Différences n°265- janvier 2008

De Archives
Aller à la navigation Aller à la recherche
La version imprimable n’est plus prise en charge et peut comporter des erreurs de génération. Veuillez mettre à jour les signets de votre navigateur et utiliser à la place la fonction d’impression par défaut de celui-ci.

Sommaire du numéro

n°265 de janvier 2008 [immigration]

  • Actes du colloque, « les migrations à l'heure de la mondialisation »
    • Pourquoi ce colloque
    • Accueil des participants par Jacques Boutault
    • Accueil des participants par Mouloud Aounit
    • La dimension externe des politiques d'asile et d'immigration de l'Union Européenne par Claire Rodier
    • Migrations internationales, mondialisation et développement par EL Mouhoud Mouhoud
    • Libéralisation des échanges et incitation à émigrer: des attentes contrariées par les faits
    • Immigration et marché du travail dans les pays d'accueil: une réponse à trois mythes pour illustrer des effets positifs par Joël Oudinet
    • Enjeux migratoires et xénophobies en Europe par Jérôme Valluy
    • Un débat riche entre participants et conférencier
    • Quelques conclusions du MRAP sur cette journée de colloque par Bernadette Hétier
  • Coup de projecteur sur le Comité de Saintes
  • Bolivie: du colonialisme à l'indianisme par Christian Rudel
  • Sahara occidental par R. Le Mignot


Numéro au format PDF

Cliquez sur l'image ci-dessous pour avoir accès au document numérisé. Cliquez ensuite sur l'onglet "précédent" de votre navigateur pour revenir à cette page.

