Différences n°267 - juillet 2008

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Sommaire du numéro

n°267 de juillet 2008

  • Alerte rouge de nos amis de rencontre Tsiganes en PACA [gens du voyage]
  • Une expérience originale: une maison en dur, une caravane en sus pour faire chambre par J.C. Dulieu
  • Six mois de présidence française de l'U.E.: Quelle « union pour la Méditérannée », quel « Pacte pour l'immigration? par B. Hétier
  • Solidarité avec tous les clandestins: une lettre d'Evo Morales Ayma
  • La Bolivie en danger, plus que jamais affirmons notre solidarité par R. Le Mignot [Amérique latine]
  • Immigration: défendre l'autonomie par Gérard Noiriel
  • Le mouvement des travailleurs et travailleuses sans-papiers en lutte pour leur régularisation par B. Hétier
  • Les ch'tis sans-papiers ont marché de Lille à Paris pour dire non à la clandestinité subie par Roland Blagne
  • Journée Education Formation du 8 juin: introduction par Catherine Stern
  • Bilan de la semaine d'éducation contre le racisme
  • Le Squale: un outil pédagogique
  • Antiracisme au quotidien, rapport de la CNCDH, bilan contrasté par J.C. Dulieu
  • Festival d'amitié entre les peuples en Charentes par Serge Goldberg
  • La rencontre ou danser contre le racisme par E. Verlaque
  • La semaine de l'égalité en Ile-de-France par Laurent Gabaroum
  • Campagne de communication contre les discriminations par M.A. Butez et P. Burgaletta


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, , erences mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples cu !... -- ra E E o Ln \ ifférences N° 267 JuDlel - Août - Seplembre 2008 mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples liENS DU IIOYIIIIE » ALERTE ROUGE ...... p. 3 » DES MAISONS EN DUR ...... p. 4 » OPRA ROMA ...... p. 5 IN TERNII TIONNIII. 2 » SIX MOIS DE PRÉSIDENCE FRANÇAISE POUR L'UNION EUROPÉENNE ...... p. 5 » SOLIDARITÉ AVECTOUS LES CLANDESTINS ...... p. 7 » LA BOLIVIE EN DANGER ...... p.B » DÉFENDRE L'AUTONOMIE ...... p.1 0 » LUITE POUR LA RÉGULARISATION ...... p.12 » LA MARCHE DES CH'TIS SANS PAPIERS ...... p.14 ÉDUCIITION » JOURNÉE ÉDUCATION-FORMATION DU 8 JUIN ...... p. 16 » BILAN DE LA SEMAINE D'ÉDUCATION CONTRE LE RACISME ...... p. 1 B DOSSIER » ANTIRACISME AU QUOTIDIEN ...... p. 20 » UN VERDICT EXEMPLAIRE ...... p. 21 » FESTIVALS D'AMITIÉ ENTRE LES PEUPLES ...... p. 21 » LA RENCONTRE ...... p. 22 » LA SEMAINE DE L'ÉGALITÉ EN ILE DE FRANCE ...... p. 23 » CAMPAGNE DE COMMUNICATION ...... p. 24 « Différences» 43, bd de Magenta - 75010 PARIS Tél. : 01 53 38 99 99 - Fax: 01 40 40 90 98 mail: jcd.dif@wanadoo.fr 6 € le numéro / Abonnement: 21€ (4 numéros/an) Collectifs de direction Directeur de la publication: Mouloud Aounit Directeur de rédaction * : J.-G. Dulieu Responsable de p~blication * : Palmyre Burgaletta Assistant prod./rédaction * : J. Grzelczyk Administratrice *: M.-A. Butez (*): Bénévoles Conception/Impression: Marnat - Tél.: 0156800919 Commission paritaire n° : 0108H82681 Dépôt légal; Juillet 2007 Edita Par Mouloud AOU NIT membre du collège de la présidence du HRAP A p1'8miè1'8 vue, le pl'ojet pOUl' l'union de la méditel'l'anée peut appal'a1t1'8 comme une sincè1'8 main tendue, la volonté d'édi· fiel' un pont entl'e les peuples de la méditel'l'anée et de l'union eUl'opéenne. A y 1'8l!al'del' de pl'ès ce pl'ojet est un vél'itable tl'ompe-l'oeil. 11 dissimule des intél'êts divel'l! ents entl'e les peuples de la méditel'ranée et ceux de l'union eUl'opéenne : tout pOl'te à cl'aind1'8 'Que cet espace de libl'e échanl!e soit un leul'l'e pOUl' les dl'oits des peuples et des libe1'tés fondamentales des hommes et des femmes 'Qui les composent, Ce pl'ojet nous laisse cil'conspect, tout d'abol'd à cause des initiateul's 'Qui nous rappellent des méthodes où les peuples de la méditel'l'anée, c'est bien connu, ont toujOUl'S besoin d'une intel'vention extél'ieul'e pOUl' dialol!uel' et constl'uil'e un en-commun, Une in'Quiétude majeul' et une ambil!urté nous poussent à pensel' 'Que cet espace l'is'Que d'êtl'e un outil au senice des valeul's dont les peuples n'ont l'ien à attendl'e. Notl'e in'Quiétude est pOl'tée SUl' le lien entl'e sécul'isation des tel'l'itoil'es et échanl!es économi'Ques. Cela sil!nifie concl'ètement 'Que cette union est conditionnée d'abol'd pal' les intél'êts de la cil'culation des capitaux plutôt 'Que pal' ceux des hommes 'Qui constituent les peuples de la méditel'ranée. Tout pOl'te à craindl'e 'Que les Etats des pays de la méditel'l'anée l'is'Quent, au pl'ix de chantal!es financiel's et des pl'essions politi'Ques, de pl'endl'e les habits de sel'viteul's de politi'Ques de cl'iminalisation de l'immil!l'ation. Nul doute aussi 'Que le développement de ces centl'es d'enfel'mement, ces camps de la honte extel'nalisés, se développement. L'ambil!ul'té est SUl' la place et le l'ôle d'Israël dans cet espace. En effet, on au l'ait pu pen sel' 'Que l'invitation faite à lSl'aël aurait pu êtl'e l'occasion pOUl' les dil'il!eant de Tel Aviv, dans l'envil'onnement l'él!ional dans leul' pays en plein coeul' du moyen ol'ient, d'acceptel' et de 1'8connaitl'e un temps soit peu le caractèl'e al'abe moyen-ol'iental de leul' Etat. L'acceptation et la pl'ise en compte de cette appal'tenance, toujOUl'S liée jus'Qu'à pl'ésent, aUl'ait pu l'epl'ésentel' un facteul' positif en OUVl'ant une possibilité de nOl'malisation avec les peuples de la l'él!ion. Malheul'eusement, c'est loin d'êt1'8 le cas. 11 est en effet aujoul'd'hui notoil'e 'Qu'Israël mène depuis un an des nél!ociations secl'ètes avec l'union eUl'opéenne pOl'tant entl'e autl'e SUl' sa pal'ticipation à tous les niveaux aux l'éunions de l'union eUl'opéenne SUl' les 'Questions de sécul'ité et de dialol!ue stratél!i'Que. Aussi la pl'euve est faite 'Qu'Israël n'a de cesse de vouloil' appal'tenil' au monde occidental. En donnant à lSl'aël un dl'oit de l'el!al'd tant SUl' la politi'Que de l'union eUl'opéenne 'Que SUl' celle de l'union de la méditel'ranée, on l'is' Que de voil' la tutelle iSl'aélienne s'exel'cel' SUl' ces deux institutions et oubliel' cet Etat palestinien 'Qui n'existe pas. En conclusion, tout ceci nous pousse à dil'e 'Que ce pl'ojet, loin de sel'vil' les intél'êts des peuples et les luttes pOUl' leul' émancipation, l'is'Que une fois de plus de confil'mel' cette tel'l'ible l'éalité : souvent les intérêts des peuples n'ont l'ien à avoil' avec les intél'êts des Etats. ALERTE ROUGE. •• de nos amis de Ren(ontres Tsiganes en Proven(e-Alpes-Côte d'azur Il ne s'agit pas d'une information coutumière à l'approche d'un été chaud dans la région mais plutôt du risque réel d'embrasement des relations entre les tsiganes, voyageurs et sédentaires et la population locale. De multiples évènements survenus depuis quelques semaines sont venus aggraver ces risques et certains, comme le maire de [ogolin, ont jeté de l'huile sur le feu lors de ces propos scandaleux tenus à l'occasion de la commission départementale d'accueil des gens du voyage à Toulon. Il a entre autres estimé que, dans le golf de Saint-Tropez, on accueillait volontiers les touristes et leurs caravanes mais que les Tsiganes n'avaient rien à y faire. Au cours de cette même réunion, il a été constaté qu'à ce jour, aucun terrain d'accueil n'était ouvert dans le département et qu'aucune aire ne devait être ouverte avant l'année prochaine soit plus de 8 ans après le vote de la loi Besson. Cette semaine, ce sont plus de 500 caravanes qui stationnent, de gré ou de force, dans le département attisant la colère des maires et du voisinage. Des procédures d'expulsion sont diligentées sans beaucoup de chance de succès ou du moins nous l'espérons si la loi est appliquée, [ 'est dans ce même département qu'un homme de la communauté tsigane de Brignoles, en garde-à-vue et menotté, a été tué de 3 balles sur 7 tirées dans le dos par un gendarme. La colère des familles, heureusement contenue, a été vive devant un tel drame et les propos divers tenus à cette occasion n'ont fait que renforcer les tensions parmi les voyageurs. Le Var n'est pas hélas le seul département où le rejets systématique des voyageurs est devenu la règle. Dans les Bouches-du-Rhône, plusieurs groupes de voyageurs ont égaiement fait l'objet de poursuites de la part de maires à Aix-en-Provence, [abriès, Vitrolles ou encore Istres ... Comment ne pas comprendre l'exaspération de ces familles qui se voient en permanence rejetées et mise à l'index et quotidiennement contrôlées par la police alors qu'ils ne font que faire valoir leur droit d'aller et de venir et que les maires sont tous dans l'illégalité? Inquiétants encore sont les propos tenus récemment par un sous-préfet lors d'une commémoration annuelle au camps de Saliers à Arles, sous-préfet qui affirmait «[e qui est arrivé ici n'est pas la faute de la France. Le régime de Vichy ce n'était pas la France. La France est un grand Pays et cela s',assume. Dn ne peut pas laisser la porte ouverte .... ». Le Directeur de la Fondation de la Mémoire de la Déportation s'indignant de tel propos a fait l'objet d'une plainte de la part de ce même sous-préfet.. . De l'huile sur le feu, c'est aussi ce qu'a fait le Secrétaire Général du gouvernement dans une « fin de non recevoir» à l'interpellation de la Commission Nationale [onsultative des Droits de l'Homme qui proposait que les gens du voyage soient enfin considérés comme des citoyens à part entière. Pour clore, on peut le craindre, hélas provisoirement, cette série de nouvelles inquiétantes, le diaporama odieux qui circule anonymement sur internet met le feu aux poudres. ['est un document de bonne qualité technique qui ressasse les pires slogans mensongers et racistes envers la communauté tsigane. Il a été reçu à Aix-en-Provence par un journaliste et a été également diffusé par un maire. Il faut souhaiter que les procédures actuellement engagées pour rechercher les auteurs d'un tel « torchon» aboutissent. Est-il enfin bien utile de rappeler les inquiétantes nouvelles qui nous viennent de l'Italie voisine et la chasse aux Roms engagée par le nouveau gouvernement de Berlusconi ? D'autres pays européens sont semble-t-il prêts à suivre cet exemple ... [es nouvelles d'un été chaud ne peuvent nous laisser indifférents. [e sont les valeurs de la République qui sont ici en danger. Née au printemps 2003, l'association Rencontres Tsiganes se donne pour but de lutter, avec les intéressés eux-mêmes, contre les discriminations et pour l'application de leurs droits de citoyen en vertu des principes républicains d'égalité de taus devant la loi. [es objectifs sont: • Bâtir des passerelles entre les uns et les autres, les Tsiganes et les «Gadgés». Faire connaÎtre et mettre en valeur la culture Tsigane dans ses dimensions historiques, culturelles sociales et écanomiques. • [réer des occasions de rencontres, de fêtes et de solidarité. • Informer les responsables locaux et régionaux de la réalité des besoins, des modes de vie des Tsiganes dans leur diversité et parfois./eur complexité. Notre ass'ociation s'efforce ainsi d'agir quotidiennement sur le terrain en liaison avec d'autres intervenants et en particulier les diverses instances locales de la Ligue des Droits de J'HommefLDH}, du Mouvement contre le Racisme et pour J'Amitié entre les Peuples f MRAP} et d'autres associations qui agissent dans le même sens comme 5amudaripen et Yaka à Arles. Nous avons également noué des relations amicales et étroites avec les associations qui rassemblent les divers groupes de voyageurs et en particulier L'A5NIT, L'ANGV[ et la Vie du Voyage. 3 4 Une opération originale : des maisons en dur, la (aravane en sus pour faire (hambre. par Jean-Claude DUUEU, membre de l'exécutif national du MRAP Une première ! Dans le cadre du schéma départemental des gens du voyage. un projet original vient de sortir de terre dans le valenciennois. La communauté d'agglomération Valenciennes Métropole construit des maisons en dur pour accuemir des gens du voyage sédentarisés depuis longtemps. Des maisons. concues par le cabinet d'architecture Parent, pas vraiment comme les autres évidemment : elles ont tout le confort (wC. douches, coin cuisine et même buanderie) el de suraoit. la caravane ne sera pas oubliée. En eHet, ces logements ne compteront qu'une seule pièce. un séjour. lumineux au demeurant. avec sa grande porte vitrée. Pas de chambre à coudier. voila l'originalité! Pour les sept fammes qui auront les dés en juillet c'est la caravane qui servira de lieu de repos. La caravane sera installée juste à côté de la porte de la buanderie. Des gens du voyage qui expriment d'ores et déjà leur satisfadion et qui aHendent avec impatience leur nouveau logis : « nous avons acheté de nouveaux meubles. nous attendons leur livraison ». Explication de l'élu chargé du dossier habitat à Valenciennes Métropole : cc Lorsque l'agglo a rècupéré le dossier du stationnement des gens du voyage en 2002. nous avons essayé de travailler intelligemment. 70 % des gens du voyage sur le sedeur sont quasi sédentaires toute l'année. L'aire d'accueil clasSique ne répond pas à leurs besoins. D'où 11dée de construire de vraies maisons qui tiennent compte de leur spécificité ». Un projet qui finalement ne coûte pas plus cher que les aires d'accueil traditionnelles

