouclée. Pour la première fois depuis 50 ans, rentrer à Jérusalem est totalement impossible...."
Différences n°247 (p10, 11): (voir le document)
Le mur
En 2003, le gouvernement israélien poursuit la construction du mur de séparation censé empêcher les attentats terroristes.
Dans Différences, R. Le Mignot en dénonce les conséquences tragiques.
"Le mur: l'annexion jusqu'où et jusqu'à quand? Ce mur, en forme de serpent, incarne la vision que le gouvernement Sharon a de la paix: rendre irréversibles les faits accomplis sur le terrain (colonisation entreprise depuis 1967), pour ne pas avoir à les négocier ensuite (cf Oslo) et rendre caduque toute perspective d'un Etat palestinien viable et indépendant...Déplaçant, directement ou indirectement, des populations et/ou les privant de leurs moyens de subsistance (en déracinant des arbres, en refusant l'accès à l'eau et aux terres cultivables) et des perspectives d'études et d'emploi (par le fait de restrictions désastreuses de liberté de mouvement), le Mur s'en prend à la capacité du peuple palestinien à. persister, d'une manière comparable, aux expulsions de masse de 1948 et à l'occupation de 1967."
Dans son édition de avril, mai, juin 2005, dans un dossier consacré aux enjeux de l'eau et un article intitulé "le mur et l'eau", Différences analyse:
"Rare dans tout le Proche-Orient, l'eau est un enjeu majeur de la colonisation israélienne en Palestine, notamment en Cisjordanie. Contrôler et confisquer les réserves en eau a toujours été la politique systématique des gouvernements israéliens qui se sont succédé."
Différences n°254 (p3): (voir le document)
Toujours en 2005, Israël décide de se retirer de la bande de Gaza, le MRAP analyse:
"Si on ne peut que se réjouir de l'évacuation des colons et de la fin de l'occupation de la bande de Gaza, il ne faut pas être dupe de ce que prévoit réellement le plan de Sharon : l'annexion d'une grande partie de la Cisjordanie grâce notamment à la poursuite de la construction du Mur malgré les condamnations par la Cour Internationale de Justice et l'Assemblée générale des Nations Unies....Si nous ne voulons pas que l'évacuation de Gaza ne soit qu'un leurre de plus, la communauté internationale doit imposer sans tarder d'autres étapes. Il est urgent qu'Israël cesse toute extension ou création de colonies et mette un terme à la construction illégale du Mur. Il est urgent de reprendre les négociations globales devant aboutir à la création d'un Etat palestinien souverain et viable dans les frontières de 67 et non à un territoire morcelé, réduit à des miettes d'enclaves. La paix ne peut se construire de façon définitive sans la justice et le respect du droit international ; la démocratie est vouée à l'échec dans un pays occupé, disloqué, sans souveraineté. Assez de sang et de larmes versés dans cette partie du monde..."
Différences n°256 (p3): (voir le document)
Dans les actes du colloque "antisionisme, antisémitisme" publié en 2006 dans le n°260 de Différences, le Directeur de l'Institut des Relations Internationales et Stratégiques souligne la difficulté du débat sur le Proche-Orient en France:
"Le Proche Orient est un sujet qui déclenche beaucoup de passion. L'irrationalité l'emporte actuellement très largement. C'est aussi un sujet qui transcende les clivages politiques. Dans toutes les formations politiques, des gens veulent mettre un tabou sur ce débat, d'autres pensent au contraire qu'il faut en débattre. Pourquoi? C'est bien sûr parce qu'au centre il y a Israël, et que dès qu'on parle d'Israël se profile la question de l'antisémitisme. Pour des militants de gauche qui pensent qu'il est légitime de critiquer le gouvernement israélien sur sa politique, la barrière de l'antisémitisme est une barrière énorme. De plus, la lutte contre l'antisémitisme est très souvent instrumentalisée pour protéger les pratiques du gouvernement israélien et c'est bien là la difficulté pour des militants de gauche: comment faire en sorte de ne pas se retrouver en mauvaise compagnie, de pouvoir exercer une critique politique visant Israël sans remettre en cause ni l'existence de l'état d'Israël ni le droit des Juifs à vivre en paix, là-bas ou dans d'autres pays"
Différences n°260 : (voir le document)
En 2007, le n°263 de Différences revient largement sur la situation au Proche-Orient, d'abord par par un entretien avec Leïla Shahid représentante de la Palestine auprès de l'Union Européenne qui souligne l'écrasante responsabilité d'Israël et des Etats-Unis dans la tragédie palestinienne, puis par le compte-rendu du colloque organisé par le collectif national pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens, sur "l'application du droit international au cas d'Israël" et enfin en publiant un discours prononcé par la déléguée générale de Palestine en France au cours d'une manifestation contre les 40 ans d'occupation:
"Mise à part la parenthèse d'Oslo, les 40 années d'occupation israélienne ont été marquées par une politique fondée sur la loi du plus fort. Nous avons vu encore récemment que la bande de Gaza a été évacuée comme chacun se rappelle, unilatéralement et partiellement, puisque toutes les frontières terrestres, maritimes et aériennes restent sous le contrôle d'Israël..."