Voir-pdf.jpg

Texte brut du numéro

· , 1 erences N°265 JanVier - féVrier - Mars 2008 mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples QI -L-- ru E E o ln ,,/ ifférences -~-_ ..... N°265 Janvier - Février - Mars 2008 mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples DOSSIER » AcrES DU COLLOQUE: « LES MIGRATIONS À I:ÈRE DE LA MONDIALISATION» .... p. 3 » LA DIMENSION EXTERNE DES POLITIQUES D'ASILE ET D'IMMIGRATION DE I:UNION EUROPÉENNE .... p. 6 » MIGRATIONS INTERNATIONALES, MONDIALISATION ET DÉVElOPPEMENT .... p. 11 » IMMIGRATION ET MAR[HÉ DU TRAVAIL DANS LES PAYS D'A([UEIl: UNE RÉPONSE À TROIS MYTHES POUR ILLUSTRER DES EFFETS POSITIFS .... p. 17 » ENJEUX MIGRATOIRES ETXENOPHOBIES EN EUROPE .... p. 24 » UN DÉBAT RI[HE ENTRE PARTI[IPANTS ET CONFÉREN[IERS .... p. 28 » QUElQUES CON[LUSIONS DU MRAP SUR [mE JOURNÉE DE COLLOQUE .... p. 33 ECHOS » [OUP DE PROjEITEUR SUR UN [OMITE LO[AL .... p. 35 INTERNJlTIONJlL » BOLIVIE: DU [OLONIALISME À I:INDIANISME .... p. 36 » SAHARA O[[lDENTAL: LE DROIT DU PEUPLE SAHRAOUI KIOSOUE DOIT ÊTRE ENFIN RESPEITÉ .... p. 38 » NOTRE SELEITION .... p. 40 5 ans déjà! par jean-[laude Dulieu Vice-président national du HRAP En janvie... 2003 nous éditions cc Diffé ... ences)) sous la fo ... me d'une ... evue t ... imest ... ielle. Cette initiative ... elevait d'une décision audacieuse de la pa ... t de la di ... ectiondumouvement. En effet, ... éalise ... une telle ... evue en ouv ... ant ses colonnes aux adhé ... ents mais aussi à de nomb ... eux che ... - cheu ... s, intellectuels et pa ... tenai ... es et pe ... mettant ainsi au mouvement de pa ... ticipe ... aux débats de société, ... elevait du défi. Du ... ant ces cin'Q années, numé ... o ap ... ès numé ... o, les bénévoles 'Qui avaient p ... is à coeu ... cette activité ont vu leu ... objectif se ... éalise .... Avec le numé ... o 'Que vous tenez aujou ... d'hui ent ... e les mains nous fêtons donc le cin'Quième annive ... - sai ... e du jou ... na1. A cette occasion, nous vous p ... oposons une novvene fo.mvle 'Qui, nous l'espé ... ons, évolue ... a du ... ant toute l'année 'Q ... âce aux nomb ... euses sU'Q'Qestions 'Que vous nous fe ... ez pa ... veni .... Nous p ... ofitons é'Qalement de cette occasion pou ... vous p ... ésente ... pou ... 2008, nos meillev .. voevx da bonhev. pou ... vous et vos p ... oches et de succès dans les multiples activités 'Que vous mène ... ez. 2008 se ... a une année 'Qui s'annonce d'o ... es et déjà déte ... minante pou ... la défense de la démoc ... atie, le ... espect de l'êt ... e humain et pou ... la paix. Les p ... emiè ... es décla ... ations p ... é - sidentielles et mesu ... es 'Qouve ... - nementales sont en effet pou... le moins élo'Quentes : le discou ... s p ... é - sidentiel à Daka ... imp ... é'Qné de ... elents ... acistes, la c ... éation d'un ministè ... e de cc l'identité nationale n, la loi Ho ... tefeux su ... l'immi'Q ... ation, les tests ADN, la ... éhabilitation de la colonisation, la ... ec ... udescence de l'incitation à la délation ... Refusant de subi ... cette politi'Que désast ... euse pou ... les D ... oits de l'Homme, cc Diffé ... ences )), avec sa nouvelle fo ... mule, se veut êt ... e au ... endez-vous des mobilisations à veni ... . « Différences » 43, bd de Magenta - 75010 PARIS Tél. : 0153389999 - Fax: 0140409098 6 € le numéro / Abonnement: 21€ (4 numéros/an) Collectifs de direction Directeur de la publication: Mouloud Aounit Directeur de rédaction (*) : ,.-c. Dulieu (jcd.mrap@wanadoo.fr) Responsable production (*) : S. Goldberg Assistant prod./rédaction (*): ,. Grzelczyk Administratrice (*) : M.-A. Butez (*) - Bénévoles Conception/Impression Marnat - Tél.: 0156800919 Commission paritaire nO: 0108H82681 Dépôt légal: Juillet 2007 A,tes du ,olloque •• CC tes Migrations à l'ère de la Mondialisation » Samedi 20 octobre 2007 - Paris Pourquoi ce Colloque sur les Migrations ? les sociétés des pays les plus développés, regroupés au sein de l'OCDE, doivent aujourd'hui faire face aux défis d'une « mondialisation» / « globalisation » de plus en plus poussée des économies qui coïncide avec le vieillissement de leur population. Poury faire face, de manière utilitariste, des États concluent des accords bilatéraux de main d'oeuvre, en vue de recruter les forces de travail qui leur font le plus défaut: travail très qualifié dans les technologies avancées pour alimenter l'économie du savoir, travail saisonnier, assistance à la personne, secteur de santé .... Au sein de l'Union européenne, comme en France, une vision léonine et déséquilibrée fait prôner le dogme du libre-échange des biens et des capitaux comme « alternative» aux migrations, rendues synonymes d'invasion et de plus en plus strictement réglementées. l'immigration « choisie» des « compétences et talents» doit désormais remplacer l'immigration « subie» du droit à mener une vie familiale « normale», pourtant reconnu de longue date parmi les droits fondamentaux dont l'étranger doit jouir en pleine égalité avec le national: droit de se marier librement avec la personne de son choix [J, « droit à la vie» et son corollaire du «droit de rechercher des moyens convenables d'existence» [J. Les pays du « Sud » et de r « Est» [notamment aux marches de l'Union Européenne) connaissent de la mondialisation néolibérale les injonctions d' « ajustement structurel » ainsi "Que des Accords de Partenariat Économi"Que - APE ré~ionaux ou continentaux, fondés sur le libreéchan~ e. La meilleure illustration en est ceux "Que l'Union Européenne. sous pression de rOMC-Or~anisation Mondiale du Commerce. cherche à imposer aux ensembles ré~ionaux ou sous-ré~ionaux de l'Union Africaine pour prendre la succession de l'Accord de Cotonou arrivé à échéance le 31 décembre 2007. Ces APE sont combattus par la commission de l'UA et la plupart des pays Africains au motif, notamment. "Qu'ils priveraient les États de recettes bud~étaires essentielles pour leurs politi"Ques d'éducation, de santé, d'infrastructures." La destruction des a~ricu1tures traditionnelles "Qui provo"Que l'exode rural. la « bidonvillisation » des ~randes métropoles du Sud, le chô ma~ e des jeunes diplômés et la paupérisation croissante des couches moyennes sont des facteurs "Qui tous contribuent déjà à pousser au départ « à tout prix» jeunes et moins 4 jeunes, étudiants et fonctionnaires, homme, femmes et adolescents, chômeurs ou travailleurs cherchant à échapper à une misère endémiQue, étudiants en mobilité à tous les niveaux de leur cursus universitaire, re12roupements familiaux, flux de réfu12iés et de demandeurs d'asile ... Sans espoir dans leurs propres pays, fuyant la misère et/ou les persécutions, ils et elles préfèrent prendre le risQue de périples de milliers de kilomètres à travers le Sahara, de traversées souvent mortelles en Méditerranée ou dans le Golfe d'Aden, de la route de la Chine et du Moyen Orient ou encore de celle de Tchétchénie vers l'Ukraine et la Polo12ne, 11 est apparu au MRAP particulièrement ur12ent d'approfondir les connaissances et la réflexion sur ce phénomène mi12ratoire mondialisé, sur le double fondement de la recherche universitaire et de la mutualisation de l'expertise de terrain, aCQuise par les associations Qui soutiennent les mi12rants, avec et sans papiers, en France et en Europe, 11 s'a12it d'apporter à l'opinion publiQue les éclaira- 12es Que ne lui offrent, sauf