700 000 euros les sept maisons. Il est même moins onéreux,

grâce aux subventions. N'empêche que ce dossier n'a pas été facile à monter. Hors des normes traditionnelles. ce projet ne pouvait prétendre ni aux financement pour les aires d'aCCUeil ni à ceux pour le logement social ( habitation non conventionnelle puisque ne comprenant pas de chambre). Heureusement que l'agglomération a récupéré la délégation d'aide à la pierre en 2006. pouvant ainsi modifier les aitères d'attribution des subventions pour le logement social. Et cela. sans l'angoisse du loyer à payer puisqu11 sera couvert par l'allocation logement! Opre Roma! Qui sont les Rroms ? Une minorité diurlminée tout au long de l'Histoire. P°rtild'!nde "~XI"' Ii~.d"II'OUp41l deRrO"U O"'"-,t progr. nivemtl"lou"XIV-.t~oikI • • cI"".I .. diffi. "~" lXIyl d'Europe. Jo. ""UN &.t QU . ....... ' .a1 rKOml»" . Îlion. del!'Oytlumll, iI,., d' p!cxentd'unlerTÎt!:lirell unaun gdop!Qnl 0ufur.IO .... lu .. I.I .. liaÎonl ~ lTOditiOO'lI d.. payl d'occu.il toul .ncon ... vantanlr.nx lo p!'Oli .. ue d.t.urlo .... gue,I" O/'IIonl. r·--------··----------=-=-===c==cc.c--, li .omm-' de !'hOtfluI/Jtt.inl par le. nozi. q";' dk!o,anlclpeupl •• inU.;" .etnuisl bl. ", dkid. nl . n 19"Oton .mrtnino/ion lu . ... UlI .. ,. .. lroi ... <:Inn.xAi' pel' 1. R,lclo OU"' <:I~JM: SOO 000 I.om",.,. f._.. t ",lunls oonl<:llle.0!n4l don, I. ,cemps d,lo mofi. le chm du mu, de a.,fon IJ<I 19890 lîMIi I·u p ..... lon d' .. ntilnMlhenfi.Rr<>m,profond.. Aujou.d'hui, l'Unien KropMlU\e , 1 t. Con"~ de l'e ... 1"Op.loutî. n ... M~d"""Wttlpou • • I<:I .-.conn. oInonc.d .. min~ rro"" ".tpourlulle. contr. l. rocio_ùiu diw\n!lnatior». c.p.Mcn. 1o~ÎIio<l_," Rro!nt. ..... dom lo~dtI poys riln6go6vt :pcxaqu·L ocnt ..-onu, .tor!Ilordmtnt ~fm6onto. .... incopabItt clel'~.d·"'" _Ieun..-lanls,lIo font dNd4peoo_~ .. ""'" .",..oiWotypM .oIpo.foi. tn<>iou~:on_ rtCOf>"

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Opr. Romal Deme'" •• mond .... no. co"dto,.". Rrom •. Mode d'emploi de l'exposition les panneaux sont présentés selon une organisation thématique et linéaire. les photos ne suppléent pas le texte, mois sont elles-mêmes des supports de réAexion. l'exposition port de la thématique générale des migrations internationales et présente un itinéraire migratoire spécifique, celui des Rrams: l'exposition traite essentiellement des questions d'accès aux droits de ces migrants, de leurs conditions de vie dans leur pays d'origine et d'accueil. la Roumanie a été choisie comme poys de départ de cet itinéraire et la Fronce comme pays d'arrivée pour exemplarité et simplicité pédagogiques. Quatre grondes parties sont à distinguer dans cette exposition. l'enseignant ou l'animateur peut construire so séonce comme il l'entend en utilisant ce découpage par parties ou en gardant le fil rouge de l'itinéraire du migrant. 1 ~.e PQrtie > Panneaux l à 5 : Qui sont les Rroms ? Les Rroms migrants en Europe. 2l>~~ partie > Panneaux 6 à 9 : Les Rroms migrants en France, conditions d. séjour .t de vie, quels sont leurs droits ? 3~"' partie > Panneaux 9 à 13 ; Le relour des Rroms en Roumanie, quelles conditions de vie retrouvent-ils ? 4·"'~ portie > Panneaux 14 & 15: Initiotives européennes et citoyennes de solidorité, de reconnaissance et d'intégration des Rroms_ Six mois de Présidente francaise pour l'Union Européenne : Quelle cc Union pour la Méditerranée » ? Quel cc Pa,te pour l'immigration » ? par Bernadette HETlER, membre du collège de la présidence Dès le 19 octobre 2007 ont été proclamées les cinq « priorités» majeures de la Présidence française de l'UE qui a pris effet le pr juillet 2008 : « Immigration », «Union Néditerranéenne », devenue sous les pressions de l'Allemagne et de l'Europe du Nord « Union pour la Néditerranée », « Lutte contre le changement climatique, « Energie, « Nettre l'accent sur la défense ». L'Union pOUl' la Méditel'l'anée - pl'ojet chél'i du pl'ésident de la Républi'Que f1'ançaise - va occupel' le devant de la scène dès le mois de juillet puis'Qu'est Ol'"Qanisé à Pal'is, les 13 et 14 juillet, le Sommet « Pl'ocessus de Bal'celone

