Moyen-Orient: L'Irak

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Irak et guerres du golfe

1990: la "guerre du golfe"

1990: Appel pour une paix juste

Péril sur la paix du monde

En août 1990, l'armée irakienne envahit le Koweit.
Le MRAP lance un appel pour une paix juste au Proche-Orient publié dans Différences:
"Un immense péril pèse sur la paix du monde depuis l'invasion du Koweït par les forces irakiennes. Le MRAP comme la communauté des Nations a condamné l'agression...On ne saura admettre aucune initiative guerrière susceptible de provoquer l'irréparable avec ses imprévisibles conséquences humaines et politiques...Ceux qui affrontent aujourd'hui le dictateur de l'Irak ont-ils eux mêmes respecté scrupuleusement les règles de la morale et du droit international?...Il ne faut pas qu'à la faveur de ce climat passionnel se développent à nouveau des campagnes de haine contre les peuples arabes et contre les immigrés vivant en France.
Différences n°108 (p4) : (voir le document)

Quelle paix demain?

La guerre éclate en janvier 1991 et le MRAP s'interroge: "Quelle paix demain?"
"Mais cette guerre obéit aux règles classiques des jeux de pouvoir, encore valables sous toutes les latitudes, malgré la référence au droit international et à la communauté des nations. L'inquiétude s'amplifie de jour en jour de voir s'ouvrir des plaies demain difficiles à cicatriser....En France, vulgaire ou subtile. la stigmatisation de l'Arabe porte de réels dangers de dérive raciste et antisémite...
Comment accepter que soit assimilé à « Munich» notre souci de voir enfin se régler tous les conflits (au Moyen et au Proche-Orient, dans les pays baltes, au Rwanda, et partout ailleurs ... ) par la négociation, au besoin par la pression économique et politique, enfin par une intervention de la communauté internationale qui ne laisse place ni au doute ni aux tractations ...Ceci ne s'appelle pas capitulation mais exercice responsable des droits civiques et politiques. Pour une valeur universelle : l'amitié entre les peuples."
Différences n°112_113 (p1) : (voir le document)
Le MRAP lance un nouvel appel: "La compréhension, la paix plus fortes que la haine et la guerre.": "La guerre embrase le golfe; quellles que soient la signification et les conséquences de ce conflit, nous savons d'expérience que certains ne manqueront pas d'attiser en france même les haines anti-arabes et anti-juives.
Nous appelons chacun, sns distinction d'appartenance ethnique, religieuse ou culturelle, à faire preuve de vigilance, à faire l'effort de surmonter ses passions et de penser à la paix qui finira bien par triompher."
Et dans un article: "juste et durable, la paix" Différences conclut:
"Comment concevoir une paix durable au Moyen-Orient et la sécurité pour tous les Etats de la région sans paix juste pour tous les peuples, irakien, kurde, koweïtien, palestinien, israélien, libanais ...Comment imaginer la paix en laissant en l'état des dénis de justice flagrants comme autant de bombes à retardement? Est-ce être Munichois que de favoriser une paix juste pour tous les peuples, ou bien au contraire de la refuser ? Comment concevoir la sécurité, la démocratie, le développement, sans désarmer, sans embargo sur les ventes d'armement? N'est-ce pas là qu'il est urgent de chercher la voie de la raison?
Différences n°114 (p4) : (voir le document)

L'après guerre

Après le cessez le feu, Albert Levy s'interroge sur l'après guerre:
"Quoi qu'il en soit, une paix durable exige, aujourd'hui plus encore qu'hier, 1e respect des droits jusque-là bafoués, en premier lieu ceux des Palestiniens, des Kurdes, du Liban, da Chypre; l’application rigoureuse de toutes les résolutions de l'O.N,U,; l'arrêt de la course aux armements ; l'instauration de la démocratie là où sévissent des dictatures, aussi bian au Koweït ou en Arabie Saoudite qu'en Irak; l'utilisation prioritaire des ressources pétrolières pour le développement... En France, comme au Proche-Orient, comme partout où règne le sous-développement, il est urgent d'en finir vraiment avec la logique de guerre, de répondre aux besoins du plus grand nombre, d'assurer l'égalité, la justice, le progrès, Ainsi seulement viendra la paix, dans notre société comme à l’échelle du monde."
Différences n°116 (p1) : (voir le document)
Dès 1991, le MRAP dénonce le blocus d'une rare vigueur qui s'exerce sur l'Irak et soutien l'action de la coordination pour la levée de l'embargo.
Des actions contre l'embargo: (voir le document)
En 1998, Différences dresse le bilan de 8 années d'embargo:
"L'embargo a eu pour conséquence d'affamer la population...Des milliers d' enfants souffrent de graves carences alimentaires qui ont des conséquences irréversibles sur leur développement physique et intellectuel. Les répercussions sur la santé sont immédiates: les enfants résistent moins bien et meurent de maladies bénignes. Les agences de l'ONU installées à Bagdad estiment que 400 000 à 600 000 enfants sont morts des conséquences de l'embargo. "
Différences n°200 octobre 1998 (p4) : (voir le document)