de trop rares exceptions, ni les médias ni les responsables poli tiQues, Quelles Que soient les alternances du pouvoir, Le MRAP se veut un creuset d'échan12es autant Que d'en12a12ement civiQue et souhaite contribuer à faire avancer le débat dans la société au profit de l' « intelli- 12ence collective », pour chan12er des politiQues inhumaines et inefficaces Qui font peser un très lourd risQue de renforcement de la xénophobie et du racisme pour demain. {1} -" Ce dl'oit est déduit pal' le Conseil Constitutionnel du pl'éambule de la Constitution de 1946 Ccc La nation aSSUl'e à l'individu et à sa famille les conditions nécessail'es à leul' développement Il}: l'al'ticle 8 de la Convention EUl'opéenne des Dl'oits de l'Homme {Conseil de l'Eul'ope, Rome 4-11-1950} dispose pOUl' sa pal't 'Que" toute pel'sonne a dl'oit au l'espect de sa vie pl'ivée et familiale Il}. Le Conseil d'État ajullé. dans un al'l'êt d'assemblée" GISTI Il du 8 décembl'e 1978, 'Que le dl'oit de menel' une vie familiale nOl'male " compol'te, en pal'ticuliel', la faculté pOUl' les étl'anIlel'S de fail'e venil' aupl'ès d'eux leul' conjoint et leul's enfants mineul's Il. {Z} - Commission Nationale Consultative des Dl'oits de l'Homme, Il Note d'ol'ientation concel'nant les dl'oits des Étl'anIlel'S " {adoptée le 3 juillet 1997}. http://www.commissiondl'oits- homme. fl'/binTl'ava ux/A ffichaIleAvis. cfm?IDAVIS=541&iClasse=1 Accueil des participants par Jacques BOUTAULT Maire du 2ème arrondissement de Paris ('est un plaisir d'accueillir ici ce colloque qui tombe « trop à point» si l'on pense aux rassemblements des deuxièmes mardis de chaque mois à Belleville, pour dire NON aux rafles et aux expulsions et signifier notre opposition à la 4ème loi en quatre ans qui veut restreindre, régir et contraindre l'immigration. Il s'agit de rien moins que d'un racisme institutionnel qui a permis que des députés, sans état d'âme, votent pour une loi comportant des dispositions sur des tests ADN. (omme, cependant, s'étaient exprimées certaines réticences, même quelques craintes, le ministre a choisi de jeter sur l'affaire un voile pudique tout en en conservant le principe. (eci est révélateur d'une société où, au niveau des institutions elles-mêmes, un « immigré» est nié en tant que personne, qu'individu. C'est pourQuoi le combat contre le racisme doit aussi se situer au plus haut niveau, Car, lorSQue des diri12eants s'autorisent ce 12enre d'irrespect pour la population la plus pauvre, aujourd'hui comme au lon12 de l'histoire, un tel épisode a valeur d'autorisation à se relâcher pour la base, La parole ministérielle, lançant le mot « racaille », est une incitation au passa12e à l'acte, Tel est le messa12e Qu'il faut transmettre au niveau institutionnel : « ne pas s'autoriser à déprécier l'autre» car, en bas, c'est le passa12e à l'acte, Le sujet du collOQue du MRAP est d'autant plus d'actualité Que, juste après l'épisode parlementaire, le 12ouvernement n'a pas eu le coura12e d'inau12urer le Musée de la Porte Dorée: c'est inadmissible pour l'Histoire de l'lmmi12ration, Au cours de l'histoire, l'Occident - et l'Europe depuis la révolution industrielle, mais dès 1492 et la découverte des AmériQues - a utilisé les ressources naturelles du tiers-monde pour son développement, Puis il y a eu la colonisation et maintenant la 12lobalisation de l'Économie, Aujourd'hui, au Nord, nous vivons de richesses Qui proviennent du pilla12e des ressources humaines, des matières premières, du sol. de l'a12riculture [cacao, coton .. ,) de ces pays et il est inadmissible de ne pas le reconnaître, Le MRAP a raison de mettre ces choses sur la table pour voir les choses autrement, Aujourd'hui , alors Qu'on parle Accueil des participants par Mouloud AOUN'1l - Président du MRAP Je .,.eme.,.cie tout pa.,.ticuliè.,.ement le Mai.,.e du 2ème a.,..,. ondissement 'Qui nous accueille dans cette maIlnifi'Que salle 'Que nous app.,.écions et 'Qui incite au p.,.olonIlement de cette mobilisation d'aujou.,.d'hui pou.,. R'ES1ST'ER. 11 y a deux ans, dans cette même salle, nous étions .,.éunis pou.,. un collo'Que dont le thème était « Tsillanes, R.,.oms, Gitans, Gens du Voyalle " afin de nous info.,.me.,. et d'info.,.me.,., pou.,. suscite.,. un su.,.saut des consciences à réIla.,.d des R.,.oms victimes de disc.,.iminations. Je remercie tout particulièrement le Maire du 2éme arrondissement Qui nous accueille dans cette ma12nifiQue salle Que nous apprécions et Qui incite au prolon12ement de cette mobilisation d'aujourd'hui pour RES1STER. 11 y a deux ans, dans cette même salle, nous étions réunis pour un collOQue dont le thème était «Tsi12anes, Rroms, Gitans, Gens du Voya12e » afin de nous informer et d'informer, pour susciter un sursaut des consciences à l'é12ard des Rroms victimes de discriminations, Notre document comprenant les Actes de ce collOQue a beaucoup circulé et nous a permis de tisser des liens avec des associations de Rroms et de Gens du Voya12e et, ainsi, d'aller plus loin dans le combat. 11 y a QuelQues jours, le MRAP a réussi à faire condamner un préfet « multirécidiviste » Qui avait déclaré en août 2002 dans le Vaucluse Que les Gens du voya12e « vivent de rapines Il puis en 2006 à Tours « Quand ils arrivent QuelQue part, il y a de la délinQuance Il, Après Qu'il ait été relaxé trois fois, le MRAP a finalement obtenu sa condamnation en poursuivant é12alement le blo12 d'un journal ayant publié ces propos. Le conseil des ministres d'il y a 8 jours l'a suspendu de ses fonctions et mis « hors cadre Il. Dansle même sens, le Conseil consultatif de la HALDE s'apprête à présenter d'ici QuelQues semaines une recommandation en faveur d'une mobilisation conséQuente sur les « Gens du Voya12e Il, La rencontre d'aujourd'hui s'inscrit dans cette continuité. Un ensei12nement Que tire le MRAP de son expérience est Que, dans les périodes marQuées par des cli12notants inQuiétants, il se produit une libération de la parole raciste, assortie de passa12es à l'acte raciste et de lois Qui l'or12anisent. Mais il ne faut pas y voir une fatalité, La résistance, portée par un mouvement comme le MRAP, utilise les armes de l'intelli12ence. Cet après-midi, il y aura une mobilisation citoyenne dans la rue et, en plus, ici, cette résistance intellectuelle et de l'intelli12ence, pour comprendre des réalités à traiter autrement, Un vent mauvais souffle sur la France, Qui charrie des mots comme « racailles », « karcher Il et aboutit. dans la bouche d'un candidat, à des clichés comme « la France, on l'aime ou on la Quitte Il, 11 s'a12it là de victoires des mots du Front National. ce Qui est aussi le cas du nom de « ministère de l'identité nationale Il accolé à immi12ration. De telle sorte Que cela vient sÎ'\::!nifier Que l'immi12ration est un dan12er pour l'identité nationale, Ce n'est donc beaucoup d'écolo12ie et de dérè121ement climatiQue, 80% des12az à effet de serre sont produits dans le Nord alors Que 80% à 90% des victimes de la montée des eaux, du réchauffement Qui causera la perte de terres se trouvent dans le Sud, Aujourd'hui et demain, ces phénomènes vont créer des réfu12iés climatiques à accueillir car la conséQuence en sera, dans le Sud, « disparaître ou bou12er » ~ Et nous, citoyens et 120uvernements des pays riches, devons prendre nos responsabilités, pas un hasard si n'a pas été inau- 12urée la nouvelle Cité Nationale de l'Histoire de l'lmmi12ration