Union pOUl' la Méditel'l'anée

Il. Son titl'e l'eflète la volonté de nombl'e de pays de rUE. dans le silla"Qe de l'Allema" Qne, de l'esituel' le pl'ojet dans la continuité du cc pl'ocessus de Bal'celone » [ou EUROMED]. lancé en 1995 pOUl' appol'tel' une contl'ibution cc au dialo"Que, à la paix, à la stabilité et à la pl'ospél'ité de la l'é"Qion ». C'est ce 'Que l'appelle la communication du 20 mai 2008 au Pal'lement et au Conseil - COM[2008] 319/4 - 'Qui s'est attelée au sauveta"Qe d'une cc Union » battant sél'ieusement de l'aile, cal' contestée pal' les pays du NOl'd et de l"Est de rUE, avant 'Que d'avoil' vu le jOUl'. Le document l'appelle 'Que cc le pal'tenal'iat eUl'o-méditel'l'anéen a pel'mis d'abol'del' de nombl'euses 'Questions l'é"Qionales stl'até" Qi'Ques ayant tl'ait à la sécul'ité, à la pl'otection de l'envil'onnement. à la "Qestion des l'essoul'ces mal'itimes. aux l'elations économi'Ques pal' l'échan"Qe de mal'chandises, de sel'vices et d'investissements. à l'appl'ovisionnement en énel'"Qie [ ... ], aux tl'anspol'ts, aux flux mi"Ql'atoil'es [ol'i"Qine et tl'ansit], à la convel'" Qence l'é"Qlementail'e, à la divel'sité cultul'elle et l'eli"Qieuse et à la compl'éhension mutuelle ». Les pal'tenail'es de rUE SUl' la l'ive Sud sont aujoul'd'hui les dix membl'es de fondation- Al" Qél'ie, Autol'ité palestinienne. É"Qypte. lSl'aël. JOl'danie, Liban, Mal'oc, Syl'ie, Tunisie et la Tul Quie - l'ejoints ensuite pal' La Libye, l'Albanie et la Maul'itanie . Antérieur au processus de Barcelone et venant actuellement le ({ renforcer », il convient de mentionner le dia1o'Que ({5+5», Qui constitue le plus ancien cadre de rencontre en Méditerranée occidentale , avec, pour la rive nord, l'Espa'Qne, la France, l'ltalie, Malte et le Portu'Qal. et, pour la rive sud, l'A1'Qérie, la Libye, le Maroc, la Mauritanie et la Tunisie, 11 se réunit actuellement, au niveau des ministres de l'lntérieur et des affaires étran'Qères, et depuis le sommet de Tunis en 2003, en présence du président de la Commission Européenne. On 'Qarde à l'esprit les échecs successifs de ({ Barcelone », notamment lors du sommet de 2005, en particulier sur l'un des objectifs initiaux de construction d'une ({ zone de libre-échan'Qe » à l'horizon 2010 : en effet, le ({ partenariat » iné'Qa1 de 1995 prévoyait d'instaurer en premier lieu le libre échan'Qe des produits industriels [au plus 'Qrand avanta'Qe du seul ({ Nord ») et de remettre à plus tard celui des produits a'Qrico1es, afin de mieux proté'Qer les a'Qriculteurs de la rive européenne, Ce Qui n'a d'ailleurs pas empêché la rive Nord, notamment espa'Qno1e, de faire massivement appel à des travailleurs immi'Qrés marocains dans les cultures ({ sous plastiQue » de la ré'Qion d'A1meria Que les violences racistes extrêmes, intervenues à El Ejido en 2000, révélèrent à une opinion publiQue atterrée. L'exploitation, en particulier a'Qrico1e, du Sud par le Nord se poursuit d'ailleurs sous la forme d'investissements au Maroc et vers l'AfriQue subsaharienne. Une fois posé ce cadre institutionnel et politiQue et ses objectifs affichés, il est particulièrement intéressant d'analyser - en tentant de déchiffrer à travers les mots la réalité - les 'Qrands chapitres du discours prononcé le 30 mars 2008 par M, Jean-Pierre JOUYET, Secrétaire d'Etat aux affaires européennes, devant le ({ Forum de Paris », sur le thème ({ Une Union pour la Méditerranée, pour Quoi faire et comment », Des Rives Est et Sud de la Méditerranée, il voit ({ se lever une va'Que d'espoir », accompa'Qnée par ({ la volonté de chacun de participer ». D'emblée, il y est dit: ({ Nul n'attend de l'Ul1ion pour la Méditerranée Qu'elle apporte une solution au conflit israé1o-pa1estinien » mais Qu'elle entend travailler à des projets concerts pour ({ créer des solidarités de fait ». Cette Union ({ sera d'abord une union d'é'Qaux » formant ensemble ({ une communauté de destins », avec l'affirmation Que ({ tous les peuples de la Méditerranée sont é'Qaux en di'Qnité, en droits et en devoirs ». M, JOUYET affirme Que l'Union 6 « prend bien la relève du Processus de Barcelone [ ... ] "Qui n'est pas remplacé mais bien «relevé », c'est-à-dire porté à un niveau plus élevé dans son contenu comme dans son fonctionnement ». Comme en termes choisis ces choses sont dites. S'a"Qissant de cette é"Qa1ité et de ces devoirs, notre clairvoyance ne saurait y voir autre chose "Que la perpétuation du droit ré"Qa1ien du Nord à la libre circulation, les populations du Sud restant assi"Qnées à résidence sous la haute surveillance des accords de réadmissions de rUE "Qui transforment les "Qouvernements du Sud méditerranéen en "Q1acis de protection policière de rUE, char"Qés de livrer par procuration une meurtrière « "Querre aux mi"Qrants ». Convo"Quer Fernand BRAUDEL « le penseur de la Méditerranée » pour donner un « visa"Qe humain » à la mondialisation ne saurait y suffire. Mais, selon le Secrétaire d'Etat, la véritable « valeur ajoutée » ou « plus-value » de l'Union réside dans le fonctionnement sur «un pied d'é"Qa1ité» de ce « véritable partenariat », à travers coprésidence et secrétariat conjoint. Très politicienne formule en"Q1obant dans le non-dit les enjeux liés à l'adhésion non souhaitée par la France de la Tur"Quie et celle, très souhaitée, de la Croatie par l'euroscepti"Que Répub1i"Que Tchè " Que "Qui n'a pas encore ratifié le traité de Lisbonne et assumera la présidence tournante de rUE au premier semestre 2009, au moment des futures élections européennes. 11 convient aussi de lire à travers la "Qrille bruxelloise « le «réhaussement» de la relation Union européenne/ 1sraë1 pour accompa"Qner une syner"Qie positive devant conduire à la création d'un véritable Etat palestinien ». Enfin, s'a"Qissant des « projets ». il sera créé un nouveau « fonds méditerranéen de codéve1oppement des infrastructures "Qui s'articulera avec la nouvelle facilité d'investissement dans le voisina" Qe ». Ce dernier concept remonte officiellement à 2004 "Qui a vu l'adhésion de dix nouveaux états membres du Sud et de l'Est à rUE. La Po1iti"Que Européenne de Voisina" Qe - PEV lie à rUE A1"Qérie, Arménie, Azerbaïdjan, Biélorussie, E"Qypte, Géor"Qie, 1sraël. Jordanie, Liban, Libye, Moldavie, Maroc, Territoire palestinien occupé, Syrie, Tunisie et Ukraine, sur la base de Plans d'action par pays [encore à venir ceux de Biélorussie, la Libye ou la Syrie] "Qui traitent en particulier de respect de la démocratie, des droits de l'Homme. Mais aussi ... de la lutte contre l'immi" Qration illé"Qa1e, notamment pas la si"Qnature d'accords de réadmission "Qui conditionnent raide financière de rUE. Récupérée de « http://fr.wikipedia.or"Q / wiki/ Dia1o"Que_5%2B5 » Sur les thèmes de l'immi"Qration et des mi"Qrations se tiendra les 24 et 25 juillet le premier Conseil « Justice et Affaire 1ntérieures », réunissant les ministres en char" Qe des "Questions d'immi"Qration et d'asile. 11 aura pour objectif de faire ratifier par les 26 partenaires de la France le « Pacte Européen sur lïmmi"Qration et l'asile » "Que cherche à promouvoir depuis de lon"Qs mois M. Brice Hortefeux, ministre de l'lmmi"Qration, de l'ldentité Nationale, de l'lnté"Qration et du Développement solidaire. 11 a pour objectifs de proté"Qer les frontières extérieures, d'or"Qaniser l'immi" Qration 1é"Qa1e « choisie », d'or" Qaniser l'é1oi"Qnement forcé des mi"Qrants « illé"Qaux » sans papiers, désormais sur la base de la «Directive de la Honte » adoptée le 18 juin 2008 par le Parlement Européen par 367 voix, contre 206 et 109 abstentions. Mais l'afficha"Qe po1iti"Que principal lieu à Paris les 20 et 21 octobre, lors de la deuxième conférence interministérielle euro-africaine en matière de mi"Qrations et de développement, succédant à celle de Rabat de juillet 2006. A cette occasion aura lieu à Paris, les 17 et 18 octobre, un « sommet citoyen sur les mi"Qrations ». rAppel en est co-si"Qné par ftcr, fsu. acort, racort, ipam, france améri "Que latine, fasti , atmf, oberv.i.x, emmaus europe, resf, cncd, droits devant ~~ , arsf, confédération paysanne, mrap, afvmc cameroun, amdh mauritanie, emdh, 1dh, aipdrda, idd, emmaus international. autremonde, cedetim, attac france , ucij, terre des hommes france , ciemi, attac maroc, secours catho1i"Que, c"Qt, anafé : « La France a fait du thème des mi" Qrations rune des priorités de la présidence française de l'Union européenne du second semestre 2008. Les 13 et 14 octobre, le conseil des ministres de l'Union européenne se réunit à Paris pour adopter un « pacte européen sur l'immi"Qration et l'asile ». Par ailleurs, après une première réunion à Rabat en 2006, la deuxième conférence interministérielle euro-africaine en matière de mi"Qration et développement se déroulera à Paris les 20 et 21 octobre 2008. La France entend proposer à ses homolo'Ques européens l'adoption d 'accords de « 'Qestion concertée des flux mi'Qratoires et de co-développement » comme modèle de né'Qociation par leSQuels d'une part, elle fait la promotion d'une immi'Qration choisie, d'autre part. elle demande aux pays du Sud de réadmettre leurs ressortissants et ceux des pays tiers ayant transité sur leur territoire. Préoccupés par le caractère essentiellement sécuritaire du traitement des flux mi'Qratoires, entraînant des milliers de morts, et par les choix économiQues mis en oeuvre Qui maintiennent le continent africain en mar'Qe du développement. les or'Qanisations si'Qnataires font appel à la mobilisation pour faire entendre la voix des sociétés civiles européennes et africaines. Il est 'Qrand temps Que la Question des mi'Qrations et du développement soit réellement pensée sous l'an'Qle des intérêts mutuels : ceux des pays d 'ori'Qine, des pays de transit, des pays d'accueil et surtout. ceux des mi'Qrants eux-mêmes. Nous voulons une autre Europe Que celle Qui se transforme en forteresse et met en oeuvre des moyens démesurés pour empêcher l'accès à son territoire et expulser les sans-papiers. Nous refusons la systématisation des centres de détention et de l'éloi' Qnement forcé. Dans la continuité de la première conférence non 'Qouvernementale euro-africaine « mi'Qration, liberté de circulation et droits fondamentaux , Les 17 et 18 octobre nous appelons à une mobilisation de 'Qrande ampleur à Paris, pour une autre conception de l'immi' Qration et un autre rapport entre l'Union européenne, l'AfriQue et le reste du monde. Nous tiendrons la deuxième conférence non 'Qouvernementale euro-africaine, une 'Qrande manifestation pour une autre politiQue européenne et un concert 'Qéant. » SOLIDARITE AVEC TOUS LES CLANDESTINS Lettre d'Evo Morales Ayma, Président de la République de Bolivie, à l'Union Européenne JusQu'à la fin de la Seconde l:?uerre mondiale, l'Europe était un continent d'émil:?rants. Des dizaines de millions d'Européens partirent aux AmériQues pour coloniser. échapper aux famines. aux crises financiè res. aux l:?uerres ou aux totalitarismes européens et à la persécution des minorités ethniques. Aujourd'hui, je suis avec préoccupation le processus de la dite « directive retour ». Ce texte, validé le 5 juin passé par les ministres de l'/ntérieur des 27 pays de l'Union européenne. doit être approuvé le 18 juin par le Parlement européen. Je perçois Quïl durcit de manière drastique les conditions de détention et d'expulsion des mil:?rants sans papier. Quelque ait été leur temps de séjour dans les pays européens. leur situation de travail. leurs liens familiaux, leur volonté et le succès de leur intél:?ration. Les Européens sont arrivés dans les pays d'AmériQue latine et d'AmériQue du Nord. en masse, sans visa ni conditions imposées par les autorités. Ils furent toujours bienvenus. et le demeurent. dans nos pays du continent américain. Qui absorbèrent alors la misère économique européenne et ses crises politiques. Ils vinrent sur notre continent en exploiter les richesses et les transférer en E urope. avec un coût très élevé pour les peuples premiers de l'Amérique. Comme par exemple dans le cas de notre Cerro Rico de Potosi et de ses fabuleuses mines Qui donnèrent sa masse monétaire au continent européen entre le XVIe et le XIXe siècle. Les personnes. les biens. les droits des mil:?rants européens furent toujours respectés. Aujourd·hui. l'Union européenne est la principale destination des mil:? rants du monde. conséquence de son imal:?e positive d'espace de prospérité et de libertés publiques. Lïmmense majorité des mil:?rants viennent dans l'Union européenne pour contribuer à cette prospérité. non pour en profiter. 1/s occupent les emplois de travaux publics. dans la construction. les services aux personnes et dans les hôpitaux. Que ne peuvent ou ne veulent occuper les Européens. 1/s contribuent au dynamisme démol:?raphiQue du continent européen. à maintenir la relation entre actifs et inactifs Qui rend possible ses l:?énéreux systèmes de solidarité sociale et dynamisent le marché interne et la cohésion sociale. Les mil:?rants offrent une solution aux problèmes démol:?raphiQues et financiers de l'UE. Pour nous. nos émil:?rants représentent raide au développement Que les Européens ne nous donnent pas - vu Que peu de pays atteil:?nent réellement l'objectif minimum de 0.7 % du PIB d'aide au développement. L'AmériQue latine a reçu. en 2006. 68 milliards de dollars de transferts financiers de ses émil:?rés, soit plus Que le total des investissements étranl:?ers dans nos pays. Au niveau mondial. ces transferts atteil:?nent 300 milliards de dollars. Qui dépassent les 104 milliards de dollars octroyés au nom de raide au développement. Mon propre pays. la Bolivie, a reçu plus de 10 % de son PIB en transferts de fond des mil:?rants [1.1 milliards de dollars). soit un tiers de nos exportations annuelles de l:?az naturel. Il apparaît Que les flux de mil:?ration sont bénéfiques pour les Euro péens et. de manière marl:?inale. aussi pour nous du Tiers-Monde, vu Que nous perdons des millions de personnes de TT)ain-d'oeuvre Qualifiée en laquelle. d'une manière ou d'une autre. nos Etats. bien Que pauvres. ont investi des ressources humaines et financières. 1/ est rel:?rettable Que le projet de « directive retour » complique terril?' ement cette réalité. Si nous concevons Que chaque État ou l:?roupe d'Etats puisse définir ses politiques mil:?ratoires en toute souveraineté. nous ne pouvons accepter Que les droits fondamentaux des personnes soient déniés à nos compatriotes et à nos frères latina-américains. La « directive retour » prévoit la possibilité d'un enfermement des mil:? rants sans papier jusQu'à 18 mois avant leur expulsion - ou 'éloil:?nement' selon le terme de la directive. 18 mois) Sans procès ni justice) Tel Quïl est le projet de directive viole clairement les articles 2. 3. 5. 6. 7, 8 et 9 de la Déclaration universelle des Droits de l'Homme de 1948. Et en particulier l'article 13 Qui énonce : 1. Toute personne a le droit de circuler librement et de choisir sa résidence à /'intérieur d'un Etat. 2. Toute personne a le droit de Quitter tout pays, y compris le sien. et de revenir dans son pays. Et. pire Que tout, il existe la possibilité d'emprisonner des mères de familles et des mineurs. sans prendre en compte leur situation familiale ou scolaire. dans ces centres de rétention où nous savons Que surviennent des dépressions. des l:?rèves de la faim. des suicides. Comment pouvons-nous accepter sans réal:?ir Que soient concentrés dans ces camps nos compatriotes et frères latina-américains sans papier, dont /'immense majorité travaille et sïntèl:?re depuis des années? De Quel côté est aujourd'hui le devoir dïnl:?érence humanitaire? Où est la 'liberté de circuler'. la protection contre les emprisonnements arbitraires? Parallèlement. l'Union européenne tente de convaincre la Communauté Andine des Nations [Bolivie, Colombie. Équateur, Pérou] de sil:?ner un Accord d' « association » Qui inclue en son troisième pilier un traité de libre-échanl:?e, de même nature et contenu Que ceux Quïmposent les États-Unis. Nous subissons une intense pression de la Commission européenne pour accepter des conditions de profonde libéralisation pour le commerce, les services financiers. la propriété intellectuelle ou nos services publics. De plus. au nom de la « protection juridique », on nous reproche notre processus de nationalisation de l'eau. du l:?az et des télécommunications réalisés le Jour des travailleurs. Je demande. dans ce cas: où est la « sécurité juridique » pour nos fem mes. adolescents, enfants et travailleurs Qui recherchent un horizon meilleur en Europe? Promouvoir d'un côté la liberté de circulation des marchandises et des flux financiers, alors Qu'en face nous voyons des emprisonnements sans jUl:?ement pour nos frères Qui ont essayé de circuler librement... Ceci est nier les fondements de la liberté et des droits démocratiques. Dans ces conditions. si cette « directive retour » devait être approuvée, nous serions dans /'impossibilité éthique d'approfondir les nél:?ociations avec l'Union européenne et nous nous réservons le droit dïmposer aux citoyens européens les mêmes oblil:?ations de visas Qui nous ont été imposées le 1er avril 2007. selon le principe diplomatique de réciprocité. Nous ne l'avions pas exercé jusqu'à maintenant. attendant justement des sil:?naux positifs de rUE. Le monde. ses continents. ses océans, ses pôles. connaissent dïmportantes difficultés l:?lobales : le réchauffement l:?lobal. la pollution, la disparition lente mais sûre des ressources énerl:?