2003 la "guerre d'Irak"

Une guerre programmée

En 2003, les États-Unis seuls cette fois déclenchent une nouvelle guerre contre l'Irak.
Avant le déclenchement des opérations, le MRAP dénonce "une guerre programmée":
"Dès les premières menaces, alors que les États-Unis s'employaient à faire monter la pression, en présentant comme dangereux et potentiellement terroriste le régime de Bagdad, le MRAP, ...dénonçait les manœuvres américaines tendant à justifier leur volonté d'intervenir militairement, même si cela devait être de façon unilatérale, au cas où les Nations Unies ne se soumettaient pas à leur volonté ... Drôle de conception des relations internationales et du droit.
En qualifiant l'intervention américaine qui se dessinait de "guerre programmée ", le MRAP détaillait les véritables raisons qui font que les États_Unis veulent à tout prix intervenir en Irak: volonté de s'établir en plein coeur du Proche-Orient et d'en contrôler les évolutions économiques et politiques futures (à un moment où les relations avec l'Arabie Saoudite ne sont plus aussi sereines ... ), faire main basse sur la production pétrolière irakienne et par là mettre un peu plus sous dépendance énergétique des Etats-Unis le reste de l'économie mondiale."
Dans un entretien avec un membre d'une organisation pacifiste israélienne, Droit et Liberté envisage les conséquences d'une guerre sur le conflit israélo-palestinien.
Différences publie en outre un article de Mumia Abu Jamal exprimant sa condamnation de la guerre en irak: "Le dernier prétexte en date pour faire de l'Irak une cible des médias et de l'appareil militaire est que ce pays possède des "armes de destruction massive. Mais quel pays n'en possède pas?".
Différences n°245 (p3) : (voir le document)

Une catastrophe pour la conscience humaine

Après le déclenchement des hostilités, en mars 2003, Mouloud Aounit écrit dans son éditorial:
"Ce qui est insupportable dans cette guerre immorale, illégitime, illégale est le mépris affiché pour son déclenchement: mépris du peuple irakien et de son sort, mépris des institutions internationales, mépris des mobilisations exigeantes, ardentes, mondialisé es des peuples qui refusent cette guerre d'inspiration coloniale et raciste. En effet, les intentions et les objectifs de cette folie meurtrière sont claires: il faut appeler les choses par leur nom. Il s'agit d'une" mégaratonnade » car, en la circonstance, la vie d'hommes, d'enfants, de vieillards est réduite à une quantité négligeable devant les appétits financiers et stratégiques: le contrôle par le sang et le feu des ressources énergétiques de l'Irak et la volonté féroce des États-Unis d'asseoir leur hégémonie dans la région et de remodeler le monde. Au-delà de l'effroi, de l'horreur,cette guerre est une catastrophe pour la conscience humaine, pour le devenir de l'humanité..."
Le MRAP demande l'arrêt immédiat de la guerre contre l'Irak:
"Notre colère est immense devant la guerre que George Bush, et quelques alliés ont décidé de déclencher, pour faire prévaloir leur interprétation inacceptable du droit international au mépris des populations d'Irak, de l'immense majorité des gouvernements, de l'opinion unanime des peuples et des principes de la Charte des Nations-Unies."
Différences publie des extraits de l'étude publiée avant le déclenchement de la guerre par l'Association des Médecins Français pour la Prévention de la Guerre Nucléaire (AMFPGN) et qualifie cette guerre de "massacre avec préméditation"
Puis analyse les conséquences prévisibles sur les Kurdes et les Palestiniens.
Différences n°246 (p2,3,4) : (voir le document)

Les désordres de l'ordre américain

En juillet 2003, Différences revient sur les "désordres de l'ordre américain"
"Si personne ne peut regretter la chute d'un régime dictatorial, la guerre d'agression menée contre l'Irak, en violation de la Charte des Nations Unies, n'en demeure pas moins illégale. Qui plus est les justifications les plus couramment avancées par le gouvernement des États-Unis n'ont reçu aucune confirmation...aucune trace d'armes de destruction massive pas plus que de preuve tangible de lien entre le régime bassiste et les organisations terroristes."
"L'instabilité des pays arabes et musulmans se trouve accentuée et le développement de l'intégrisme que les États-Unis se disent vouloir combattre est des plus inquiétants."
Différences n°247 (p8) : (voir le document)
En 2004, Différences analyse la situation "un an après":
"L'optimisme américain, l'autosatisfaction après la défaite rapide de Saddam Hussein auront été de courte durée. Avec l'occupation de l'Irak, se sont trouvé posés de façon pressante tous les problèmes de fond que les Américains avaient dédaigneusement repoussés d'un revers de main, et l'Irak et le peuple irakien se trouvent plongés dans une situation dramatique sans issue satisfaisante."
"...il nous faut être attentifs à ce que les citoyens américains continuent les remises en cause amorcées et prennent davantage conscience encore... Que c'est leur politique qui crée et alimente bien souvent les conditions d'un terrorisme qu'ils se veulent combattre, et qu'on ne peut rester longtemps en sécurité lorsque l'on fait régner l'oppression et que l'on accepte les dénis de justice."
Différences n°251 (p5,6) : (voir le document)