cela

n'est pas dû à des a12endas trop remplis mais est révélateur de la victoire idéolo12iQue des forces de l'extrême droite, Des mots structurent le racisme A re12ret, je vais devoir vous Quitter mais je lirai avec intérêt les Actes de ce CollOQue, comme j'avais lu avec un 12rand intérêt les Actes de cet àutre collOQue or12anisé par le MRAP sur la situation des Rroms, Tsi12anes et Gens comme « immi12ration choisie Il [c'est à dire l'immi12ration économiQue Qui ne représente Que 7% des entrées) et induisent l'idée Que l'immi12ration présente ici est « subie Il, constitue un poids, ne représente rien. Ainsi se développe le racisme et sont induites des pratiQues de dési12nation de l'ennemi de l'intérieur, allant jusQu'à prévoir la mobilisation de la 12endarmerie pour atteindre le chiffre annuel des expulsions [appelant é12alement à la rescousse les a12ents de l'ANPE, des ASSEDlC pour envoyer des photocopies de pièces d'identité aux préfectures), jusQu'à prétendre recenser les enfants de Sans papiers dans les écoles, jusQu'à convoQuer les préfets pour leur « remonter les bretelles Il ~ L'immi12ré est chosifié pour remplir des 12rilles. Vivre en famille, aujourd'hui, est traité comme s'il s'a12issait d'un délit et les tests ADN sont une offense à la morale, Mais cet arbre là ne doit pas nous cacher la forêt de tout le reste, Le 17 octobre 2007 a été une fois encore le procès d'un colonialisme Qui n'est toujours pas reconnu, 11 y a eu le discours de N, Sarkozy à Dakar [«Le drame de l'AfriQue, c'est Que l'homme africain n'est pas assez entré dans l'Histoire, [ .. ,] Jamais il ne s'élance vers l'avenir, [ .. ,] Dans cet ima12inaire où tout recommence toujours, il n'y a de place ni pour l'aventure humaine, ni pour l'idée.de pro12rès »). Ce Qui renvoie en outre au débat Guaino/BHL .. , Aujourd'hui est le moment pour renforcer les résistances, pour montrer la complexité des phénomènes à l'opinion publiQue, Le défi pour tous aujourd'hui est l'avenir de l'État de droit, face aux remises en cause du droit à l'héber12ement d'ur12ence ou du droit au l012ement opposable, La situation des Sans papiers et immi- 12rés joue le rô le de miroir 12rossissant des droits de tous, 5 6 Claire Rodier GISTI. Migreurop La dimension externe des politiques d'asile et d'immigration de l'Union Européenne Deux événements récents illustrent le thème qu'on m'a demandé de traiter aujourd'hui: la dimension externe - que je préfère appeler l'externalisation - de la politique européenne d'immigration et d'asile, Au début de l'été 2007, dans le cadre d'une opération ponctuelle appelée Nautilus, les patrouilles maritimes 'Qui sont intervenues dans le détroit de Sicile sous l'é'Qide de l'a'Qence européenne Frontex ont intercepté 464 mi'Qrants, Le commissaire européen char'Qé des 'Questions d'immi' Qration, Franco Frattini, vient, au vu de ces résultats, d'annoncer 'Qu'à partir de 2008 ces patrouilles seraient permanentes et associeraient des fonctionnaires libyens, L'objectif est de pouvoir refouler plus facilement en Libye les mi'Qrants 'Qui tentent la traversée pour rejoindre les côtes italiennes ou maltaises, à l'instar de ce 'Qui se fait déjà vers la Mauritanie, depuis 2006, 'Quand Frontex a commencé à or'Qaniser des opérations au lar'Qe des Canaries, Avec succès: fin août 2007, le ministre de l'lntérieur espa'Qnol annonçait une diminution des arrivées aux îles Canaries de cayucos, les bar'Ques sur les'Quelles embar'Quent les boat people depuis les rives africaines, de l'ordre de 70% en un an, Au cours de la même période, le nombre de cadavres retrouvés sur les côtes canariennes a aU'Qmenté, lui , de pres'Que 50%, Le rapprochement des deux chiffres effraie: il si'Qnifie clairement 'Que les opérations d'interception maritime mises en oeuvre par Frontex ont moins pour effet de dissuader les départs 'Que de rendre les traversées plus périlleuses, en obli'Qeant les bar'Ques à prendre des itinéraires moins directs et leurs occupants à prendre plus de ris'Ques, Début octobre, au moment même où était annoncée la coopération officielle de l'UE avec la Libye pour la lutte contre l'immi'Qration illé'Qale, le HCR attirait l'attention sur le fait 'Que les populations 'Qui tentent à tout prix le voya'Qe vers l'Europe sont composées de ({ flux mixtes » c'està -dire des mi'Qrants et des candidats à l'asile les renvoyer systémati'Quement, sur le fondement de l'illé'Qalité de leur situation, interdit la prise en considération de leur éventuel besoin de protection, le'Quel en'Qa'Qe pourtant les Etats membres de l'UE, tous si'Qnataires de la convention de Genève sur les réfu'Qiés, Sur le papier, l'Europe s'en préoccupe pourtant