étiQues et de la biodiversité alors Qu'aul:?mentent la faim et la misère dans tous les pays. fral:?ilisant nos sociétés. Faire des mil:?rants. Quïls soient sans papier ou non. les boucs émissaires de ces problèmes l:?lobaux. n'est en rien une solution. Cela ne correspond à aucune réalité. Les problèmes de cohésion sociale dont souffre /'Europe ne sont pas la faute des mil:?rants. sinon le résultat du modèle de développement imposé par le Nord, Qui détruit la planète et démembre les sociétés des hommes. Au nom du peuple de Bolivie, de tous mes frères du continent et des rél:? ions du monde comme le Mal:?hreb et les pays de l'Afrique, je fais appel à la conscience des diril:?eants et députés européens, des peuples, citoyens et militants d'Europe. pour Que ne soit pas approuvé le texte de la « directive retour ». Telle Que nous la connaissons aujourd'hui, c'est une directive de la honte. J'appelle aussi l'Union européenne à élaborer, dans les prochains mois. une politique mil:?ratoire respectueuse des droits de l'Homme. Qui permette le maintien de cette dynamique profitable pour les deux continents, Qui répare une fois pour toutes l'énorme dette historique. économique et écolol:?iQue Que les pays d'Europe ont envers une l:?rande partie du Tiers -Monde. et Qui ferme définitivement les veines toujours ouvertes de l'Amérique latine. Vous ne pouvez pas faillir aujourd'hui dans vos politiques d' « intél:?ration » comme vous avez échoué avec votre supposée « mission civilisatrice» du temps des colonies. Recevez tous, autorités. eurodéputés. camarades. un fraternel salut depuis la Bolivie. Et en particulier notre solidarité envers tous les «clandestins». 7 - - o IVle e plus que jamais affirm, ns notre solidarité par Renée Le Mignot, membre du collège de la présidence le 22 janvier 2006, Evo Moralès Ayma est élu au premier tour Président de la République de Bolivie avec 53 ,7% des voix. Cette victoire est inédite: la population indigène, majoritaire en Bolivie (70 %) est pour la première fo is de son histoire associée à la vie politique de son pays. La Bolivie ne s 'est jamais remise de son passé colonial : les lndh::~ènes ont toujours été exclus de la vie politi'Que, mis en mar'Qe de la société , vivant dans une pauvreté extrême, victimes d'exploitation voir d'esclava'Qisme, condamnés à l'illettrisme et écartés d'un système de santé privé. Ils ont subi de plein fouet les consé' Quences irréversibles résultant des transformations brutales des structures économi'Ques et sociales collectives traditionnelles par l'introduction de la propriété foncière individuelle, au détriment des structures collectives d'appropriation 'Qui étaient les leurs. Cette transformation s'est opérée au profit de la constitution de 'Qrands domaines tenus par les descendants des colons européens 'Qui ont, en outre, accaparé les meilleures terres. De la ont suivi des phénomènes d'accumulation entre les mains d'une petite oli'Qarchie, C'est cette même oli'Qarchie 'Qui refuse les réformes entreprises par le 'Qouvernement d'Eva Moralès. A travers une revendication autonomiste, en réalité sécessionniste, il s'a'Qit de déposséder le pays de ses ressources, notamment en 'Qaz et de conserver les privilè'Qes 'Qu'ils ont eu pendant 5 siècles. La Bolivie doit cesser d'être un des pays les plus pauvres du continent Sud américain, car, si la population vit majoritairement en dessous du seuil de pauvreté, ce n'est pas faute de ressources mais bien parce 'Que celles ci ne profitent pas au peuple tout entier. «Nos ressources naturelles sont pillées et nos matières premières exportées depuis plus de cin'Q cents ans. 11 est temps 'Que cela cesse» a déclaré le Président Moralès. Voilà l'enjeu aujourd'hui en Bolivie. L'aternative 'Qui est en train de se jouer est soit de permettre au 'Qouvernement d'Eva Moralès de poursuivre les réformes entreprises au profit de tout le peuple bolivien [ la Bolivie est en passe d'être déclarée «libre d'analphabétisme »: des centaines de milliers de paysans ont vu un médecin pour la première fois de leur vie: 110 000 Boliviens ont retrouvé la vue 'Qrace à l'opération «miracle» menée par Cuba en partenariat avec le 'Qouvernement bolivien) soit redonner le pouvoir, y compris par un coup d'Etat , à une oli'Qarchie soutenue par le 'Qrand patronat national et international 'Qui veut renverser coûte 'Que coûte un Président démocrati'Quement élu et continuer à sacrifier le peuple bolivien au profit d'une poi'Qnée d'individus. Cette tentative de déstabilisation s'accompa'Qne d'un ressur'Qissement de plus en plus violent d'un racisme anti-indiens comme le montrent les appels publics «à tuer les lndiens» ou à «les traiter comme des animaux». En avril 2008, une délé'Qation Guarani a été atta'Quée à Cuevo par des bandes armées mandatées par les 'Qrands propriétaires locaux. Les victimes ont été publi'Quement maltraitées, humiliées: 43 ont été blessées et 8 enlevées, A ce jour, la Croix Rou'Qe n'a pu en délivrer 'Que 3. Dans la province de Santa Cruz, la ministre du développement rural a été atta'Quée alors 'Qu'elle en' Quêtait sur les conditions d'esclava'Qe dans les'Quelles vivent, dans le haut Par ati , des familles autochtones sé'Questrées par des 'Qrands propriétaires terriens dont certains sont citoyens des Etats Unis, A la fin février les 'Qrands propriétaires avaient déjà empêché les fonctionnaires de l'lNRA [lnstitut National de Réforme A'Qraire) de poursuivre leur mission en lançant contre une commission officielle une atta'Que armée et en sé'Questrant le vice ministre Almaraz et le Directeur de l'lNRA. Début avril. ces mêmes autorités ont été victimes d'une embuscade tendue par des 'Qroupes de choc mobilisées par les propriétaires et le «Comité Civi'Que» de Santa Cruz. Le 24 mai, la ville de Sucre commémorait le premier soulèvement contre l'Espa'Qne coloniale , fête à la'Quelle participe traditionnellement l'ensemble de la population. A cette occasion, le Président Eva Moralès Ayma devait remettre aux délé'Qations paysannes des fonds destinés à financer des projets de développement et l'achat d'ambulances. En raison du climat de violence instauré depuis la veille, la venue du Président a du été annulée, Des membres du 'Qroupe intitulé «comité civico» ont atta'Qué violemment les paysans des communautés indiennes venus avec leur représentant, telle maire de Mojocoya. Hommes, femmes et enfants ont été jetés à terre et roués de coups, leurs vêtements traditionnels et leurs drapeaux brûlés, Des maisons dans les'Quelles certains s'étaient réfu'Qiés ont été sacca'Qées Une cin'Quantaine de paysans ont été pris en ota'Qe, frappés, humiliés, victimes d'actes de sauva'Qerie, certains ont notamment été contraints de man'Qer des excréments de poules. Des médecins de l'hôpital Santa Barbara ont refusé de leur prodi'Quer des soins indispensables. Le Président Moralès a répondu à ces violences et menaces séparatistes par la convocation pour le 10 août prochain de référendums révocatoires. Les 'Quatre préfets des riches départements de l'est bolivien ont adopté de manière unilatérale et illé'Qale un statut d'autonomie. Ils se sont autoproclamés «conseil national démocrati'Que» et refusent les référendums révacataires dont la convocation a pourtant été votée à l'Assemblée Nationale avec les voix de l'opposition à la'Quelle ils appartiennent. Ils exi'Qent 'Que leurs référendums pourtant anticonstitutionnels soient reconnus et ont cond itionné le retour au dialo'Que ... à la restitution à leur profit de l'impôt direct sur les hydrocarbures~ Le Président Moralès ne peut céder à leur chanta'Qe d'autant 'Que cet impôt sur les hydrocarbures finance la «pension vieillesse di'Qnité» créée il y a un an et 'Qui é'Quivaut à une retraite pour les paysans les plus pauvres dépourvus jus'Qu'à cette date, de toute ressource. Les nantis boliviens mettent en oeuvre leur plan de partition dont le seul objectif est de 'Qarder les richesses au détriment de la majorité de la population. Cela constitue une véritable déclaration de 'Querre au 'Qouvernement d'Eva Moralès. Tout laisse à croire 'Qu'ils utiliseront tous les moyens y compris l'a'Q'Qravation de la violence et les tentatives d'assassinat pour empêcher le bon déroulement voir la tenue du référendum du 10 août. Le 21 juin, des éléments permettent de conclure 'Que deux membres de l 'or'Qanisation d'extrême droite, «l'Union de la Jeunesse de Santa Cruz» avaient pour objectif d'assassiner le président Eva Morales. Le vice-ministre de Coordination Gouvernementale avec les mouvements sociaux de Bolivie, Sacha Llorenti, a expli'Qué 'Que les personnes arrêtées étaient en possession d'un fusil à lunette télescopi'Que et trois cents cartouches, à l'endroit même où le Président bolivien allait passer 'Quel'Ques minutes plus tard en provenance d'une réunion dans la ville de Bicito. Llorenti a expli'Qué «'Qu' 'apparemment ces personnes devaient rejoindre le bâtiment du ciné Center, le plus haut du 'Quartier, dont le toit offre une vue panorami'Que sur l'aéroport El Trompillo.» Le ministre Alfredo Rada, a, pour sa part, dénoncé «l'existence d'un plan de déstabilisation or'Qanisé par les autorités départementales de la 'media luna', 'Qui ont ces derniers mois or'Qanisé des consultations illé'Qales sur les statuts d'autonomie du département ». Rada a affirmé 'Que «l'opposition cherche à provo'Quer des conflits sociaux et des foyers de violence dans le pays» . 11 souli'Qne 'Que certains 'Qroupes tentent d'empêcher les déplacements du Président Eva Morales dans certaines parties du pays. C'est la démocratie même 'Qui est en dan'Qer en Bolivie. Toutes ces menaces, a'Qressions , tentatives de déstabilisation pourraient conduire la Bolivie sur les voies d'une 'Querre civile. Entendons l'appel de Madame Danièle Mitterrand «J 'en appelle solennellement aux défenseurs de la démocratie, à nos intellectuels, à nos médias. Attendrons nous 'Qu'Eva Moralès connaisse le sort de Sal vador Allende pour pleurer sur le sort de la démocratie bolivienne? La démocratie est valable pour tous ou pour poersonne. Si nous la chérissons chez nous, nous devons la défe1)dre partout où elle est menacée. 11 ne nous revient de prétendre comme certains avec arro'Qance d'aller l'installer chez les autres par la force des armes: il nous revient de la proté'Qer avec toute la force de notre conviction chez ceux 'Qui l'ont installée chez eux ». Plus 'Que jamais le peuple bolivien a besoin de notl'e solidal'ité. 9 10 Défendre l'autonomie Par Gérard Noiriel. historien Nous reproduisons ici la transcription d'une conférence donnée par Gérard Noiriel à Grenoble, le 16 mai 2008, où il revient sur la critique de la création du ministère de l'immigration et de l'identité nationale en analysant l'évolution des notions de nation et d'identité nationale. Il insiste sur la nécessité d'une résistance, à l'image du «comité de vigilance face aux usages publics de l'histoire» ([VUH). Du m;n;stèT'e de ndent; té nat;onale et de nmmh; ZT'at;on ... C'est aussi un travail Que j'ai décidé de faire pour ma part, par rapport à une Question Que je travaille depuis lon'Qtemps, la Question de la Nation, de rEtatNation, de l'immi'Qration, etc. PuisQue, comme je le montre dans le livre {( A Quoi sert l'identité nationale? » , cette Question a été centrale dans la présidentielle. On pouvait, en tant Que citoyens, déjà avoir ce sentiment. Mais j'ai travaillé dessus personnellement en tant Qu'historien, c'est-à-dire à partir de documents [les discours politiQues conservés sur les sites internet des partis, et les articles parus dans la presse). On peut démontrer à partir de là Que cette Question de l'identité nationale, l'annonce de la création de ce ministère de l'immi'Qration et de l'identité nationale, avait été un tournant dans la campa'Qne électorale, puisQue c'est à ce moment là Que le transfert des voix du Front National sur l'UMP s'est opéré. Or, les stratè'Qes savaient Que l'élection se jouerait là -dessus. Cela faisait une dizaine d'années Que la droite et parfois. si on ne veut pas se faire d'illusions, la 'Qauche essayaient de récupérer cet électorat. La thématiQue de ce ministère et sa mise en place dans la foulée ont donc été liées à cette conjoncture. Mais j'ai aussi écrit ce petit livre parce Que beaucoup de 'Qens, Quand nous avions démissionné du Conseil scientifiQue de la Cité Nationale de l'Histoire de l'lmmi'Qration, posaient la Question du pourQuoi de cette démission. Donc, il fallait expliQuer pourQuoi , dans le contexte français , l'association immi'Qration et identité nationale avait toujours été portée par la droite. C'est une association de mots Qui véhicule une association d'idées Qui a toujours été portée par une partie des courants politiQues hostiles à l'immi'Qration. C'est l'expression politiQue de cette hostilité , à ce moment-là, Qui a été la raison pour laQuelle, dans le Conseil scientifiQue de la Cité de l'immi'Qration nous avions démissionné. Je rappelle pour être clair Que j'ai fait partie de ceux Qui ont contribué à la création de cette Cité , pour Qu'il y ait un lieu de mémoire Qui reconnaisse les apports de l'immi'Qration à la société française et ce, depuis la fin des années 80, à travers notamment mon livre {( Le creuset français » . Nous pensions Que ce serait la 'Qauche Qui réussirait à mettre en place ce projet mais elle n'a pas été capable finalement de le concrétiser et c'est JacQues Chirac Qui a décidé de l'officialisation de cette Cité , Qui est diri'Qée par JacQues Toubon. Nous avions accepté d'être au Conseil scientifiQue parce Que la mission de cette cité était de chan'Qer le re'Qard sur l'immi'Qration. Autrement dit, il y avait, inscrite dans la lettre de cette cité , une dimension civiQue. Nous n'avions donc pas de raison de faire de procès d'intention à l'é'Qard du 'Qouvernement à partir du moment où il reprenait cette mission à son compte. Mais, nous nous sommes rendu compte, et c'est ce Qui s'est passé en 2007, Que, d'un côté , il y avait cette cité Qui était mise en place et, de l'autre côté , il y avait un ministère Qui, par son intitulé même, allait complètement à l'encontre de ce Qu'on essayait de faire à la cité. Donc, nous avons a'Qi en intellectuels responsables et nous avons démissionné. Et je dois dire Que les douze membres du Conseil scientifiQue ont été unanimes pour critiQuer, déplorer cet intitulé. Quand nous avions été reçus par le ministre Hortefeux, les douze ont exprimé leur désapprobation. Et sur les douze, il y en a huit Qui ont préféré démissionner par la suite. Mais il y avait une unanimité des historiens spécialistes de ces Questions-là pour réprouver cet intitulé. A la dernière minute, le 'Qouvernement a rajouté à l'intitulé initial l'inté'Qration et le co-développement, mais, sur le principe, l'orientation de ce ministère-là comportait les représentations né'Qatives de l'immi'Qration et cela nous semblait déplorable. C'est pourQuoi, nous avons démissionné. Alors j'ai écrit ce livre pour prendre du recul et essayer d'expliQuer de Quoi il s'a'Qissait. La première chose, c'est évidemment essayer de définir les termes. Parce Que beaucoup de personnes m'ont demandé : fi nalement, Qu'est-ce Que c'est Que l'identité nationale et Qu'estce Que vous avez contre cette expression-là? Ce n'est pas un 'Qros mot, on a le droit d'être fier de son identité nationale, etc. Et, pour moi, ceci est une évidence bien sûr, ce n'est pas l'expression {( identité nationale » Qui pose problème. Moi-même, j'ai écrit un livre en 1992, publié aux éditions Hachette, Qui s'appelle {( Population, immi'Qration et identité nationale» . C'est une Question Qui avait déjà été mise en débat à la fin des années 80. Donc, ce n'est pas l'expression {( identité nationale » Qui pose problème. C'est l'association entre {( immi'Qration » et {( identité nationale ». Cela induit une sorte de discrimination à l'intérieur d'une population, focalisée sur un 'Qroupe donné. Donc, c'est l'association de ces deux expressions Qui est relativement nouvelle en France. On trouve ce coupla'Qe essentiellement à partir des années 80. Cela ne vient pas de n'importe où, c'est une association Qui a été popularisée dans le débat politiQue français par le Front National et ses éminences 'Qrises: les intellectuels du GRECE et les experts et technocrates du Club de l'Horlo'Qe Qui ont construit historiQuement les passerelles entre l'extrême droite et la droite classiQue, en recyclant toute une série de vieilles théories sur l'identité au 'Qoût du jour. Donc, cette association n'est pas neutre. Elle est très connotée sur le plan politiQue. Not;on de nat;on Si on veut prendre davanta'Qe de recul. il faut dire Qu'il y avait aussi d'autres mots Qui disaient la même chose en 'Qros. Par exemple les mots ou notions : {( âme nationale », {( caractère national », {( personnalité nationale » voire {( nationalité ». Tous ces mots sont des synonymes de l'expression {( identité nationale » et renvoient au concept même de nation. Le concept de nation en lui-même véhicule cette idée d'identité nationale. Le concept de nation est apparu au 18éme siècle et il avait été fixé définitivement au début du 19ème siècle. Et, sans rentrer dans les détails, le concept nation est devenu le concept phare de la politiQue. Dans le mot nation, vous avez l'idée Que la nation est une entité collective Que l'on peut présenter comme une personne. C'est la fameuse phrase de Michelet