Une guerre justifiée par des mensonges

Lors de son congrès de 2005, le MRAP revient sur la guerre d'Irak:
"La guerre contre l'Irak: Il est vrai que, sur la période septembre 2002/ mars 2003, la mobilisation contre la menace de guerre contre l'Irak a été la priorité du secteur international, mais cette priorité a été le fait non seulement de l'ensemble des organisations françaises, mais aussi la priorité majeure des peuples du monde. Cette mobilisation est source d'espoir: jamais dans l'histoire de l'humanité les peuples ne se sont mobilisés avec une telle détermination et une telle ampleur pour tenter d'empêcher une guerre. Le MRAP a pris sa place dans ce formidable élan. Si cette coalition pacifique mondiale n'a pu empêcher la guerre, elle a eu le mérite de la rendre illégitime non seulement au regard du droit international mais également au regard des valeurs qui sont les nôtres."
Une motion Irak est élaborée par l'atelier "international": "Après 12 ans d'embargo qui a coûté la vie à de 500 000 à 1 million d'enfants, la guerre en Irak a été justifiée par des mensonges: présence d'armes chimiques et de destructions massives qui restent introuvables. Elle se poursuit au nom de la "lutte antiterroriste". En réalité il s'agit d'une guerre coloniale d'une forme nouvelle; nous assistons à un massacre de la population civile et à la destruction de toutes les infrastructures irakiennes. Cette guerre est illégale au regard du droit international. L'occupation n'a débouché en aucune façon sur la liberté et de meilleures conditions de vie. Bien au contraire, elle a apporté le chaos et l'horreur. Le MRAP rappelle que selon les Conventions internationales "la puissance occupante doit garantir la sécurité des populations civiles". L'armée américaine est à ce titre coupable de crimes de guerre. Le MRAP demande : l'arrêt immédiat des bombardements, le retrait des troupes coloniales d'occupation, la restitution de la souveraineté du peuple irakien. Il apporte son soutien aux pacifistes américains, en particulier aux jeunes déserteurs de l'armée américaine."
Dans le compte-rendu des débats on note: "Sur l'inversion de l'axe du mal, il est rappelé que le massacre le plus meurtrier en Irak a été commis sous couvert du Conseil de sécurité, par les États-Unis par l'embargo et la destruction du système d'eau et qui a entraîné entre 500 000 et un million de morts d'enfants : si le 11 septembre est un acte monstrueux que dire d'un 11 septembre tous les mois pendant 12 ans. La vie d'un enfant irakien a moins de prix que celle d'un américain."
Différences n°253 : (voir le document)

Sous les bombes, le pétrole

le numéro anniversaire des 60 ans du MRAP présentant les grandes luttes du MRAP publie un artice: "Sous les bombes, le pétrole":
"Les mobilisations -« Ni Saddam, ni Bush, Paix en Irak »- n'ont pu empêcher le déclenchement des opérations militaires qui allaient occasionner des pertes effroyables parmi les populations civiles. Les répercussions de l'embargo imposé par la suite à l'Irak allaient prolonger les souffrances de la population -selon l'UNICEF, elles ont été à l'origine du décès de plus de 500 000 enfants de moins de cinq ans- sans vraiment remettre en cause le pouvoir en place prouvant que cette guerre fut bien la pire des solutions. Douze ans plus tard, la seconde guerre du Golfe déclenchée par l'Administration de George W. Bush dans le climat particulier de l'après 11-Septembre allait prendre prétexte de la présence d'armes de destruction massive et d'accusations tout aussi délibérément mensongères de soutien irakien au terrorisme islamiste pour inaugurer le concept de « guerre préventive» et tenter de justifier une nouvelle guerre contre l'Irak.
En qualifiant l'intervention de « guerre programmée », le MRAP détaillait les véritables raisons de cette agression: économiques, politiques, géostratégiques, volonté de s'établir en plein coeur du Moyen-Orient et d'en maîtriser les évolutions politiques futures et d'en contrôler la production pétrolière, bien loin des prétextes d'ordre démocratique avancés."
La fin de cet article peut servir de conclusion: "La situation actuelle de l'Irak, le chaos -même si les risques d'éclatement du pays se sont estompés- les affrontements ethniques et religieux, le sort des femmes, les attentats meurtriers, la corruption, le renouveau d'un certain pouvoir tribal, et les difficultés de l'Etat à restaurer une autorité reconnue par tous montrent combien l'unilatéralisme des Etats-Unis a été destructeur et a mis en péril l'existence même d'un Etat auquel ils prétendaient apporter la démocratie dans la soute d'un bombardier."
Différences n°270 : (voir le document)

Documents

Moyen-Orient de 1988 à 1991: des actions du MRAP (voir le document)
Une publication de la fédération des Bouches du Rhône: (voir le document)