fin septembre, elle condamnait

les 'Qraves violations des droits de l'homme commise en Erythrée, Sans faire le lien avec le fait 'Que depuis plus d'un an sont détenus et maltraités dans le camp de Misratah, en Libye, d'où ils ris'Quent à tout moment l'expulsion vers leur pays, six cent Erythréens 'Qui appellent désespérément à l'aide , Au cours de l'année 2006 , 2600 Erythréens ayant réussi à fuir leur pays sont parvenus jus'Qu'en ltalie où ils ont pu demander l'asile, Qu'en sera-t-il en 2008, 'Quand l'Europe aura renforcé les contrôles, et 'Qu'on aura remis leurs compatriotes aux mains des 'Qarde-côtes libyens? Cette entrée en matière peu réjouissante est destinée à vous donner un exemple des consé'Quences de l'externalisation par l'Union européenne du contrôle de ses frontières, Qu'est-ce 'Que l'externalisation ? Vous ne trouverez pas trace de ce terme dans les textes officiels, Emprunté au vocabulaire économi'Que, il a été utilisé par les ONG au début des années 2000 et a été popularisé depuis pour dési'Qner un processus 'Qui consiste, pour l'UE, à effectuer ou à faire effectuer hors de son territoire une partie du contrôle de ses frontières, On pourrait aussi parler de sous-traitance, ou encore de délocalisation .. , On va voir plus loin 'Que l'externalisation peut prendre des formes variées, L'apparition pres' Que ({ officielle» du concept date de 2004, avec le pro'Qramme dit "de la Haye" par le'Quel le Conseil de l'UE a défini ses axes de travail pour les cin'Q années à venir dans les domai nes immi'Qration-asile, dont un des chapitres traite de la ({ dimension externe de l'asile et de l'immi'Qration », Par cette formule, le Conseil entend mettre en place un partenariat dans le'Quell'UE soutiendra ({ les efforts déployés par les pays tiers pour améliorer leur capacité à 'Qé rer les mi'Qrations et à proté'Qer les réfu'Qiés, pour renforcer les moyens de surveillance des frontières, et pour s'atta'Quer au problème du re- ( .. J 2600 Er"hréens sont Rarllenus JUSQu'en Ilalie où ils ont RU demander l'asile. tour », Avant d'entrer dans le détail de l'externalisation, je voudrais faire un petit retour en arrière pour comprendre comment, sinon pour'Quoi, s'est construite ce 'Que certains appellent "Europe forteresse", Cl] - Pour une analyse détaillée, voiT' C, RodieT', « Analyse de la di- " mension exteT'ne des politiQues d'asile et d'immillration de rU'E - synthèse et T'ecommandations pOUT' le PaT'lement européen ", DG'ExPo/B/PolDep/fTUD'E/2006_ 11. juin 2006, C2] - UNHCR, La millration en 'EUT'Ope des boat people, 9 octobre 2007 C3] - Amnesty JnteT'national, communiQué du 4 septembre 2007 Depuis 1999 : une européannisation de la polique migratoire orientée vers la répression aux frontières et la dissuasion des demandeurs d'asile. En matière de migrations, le processus d'européanisation a commencé il y a une quinzaine d'années même si ce n'est qu'en 1999, avec le traité d'Amsterdam, que les Etats membres de l'Union européenne ont officiellement décidé de déléguer une partie de leurs compétences et de confier à la (ommission européenne le soin d'élaborer un corpus de normes communautaires (des règlements et des directivesJ dans trois domaines: l'intégration des immigrés en situation régulière, la protection des demandeurs d'asile et des réfugiés, et la gestion des frontières pour lutter contre l'immigration illégale, les textes adoptés à l'issue de la première phase de la « communautarisation » des politiques d'immigration et d'asile, qui s'est achevée en 2004, sont d'importance variable et se répartissent de manière très déséquilibrée entre ces trois axes, (ar à l'heure du bilan, on constate que l'UE ne s'est guère préoccupée du sort des étrangers ayant vocation à rester durablement sur son territoire, le domaine de l'asile en revanche a fait l'objet d'une intense activité. Mais le décalage entre les intentions initiales (<< assurer le plein respect des obligations de la convention de Genève sur les réFugiés et rendre l'Union capable de répondre aux besoins humanitaires sur la base de la solidarité »J et le travail réalisé est encore plus important. le dispositif commun, qui traite de l'accueil des demandeurs d'asile, des procédures qui leurs sont applicables ou encore de la détermination du pays qui sera chargé de mettre en oeuvre ces procédures, semble principalement orienté vers un objectif de dissuasion de la demande d'asile. On a ainsi vu émerger des concepts comme celui de « pays sûr» qui, s'inscrivant dans un contexte de défiance croissante à l'égard des demandeurs d'asile et des réfugiés, contribuent à organiser un système européen d'asile où tout semble fait pour éviter d'avoir à accorder protection . Au point que le (ommissaire aux droits de l'homme du (onseil de l'Europe estime, au vu des directives adoptées par l'UE dans le domaine de l'asile, que « le droit de demander asile n'est plus protégé ». De fait, sans que la situation du monde se soit particulièrement améliorée, on constate une chute spectaculaire (moins 15 %J de la demande d'asile dans les pays de l'UE entre 2005 et 2006. (ette diminution s'inscrit dans la continuité d'une tendance qui n'est pas démentie depuis plus de dix ans, Depuis 2001, le nombre de demandeurs d'asile dans l'UE a régressé de plus de moitié. Par rapport à 1992, date à laquelle les Etats de l'UE ont commencé à parler harmonisation de leurs législations, le décalage est de plus de 70 % , 7 8 De la dématérialisation des frontières à l'externalisation D'évidence, c 'est la lutte contre l'immi" Qration irré"Qulière 'Qui a constitué la préoccupation principale des "Qouvernements de rUE au cours des dernières années, La multiplication de dispositifs mis en place en témoi" Qnent. A travers ces dispositifs, deux phénomènes caractérisent la "Qestion par rUE de ses frontières extérieures: le premier est leur dé placement en amont de leur matérialisation physi'Que : le second est la sous-traitance de leur surveillance par des fonctionnaires des pays de départ ou des pays de transit, Ainsi , si l'externalisation est d'une certaine façon formalisée en 2004, la démarche 'Qui consiste , pour rUE, à déplacer les contrôles en amont de des frontières n'est pas nouvelle puis'Que dès le Conseil européen de Tampere en 1999 il avait été décidé 'Que la lutte contre l'immi"Qration illé" Qale devait être un des éléments de tous les accords d'association et de coopération, en particulier avec les pays des pro"Qrammes MEDA [zone Méditerranée], TAC1S [Europe centrale). CARDS [Balkans) et ACP [Afri' Que, Caraïbes, Pacifi'Que). En 2002, au Conseil européen de Séville, une tentative [à l'initiative de l'Espa"Qne et du Royaume-Uni) de subordonner raide au développement à la bonne volonté manifestée par les États tiers à coopérer à la politi'Que mi"Qratoire de rUE est rejetée mais les États membres consacrent le principe selon le'Quel une clause de réadmission obli"Qatoire doit être insérée dans tout futur accord de coopération ou d'association passé entre rUE et un pays tiers, Un an après , en 2003, une proposition britanni'Que de création de Centres de transit pour le traitement des demandes d'asile [Transit Processin12 Centers] en dehors du territoire de rUE est à son tour reje tée au Conseil de Thessaloni'Que mais elle constitue le point de départ de très nombreuses discussions impli'Quant tant les institutions européennes et les États membres 'Que les or"Qanisations internationales. Ainsi début 2004, dans le cadre de la « Convention + », le HCR proposait l'aména"Qement de centres de traitement des demandes d'asile non pas hors UE comme dans la proposition Blair, mais dans les nouveaux États membres formant la frontière extérieure de rUE. Et 'Quel'Ques mois plus tard, les ministres allemand et italien de l'intérieur lançaient l'idée d'installer des centres de re"Qroupement des candidats à l'immi"Qration dans rUE dans les pays voisins, notamment en Afri'Que du nord [Libye , Ma"Qhreb). {4] - Les étJ'anllers orillinaires de pays considéJ'és comme (( sûrs" sont a pJ'iori supposés ne pas avoiJ' besoin de protection internationale. et soumis de ce fait à des procéduJ'es expéditives. La FJ'ance a adopté une liste de plus de 20 (( pays sûrs" parmi lesQuels notamment l'UkJ'aine, la Bosnie, et le Bénin {5] - POUl' une analyse détaillée de la politiQue européenne d'asile, voir: Coordination fJ'ançaise pour le droit d'asile, tt Union européenne. Préoccupations concernant le rapprochement des politiQues et de llestion des flux millJ'atoires ". septembre 2006, http://cfda. rezo. net/'Europe/CFDA %20NOT'E %20Preoccupations%20'Europe% 20%2009%2006.pdf. {6] - (( DemandeJ' l'asile est un droit, pas un crime ", Thomas HammaJ'berll, Commissaire aux droits de l'homme du Conseil de lEurope, 30 octobJ'e 2006, http://www. coe. int/t/commissioner/Viewpoints/ 061030Jr.asp (n - 'Eurostat, Demandes d'asile dans l'Union européenne, juillet 2007. L'externalisation : une réalité multiforme 1° Privatiser les contrôles: l'externalisation est un concept 'Qui se décline, et présente des formes diverses, L'une d'entre elle est la privatisation des contrôles. L'exemple caractéristi'Que dans ce domaine ce sont les sanctions infli"Qées aux transporteurs. Une directive européenne de 2001 prévoit des peines d'amende pouvant aller jus'Qu'à 500 000 euros pour les compa"Qnies 'Qui acheminent des passa"Qers dépourvus de pièces d'identité ou de visas valides. 11 s 'a"Qit là d'un transfert de responsabil, ités vers des a"Qents privés, 'Qui a pour consé'Quence d'empêcher les départs à la source [plutôt 'Que de blo'Quer les arrivées], y compris lors'Que ceux-ci sont justifiés par le besoin de protection. Rappelons 'Que les demandeurs d'asile ne peuvent se voir opposer le défaut de document. Cependant le transfert de responsabilité s'opère le plus souvent vers les autorités d'un État tiers. A cet é"Qard on observe un "Qlissement de la politi'Que d'immi" Qration et d'asile de rUE depuis son domaine traditionnel. celui de la Justice et des Affaires intérieures, vers le domaine de la politi'Que extérieure et la politi'Que de coopération. Car c 'est dans le cadre de partenariat tels 'Que ceux 'Que j'ai cités tout à l'heure [MEDA , TAC1S etc) Que vont se mettre en place, sous le si"Qne de la conditionnalité , les dispositifs de contrôle aux frontières « à distance ». Les deux principaux modèles de l'externalisation sont la délocalisation des contrôles et le transfert de responsabilité , 'Que je n'aurai le temps ici 'Que d'illustrer par 'QuelQues exemples. 2° Délocaliser les frontières: parce Qu'on est ici face à une volonté de déplacer les contrô les en amont des frontières. J 'ai déjà parlé des sanctions aux transporteurs, on pourrait évoquer aussi renvoi par rUE d'officiers de liaison immi"Qration. Ce sont des fonctionnaires des États membres, 'Qui sont envoyés, par exemple, dans les aéroports des pays d'émi"Qration pour assister leurs collè"Ques locaux dans le repéra"Qe des potentiels mi"Qrants clandestins, l'identification des faux documents etc. le résultat, comme dans le cas des sanctions aux transporteurs, c'est d'empêcher les départs, ce Qui réduit la char"Qe du contrôle à l'arri - vée. La création de l'a"Qence Frontex en 2005 est le symbole de ce déplacement de la frontière extérieure de l'Union au delà de sa matérialisation physi'Que. 3° Transférer la responsabilhé : je terminerai cette brève présentation en m'arrêtant un peu plus en détails sur deux des formes les plus abouties du transfert de responsabilité , Qui constitue l'autre modèle de l'externalisation par rUE de sa politique mi"Qratoire et d'asile. 11 s'a"Qit des pro"Qrammes de protection ré"Qio nale [PPR) et des accords de réadmission. les PPR : dans la li"Qne de ce Qui a été décidé par le pro"Qramme de La Haye , la Commission européenne a proposé ces PPR dans une communication de septembre 2005. 11 s'a"Qit de mettre en place un ré"Qime de protection internationale fondé sur le parta"Qe des responsabilités avec les pays tiers pour permettre « l'accès à la protection au stade le plus précoce ». L'idée est donc d'aider les pays si tués à proximité des pays de départ des réfu"Qiés à améliorer leurs capacités de protection pour 'Qu'ils soient en mesure d'accueillir les demandeurs d'asile, et d'épar"Qner à ceux-ci les aléas des déplacements jusqu'en Europe. L'autre intérêt du renforcement des capacités de protection et d'accueil sur place est Que, comme le dit le commissaire européen Frattini char"Qé des Questions d'asile et d'immi"Qration, le système est moins coûteux Que des centres pour réfu"Qiés installés dans les pays membres. Les zones concernées sont l'Afri'Que du nord, l'Afri'Que des "Qrands lacs, et la frontière orientale de rUE notamment l'Ukraine , la Moldavie et le Bélarus. Le problème c'est Que les zones ciblées semblent moins choisies en fonction de leur aptitude à «permettre l'accès à la protection» des réfu"Qiés, Qu'à cause de leur position "Qéo"QraphiQue, et partant de leur capacité à jouer le rôle de tampon pour proté"Qer l'Europe des indésirables. Car les pays visés pour faire office de «zones d'attente» avant le visa pour rUE sont loin d'être «sûrs » au re"Qard des besoins de protection auxquels ils sont censés répondre. Selon raNG Human Ri"Qhts Watch, les autorités ukrainiennes soumettent les demandeurs d'asile et les mi"Qrants à des traitements inacceptables et à de nombreuses maltraitances