{( La France est une personne

». C'est le point de départ d'une confusion entre les personnes réelles dans leur infinie diversité et la nation envisa'Qée comme une personne sin'Qulière. Donc, la notion de nation véhicule toute une série de choses problématiQues dès le départ. On a là QuelQue chose Qui renvoie é'Qalement à la démocratie et à la RépubliQue, à la conception républicaine de la politiQue. C'est un concept révolutionnaire au départ, Qui conju'Que le principe de la libération des peuples, notamment à l'é'Qard des monarchies et des empires. Dans cette perspective, avoir une identité ou une personnalité nationale, cela veut dire être souverain, avoir une liberté politiQue. Au début du 19éme, c'est ce Qu'on appelait le principe des nationalités Qui va inspirer toute une série de mouvements révolutionnaires Qu'on appelle en histoire le {( printemps des peuples ». Ce mouvement va déboucher sur la révolution de 1848 et la répression terrible des mouvements révolutionnaires de cette époQue. Je rappelle ces éléments pour insister sur le fait Que, au départ, les concepts de nation et d'identité nationale sont des concepts de 'Qauche. Parce Que, à l'épOQue, la 'Qauche c 'est la RépubliQue et la droite c 'est la monarchie. Ce Qui se passe en 1870, c'est la 'Querre entre la France et l'Allema'Qne, la défaite française et la montée des nationalismes. A ce moment-là, nous avons un phénomène d'inversion: le concept de nation Qui était un concept de 'Qauche va passer à droite. On a là un contexte politiQue important parce Que c'est à ce moment-là Que naissent les problèmes Qui nous intéressent actuellement: l'opposition entre le nationalisme et le socialisme. Cela est très important pour la re-confi'Quration des discours sur la nation. C'est le moment é'Qalement de l'émer'Qence du mouvement ouvrier, cette menace pour les possédants, les capitalistes, Que représente le mouvement ouvrier. Donc, le discours sur la nation va permettre d'élaborer une contreoffensive, un contre-feu par rapport au développement du mouvement ouvrier. D'un point de vue sociolo'QiQue, cette période est extrêmement importante parce Que c'est la période de la différenciation des fonctions. C'est-à-dire Que les pro'Qrès du salariat, le développement de la culture écrite et des communications, etc .. font Que les individus sont en'Qa'Qés dans des 'Qroupes de plus en plus différenciés. D'une part, ils ont une appartenance sociale, de classe sociale comme on dit et, d'autre part, ils ont une appartenance nationale parce Qu'ils sont rattachés à un Etat national. C'est le phénomène majeur de cette période : l'inté'Qration des classes populaires au sein de l'Etatnation. L:identité nationale prend alors un sens nouveau Qui est un sens juridiQue. C'est le droit de la nationalité. C'est important de le rappeler car par la suite il y a eu tout un discours Qualifiant le discours de la nation d'idéolo'Qie, d'opium du peuple en QuelQue sorte. Comme si c'était un ' faux concept ou comme s'il n'y avait rien de concret ou comme s'il n'y avait pas d'intérêt national. Je crois au contraire Que l'inté rêt national existe. Quand les politiciens utilisent cette notion, ils ne parlent pas dans le vide. L'intérêt national. c'est par exemple le protectionnisme. Toutes les lois Qui accordent une priorité aux nationaux sur les étran'Qers sur le marché du travail sont des lois Qui apparaissent justement à cette période-là, à la fin du 19éme siècle. Le droit de la nationalité a été inventé pour ça. Avant, on ne savait pas Qui était français et Qui ne l'était pas parce cela n'avait pas d'importance. Dans les ré ' Qions frontalières notamment il n'y avait pas d'avanta'Qe à être français. Mais à partir de la lllème RépubliQue, on commence à donner des droits aux Français, des droits sociaux notamment, des priorités sur le marché du travail. Le protectionnisme est un phénomène fondamental Qui ne se limite pas aux droits de douanes comme on l'ensei'Qne encore malheureusement dans les écoles. Le protectionnisme est une protection juridiQue, institutionnelle, une lO'QiQue Qui va se mettre en place dans tous les pays du monde. C'est ce Que j'appelle la nationalisation des sociétés. La T'és;stance paT' l'autonom; e de la T'éflex;on CT';t;-que Et ce Qu'on a constaté avec une certaine stupéfaction, c'est Que lorSQue nous avions critiQué la loi 'du 23 février 2005, lorSQue nous avions critiQué le discours de Dakar, etc .. nous étions accusés de tomber dans la {(repentance» et nous avons vu ensuite celui Qui nous avait reproché cela faire exactement la même chose, Encore récemment, par rapport à l'esclava'Qe par exemple où le président se présente tout à coup comme le 'Qrand héros 'Qrâce aUQuel 11 l'esclava~e allait être ensei~né à l'école primaire ~ Alors -qu'il y a des années et des années -que les ensei~nants le font . On s'est même battu récemment contre les projets -qui menaçaient de supprimer cet ensei~nement là ~ On est donc toujours dans des 10- ~i-ques en porte-à-faux . Je pense -que la résistance - je crois -qu'il faut parler comme ça aujourd'hui même s'il ne faut pas héroïser nos comportements parce -que la résistance aujourd'hui est infiniment moins difficile -que celle des ~ens -qui partaient au ma- quis avec un fusil - je crois -que la résistance, même si c'est compli- qué de savoir ce -que ça veut dire, cela passe par un travail non seulement d'action politi-que mais aussi de défense d'un certain nombre de valeurs. Je crois donc -que le politi-que doit rendre compte de ce -qu'il dit, de ce -qu'il promet, de ses discours. Autrement, c'est la fin ou c'est une forme de dictature -qui reprend ses droits. Et donc, au-delà du politi- que. cela concerne tous ceux -qui contribuent à parler dans l'espace public. Nous avons trop tendance à nous focaliser sur le politi-que. C'est aussi l'affaire des journalistes par exemple: je me suis intéressé à la manière dont les journalistes ont analysé le discours de Nicolas Sarkozy sur l'identité nationale. Elle reflète une démission complète. Aucun journaliste n'a mené d'analyse criti-que par rapport à ce discours- là. C'était pourtant la répétition au mot près de ce -qui s'était déjà dit dans les années 80. 11 n'y a pas eu de travail sérieux de la part des journalistes à ce niveau-là. Quand je dis les journalistes, évidemment je vise la tendance dominante du journalisme, car le milieu est éclaté, avec des ~ens -qui se battent pour faire consciencieusement leur travail. Je ne veux pas faire d'amal~ame car on nous l'a fait à nous aussi comme historiens alors -que notre discipline est elle aussi clivée entre des tendances politi-quement opposées. Mais c'est aussi la responsabilité des intellectuels. C'est -quand même, dans une démocratie, et surtout en France -qui se pi-que d'être le pays -qui a donné des leçons aux intellectuels, une responsabilité de mener des dé bats et de mener la criti-que -quand on a une remise en cause aussi fla~rante de ce -qui constitue la base même de nos activités. La politi-que aujourd'hui, ça passe aussi par un travail de résistance au -quotidien, là où on est, ancré dans son lieu à la fois ~éo~raphi-que mais aussi professionnel. pour défendre l'autonomie de sa pensée. Je pense -que cela vaut pour tout le monde et -qu'aujourd'hui nous sommes confrontés à des tentatives visant à remettre en cause notre autonomie. Cette tendance est fla~rante depuis 2005 de la part de la droite -qui cherche de plus en plus à intervenir dans les affaires -qui relèvent des ensei~ nants, des chercheurs et c'est aussi l'une des raisons du combat -que nous avons mené avec cette pétition contre la loi du 23 février 2005 et pour la-quelle nous avons créé ce comité de vi~ilance -qui est ouvert à tout le monde. Nous avons maintenant des antennes dans certaines villes et nous or~anisons des conférences, des débats, des discussions en liaison avec les collectifs -qui, là où ils sont, mènent ce combat pour défendre l'autonomie. Notre site [http://cv\lh.free.fr) est \In instr\lment de liaison très efficace pO\lr renforcer ce combat. Q\lel'Q\les o\IVT'a'l!es de GéT'aT'd NoiT'iel S\lT' l'histoiT'e de l'immi'l!T'ation : • Lon'l!wy. Immi'l!T'és et pT'olétaiT'es [1880-1980). PaT'is, PT'esses UniveT'SitaiT'es de FT'ance, collection « PT'ati'Q\les ThéoT'i' Q\les », 1984, • Le CT'e\lset fT'anl=ais. HistoiT'e de l'immi'l!T'ation [XIX·-XX· siècle). PaT'is. se\lil. collection «L'UniveT's HistoT'i'Q\le», 1988 [Réédité en collection « Points-histoiT'e », PaT'is, se\lil,1992), • La TYT'annie d\l national. Le dT'oit d'asile en E\lT'ope [1793-1993), PaT'is, Calmann-Lévy, 1991, Réédité en collection de poche SO\lS le titn Réf\l'l!iés et sans papieT's, La Rép\lbli'Q\le et le dT'oit d'asile, XIX·XX· siècle, PaT'is, Hachette, collection« PI\lT'iel »,1998, • Pop\llation, immi'l!T'ation et identité nationale en FT'ance [XIX·-XX· siècle), PaT'is, Hachette, collection, «CaT'T'é-HistoiT'e», 1992, • État, nation et immi'l!T'ation, VeT'S \lne histoiT'e d\l pO\IVoiT', PaT'is, Belin, collection «50' cio-HistoiT'es», 2001 [Réédité en collection« Folio-HistoiT'e », PaT'is, GallimaT'd, 2005), • Atlas de l'immi'l!T'ation en FT'ance, PaT'is, Éditions A\ltT'ement, 2002, • Gens d'ici ven\ls d'aille\lT's, La FT'ance de l'immi'l! T'ation de 1900 à nos jO\lT'S, PaT'is, Édi· tions d\l Chêne, 2004, • Immi'l!T'ation, antisémitisme et T'acisme en FT'ance [XIX·-XX· siècle) : DiscO\lT'S p\lblics, h\lmiliations pT'ivées, PaT'is, FayaT'd, 2007, • A 'Q\loi sert l'identité nationale, Al/one, 2007 Le mouvement des travailleurs et travai lieuses Sans Papiers lutte 1 pour leur régularisation ~I en Après lé lancement, le 15 avril dernier, de la première vague de grèves de travailleurs Sans Papiers en Ile de France - avec le soutien très adif de la C6T et de Droits devant !! qui ont procédé au dépôt de mille dossier au cabinet du ministre de 11mmigration le mouvement s'est étendu par une seconde vague lancée le 20 mai, en Ile de France et en régions, recevant le soutien adif d'autres syndicats, mmme SUD Solidaires ou la CNT, appuyés par l'ensemble des organisations de soutien réunies au sein du Colledif cc Uni(e) Contre une Immigration Jetable - HeU ». Sur quelque mille-quatre-cent dossiers déposés à la mi-juin, seules quatre-cent régularisations ont été obtenues, dont les trente premières cartes cc salarié ». De nouvelles grèves ne cesseront d'éclore, qui appellent la solidarité adive et très conaète des organisations de soutien et des dtoyens sur les piquets de grève. Immense est la souffrance endurée par les Sans-Papiers de France, hommes et femmes, depuis de trop longues années. Elle explique la grande impatience des uns et des autres de voir le mouvement s'étendre et prendre trés vite une ampleur nationale. Il s'agit en eHet de prendre au mot le gouvernement dans sa politique affichée de recherche d' une immigration de travail, tout en s1nsai- ~ vant en faux mntre la schizophrénie d'une ~ sauvage cc traque aux dandestins »en , France doublée d'une cc chasse aux compétences » qui a toutes mances de tourner à un vèritable pillage des ressources humaines indispensables aux pays d'origine pour leur développement. Parmi les mobilisations en cours. l'occupation de la Bourse du travail de la rue Chariol à Paris, par les Sans Papiers de la mordination (SP75 en est la parfaite illustration. Lors d'une première période particulièrement délicate dans I1nteradion entre la C6T parisienne et la coordination, le ministère Hortefeux s'est complu à approfondir la confusion en veillant à ce que les dépôts de dossiers en préfedure soient refusés avec la mnsigne de ne passer que par le canal de la C6T ... Il est donc particulièrement encourageant de noter que les efforts cc de bonne volonté » déployés par 11ntersyndicale de la Bourse du travail de Paris et un certain nombre de syndicats et d'assodations de soutien, auprès des Sans Papiers occupant la Bourse, ont permis d'aboutir le 8 juin à une déclaration du CSP 75 selon laquelle cc L'aduel mouvement de grèves et occupations des lieux de travail organisés par nos partenaires, les syndicats, est une brèche ouverte dans le dispositif répressif du gouvernement pour ramener les sans papiers dans la dandestinité : les CSP se fétidtent de I1nitiative des syndicats. notamment de la (6T ». C'est dans cet esprit positif visant à permettre la fin de l'occupation que lors d'une réunion des partenaipar Bernadette HETIER res assodatifs, syndicaux et (SP75, tenue le 23 juin, une lettre a été envoyée au ministère de 11mmigration pour sollidter une audience, afin de le cc sensibiliser à la situation des travailleuses et travailleurs sans papiers isolés ». Les soutiens - qui induent les syndicats. assodations et RESF pour les dossiers de familles ayant des enfants scolarisés - devraient donc auompagner le dépôt groupé des mille trois cents dossiers prévus et leur suivi ultérieur, afin d'éviter que de telles démarches ne se transforment en autant de pièges pour les Sans Papiers concernés. Vigilance, solidarité et détermination s1mposent en France et dans l'ensemble de l1Jnion Européenne à toutes les organisations et personnes qui soutiennent les migrants face à des politiques gouvernementales de traque inhumaine des Sans Papiers. dont la violence morale et physique aboutit jour après jour à des explosions de désespoir comme celle qui a réduit en cendres le 22 juin 2008 le (entre de rétention Administrative de Vincennes. Sous les cendres du (RA de Vincennes lOuve Immense mlère des dtoyens qui eXigent une cc Autre Europe », respedueuse des cc droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille », tels que protégéS par la convention internationale du 18 décembre 1990 que la France et l1Jnion européenne refusent de ratifier pour ne pas en assumer l'obligation de resped des droits fondamentaux. 13 14 LES CH'TIS SANS PAPIERS ONT MARCHE DE LILLE A PARIS POUR DIRE NON A LA CLANDESTINITE SUBIE , • Par Roland DIAGNE, porte-parole du (SP 59 Les (hlis sans papiers sont arrivés dans la capitale après 22 étapes du 19 avril au 10 mai. Dans chaque ville et village traversés, ils ont été accueillis par des collectifs d'accueil composés de (omité de Sans Papiers «(SP), des associations anti-racistes et de défense des droits de l'homme, des syndicats «(GT, FSU, SUD, (NT). de 11I(U. du Réseau Education Sans Frontières (ResD, de maires, d'élus municipaux, de députés, d'étudiants, d'élèves. de citoyens. d1mmigré(es réguliers. À Paris les Chlis sans papiers coiffés de bonnets phrygiens et des milliers de manifestants se sont rendus auprès de sans papiers en grève et qui occupaient la pizzeria du boulevard des Italiens. (ette convergence entre Chlis marcheurs sans papiers et sans papiers grévistes occupants organisés par la CGT fait le lien de continuité entre l'ade fondateur du mouvement des sans papiers qu'est la sortie de l'ombre des 'Saint Bernard' le 18 mars 1996 et la mise en avant par la grève du statut non reconnu par le gouvernement de travailleurs que sont les sans papiers. Après les discours des (SR des responsables associatifs et syndicaux. un hommage a été rendu à feu Aimé CESAIRE par la ledure d'un extrait de son texte : cc Discours sur le colonialisme ». Une "Ql'ève de la faim pl'OVO' Quée pal' la pl'éfectul'e du nOl'd Le 17 juin 2004 le Conseiller d'état M. DELARUE est mission né par le Ministère de l'Intérieur pour élaborer, avec le CSP59 et ses partenaires associatifs (Ldh, Mrap, Cimade), un protocole d'accord écrit de « sortie de crise et de prévention de nouvelles grèves de la faim ». Cet accord mettait fin à la grève de la faim de 553 sans papiers. Durant trois ans, de 2004 à 2007, les rencontres mensuelles ont permis aux sans papiers de construire un parcours de régularisation et aux commissions juridiques (CSP59, Mrap, Ldh, . Cimade) d'exercer la défense argumentée de leurs dossiers en Préfecture. Le 5 mars 2007 constatant l'accumulation de disfonctionnements, de retards dans l'application des décisions préfectorales, le CSP59 et ses partenaires associatifs (Ldh, Mrap et Cimade) exercent leur devoir d'alerte conformément aux dispositions de l'accord DELARUE. Le nouveau Préfet du Nord, M. CANEPA, ex-Secrétaire Général du Président de la République, M. Sarkozy, à l'époque Ministre de l'Intérieur procède, pour toute réponse, le 15 juin 2007, à l'arrestation de 60 sans papiers qui occupaient la Chambre de commerce Internationale de Lille. Une fois tous libérés par les Juges des Libertés et de la détention, le mercredi 20 juin 2007, l'Assemblée Générale des sans papiers, qui se tient tous les mercredis depuis le 23 août 1996, est informée par les sans papiers arrêtés, puis libérés, qu'ils ont entamé une grève de la fa im. Durant 28 jours le CSP59 ne fait pas état de la grève de la faim espérant une solution conforme à la lettre et à l'esprit de l'accord DELARUE. Non seulement la préfecture s'enferme dans un mutisme comme si elle cherchait la grève de la faim, pire, elle abat une répression contre les sans papiers qui diffusaient des tracts appelant à la conférence du Magistrat S. Portelli. Le 25 juillet 2007 les grévistes de la faim sont accueillis par les syndicats à la Bourse du t ravail de Lille. Le 31 juillet 2007, le Préfet, par une conférence de presse, lance un « ultimatum », puis dès le soir même enferme dans la Bourse du Travail par un « blocus » policier 179 sans papiers et 30 soutiens avant de les évacuer le 1er août 2007. Les grévistes de la faim sont triés puis évacués vers les hôpitaux, les commissariats et les centres de rétention de Lille, Bordeaux, Toulouse et Rennes. Les grévistes amenés dans les hôpitaux sont, à l'exception notoire de l'hôpital d'Armentières, baladés des hôpitaux à la rue et aux commissariats. Commence dès lors un cycle répressif infernal dont le but était d'entamer en vain la courageuse résistance des sans papiers grévistes de la faim. Le préfet fin it par faire une proposition de « sortie de crise » par l'intermédiaire de nos partenaires (Ldh, Mrap) dans laquelle il s'engage au « réexamen avec bienveillance ». Parallèlement le préfet met en place une « commission départementale de réexamen de la situation administrative des étrangers » dont il exclut le CSP59. Les l'aisons de la mal'che des Ch'tis sans papiel's Sur 59 sans papiers grévistes de la faim, 29 ont été régularisés à ce jour, 4 ont été expulsés parmi les 13 expulsés en Guinée et au Maroc. Mais des régularisations lors des rencontres mensuelles sont remises en cause, des sans papiers sont menacés de ne pas recevoir leurs récépissés « si ils, elles manifestent le mercredi » ... Par ailleurs il est exigé, c'est illégal, de certains régularisés un contrat de travail lors du renouvellement, etc. Et voilà que, le 17 décembre 2007, puis une seconde fois le 30 janvier 2008, des policiers arrêtent à domicile un des militants bénévoles de la commission juridique de notre mouvement d'illégaux jamais hors la loi et le mettent en garde à vue durant 35h pour ensuite le libérer sans le présenter devant le juge d'instruction. Ainsi la « commission rogatoire pour trafic d'influence» sur la préfecture permet, sans accès au dossier, des enquêtes dont l'impartialité est pour le moins douteuse. Puis c'est le tour du porte parole du CSP59 de se retrouver en garde à vue à la Brigade Criminelle suite à une plainte de Mme ALLIOT MARIE, Ministre de l'Intérieur, pour « diffamation contre X pour avoir à Lille par écrits distribués dans un lieu public, porté atteinte à l'honneur et à la considération de l'administration publique de la police nationale » sur la base des « articles 23 alinéa 1, 30, 42, 50 de la loi dU 29 juillet 1881». Le local de l'IDM est perquisitionné ainsi que le domicile du porte parole. Sont ensuite convoqués plusieurs militants du CSP59. Notons avec beaucoup de satisfaction et de gratitude la formidable solidarité citoyenne des habitants des quartiers populaires. Beaucoup nous ont déclaré~: « j'ai voté Sarkozy, mais pas pour ça ». Plusieurs concerts ont été organisés avec l'aide et le soutien des associations de la société civile, de syndicats, de partis politiques républicains. Choqués par les exactions subies par des sans papiers, des élus, dont un Républicain de droite de Wattignies, ont interpellé le préfet lui signifiant clairement leur réprobation. Seul le Front National a publiquement soutenu les maltraitances répressives. Le concert de solidarité du 30 septembre 2007 a réuni plus de 10.000 participants. Cette situation persistante de blocage et d'acharnement répressif préfectoral contre notre mouvement social et citoyen des sans papiers a conduit du 19 avril au 10 mai 2008 35 sans papiers et soutiens à entamer la marche des Ch'tis pour informer, sensibiliser, mobiliser les populations et l'opinion démocratique et interpeller les autorités du pays au plus haut niveau pour que cesse les maltraitances et que soit satisfaite la revendication de régularisation. La mal'che est une étape, la lutte continue « J'ai voté pour Sarkozy, mais pas pour ça », voilà des propos d'habitants des quartiers populaires entendus à maintes reprises durant la grève de la faim sur les différents sites où les sans papiers étaient jetés à la rue à Roubaix, Tourcoing, Hazebrouck, Lambersart, Wattignies, Lille, etc., et lors du concert du 30 septembre 2007 qui a réuni en solidarité avec les grévistes de la faim plus de 10.000 personnes. « Sarkozy et Canepa veulent nous forcer à redevenir invisibles, cela nous le refusons », voilà les propos que les sans papiers ne cessent de répéter confrontés à cette avalanche d'actes répressifs multiformes et à la limite de l'état de droit. Ecrivant au Préfet CANEPA, un enseignant français de Thaïlande s'est écrié : «Je ne vous dis pas : »Pitié pour les sans-papiers!» mais «Pitié pour la France!» » suite au contrôle au faciès visant dans le métro les sans papiers originaires de ce pays. La courageuse marche des Ch'tis sans papiers est donc un acte social résistant qui a été l'occasion d'un élan enthousiaste de solidarité populaire de Lille à Paris. L'audience accordée par le Médiateur de la République au CSP59 accompagné par Mouloud AOUNIT, Président national du Mrap, Saïd BOUZIRI du comité Central de la LDH et Mgr GAILLOT a débouché sur un engagement de médiation en cours entre le CSP59 et la Préfecture du nord. Une demande a été faite aussi au Médiateur pour que l'Etat permette à tous les CSP, à toutes les associations et à tous les syndicats de déposer dans les Préfectures les dossiers de demandes de réexamen des sans papiers dans le cadre de la grève actuelle des sans papiers avec occupation des lieux de travail. La marche des Ch'tis sans papiers a aussi favorisé la naissance de nouveaux CSP rendant collectivement visibles pour la régularisation les sans papiers de certaines localités de la région parisienne . La manifestation appelée par l'UCIJ et le Resf à l'arrivée de la marche par la présence et la participation des CSP, des associations, des syndicats et de simples citoyens, permet d'envisager un front uni de tous pour élargir la brèche ouverte par les grèves et occupations à l'initiative des syndicats et de massifier en l'unifiant l'ensemble du mouvement pour la régularisation. Le samedi 31 mai, prolongeant la marche des Ch'tis sans papiers, plusieurs collectifs d'accueil des étapes, en présence de plus de 500 participants, ont participé à la restitution d'une enquête quantitative et qualitative portant sur 'les trajectoires et le devenir des anciens sans papiers' par un groupe de chercheurs sous la direction du sociologue militant du CSP59 Saïd BOUAMAMA et avec la participation des chercheurs Emmanuel TERRAY, Alain MORIeE et Gustave MASSIAH. Le pouvoir de la droite dure sous la houlette du Président Sarkozy et de son Ministre Hortefeux utilise tous les moyens, y compris les plus déloyaux, les plus brutaux, voire illégaux, pour en finir avec la visibilité collective des sans papiers. Le CSP59 en fait actuellement les frais parce que la politique affichée du tout répreSSion/expulsion de Sarkozy est une terrible illusion dont la finalité réelle est la 'rupture' avec les valeurs et les principes de la République, berceau des droits des droits de l'homme, parce que le CSP59 et ses partenaires associatifs (Mrap, Ldh) ont démontré, lors de l'expérience entre 2004 et 2007 de la commission Delarue, que l'exercice du droit à la défense argumentée des dossiers des sans papiers prouve l'arbitraire et l'inégalité de traitement de l'application de la loi par la préfecture du nord, parce que cette expérience démasque sérieusement l'instrumentalisation électoraliste de la clandestinité pour satisfaire les électeurs du Front National qui ont voté Sarkozy et parce que en imposant la délinquance de la clandestinité le pouvoir sarkozyste espère faire mentir l'adage selon lequel « on mesure le degré de démocratie dans un pays à la manière dont l'Etat traite les étrangers ». Toutes ces raisons éclairent l'importance majeure d'une résistance forte par la visibilité collective la plus massive possible des sans papiers. Dans ce cadre, mention particulière doit être faite pour la grève avec occupation des lieux de travail qui met le doigt sur l'appartenance à part entière au monde du travail de sa fraction la plus précaire : les sans papiers. Si le 18 mars 1996 la sortie de l'ombre des sans papiers a révélé à l'opinion publique l'existence d'humains niés dans leur droit à l'existence légale parce qu'étrangers, le mouvement actuel de grève des sans papiers organisés par les syndicats révèle à toute la société l'existence de travailleurs esclaves des temps modernes que sont les sans papiers. C'est le début d'une riposte du mouvement social dans son ensemble à l'individualisation, à la parcellisation en fonctionnaires, CDI, CDD, intérimaires, mi-temps, temps partiels, sans papiers, etc., qui divise le monde du travail en catégories que le patronat et le gou\ternement opposent pour mieux régner. Les Ch'tis sans papiers sont heureux d'avoir contribué par la marche à faire converger toutes les catégories de sans papiers pour que vive l'unité des travailleurs et au sein du peuple. Gl'and bl'avo et mel'ci aux sans papiel's et à tous les militants soutiens 'Qui ont pel'mis le succès de la mal'che des Ch'tis sans papiel's du CSP59. 15 1& JOURN Introduction par (atherine STERN, responsable secteur édu(ation le 8 juin. une joul"née (c éducation-fol"mation » bien l'emplie ... Une tl"entaine de pal"ticipants à la confél"encedébat de Fl"ançoise lORCERl'E [cf. ci-dessous). Tl"ois heul"es tl"Op COUl"tes pOUl" po sel" toutes les Questions Que nous aUl"ions aimé abol"del" avec elle. Cette matinée s'est tel"minée pal" un pot de l'amitié pl"épal"é pal" nos amis militants Que nous l"emel"cions. l'apl"ès-midi. lol"s de notl'e deuxième joul"née d'échan-ees et de débats,les COUl"a-eeux ont été nombl"eux à pal"ta-eel" leul"s tl"avaux et expél"iences dans le domaine de l'éducation. Cel"tains Comités locaux [Cl) font état de difficultés -el"andissantes pOUl" entl"el" dans les établissements scolail"es et associatifs dépendants des mail"ies. Cel"tains si"Qnalent é"Qalement des difficultés pOUl" le MRAP à avoil" AT Rencontre avec des élèves lors de la semaine consacrée aux Gens du Vo,age à Elne. Photo A. Luz, une libel"té de pal"oles. les administl"ations essaient de vel"l"oui11el" les débats. Cependant les Cl continuent à développel" une activité tl"ès l"iche et nécessail"e dans leul"s intel"ventions aupl"ès de jeunes, dans les milieux scolail"es et associatifs. En liaison avec nos intel"l'o"Qations de la matinée, des Cll"appol"tent Que cel"tains jeunes de milieux sociaux défavol"isés dénoncent violemment les discl"iminations et le l"acisme dont ils sont victimes au collè-ee, au lycée pl"ofessionnel. dans les sta-ees. dans les pl"emiel"s emplois ... 11 al"l"ive aussi Que ces mêmes jeunes l"etoUl"nent la violence des exclusions Qu'ils subissent contl"e d'autl"es populations, elles aussi victimes. On voit bien là les effets dévastateul"s de l'ethnicisation de la Question sociale. le MRAP, pl"éoccupé pal" une politiQue sécul"itail"e Qui se "Qénél"alise et se manifeste entl"e autl"e pal" la multiplications des ficha-ees, en pal"ticuliel" dans le cadl"e scolail"e, pl"opose aux comités locaux de pl"endl"e contact avec les ensei-enants et leul"s syndicats, avec les pal"ents d' élèves et leul"s associations pOUl" pal"ticipel" à une opposition aux diffél"ents ficha-ees, pal"fois anciens mais devenus dan-eel"eux dans le contexte politiQue actuel de l"épl"ession et non de pl"évention. 11 impol"te d'exi-eel" la suppl"ession de base-élèves comme vient de le demandel" la FCPE à son del"niel" con-el"ès. Enfin, le MRAP a un l"ôle impol"tant à jouel" pOUl" suscitel" une fOl"mation des ensei-enants, tl"a-eiQuement absente, au non-l"acisme, dans un contexte politiQue hostile. le MRAP pl'éoccupé pal' le scénal'io dit du « choc des civi1isations » ou de «"Quel'l'e des civilisations». s'intel'l'o" Qe SUI' les moyens à mettl'e en oeUVl'e pOUl' Que ce scénal"io ne se vél'ifie pas. Scénal'io pl'ésenté comme inéluctable et Qui, à l'analyse. s'avèl'e êt1'9 une constl'uction idéolo"QiQue Qui nécessite pOUl' la combattl'e, de l'éfléchil" SUI' le sens des mots et du lan-ea"Qe utilisés. Mots et lan"Qa"Qe a1imentent cette constl"uction idéolo"QiQue. 'Ne sommes-nous pas nombl'eux, en effet. à estimel" Que le sens des mots est connu d'emblée, et pal'ta" Qeable pal" tous? Ainsi, Quels types de l"appol"ts et d'échan"Qes entl'e les hommes, constl"uisent les mots ou expl"essions appal"emment commodes et fl'éQuemment utilisés: « divel'sité cultul"elle, divel"sité , dialo"Que cultul"el, cultul"e. immi"Ql"é, discl"imination, l"acisme, communautal"isme, lai'cité. lai'c, modèle l'épublicain » ... 'Nous sommes des militants Qui luttent au Quotidien contl"e les discl"iminations et pOUl' le non l"acisme . 'Nous devons, pOUl' évitel' de pOl'tel' un l'e"Qal'd ethnicisé SUI' les autl"es. l"éfléchil" SUI' nous-mêmes et êtl"e attentifs aux mots Que nous employons. C'est poul'Quoi nous avons demandé à fl'ançoise lORCERIE d'exposel' l'état de sa l'echel"che Qui nous semble pal'ticulièl"ement l'iche d'appol"ts pOUl' les militants Que nous sommes et Que nous souhaitel'ions êtl"e. 'Nous lui avons soumis une sél'ie de Questions Qui tal'audent le MRAP : comment mettl"e en place une éducation « aux divel"sités cultul'elles n, aux li dialol;!ues intel'cultul"els »? Comment pl'oté" Qel' et soutenil" les li divel"sités cultul"elles » ? Comment développel' le li dialo"Que entl"e les cultul'es n ? Enfin Quelles fOl"mes doit pl"endl'e notl'e lutte pOUl' le non-l"acisme ? lntel'vent;on de Fl'anço;se LORC'ER1'E Vovlo;l' le non-l'ac;sme. Pensel' les cc défis )) de l'ethn;c;té. Fl'ançoise LOl'cel'ie est ex-enseil;!nante, syndiquée, au CNRS depuis 20 ans, Dil'ectl'ice de l'echel'ches à l'lREMAM (lnstitut de Rechel'che et d'Etudes SUl' le Monde Al'abe et Musulman). Elle tl'avai11e l;!lobalement SUI' la pl'oblématiQue du monde al'abe en Fl'ance, c'est-à-dil'e ce Qui touche à ce Que l'on nomme « l'intél;!l'ation » (discl'iminations et Questions annexes, comme lai'cité) et ce. en pal'ticuliel', dans le domaine de la politique scolail'e. 11 lui semble en effet impol'tant d'appl" ochel' les Questions « d'intél;!l'ation n. non pas simplement du point de vue des l;!énél'alités et du discoul's politique ou des l'èl;!lements, mais aussi du point de vue conCl'et des pl'Ocessus sociaux et politiques: Que font les pel'sonnes ? Que deviennent-elles? Que demandent-elles? Que l'essentent-elles ? Et Que font les institutions? comment tl'aitent-elles les pl'oblèmes ? comment const1'Uisent-elles les individus en pl'oblèmes ? comment mettent-elles du pl'Oblème autoul' des l;!ens et Qu'en font-elles? C'est finalement une appl'oche de sociolol;!ie politique en matièl'e « d'intél;!l'ation » et de discl'imination et autl'es choses annexes ... Le MRAP travaille, à l'échelle nationale comme dans ses comités locaux, sur les formes toujours renouvelées du racisme et les réponses militantes à apporter. 11 apparaît aujourd'hui "Que les enjeux dans ce domaine sont hyperpolitisés et médiatisés. Cela ne facilite pas les choses. Mais cela fait aussi partie de ce "Qu'on peut chercher à comprendre