Différences n°263 (p9 à 11): (voir le document)
Différences revient sur le rôle de l'eau dans la politique israëlienne d'occupation de la Palestine:
Différences n°264 (p8,9): (voir le document)
En 2008 paraît un nouveau dossier: "60 ans d'occupation...où est l'Etat palestinien":
"...Aujourd'hui, la situation semble plus bloquée que jamais. La Palestine, émiettée, morcelée géographiquement, se retrouve séparée en deux entités qui s'opposent politiquement. Israël s'implante toujours plus en Cisjordanie, à Jérusalem-Est et, par la colonisation, organise méthodiquement l'irréversible."
Différences n°266 (p9 à 11): (voir le document)
Cette même année, une militante s'exprime à son retour de Palestine:
"...J'en suis sortie, et je suis revenue de Palestine, pleine de colère et d'une sorte de honte: comment la Communauté Internationale, si prompte à réagir en d'autre cas, peut-elle continuer à tolérer cela, et le mépris, les violations permanentes des droits les plus élémentaires ? Faudra-t-il qu'un jour on nous dise ({ on ne savait pas» ?"
Différences n°268 (p3): (voir le document)
L'opération Plomb durci
En 2009, Israël, en représailles à des tirs de missiles, déclenche l'opération militaire "Plomb durci" contre Gaza, dans l'éditorial du numéro 269, Mouloud Aounit écrit:
"Ainsi, d'une part nous sommes devant les ravages d'un conflit d'abord et avant tout d'ordre colonial vieux de plus de 60 ans. Soixante ans de souffrances, d'humiliations et de dépossession, soixante ans de soutien apporté au plus fort par lâcheté de la communauté internationale ou par calcul pour humilier, écraser, meurtrir le plus faible.
Soixante ans d'impunité des différents gouvernements israëliens qui détiennent l'insoutenable et incompréhensible record des violations des conventions internationales, des résolutions de l'ONU, particulièrement celles concernant le droit au retour des réfugiés, Jérusalem, le retrait des forces armées des territoires occupés..."
Différences n°269 (p2,3): (voir le document)
A l'occasion de son soixantième anniversaire, le MRAP publie un "numéro bilan" de Différences.
L'état du monde et en particulier de la Palestine y est évoqué avec le journaliste Alain Gresh qui analyse:
"...Le vrai problème, c'est que la colonisation en Cisjordanie a pratiquement doublé en 15 ans de négociation autour des accords d'Oslo. On se retrouve devant une vraie impasse politique. Et elle est entièrement le fait des gouvernement israéliens successifs qui ne veulent pas négocier, qui ne veulent pas se retirer de la Cisjordanie, et dont le seul objectif est d'augmenter la colonisation, mais qui ne veulent pas non plus avoir sous leur autorité légale les millions de Palestiniens qui sont en Cisjordanie."
Plus loin le MRAP évoque ses 60 ans d'actions au sujet du Proche-Orient et pointe le "tournant de 1967", il conclut:
"Un règlement de la question palestinienne sur la base des résolutions de l'ONU représenterait une première étape essentielle à l'ouverture d'un dialogue franc et respectueux, garant le plus sûr de la paix dans la région...La fuite en avant des gouvernements israéliens, du torpillage des accords d'Oslo à la guerre contre Gaza et à la nomination au poste de ministre des Affaires étrangères d'Avigdor Lieberman, connu pour son racisme anti-arabe militant et adversaire résolu de tout accord avec les Palestiniens, démontre l'urgence de mesures fortes contre le gouvernement israélien de la part d'une « communauté internationale» qui par son inaction ne fait que favoriser l'intransigeance d'Israël et préparer sans nul doute les violences encore plus meurtrières de demain."