détention prolon"Qée,

violences physiques et verbales, et dans certains cas retour forcé dans le pays d'ori"Qine ,où ils risquent tortures et persécution. Quant à la Biélorussie, c 'est la présidence de l'Union elle-même Qui exprime ré" Qulièrement sa préoccupation à propos des violations répétées des droits de l'homme 'Qui y sont pratiquées. Et si l'Ukraine et la Moldavie sont des pays partenaires dans le cadre de la politique européenne de voisina"Qe , le Bélarus en est écartée en raison du faible niveau de respect des droits de l'homme,de la démocratie et de l'Etat de droit dans ce pays. Faut-il conclure Que ces raisons ne sont pas un obstacle lorsqu'il s 'a"Qit du sort des étran"Qers et des demandeurs d'asile? les clauses et accords de réadmission : le retour des étran"Qers en situation irré"Qulière est l'un des objectifs prioritaires de rUE en matière de "Qestion des flux mi"Qratoires, et les accords de réadmission peuvent être considérés comme la pierre an" Qulaire de cet objectif. La si"Qnature de tels accords, 'Qui obli"Qent les pays partenaires à « reprendre » leurs propres ressortissants et parfois des immi"Qrés d'autres nationalités dans le cas où ceux-ci seraient trouvés en situation irré"Qulière sur le territoire d'un des Etats membres après avoir transité par leur sol. constitue pour cette raison un enjeu déterminant dans les relations de rUE avec les pays Qu'elle veut associer à sa politique d'immi"Qration. Les pays membres y ont beaucoup recouru pendant la période Qui a précédé l'élar"Qissement de 2004 pour inciter les futurs adhérents à 9 10 sécuriser leurs frontières. De nombreux accords de ce type ont ainsi été passés entre les Etats sh::!natai res de la convention de Schen"Qen à partir de 1990 avec les PECOs [pays d'Europe centrale et orientale).avant Que la Commission ne reçoive mandat pour né"Qocier des accords UEj pays tiers. Le premier du "Qenre , Qui concernait la Polo"Qne -devenue depuis membre de rUE -, s'est soldé en échan"Qe par la suppression des visas de tourisme pour les ressortissants de ce pays. puis par la si"Qnature d'un accord d'association économique avec l'Union européenne. L'UE a "Qénéralisé le système au sud en prévoyant,dans le cadre de raccord de coopération Qui ré"Qit ses relations avec les pays de la zone ACP [AfriQue-Caraïbes-Pacifique] , une clause "Qénérale de réadmission des illé"Qaux. les rè"Qles Qui en"Qa"Qent les États de l'Union européenne [en matière de détention. de droit de recours, de droit d·asile). ils sont exposés d'une part au risque de subir des mauvais traitements, d'autre part à celui d'être une nouvelle fois renvoyés en application d'accords passé , dans un système de ({ cascade » induit par les exi"Qences européennes, vers d'autres contrées encore moins accueillantes, voire du pays Qu'ils ont fui. au risque d'y retrouver d'éventuels persécuteurs. On ima"Qine sans malles dan"Qers Que présentent de tels accords pour les mi"Qrants expulsés dans ce cadre. ({ Repris» par obli"Qation contractuelle par des pays Qui ne sont pas liés par Le retour de l'émigration illégale A travers l'exemple des accords de réadmission se profile le type de rapports que l'UE cherche à mettre en place avec ses voisins pour les associer à sa politique migratoire. j'ai montré, en commençant cet exposé, les implications dramatiques que cette collaboration risque d'entraîner pour les demandeurs d'asile, empêchés de s'approcher des frontières européennes. Pour finir, j'aimerais aborder une autre des conséquences, déjà très visible, de l'externalisation : je veux parler de l'inquiétante banalisation du concept d'« émigration illégale ». Si l'immigration peut ne pas être légale, l'entrée sur le territoire d'un Etat relevant de ses prérogatives de souveraineté, rien ne peut fonder juridiquement l'interdiction faite à qui que ce soit de sortir du pays dont il a la nationalité. Au contraire, une telle interdiction contrevient à des principes de droit international, notamment le droit reconnu à toute personne de « quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir dans ( .. J le droif à foufe Jersonne de «Quiffer fouf Jars ef d'r rel/enir Jar la suife» son pays » consacré par la Déclaration universelle des droits de l'homme mais aussi par plusieurs textes internationaux à portée contraignante, dont le pacte international relatif aux droits civils et politiques de 1966. Les pays où elle est couramment pratiquée, comme cela se faisait du temps du rideau de fer pour empêcher les dissidents de partir, s'apparentent aujourd'hui à des régimes totalitaires. Pourtant, il ne passe guère de semaine sans que les médias, notamment ceux d'Afrique du Nord, ne mentionnent l'arrestation sur leur sol ou dans leurs eaux d'« émigrants clandestins ». Il est plus grave de constater que l'expression a reçu l'aval de responsables politiques européens. Mais surtout, dans plusieurs pays la loi fait de l'émigration illégale un délit, et des personnes sont condamnées à ce motif. L'explication de cette réapparition d'une pratique ancienne ou relativement marginale est la suivante: aujourd'hui, pour assurer la protection des ses frontières extérieures, l'UE veut retenir l'immigration à la source et en sous-traite le contrôle aux autorités des pays de départ des migrants. ('est ainsi qu'elle incite, notamment par le biais de l'aide au développement, les gouvernements de ses partenaires au sud de dissuader, y compris par des moyens coercitifs, leurs ressortissants de quitter leur propres pays. Au mois de juin 2006, un quotidien sénégalais commentait cette stratégie en titrant: « L'Union européenne ferme nos frontières ». Ainsi, alors qu'elle affirme soutenir les efforts de démocratisation de ses partenaires au sud comme à l'est, l'Union européenne, en désignant l'émigrant comme un criminel, entérine l'idée qu'il serait normal d'assigner à résidence une grande partie de la population africaine, lorsque ses propres ressortissants peuvent circuler à peu près librement sur ce continent. .. Migrations internationales, mondialisation et développement * El Mouhoub Mouhoud - Professeur d'économie à l'université Paris Dauphine S"·"<~·\l<·'.·7 . La mondialisation marginalise les pays du Sud qui ne disposent que d'avantages naturels [main-d'oeuvre à faible coût, ressources naturelles) alors que c'est souvent grâce aux liens que les migrants entretiennent avec leurs pays d'origine que ces pays maintiennent une insertion dans l'économie mondiale malgré les fortes restrictions des flux migratoires, Les transferts d'épargne des émigrés constituent des apports substantiels et stables pour beaucoup de pays du Sud au moment où les entrées de capitaux publics et privés sont plutôt fluctuantes voire négatives, Les migrations internationales sont souvent omises par les analyses standard de la mondialisation alors que la libération des échanges de marchandises et les migrations de travailleurs qualifiés ou non qualifiés, sont complémentaires plutôt que substituables, Comme on va le voir, les recherches récentes révèlent la complexité de ce paradoxe dont il faut tirer les enseignements pour les politiques publiques des pays d'accueil et des pays d'origine, LESNO~&ES MIGRATIONS . /.~ .... ",.-.~ -. ~ U" enjeu Nord=siid d~l" mondialisation ~"~,., dirigé par MOUHOUD EL MOUHOU1> NOliS tl'aitel'ons ici 'QlIatl'e thèmes: (1) La mondialisation excl lit les pays dll SlId alol's 'QlIe les mi'Ql'ations les y insèl'ent. (2) 11 n'existe pas de sllbstitlltion entl'e mi'Ql'ation et commel'ce intel'national. (3) Les effets des tl'ansfel'ts de fonds des mi'Ql'ants vel'S les pays d'ol'i'Qine sont ambi'QlIs. (4) La fllite des cel'VeallX n'est pas tOlljolll'S né'Qative pOlll' les pays d'ol'i'Qine mais les bénéfices sont mal pal'ta'Qés. 1. La mondialisation évince les pars du Sud, les migrations les r insèrent Rappelons les faits stylisés les plus marquants de la mondialisation contemporaine. Elle entraîne une acce lération sans précédent de la mobilité de localisation des firmes dans l'espace mondial. mais elle ne se traduit ni par une planétarisation des échan"Qes ni par la dispersion des activités. Elle intensifie ses principales composantes, le commerce. les investissements directs étran"Qers, les mouvements de capitaux. les flux de connaissance et de technolo"Qie et les mi"Qrations internationales. Les polarisations multiples vont de pair avec l'accroissement des déserts économiques et sociaux. Dans le commerce de produits manufacturés. les nouveaux pays industriels d'Asie de la première "Qénération [Corée du Sud, Taiwan, Hon"Qkon"Q, Sin"Qapour). certains pays d'Amérique latine [Brésil. Mexique] et plus récemment la Chine , évincent les pays moins avancés. Les pays en développement connaissent une mar"Qinali sation croissante dans le commerce mondial. surtout l'Afrique et le Moyen-Orient, alors Que les pays industriels concentrent l'essentiel des exportations de services et de produits de haute technolo"Qie. Les investissements directs NordNord se sont amplifiés, notamment vers