pour"Quoi ces passions collectives autour d'enjeux "Qui

étaient relativement consensuels et pour le reste abandonnés aux militants? Les sciences sociales fournissent "Quel"Ques réponses, elles n'ont pas réponse à tout évidemment. Le 1'acisme diffus, l'acisme « de tous les JOUI'S » 11 est difficile de dire depuis "Quand le racisme est analysé par les sciences sociales comme un phénomène social diffus. Le discrédit pesant sur les formes exacerbées du racisme à l'issue de la seconde 'Querre mondiale et sa prohibition lé'Qale ont joué un rôle, de même "Que la décolonisation et la culpabilité post-coloniale. Toujours est-il "Qu'en 1970, dans son analyse remar"Quée de l'idéolo'Qie raciste, Colette Guillaumin en'l21obe délibérément toutes les caté' Qories sociales "Qui se voient assi'Qner un statut inférieur dans les rapports sociaux, autrement dit [pour utiliser un concept des sciences sociales) les caté'Qories "Qui sont en position minoritaire, ou minorisée, - C. Guillaumin dit « racisée » : les noirs et les immi'Qrés, bien sûr, mais aussi les femmes, les ouvriers, les mar'Qinaux sexuels, etc. Elle pose "Que le racisme à l'é'Qard des noirs ou des juifs par exemple n'est pas distinct dans ses modalités sociales de ce "Qui dis"Qualifie les femmes, les ouvriers ou les homosexuels. 11 est de même nature, même si ses impacts sociaux peuvent être différents. Car ce "Qui est en cause, c'est le système perceptif en vi'Queur dans nos sociétés, "Qui sont structurellement iné'Qalitaires. Ce sont les schèmes mentaux "Qui classent les individus dans des caté'Qories sociales sur une base confusément biolo'Qi"Que et culturelle. 11 s'a'Qit de processus psycho-sociaux [souvent infra-idéolo'Qi"Ques, prépoliti" Ques) impli"Quant les si'Qnifications dominantes d'une société, intériorisées par les minoritaires eux-mêmes. 11s s'expriment dans le lan'Qa'Qe ordinaire et les conduites ordinaires aussi bien. On parle d'everyday racism , mot-à -mot: le « racisme de tous les jours ». Ce racisme impli"Que les majoritaires au premier chef, parfois sans "Qu'ils s'en rendent compte, car c'est aux« autres» "Qu'ils attribuent les « différences », l'altérité. Eux-mêmes se perçoivent comme des individus bien individualisés, « normaux », universels. Du l'acisme à l'ethnicisation ou à la l'acisation «Le Noir n'est pas un homme, c'est un homme noir». Cette phrase de Fanon, ful'Qurante, exprime ma'Qnifi"Quement ce dont il est "Question. La précision« homme noir» n'ajoute pas un détail. elle ampute l'humanité de l'individu concerné. Le Noir est un homme "Qui est vu comme noir, un homme dont l'humanité est modulée par. la couleur. C'est introduire la problémati"Que de la visibilité, "Qui est mal comprise parfois. L'expression «minorité visible », utilisée par les an'Qlo-saxons, est parfois décriée en France de ce seul fait, mais elle est pertinente d'un point de vue sociolo'Qi"Que. Elle dési'Qne le fait "Qu'une «population» [c'est-à-dire une somme d'individus) est constituée en «'Qroupe », éventuellement contre sa volonté et sans "Qu'il y ait entre ses membres une solidarité objective, simplement en étant vue comme « différente» [sous-entendu: différente des« normaux »). C'est ainsi le re'Qard dominant et les prati" Ques sociales corrélatives "Qui construisent la condition vécue collectivement par les racisés . La « racisation » [ou, d'un terme plus 'Qénéral. « l'ethnicisation ») oppose et associe, de part et d'autre de « frontières» symboli"Ques et sociales internes à la société, des populations constituées en 'Qroupes renvoyés à leur altérité et inférieurs, exposés au mépris, d'une part, et d'autre part des individus détenteurs du pouvoir, notamment du pouvoir symboli"Que, "Qui eux se rehaussent d'autant et se prévalent d'un charisme spécifi"Que. En sociolo'Qie, Norbert Elias a baptisé cette forme sociale: « confi'Quration établis-outsiders ». Dans sa version française, sur le terrain, elle s'exprime communément dans une opposition entre laï"Ques auto-proclamés et «eux », les autres, les immi'Qrés d'ori'Qine extra-européenne en particulier. La laïcité tend à devenir communément le résumé des valeurs «françaises », et récipro"Quement les out'Qroups, les 'Qroupes de non-appartenance, se voient dési'Qnés/racisés comme non-laï"Ques. Diverses en"Quêtes sociolo'Qi"Ques le montrent sans ambi'Quïté , pour ne rien dire de l'actualité politi"Que. Vouloil' le non-l'acisme ? Un enl;!al;!ement politique Ce déni'Qrement à valeur raciste a une dimension politi" Que essentielle. La caté'Qorisation ethni"Que/raciale est aujourd'hui saillante dans les Etats-nations européens insécurisés par la 'Qlobalisation et les nouvelles formes mi'Qratoil'es, la construction européenne avec ses ter'Qiversations, l'incertitude de l'actualité internationale et les radicalisations au nom de l'islam. A cet é'Qard, «immi'Qré » fonctionne dans l'usa'Qe commun comme la caté'Qorie ethni"Que par excellence, Un «immi'Qré », dans l'usa'Qe ordinaire, c'est "Quel"Qu'un "Qui est peut-être né en France [il peut donc n'être pas immi'Qré au sens propre du terme). mais "Qui demeure en butte au soupçon d'une altérité irréductible, "Qui reste «indésirable », sur le fond d'un primordialisme à la Maurras, la terre et le san'Q. Depuis octobre 1998, date de la première reconnaissance officielle par le 'Qouvernement français des discriminations raciales, "Quel"Ques avancées ont eu lieu pour sortir de ce piè'Qe, pour désethniciser le social. si l'on peut dire. Mais avec beaucoup de prudences et des tabous forts. Le débat politi"Que est loin de faire écho à l'impératif de justice à cet é'Qard. Les passions sont virulentes. 11 Francoise LOR[ERIE. Le défi ethnique. Edulation et intégration INRP 2003. 21 Colelle Guillaumin. L1déologie raliste. Folio Essais, 2002 (rééd) 31 Philomena Essed. Understanding everrdar ralism. An interdisliplinarr theorr. Londres. Sage. 1991 41 Voir sur lelle logique le rélent livre de Pap Ndiare. La Condition noire. [almann-Lévv. 51 Notamment Philippe Bataille. Le ralisme au travail. La Délouverte. 1997. 17 18 La Semaine d'Education [ontre le Racisme s'est déroulée cette année du 17 mars au 21 mars mais beaucoup d'actions se sont étalées surtout le mois de mars et se prolongeront au-delà, Elle a été riche en initiatives diverses, De nombreux comités locaux, souvent en partenariat avec d'autres associations ILigue de l'Enseignement, [imade, RESF, syndicats, collectivités locales, collectifs des sans-papiers .. ,1 se sont impliqués dans cette semaine qui est un temps fort de l'action éducative à l'antiracisme, Voici un petit bilan des différentes actions menées, probablement incomplet Icar il est difficile de n'oublier personnel, mais qui pourra donner quelques idées, Documents: Michel Butez a envoyé 5400 « Clefs de l'Actualité », 4500 « Clefs Junior », 850 affiches et 7000 dépliants depuis le siè'Qe national [un chiffre toujours croissant). Le « Jeu de Loi» a été demandé 2 fois ainsi "Que l'expositian: « Citoyenneté, E'Qalité des Droits» [une demande pour « Les Mi'Qrations pour Vivre ensemble»). Suite à des demandes d'intervention dans les établissements scolaires, les comités locaux ont tout fait pour participer ou ont servi de relais auprès des écoles - ce "Qui est une démarche nouvelle, Des expositions: L'exposition « La terre est ma couleur » a été exploi tée à multiples reprises [Tarbes, collè'Qe Citroën, Paris 15éme - Paris 19éme - 20éme, Villejuif, Saint- Lô ... en tout 6 demandes). A Trappes, l'exposition « Mi'Qrants et citoyens » a été installée dans le hall de la mairie pendant les heures d'ouverture toute la semaine du 17 au 22 mars. A Paris 19éme - 20éme , exposition « Racisme - du préju'Qé à la discrimination » suivie d'un travail sur un mur d'expression sur la thémati"Que de l'exposition. A Rennes, l'exposition ({ Rue du Monde » a été présentée [ainsi "Que l'exposition du MRAP Rouen). L'exposition « Les Gens du Voya'Qe » a été beaucoup demandée : elle continue à circuler à l'heure actuelle et devrait repartir à la rentrée de septembre 2008. Concoul's d'affiches: Le MRAP de Noisy le Sec a or'Qanisé un concours d'affiches réalisées par des élèves de CMl CM2, initiative relayée par des ensei'Qnants. Les réalisations des élèves ont donné lieu à une exposition. Cette exposition a servi de point de départ pour parler avec les élèves du racisme et des discriminations. Les paroles des élèves ont été transmises au MRAP "Qui a or'Qanisé une soirée de débat autour du thème : « La discrimination vue du côté des enfants est-elle de la discrimination sociale? ». Le travail de sensibilisation sera poursuivi car les affiches partiront pour une exposition itinérante dans les classes "Qui en feront la demande. Le comité local de Vitry 94 a monté un projet avec une association locale de peintres et deux écoles primaires. Les élèves ont choisi un slo'Qan contre le racisme [« nos différences sont notre richesse » J et l'ont illustré sous forme d'un livre-accordéon où cha"Que lettre est décorée sur une feuille A4. Les productions ont été exposées dans une salle municipale pendant "Quel"Ques jours avec les affiches des années précédentes puis elles ont été montrées dans un autre centre social de "Quartier où ont été reçus des classes, des femmes d'un 'Qroupe d'alphabétisation et des habitants du "Quartier. Concours d'affiches à Toulouse é'Qalement. Débats : De nombreux comités locaux sont intervenus dans des classes primaires, collè'Qes , lycées mais aussi maisons de "Quartiers, centre d'héber'Qement, maison de parents sur le thème des discriminations, citoyenneté, respect, violence ... Le comité local de Rennes a fait 18 interventions dans une école avec parents, élèves ensei'Qnants. Le travail de réflexion se poursuit toute l'année. Des débats publics ont eu lieu à Trappes sur le thème « Mi'Qrations et citoyenneté ». Débats é'Qalement dans le 20éme sur la ré'Qularisation des sans-papiers. Une semaine citoyenneté s 'est déroulée au Lycée Jean Jaurès [collè'Qe et lycée professionnelJ du 13 au 17 Mai [ Paris 19-20ème ). Une conférence débat a été or'Qanisée à La Rochelle sur le thème: « Le conflit israélo-palestinien » avec la participation de Adeeb Mahmoud et de Christine Birnbaum. Au collè'Qe Citroën, Paris 15éme, débat autour de la cassette « Les oubliés de l'histoire ». lESQOAlE Jeu de l'oie T'éalisé paT' RASSADJ en paT'tenaT'iat avec le MRAP, SeT'vice DT'oits des jeunes et Le Pas de côté, «GaT'e au s'Quale» est un nouvel outil péda'Qo'Qi'Que peT'mettant de décOUVT'iT' de manièT'e ludi'Que le dT'oit des étT'an'QeT's tout comme la lé'Qislation en matièT'e de discT'imination, L'objectif: paT'veniT' ensemble à la case AT'T'ivée en n'ayant laissé peT'sonne en dan'QeT', c'està- diT'e au centT'e de T'étention .. , A Tarbes, or'Qanisation d'un débat à l'université le 21 mars sur Mumia Abu Jamal avec Claude Guillaume-Pujol. Des rencontres avec des scolaires sont é'Qalement prévues. Le comité Paris 5 / 13 a or'Qanisé une réunion publi"Que sur les étran'Qers et l'identité nationale avec Emmanuel Terray [en direction des collè'Qes , lycées étudiantsJ . A Dijon plusieurs classes de collè'Qe ont vu le film « Jouelà comme Beckham » suivi d'un débat et d'un travail avec leur professeur - rédaction d'un compte-rendu du film sur le blo'Q du collè'2e. Une journée entière a réuni les délé'2ués de classes du département de Saint-Denis à Bondy autour du thème « JEU DE LOI Droits des jeunes, - - droits des étrangers et discriminations ... A'Qir contre les discriminations ». A Tarbes, la presse locale a publié un texte par jour [poè - "Blies leur diraient 1(U1tirac;s~ze et l'amit;éJ) De nombreux dé bats autour de films : à Nantes, débat autour du film « an'Qer, le rêve des brûleurs » en présence de Bernadette Hétier, preSldente du MRAP: débats avec des jeunes autour du film «12 re- Le CD de lIoèmes édi'és lIat la fédéra'ion de Paris du HRAP 'Qards contre le racisme » [ 19ème- 20ème -Vitry 94J : plus de 200 enfants du primaire autour de la cassette « Tous humains, tous copains » à Saintes: à Nantes, projection du film « Just a kiss » devant des étudiants ainsi "Que « Douze re' Qards contre le racisme » avec des scolaires : à Saintes, une soirée débat sur le 'Qénocide arménien dans le cadre des rencontres cinémato'QraphiQues sur la tolérance [100 spectateurs environ). Poèmes : La Fédération de Paris a réalisé un CD de poèmes Qui a été offert aux jeunes rencontrés lors de débats dans les collè'Qes, les centres sociaux, les points jeunes .. . Le titre de ce CD est « Elles leur diraient l'antiracisme et l'amitié » : un recueil de poésies venues du monde entier. meJ sur le racisme. Le MRAP 66 a or'Qanisé un concours de poésie sur le thème de « Halte aux discriminations, tous pareils ». Les poèmes seront présentés lors d'une exposition Qui se déroulera jusQu'à fin mai. Concours de poésies à Toulouse é'Qalement. Concel't: A Tarbes, un concert de musiQue espa'Qnole . Festival : Le MRAP de Pau fait partie de l'association CulturAmérica Qui aura lieu du 26 Mars au 15 Avril . A l'Université d'Evry a eu lieu le 27 Mars un « Festival Contre le Racisme ». Participation du MRAP à la Fête des Associations « Votation Citoyenne» à Montar'Qis-Chalette et après-midi festive contre le racisme pour le MRAP 49. Conclusion: 11 semble, d'après les témoi'Qna'Qes recueillis, Qu'une collaboration avec des centres sociaux ou maisons de jeunes, maisons de Quartiers ainsi Qu'une collaboration avec la communauté de communes [TarbesJ soit très positive. Nos remerciements à tous ceux Qui se sont investis dans ces actions. NB : Le MRAP national vient de s'enrichir de 2 nouvelles expositions Qui sont disponibles : la première « Opre Roma 1 Demain le monde » sur les 'Qens du voya'Qe, la deuxième « Mi'Qrants et citoyens ».Toutes deux sont accompa'Qnées d'un livret péda'Qo'Qi"Que pour donner des pistes d'exploitation. 