Différences n°270 (p2 et 8): (voir le document)
Dans un entretien avec Ilan Halevi, représentant del'Autorité palestinienne à Berlin, Le MRAP s'interroge: "Comment relancer le processus de paix?"
Différences n°273 (p2,3): (voir le document)
Le numéro 274 consacré à un dossier "Droit des peuples et justice internationale" évoque largement le problème des réfugiés palestiniens on peut lire:
"La longue querelle entre Israël disant que les Palestiniens étaient partis d'eux mêmes et les Palestiniens disant qu'ils avaient été violemment chassés aurait dû cesser après que les nouveaux historiens» israéliens eurent confirmé dans les années 80, à partir des archives israéliennes, ce que disaient les historiens palestiniens depuis longtemps, à savoir qu'à partir de l'adoption par l'ONU en 1947 du plan de partage de la Palestine, une entreprise d'expulsion massive de Palestiniens avait été menée par le mouvement sioniste puis par l'Etat d'Israël. Ceci est très important et tous les protagonistes ont intérêt à la vérité car une solution durable à leur conflit centenaire ne peut être fondée que
sur la vérité historique reconnue. En 1948 et en 1967, la question aurait pu être réglée : les réfugiés expulsés de chez eux devaient être autorisés à rentrer dans leurs foyers. C'est ce que prescrivaient les résolutions de l'ONU. Mais c'était sans compter la détermination du mouvement sioniste et la paralysie d'une grande part ie de la «communauté internationale» de l'époque, et depuis."
Différences n°274 (p7): (voir le document)
Différences n°275 du 3éme trimestre 2010 dans son dossier "Murs et frontières", revient sur l'encerclement de Gaza, accentué par le mur égyptien;
Différences n°275 (p5): (voir le document)
Les flotilles de la Liberté
Le 31 mai 2010, la flotille de la liberté, transportant du matériel humanitaire vers Gaza est attaquée par la marine israëlienne, le bilan sera de 9 morts.
Le MRAP s'engage dans l'action: "la flotille de la liberté II" avec le projet "un bateau français pour Gaza" :
"La « flottille de la liberté Il » partira au printemps prochain en direction de Gaza pour briser le blocus. Le Collectif National pour une Paix Juste et Durable entre Palestiniens et Israéliens et la Plateforme des ONG pour la Palestine (le MRAP faisant partie de l'un et de l'autre) ont décidé conjointement de lancer la campagne « Un bateau français pour Gaza ». Même si les bateaux transporteront du matériel humanitaire, les objectifs de cette campagne sont avant tout politiques : dénoncer le blocus illégal de Gaza et exiger l'application du droit international,"
Différences n°277 (p5): (voir le document)
Dans ce même numéro, le MRAP exprime son soutien à la campagne BDS (Boycott, désinvestissement, sanctions) et s'explique: "Dans le cadre de la campagne BOS, Boycott, Désinvestissement, Sanctions à l'égard du gouvernement israélien, le MRAP tient à rappeler sa position d'appel au boycott des produits israéliens issus des colonies: il s'agit d'une campagne non violente, ciblée contre la colonisation illégale et la fin de l'occupation, obstacles essentiels à la paix. Israël ne respecte pas les normes de traçabilité permettant de distinguer les produits en provenance des colonies illégales dans les territoires palestiniens occupés."
Différences rend compte de l'avancée des "bateaux pour Gaza":
"...Les bateaux français doivent rejoindre la flottille internationale composée d'une douzaine de bateaux représentant tous les continents. Parmi les passagers, de nombreux Juifs, présents pour dire qu'ils refusent que le gouvernement israélien s'arroge le droit de parler au nom de tous les Juifs du monde....Nous ne savons évidemment pas ce qui se passera à l'arrivée de la flottille, mais quoi qu'il en soit, l'immense élan créé par la campagne « Un bateau français pour Gaza» doit se poursuivre en s'amplifiant et en s'élargissant. Le peuple palestinien a le droit, lui aussi, à un Etat viable dans des frontières sûres, La reconnaissance d'un Etat palestinien est une exigence légitime qui devra être satisfaite sans autres délais par la communauté internationale."