les ÉtatsUnis et l'Union européenne. La part de l'Afrique est tombée à moins de 2 % du total de l'lDE international entrant. La reprise depuis les années 1990 des flux d'lDE vers les pays en développement s'accompa"Qne de leur concentration sur une dizaine de pays en développement à croissance rapide [dont la Chine], Qui offrent à la fois des potentiels de débouchés locaux attractifs et des infrastructures de communication performantes. L'aide publique au développement [APD] a été en diminution constante dans les années 1990, tranchant 11 12 avec le dynamisme des transferts de fonds des travailleurs émi~rés vers leurs pays d'ori~ine, La mondialisation financière, produit de la déré~lementation sans précédent des marchés financiers nationaux depuis le début des années 1980, connaît un processus de polarisation ~éo~raphi'Que simi laire à celui des lDE, Les firmes multinationales or~ani sent de plus en plus leurs activités d'innovation technolo'QiQue au niveau mondial, dans une lo~i'Que d'accès aux compétences scientifi'Ques et technolo~i'Ques complémentaires dans les ~randes a~~lomérations des pays avancés, Plus récemment, dans les pays émer~ ents comme la Chine, les activités de développement, plus 'Que de recherche, se sont implantées, Parallèlement, les pays en développement rencontrent des difficultés croissantes à absorber la technolo~ie et les connaissances du Nord, En fait, l'une des seules participations actives des pays du Sud les moins avancés à la mondialisation passe par l'émi~ration de leurs travailleurs, en particulier les 'Qualifiés ou diplômés, L'entrée en crise des pays européens développés dès le début des années 1970 et la montée du chôma~e 'Qui en a découlé ont servi de justification à la fermeture des frontières à toute nouvelle mi~ration de travailleurs, Par ailleurs , les mi~rations politi' Ques et humanitaires n'ont cessé de croître, Avec l'épuisement du modèle fordiste et les chan~ements structurels Que connaissent les économies développées, les facteurs d'appel des travailleurs mi~rants dans les pays d'accueil se sont modifiés. Les politi'Ques sélectives de recrutement de travailleurs étran~ers ont connu un développement important au cours des dernières années en raison du vieillissement de la population et des pénuries réelles ou potentielles de main-d'oeuvre Qualifiée [Garson, 2006). Dans de nombreux pays européens, le recrutement sélectif passe par des amendements aux lé~islations nationales du travail et par la si~nature d'accords permettant de recourir aux mi~rations de travail dans les secteurs faisant l'objet de pénuries, notamment aux deux extrémités de l'échelle des Qualifications [OCDE, 2004). Selon les données des Nations Unies, le stock de mi~rants internationaux se serait accru de 82 millions en 1970, à 100 millions en 1980, 154 millions en 1990 et 175 millions en 2000 [Nations Unies, - 2003 - POP/DB/M1G). Parallèlement, comme le montrent DocQuier , Lohest et Marf ouk (2005), le stock d'immi~rés Qualifiés dans l'OCDE a au~menté de 50"10 entre 1990 et 2000, Au niveau mondial. la moitié des immi~rés 'Qualifiés choisissent les Etats-Unis comme terre d'accueil. En 2000, on constate 'Que l'AmériQue du Nord Qui représente 27"10 de la population de 25 ans et plus de l'OCDE, attire près de la moitié des immi~rés adultes présents dans les pays de l'OCDE et environ 63"10 des immi~rés Qualifiés, Les proportions de Qualifiés résidant au Canada et en Australie sont approximativement Quatre fois plus importantes Que leur part dans la population de l'OCDE. L'UE à 15 attire une fraction d'immi~rés [33,8"10 ) plus ou moins équivalente à son poids démo~raphiQue dans l'OCDE [35.7"10) mais sa part dans l'immi~ration Qualifiée dans cette zone est beaucoup plus faible [22,6"10). Si l'on se place du côté des pays de départ, on observe une forte hétéro~énéité des situations: les pays pauvres envoient moins de mi~rants Que les pays à revenu intermédiaire mais proportionnellement plus de mi~rants très 'Qualifiés [voir ~raphiQue 1). L'Asie, et dans une moindre mesure l'Eu rope et l'Afrique, sont les principales ré~ions d ' ori~ine des mi~rants Qualifiés [~raphiQue 2). Mais, l'indicateur le plus adapté pour caractériser les situations d'expatriation des Qualifiés est le rapport entre le nombre de diplômés expatriés dans les pays de l'OCDE sur l'ensemble des diplômés nés dans le pays d'ori~ine [tableau 3). Les ~rands pays [Chine, lnde, Brésil. lndonésie, Pakistan, Russie) n'ont Qu'une proportion très limitée de leurs Qualifiés à l'étran~er [~énéralement inférieure à 3 "10) alors Que les petits pays, notamment dans les Caraïbes [Jamaï'Que, Haïti , Trinidad et Toba~o , la Barbade) et en Afrique [notamment des pays an~lophones tels Que Maurice, la Gambie, la Sierra Leone, le Ghana ou le Kenya, ou lusophones tels Que le Mozambi'Que ou la GuinéeBissau) font face à des taux d'émi~ ration de leurs élites parfois très importants, supérieurs à 30 "10 et parfois à 70 "10. 11 s' a~it pour ces derniers d'une fuite des cerveaux, au contraire des pays d'Asie 'Qui bénéficient d'un déplacement du centre de ~ravité de la croissance de la production mondiale. Au total. en dépit de la restriction des flux de mi~rations, la diversité des nationalités des mi~rants et des canaux mi~ratoires empruntés et la part croissante des mouvements de travailleurs temporaires et de travailleurs Qualifiés dans l'ensemble des flux mi~ratoires révè lent une véritable insertion des mi~rations internationales dans la mondialisation contemporaine. L'intensité et la complexité croissantes des flux mi~ratoires construisent des connexions profondes entre pays du Sud et du Nord, Les mi~rations jouent, en effet, un rôle positif dans la croissance annuelle de la population totale de plusieurs pays de l'OCDE en contribuant à l'accroissement naturel de la population [excédent des naissances sur les décès). la fécondité des étran~ers étant plus élevée Que celle des nationaux, Depuis les années 1960, l'accroissement naturel et le solde mi~ratoire ont suivi des évolutions opposées dans l'Union européenne donnant aux mi~rations internationales un poids croissant dans la dynami'Que démo~raphiQue [Garson, 2006). 2. Il n'existe pas de réelle substitution entre migration et (ommene international Pour la théorie standard de l'échan~ e international. les échan~es de biens et de services d'une part et les flux de facteurs, travail ou capital d'autre part, sont substituables [Mundell,1957). Elle fonde ainsi la possibilité Que des politiques de libéralisation commerciale ralentissent des flux mi~ratoires entre le Nord et le Sud, Le renforcement de la spécialisation selon les avanta~es comparatifs, sur la base des dotations factorielles existantes, contribuerait à diminuer l'incitation à émi~rer, Plusieurs travaux de modélisation appliquée ont montré Que, même lorsque l'on reste dans le cadre des hypothèses standard, l'ampleur de la substitution entre flux de marchandises et flux de travailleurs ne pouvait 'Qu'être modeste, 11 faut donc examiner des propositions alternatives à l'approche standard du commerce international pour privilé~ier les effets dynamiques des politi'Ques de libreéchan~ e et d'inté~ration ré~ionale sur l'émi~ration [voir encadré]. Diverses théories, de pertinence souvent partielle, analysent les raisons Qui poussent les mi~rants à émi~rer , La plus simple a été formulée par Harris et Todarro (1970) : si le salaire espéré, compte tenu de la probabilité plus ou moins ~rande de trouver un emploi, est plus élevé dans le pays d'accueil 'Que dans le pays d'ori~ine , le mi~ rant potentiel est incité à partir, En réalité, c'est la croissance de l'emploi sur le marché du travail du pays d'accueil pour un taux de chôma~ e donné, Qui est surtout prise en compte dans la décision de partir du mi~rant. Les iné~alités de revenus entre les ~roupes sociaux dans le pays d'ori ~ ine sont aussi déterminantes, À différentiel international de revenu constant, une hausse des iné~ alités dans le pays de départ au~mente la probabilité de mi~ration des travailleurs les plus pauvres et diminue celle des plus riches, En outre, c'est aussi en comparant son revenu à celui de son ~roupe de référence familial ou social Que le mi~rant décide de chercher à améliorer sa situation relative dans un pays du Nord, Dans ce cas, une réduction de l'écart moyen de revenu entre le pays d'ori~ine et le pays d'accueil ne diminuera pas nécessairement l'incitation à émi~rer d'un individu, Celui-ci est mandaté par sa famille pour améliorer sa situation relative, C'est alors l'accroissement des iné~alités domestiques Qui accroît la probabilité d'émi~ration plus Que la pauvreté absolue, Pour 'Que la décision d'émi~rer soit réalisée , il faut 'Que les coûts de mi~ ration soient bien inférieurs aux écarts de revenus espérés entre le pays de départ et le pays d'accueil du mi~rant, Un des moyens de les réduire substantiellement est d'être accueilli par des personnes de la même communauté, de la même famille ou du même villa~e