19 20 Antiracisme au quotid -len RAPPORT DE LA (N(DH UN BILAN CONTRASTÉ POUR L'ANNEE 2001 •• par Jean-Claude DULIEU ['est devenu une tradition, chaque année notre revue publie des extraits du rapport annuel de la Commission Nationale [onsultative de Droits de l'Homme. Depuis 1990, ce document est déposé le 21 mars (journée mondiale contre le racisme) au 1 er Ministre. Dans ce rapport, la [N[DH essaye de dresser le tableau des évolutions du racisme, de l'antisémitisme et de la xénophobie pour l'année 2007 ainsi que les résultats des actions, interventions antiracistes dans les différentes sphères de la société. Comme l'indiquent les auteurs, ce rapport ne peut pas être un réel miroir de la réalité. Il a simplement l'ambition de nous donner connaissance des grandes tendances. D'autant qu'il ne relate pas les discrim inations qui sont du ressort de la Halde [voir le rapport annuel de la Halde] et que tous les actes et propos racistes ne parviennent pas systématiquement aux diFFérentes autorités. Enseignements généraux lNJur rannée 2001 La commission indique que l'année 2007 confirme la diminution régulière des actes à caractère raciste et antisémites portés à la connaissance des autorités. [ela sera it du à une décrispation à l'égard des étrangers ou des personnes d'orig ine étrangère. Parallèlement les actes racistes et antisémites seraient de plus en plus et de mieux en mieux pris en compte par les autorités ju diciaires. La [NCDH constate que -le nombre global d'actes et menaces à caractères raci ste, xénophobe et antisém ite reste toujours élevé par rapport à celui de la période des années 1990-2000. - les violences recensées revêtent toujours un caractère important de gravité et les personnes physiques continuent à être la cible première des violences. - Par ailleurs, derrière le ra cisme et la xénophobie peut se cacher une discrimination sociale non explicitée. Elle constate que dans un contexte toujours marqué par de Fortes préoccupations économiques et sociales, les immigrés et les étrangers restent souvent stigmatisés. ['est pourquoi la [NCDH rappelle l'importance de la lutte contre la précarité et la grande pauvreté pour lutter contre le racisme et la xénophobie, Actes, Violences et menaces raGistes.xénoPhobes et alllisémiles La [NCDH dénombre pour 2007, 707 faits racistes, xénophobes et antisémites [contre 923 en 2005], soit une baisse de 23,5%. TouteFois ces chiFFres restent aujourd'hui encore plus élevés que ceux recensés au cours de la période 1990-2000. La part des actes ou menaces ayant Fait des victimes reste stable: 5,5% [5,7 en 2005]. tandis que la part des actes de violences, dans l'ensemble des actes, passe de 22% en 2005 à 23 ,6% en 2007. La tendance à une augmentation de la violence est donc nettement confirmée et les personnes physiques restent les premières victimes de cette aggravation. Oans son rapport la [NCDH relève un net recul des violences et menaces à caractère raciste et antisémite par rapport aux années précédentes, [es violences et menaces sont pour 2007 en baisse de 9% ce qui représente, note la [NCDH, une baisse nettement moins importante que celle constatée pour les actes d'antisémitisme [385 Faits recensés en 2007 contre 571 en 2006 soit -32,5%]. Les violences et menaces en milieu scolaire recensées par les services de police enregistrent une baisse: 26 Faits racistes en 2007 [contre 35 en 2005] et 17 Faits d'antisémitisme [contre 47 en 2006]. Les menaces touchant directement les personnes passent de 45% en 2005 à 51% en 2007. Les personnes d'origine maghrébine sont les plus touchées à la Fois par les menaces racistes [50% du volume global des menaces] et les actes racistes [58% de la violence raciste]. le racisme et ralllisémiliSme surlntemet Ils sont mesurés chaque année par la « plateForme nationale de signalement ». Il est un Fait que dans la grande majorité des cas, les internautes ne savent pas vers qui se tourner pour les signaler, touteFois celle-ci a été destinataire de 14.465 signalements. Parmi eux, 571 ont concerné des Faits de ra cisme, antisémitisme, xénophobie ou discrimination. La [NCDH rappelle avec Force dans son rapport, sa recommandation de créer un observatoire du racisme, de l'antisémitisme et de la xénophobie sur Internet avec une plate-Forme de signalement spéci fique. L:activité des juridictions pénales en matière de répression des actes racistes, xénophobes et antisémites relève une tendance à la baisse des Faits constatés tandis que le nombre de condamnations prononcées pour ces inFractions a augmenté. Les aFFaires à caractère raciste ont été les plus nombreuses parmi toutes celles enregistrées par les parquets en matière de racisme, d'antisémitisme et« d'anti-religion ». - AFFaires à caractère raciste: 2834 aFFaires, soit 85% des aFFaires totales enregistrées [2355 auteurs identifiés] - AFFaires « anti-religion » : 161 [92 auteurs identi fiés] soit + 35% par rapport à 2006 . - AFFaires revêtant un caractère antisémite: 305 [135 auteurs identifiés]. Le nombre d'inFractions à caractère raciste et« antireligieux» aura été 9 Fois plus élevé que les seules inFractions à caractère antisémite. Même si le bilan de l'année 2007 présenté par le [NCDH [avec toutes les réserves évoquées précédemment] s'améliore, ces constats démontrent aisément que la lutte contre le racisme et l'antisémitisme est plus que jamais nécessaire en France. La [NCDH rappelle également que les phénomènes de racisme et d'antisémitisme ne peuvent être amalgamés au phénomène des discriminations racistes qui se maniFestent diFFéremment et ont des caractéristiques qui ne se recoupent pas toujours et n'appellent pas les mêmes traitements et mesures de lutte. Par conséquent, elle rappelle que la lutte contre le racisme et l'antisémitisme doit Faire l'objet d'une politique spécifique et concertée. Elle incite le gouvernement à poursuivre les eFForts déployés, à renForcer les mesures de lutte et à développer la prévention en Favorisant, d'une part, la Formation des acteurs de terrain et l'éducation aux Droits de l'Homme, d'autre part. Elle souhaite voir aFficher une volonté politique Forte et ciblée. « La mise en oeuvre d'un plan d'action national de lutte contre le racisnie et la réunion du [omi té interministériel de lutte contre le racisme et l'antisémitisme seraient des signes politiques Forts et témoigneraient de la mobilisation du gouvernement dans la lutte contre le racisme et l'antisém itisme », déclare-t -ell e. A l'aune des éléments de ce rapport, les mili tants antiracistes ont de quoi méditer pour rendre encore plus efficace leur action. Sachant que même si les Français considèrent, de manière générale, que les comportements racistes sont condamnables l'on constate dans notre activité quotidienne que le racisme de proximité se développe. Parallèlement nous constatons une certaine banalisation du phénomène raciste et une poussée du sentiment d'une réelle régress ion du racisme en France ce qui peut mener à une démobilisation des diFFérents acteurs. Ceci appelle un renForcement de notre intervention militante dans la lutte contre ce Aéau et ceci de manière innovante et adaptée aux réalités d'aujourd'hui. [elle-ci ne doit-elle pas prendre avant tout la Forme d'une lutte contre les préjugés et stéréotypes tout en s'ancrant dans l'action contre les inégalités sociales et économiques? 22 cc LA RENCONTRE » ou Danser contre le racisme Un projet du MRAP- Vitrolles en partenariat avec les ateliers de pratique sportive du (ollège Henri Bosco Par Evelyne Verlaque (présidente du lomité de Vitrolles) et Hélène Veyron (médiatrile juridique FDU) Chol'é'Ql'aphie ol'i'Qinale, où chaQue danseul' donne vie au 'Ql'oupe, « La l'encontl'e Il pal'ticipe à l'opél'ation « Racisme hOl's-jeu Il initiée pal' le MRAP pOUl' valol'isel' le SpOl't comme vecteul' pl'ivilé'Qié du bien- vivl'e ensemble.« La l'encontl'e Il est le l'ésultat d'une année de tl'avail, d'ateliel's et d'entl'ainements. SUl' le thème de l'anti-l'acisme, les collé'Qiennes, aCl'O-'Qymnastes et danseuses, ont l'éfléchi à des mots et ima'Qiné une 'Qestuelle pOUl' communiQuel' leul' messa'Qe. Un coul't-métl'a'Qe, toul'né pal' Sylvain FOl'nal'o, 'Qal'del'a tl'ace de la démal'che et du spectacle final pl'oposé aux familles. Un DVD, diffusé en septembl'e, sel'a l'occasion de communiQuel' SUl' les valeul's positives et éducatives du SpOl't. Sylvain a choisi aussi de Cl'oQuel' les élèves pendant leul's l'épétiti ons : elles dansent, se tl'ompent, l'ecommencent, s'amusent. L'affiche du spectacle, mosa'iQue de cl'oQuis, évoQuel'a la multiplicité, les diffél'ends, les diffél'ences. Une sUl'pl'ise pOUl' le mois de septembl'e 20081 Un 'Ql'and mel'ci aux élèves de 4°-3° du collè'Qe Henl'i Bosco, aux pl'ofesseul's d'EPS et à nos pal'tenail'es, les danseul'S de la compa'Qnie Gl'enade Qui ont mis talent et enthousiasme au sel'vice de l'anti-l'acisme 1 Pal'oles d'adolescentes « La Rencontre est un projet de "Qroupe scolaire, pour lutter contre le racisme et la discrimination raciale », « Quand on danse, on ne re" Qarde pas les défauts des autres », « Le projet nous a ouvert les yeux sur le racisme de tous les jours », « 11 y a eu des disputes pendant le projet, des disputes extérieures mais Qui revenaient, Les histoires ont été laissées de côté, On est un "Qroupe Qui s'accepte. On s'en fout d'être différents ». POl'tl'ait de Sylvain FOl'nal'o Difficile de déterminer un seul style pour un artiste Qui s'essaie à tous les "Qenres. Peintre, vidéaste, plasticien, Sylvain Fornaro explore les matières, De "Qéant en papier mâché à la Barbie remodelée, ses personna"Qes sont souvent détournés, parfois monstrueux, Ses peintures sont habitées d'êtres parfois ima"Qinaires, tels ces petits monstres réalisés à partir de peintures d'enfants, Parfois, ils sont crOQués sur le vif, scènes de la vie Quoti dienne, ima"Qes de la rue .. , Ses modèles sont souvent à la mar"Qe : ils sont Noirs-Américains, à l'arrêt de bus dans un Quartier pauvre de La Nouvelle Orléans, punk ou teufer au lever du jour après une nuit blanche de fête .. , De même Que ses peintures, ses vidéos expriment souvent une critiQue sociale. lnspiré par le cinéma fantastiQue et la science-fiction, Sylvain nous offre une vision du monde empreinte de cynisme. Sa critiQue porte sur les mécanismes de l'impérialisme politiQue et économiQue, Tout un pan de son travail est pourtant plein de "Qaieté et d'optimisme. Sylvain Fornaro a travaillé avec les enfants d'Albanie ou d'ailleurs, 11 incruste ses « acteurs » dans des décors peints ou tirés de vieux films, Ses créations sont ludiQues et fantastiQues. Ses films mêlent animation et personna"Qes réels .. , et la peinture rejoint la vidéo. Le court-métra" Qe « La rencontre » proposera donc un re"Qard ori"Qinal sur une choré"Qraphie aux facettes multiples, lmpressions d'adolescentes , messa"Qe d'artiste, une démarche complexe et exi"Qeante pour approfondir la réflexion anti-raciste dans le domaine du sport, Hamas n'a bien évidemment pas été élu pour fournir aux Palestiniens une meilleure position dans la né"Qociation avec lsraël ni sur la scène internationale desQuels rien de positif n'est attendu dans le domaine politiQue, Les diver"Qences sur la solution définitive de l'occupation de la Palestine, Qui existent bel et bien, ne constituent ainsi en rien l'enjeu de la polarisation armée entre Hamas et Fath. Leur différence repose en réalité dans le statut de la né"Qociation, essentielle pour Fath et l'DLP et mar"Qinale pour Hamas. Hamas, Qui n'attend rien de la né"Qociation à court comme à moyen terme, a d'ailleurs accepté sans hésiter de laisser à la Présidence et à l'DLP la "Qestion du dossier de la né"Qociation, Hamas, en revanche, considère son discours tribunicien sur l'islamité de la Palestine comme un élément central de sa mission basée sur une certaine conception de l'islam, En décidant de défendre coûte Que coûte le droit à exercer le mandat Que le peuple lui a confié, il se réclame de la protection du jeu démocratiQue. Considérant Que l'électorat l'a porté au pouvoir pour rétablir la paix civile et mettre un terme à la dynamiQue alimentée par la corruption (fasâd], l'anarchie (fawda) et la débâcle sécuritaire [falatâ n) dont l'issue est la « "Querre civile» (fitna), il n'a pas hésité à neutraliser les forces de sécurité liées à Fath dès lors Qu'elles lui confiSQuaient le contrô le de la sécurité intérieure coeur de sa straté"Qie. En dépit de son incontestable lé"Qitimité démocratiQue issue des élections, Hamas se trouve confronté à une conjonction des politiQues palestinienne [Présidence, Fath et DLP), israélienne et internationale visant à lui interdire d'exercer son mandat. Le "Qouvernement israélien semble ainsi avoir pleinement réussi à instrumentaliser la « lutte contre le terrorisme » au profit de sa politiQue relative aux droits nationaux palestiniens jusQu'à faire du président Mahmud Abbas, de l'DLP et de la communauté internationale ses alliés. la « semaine de l'égalité » en IIe-de-france Par Laurent GABAROUM, membre de l'exécutif national du MRAP La lutte cont1'e les disc1'iminations Qu'elles soient liées à l'ol'i-eine, à l'ethnie, à l'â-ee, au sexe, à l'o1'ientation sexuelle, à l'appal'ence physiQue, au patl'onyme, aux convictions politiQues et 1'eli-eieuses et au handicap est un défi majeul' et pe1'manent pOU1' le MRAP face à l' exi-eence d'é-ealité l'éelle, d'é-ealité d'accès aux d1'oits, d'é-ealité de t1'aitement Qui se fait JOU1' Quotidiennement en lle-de - Fl'ance comme pal'tout ailleul'S. 11 est donc uTQent d'a'QiT' paT' des meSUT'es concT'ètes de sensibilisation aupT'ès des FT'anciliens pOUl' él'adi"Quel' toutes les fOT'mes de discT'iminations "Qui ne sont pas le pT'oduit des seuls compoT'tements individuels mais é'Qalement de phénomènes stT'uctuT'els. C'est dans ce contexte Que le Conseil Rér;:ional Ile de France or'Qanise du 1er au 6 décembre 2008 en partenariat avec le MRAP et d'autres partenaires institutionnels une « semaine de l'é'Qalité » dans toute la rér;:ion francilienne et dans les docks de Paris, LES CARAVANES DE SENS1B1L1SATlON Construite à partir de six caravanes sillonnant le territoire ré'Qional , cette « semaine de l'é'Qalité» doit permettre de mobiliser l'ensemble des réseaux de lutte contre les discriminations a'Qissant en llede- France pour les mettre en syner'Qie 'Qrâce à un renforcement mutuel de leurs actions de manière à donner à l'ensemble des initiatives en'Qa'Qées une visibilité et une lisibilité ré'Qionale. Cette « semaine de l'é'Qalité » vise à briser le mur du silence en expliquant Que toute discrimination est inacceptable, à permettre à la parole d'émer'Qer collectivement et à replacer les discriminations dans leur contexte historique, social. culturel afin de construire contre elles une dynamique de lutte, Chaque jour, les caravanes composées d'animateurs et de personnes ressources vont partir à la rencontre des Franciliens en or'Qanisant dans chaque ville étape des initiatives de lutte contre les discriminations en lien avec les partenaires locaux: table ronde, débat, réunion publique, rédaction de CV; stands d'animation dans les lycées, les universités, les missions locales, les centres de formation, les maisons de Quartier, les maisons de jeunes, les pépinières d'entreprise; banquet solidaire, Le parcours et les rencontres Que les caravanes seront amenées à faire doive.nt permettre de recueillir des ima'Qes, des vidéos et des interviews, L'ENGAGEMENT DU MRAP Le MRAP s'en'Qa'Qe dans la campa'Qne de promotion de la « semaine de l'é'Qalité » pour combattre les discriminations à leurs racines, faire pro'Qresser la tolérance de manière à contribuer au chan'Qement des comportements, des mentalités et des attitudes des 'Qroupes cibles, notamment faire du territoire de l'lle-de-France un espace de convivialité et du mieuxvivre ensemble, Doté d'un savoir-faire et d'une expertise reconnue, le MRAP apporte dans la corbeille de la « semaine de l'é'Qalité » un plan de campa'Qne de lutte contre toutes les formes de discriminations réalisé avec le soutien financier du Conseil Ré'Qional lle de France en lien avec ses comités locaux, La contribution du MRAP à la « semaine de l'é'Qalité » a pour objectif principal de : -relayer et de s'approprier cette « semaine de l'é'Qalité ». -favoriser la mise en réseau des institutions partenaires, -réfléchir à des initiatives localisées spécifiques susceptibles d'être validées et labellisées par la Ré'Qion, -proposer des actions, des sites par la mutualisation des moyens, des expériences et des compétences, Cette campa'Qne initiée par le MRAP vise à permettre aux comités locaux de s'approprier de bonnes pratiques de lutte contre les discriminations, de les décliner sur une plus 'Qrande échelle et de créer les conditions d'une prise de conscience au moyen d'un lar'Qe éventail d'outils de communication, notamment d'affiches et de cartes dont l'accroche est : « les discriminations ça suffit ». Le plan de communication comprend plusieurs étapes : -formalisation méthodique du plan de communication avec la contribution des comités locaux pour l'enrichir et se l'approprier. -élaboration, articulation et validation des initiatives et contributions des comités locaux, -animation et pilota'Qe d'un véritable plan d'actions axé sur plusieurs thématiques, -évaluation, bilan et analyse prospective du résultat de la campa'Qne, Ces actions permettront au MRAP de dé'Qa'Qer une véritable feuille de route 'Qarantie par des expériences réussies et susceptible d'être étendue à l'ensemble des comités locaux Qui ont de l'audace, 23 li (a de (ommuni(ation (ontre les s( ns radstes Pli ""i.-Allick .u'ez e' P,I."e Bllg.I.II, Pour lancer une campa'Qne de communication sur les discriminations racistes dans tous les domaines: emploi. lO'Qement . éducation. loisirs. accès aux services .. Les discriminations racistes sont maintenant reconnues comme 1Jne Question majeure pour la société française. D'innombrables études ont montré leur per sistance mal"Qré les lois et dispositifs mis en place de- l surfflt 1 .- puis 30 ans: Qu'ils soient OIJ non de nationalité française. des milliers ., ____ de citoyens en sont victimes parce Que de couleur ou de reli"Qion dîffé -