Différences n°279 (p2): (voir le document)
Dans le n°280/281 de Différences, le président de la plateforme des ONG française pour la Palestine insiste sur le "nécessaire retour au Droit" et conclut :
"On le voit, seul le respect du droit permettra la solution du problème palestinien (La paix par le droit est le leitmotiv de la Plateforme). Et aujourd'hui après soixante-trois ans de négation des droits des Palestiniens, le droit international est bien l'enjeu central du conflit."
Dans ce même numéro, Uri Avnery, écrivain et journaliste israélien, pacifiste et militant des droits pour les Palestiniens rend compte de l'odyssée de la flotille pour Gaza II, introduisant ce compte-rendu par "une devinette : quelle flotte n'a pas atteint sa destination tout en remplissant sa mission ? .. Eh bien c'est la flottille de solidarité envers Gaza de cette année."
Différences n°280_281 (p13,14): (voir le document)
Le 31 octobre 2011 a lieu le vote positif pour l'admission de la Palestine à l'UNESCO.
Renée Le Mignot écrit:
"Certes, ces avancées symboliques ne suffisent pas. Elles sont cependant la preuve qu'une écrasante majorité dans le monde soutient la création d'un État palestinien indépendant. Elles doivent s'accompagner de mesures concrètes pour exiger la fin de l'occupation, le démantèlement des colonies et du Mur d'annexion, la fin du blocus de Gaza et de la politique d'enfermement de la Cisjordanie, la libération de tous les prisonniers, la création de l'État palestinien dans les frontières de 1967 avec Jérusalem Est comme capitale, le droit au retour - son application devant être négociée -, c'est à dire le respect du droit international."
Différences n°282 (p17): (voir le document)
Le collectif pour une Paix Juste et durable entre Palestiniens et Israëliens organise le 11 mai 2012 une soirée de soutien aux prisonniers palestiniens:
"...Rappelons que depuis 1967 ce sont plus de 800 000 palestiniens qui ont connu les prisons israéliennes : toutes les familles ont été touchées à un moment ou un autre. Aujourd’hui, ce sont 4700 prisonniers palestiniens détenus dont 185 enfants et 320 prisonniers soumis à la détention administrative…..."
Différences n°283 (p15): (voir le document)
Les 6 et 7 octobre (2012) s’est tenue à New York la quatrième session du Tribunal Russell sur la Palestine en l’absence remarquée de Leïla Shahid (Déléguée générale de l’Autorité palestinienne auprès de l’Union européenne) et de Raji Sourani (Directeur du Centre palestinien pour les droits de l’homme) à qui le Département d’Etat des Etats-Unis a refusé le visa d’accès. Dans son compte-rendu, Gianfranco Fattorini écrit:
"S’il est vrai qu’Israël fait l’objet d’une attention particulière de la part de plusieurs organes de l’ONU, c’est qu’il s’agit du seul Etat qui depuis des décennies pratique une politique coloniale qui s’accompagne d’une multitude de violations du droit international coutumier, normatif et des dizaines de résolutions des différents organes de l’ONU qui, selon plusieurs experts, parfois, constituent des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité. Avec le recul on se rend compte que le nettoyage ethnique de la Palestine avait été planifié depuis les années ’40. Aujourd’hui on compte plus de 7 millions de palestiniens réfugiés à l’étranger, dont 5 millions depuis 1948. Inversement, 600000 colons israéliens sont aujourd’hui installés dans les Territoires occupés de Palestine. Le morcèlement successif du territoire palestinien a réduit considérablement sa surface, il a porté atteinte à son unité et empêche le développement équilibré de la société palestinienne. De cette manière, la population se trouve parquée dans une sorte de grande prison à ciel ouvert : citoyens sans citoyenneté...."
"...Sans l’immunité offerte par la superpuissance nord-américaine, la logique voudrait que l’Etat d’Israël soit sanctionné par la communauté internationale par la suspension de son droit de vote à l’Assemblée générale de l’ONU. En réalité, cette dernière non seulement est empêché de remplir son devoir premier, qui est le maintien de la paix, mais de plus elle ne peut prendre aucune initiative propre à mettre un terme aux graves et persistantes violations du droit international de la part de l’Etat d’Israël."
Différences n°284 (p25,26): (voir le document)
Ce compte-rendu peut servir de conclusion à la période 1948 2012.
En 2012 le combat pour une paix juste et durable reste plus que jamais d'actualité et le MRAP en est partie prenante.