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rentes. ou portant un patronyme consonance t ran>;;! re . En application des directives européennes. de nouveaux dispositifs ont ,.--: vu le jour en 2005 : la HALDI et les COPIC. La lé12islation s ·est enrichie. "" surffltl ~. ~-_ ... .- '.s discrimination. -f ._.u . ..l. 'f-l-"~ -C-i-I-S·- Mais la loi et ces dispositifs sont peu connus du 12rand publie et de 1"e nsemble des acteurs concernés. Un lar12e travail dïnformation et de fo r mation est nécessaire. La lé12islation reste difficile à appliquer et les rares recours à la justice aboutissent à très peu de condamnations et à de très nombreux classements sans suite. Le faible nombre de sanctions a pour effet une banalisation des pr atiques discriminatoires. Celle-ci a des conséquences néfastes: elle se traduit par une désespérance des personnes Qui en sont victimes. par de la violence. comme les révoltes urbaines à l"automne 2005. et par des replis communautaires et rehQieux. 11 appartient au MRAP d·être un acteur moteur de la lutte contre les discriminations racistes. Une campa12ne de communication est lancée sur le thème « les discriminations. ça suffit ~ ". En lle-de-France. des permanences de lutte contre les discriminations racistes ont été créées. A l"initiative de la Fédération de Paris. une plaQuette" Victime de discriminations racistes? Vous avez des droits" a été réalisée. Avec le financement du Conseil ré12ional d·lle-de-France. trois affiches ont été produites: . Discrimination au 1012ement . Discrimination à remplOi . Discrimination dans raccès aux sta12es. Par ailleurs. une carte [type carte vitale). « Les disc-riminations. ça suffit l ,. est maintenant disponible.

Notes

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