les effets de réseaux sont déterminants

dans l'explication du choix des pays de destination. Les coûts de mi~ration ont alors tendance à diminuer 'Quand le nombre d'émi~ rés au~mente, (Mouhoud et Oudinet, 2003]. Graphique 1 : Taux d'expalJ'lalion dans l'OCDE en fonClion du PlI par habllanl pour les paIS du 11ers monde Note: En abscisse, PIB pal' habitant en parité de pouvoir d'achat rap' porté au PIB pal' habi· tant des Etats-Unis. Lecture: Un peu moins de 4% des natifs des pays dont le PIB pal' habitant est él!al à un dixième du PIB pal' habitant des Etats-Unis résidaient dans l'OCDE autour de l'année 2000. Ce taux d'expatriation · ·-~-~_··'-----l---'-----l-·-----~-~-- r- + o .1 2 ~ A ~ AB par habitant dépassait 8% pour les natifs des pays dont le PIB par habitant valait un tiers de celui des Etats-Unis Source: COlIneau et Gubert [2006], p. 64. Tableau 2 : RéParlilion des mitP'anlS qualifiés par zone d'Origine (en Ife du lotal des mitP'anlS _liés' Régions Ife Asie 32 EU 25 26 Afri'Que 9 Améri'Que du Sud et centrale 9 Améri'Que du Nord 5 OCDE 40 Tableau 3 : Taux d'émilnllon* des personnes qualifiées vers les paIS de l'OCDE Les 20 plus élevés les 20 plus bas Guyane 76,9 Etats-Unis 0,4 Jamaï'Que 72.6 Japon 1,2 Guinée-Bissau 70.3 Brésil 1.5 Haïti 68.0 Thaïlande 1.5 Trinité-et-Tobal!o 66.1 Indonésie 1.5 Mozambi'Que 52.3 Paral!uay 1.8 Maurice 50.1 Arl!entine 1.8 Barbade 47.1 Australie 2.4 Fidji 42.9 Espal!ne 2.4 Gambie 42.3 Birmanie 2.5 Sierra Leone 32.4 Chine 2.6 Ghana 31.4 Pérou 2.9 Kenya 27.8 Tur'Quie 3.0 Chypre 26.0 Canada 3.0 Honl! Konl! 25.3 Banl!ladesh 3.0 OUl!anda 24.9 Népal 3.2 Con,,!o 24.6 Bolivie 3.2 Liberia 24.4 Inde 3.4 Irlande 22.6 El!ypte 3.4 Sri Lanka 20.2 Venezuela 3.5 Le taux de population 'Qualifiée expatriée est exprimé en pourcental!e de l'ensemble des diplômés nés dans un pays donné. Source: OCDE et Dumont [2006). p. 83. 13 14 3. Les effets des transferts de l'épargne des migrants sur les pays d'origine sont ambigus Les transferts de fonds sont devenus aussi importants 'Que les transferts passant par des lDE et dépassent lar12ement l'APD et les flux de capitaux à court terme [12raphi'Que 4). Si 12lobalement, ces flux aU12- mentent fortement [doublement au cours de la dernière décennie), leur répartition entre les pays de départ est très hétéro12ène, Ces flux sont très élevés dans certains pays [Mexi'Que, Maroc, Philippines, Thaïlande .. ,). Dans le cas du Maroc par exemple, les transferts financiers attei12nent 9% du PlB, Mal12ré leur sous-estimation [les transferts sont informels dans plusieurs pays), leur importance est très 12rande dans la plupart des pays du Ma- 12hreb, 11s connaissent néanmoins une certaine diminution dans certains pays africains [12raphi'Que 5). Les économistes 'Qui concluent aux effets positifs voient dans les transferts de fonds une manne permettant d'enclencher le développement, d'autres en souli12nent les effets de dépendance, Ceux 'Qui pensent 'Que les mi12rations de 'Qualifiés sont une perte pour les pays de départ et un bienfait pour les pays d'accueil. ne considèrent pas le taux d'employabilité extrêmement bas des diplômés dans leurs pays d'ori12ine, D'autres observent 'Que les montants en jeu et la faiblesse des effectifs d'émi- 12rés sont tels, 'Que l'impact sur le développement des pays d'ori12ine ou sur le réé'Quilibra12e relatif du marché du travail. sont des plus li mités [Co12neau et Gubert, 2006). Un effet bénéfi'Que des transferts en termes d'entrées de devises pour la balance des paiements et d'effet stabilisateur sur l'économie [Ratha, 2003). peut aussi s'accompa12ner d'un effet pervers: celui d'une rente 'Qui favorise la demande d'importations au détriment de la production locale, Ce biais dans l'utilisation des transferts de fonds peut s'effectuer au bénéfice des biens et services non échan12eables et dans l'investissement dans l'immobilier par exemple, Des effets inflationnistes ou une prédominance chez les familles d'émi12rés des l012i'Ques de consommation sur celles de l'accumulation, peuvent résulter de cette l012i'Que rentière liée aux transferts, [Wets.2004) Graphique 4 : ÉVOlution des lrallSfens publics et PIfVés vers les paJS en développemem en miDiards de dollars courants $l:illim 115 150 125 100 15 50 25 OUA: official development assistance. recorded remittances: transferts de fonds des émi'Qrés. private debt and portfolio e-quity : prêts et capitaux à court terme. Graphique 5 : VOlume des trans'ens reçus et des autres sources de nnancemem eXlérleur par région en dévelOPpemenl Transferts 180~--------------------------------------------------- 160~------------------------------------------------; 140~-------------------------------------------------~ 120~------------- transferts migratoires 100~---------------- IDE APD 80~--------------------------------~ 60 ~--------------~ 40 20 0 Asie Europe Amérique Moyende l'Est et et Asie latine et Orient et Pacifique centrale Caraïbes Afrique du Nord Source : CO'Qneau et Gubert. 2006. p. 72. Asie du Sud Afrique subsaharienne ensemble des PED 15 1& L'effet positif macroéconomique sur l'épar~ne du pays d'ori~ine ne se traduit pas nécessairement au niveau microéconomiQue, Les approches microéconomiQues confirment Que l'impact des transferts sur le pays d ' ori~ine est ambi~u, du fait de l'existence de phénomènes d'aléa moral liés aux relations asymétriques entre le mi~rant et sa famille ou sa tribu, Une réduction de l'offre de travail et un effet désincitatif sur la recherche d'autres sources de revenus peut avoir un effet né~atif sur la productivité et favoriser l'économie de rente [Bourdet et Falk, 2006]. À l'inverse, un effet positif est incontestable pour les familles des mi~rants Qui restent: ces transferts de fonds participent nettement à réduire la pauvreté transitoire [mais non la pauvreté structurelle), en raison de leur stabilité et de leur cibla~e direct à la différence des autres flux financiers, Dans de nombreux pays [notamment ceux du Ma~hreb), la mutualisation de ces transferts par les associations de villa~es de l'immi~ration permet de financer et de réaliser des infrastructures collectives et de désenclaver les zones rurales, 4. la fuite des cerveaux n'est pas toujours négative pour les pays d'origine. mais ses bénéfices sont mal partagés. Un premier effet positif peut être lié au désen~or~ement des marchés du travail des pays d'ori~ine où le taux d'emploi des diplômés est très faible. Là encore, il convient d'ob server les situations spécifiques de chaque ré~ion ou pays d'ori~ine , L'effet de manque à ~a~ner pour les pays de départ n 'est vraiment né~ atif Qu'en fonction du taux effectif d'emploi des diplômés Que les pays d ' ori~ine peuvent offrir aux diplômés Qui sont souvent très bas, [Dumont et Le Ma1tl'e. 2005]. La Question du brain drain mérite Qu'on la considère de manière plus pra~matiQue Qu'idéolo~iQue, D'un côté , des raisons structurelles liées à la montée de l'économie du savoir dans les pays de l'OCDE jouent en faveur d'une course à l'attractivité des travailleurs hautement Qualifiés dans le sens Nord-Nord comme dans le sens Sud- Nord. De l'autre, les diplômés du Sud sont faiblement employés à leur niveau de Qualification dans leurs pays d ' ori~ine , Toutefois les bénéfices de la fuite des cerveaux sont mal parta~és entre les pays d'accueil et les pays d ' ori~ine des mi~rants au profit des premiers. Une meilleure répartition des bénéfices de l'émi~ration des compétences pourrait être obtenue selon la mise en oeuvre de Quatre princi pes clé [Dumont. 2006]. i) Le principe d'efficacité consistant à créer un passeport de libre circulation de ces compétences afin d'éviter les verrouilla~es liés à l'irréversibilité des politiques d'aide au retour, Lorsque les mi~rants Qualifiés ou diplômés installés dans les diasporas sont libres de circuler entre leurs pays d'accueil et leurs pays d ' ori~ine , ils sont davanta~e incités à coopérer avec ces derniers, ii) Le principe d'équité viserait à mieux parta~er les coûts associés à la mobilité entre tous les acteurs, en développant le secteur éducatif privé et en aidant les étudiants, iii) Le principe de soutenabilité ferait Qu'à lon~ terme les bénéfices pour les pays d'ori~ine dépendraient des institutions des pays de départ euxmêmes, en particulier en matière de ~estion de leurs ressources humaines, iv) Le principe d'éthique, enfin, définirait les droits et les devoirs de chacun des acteurs, Durant ces vin~t dernières années d'intensification de la mondialisation des économies, les pays du Sud, d'Afrique en particulier, ont connu un véritable processus de mar~inalisation, Les mi~rations internationales constituent en revanche une force d'inté~ration de ces pays à la division internationale du travail et un moyen plus efficace de réduction de la pauvreté dans les pays de départ, ~râce à l'importance croissante et à la stabilité des transferts de fonds des travailleurs émi~rés vers leurs pays d'ori~ine , Les travailleurs Qualifiés participent é~alement à l'affermissement de la compétitivité des pays du Nord dans l'économie du savoir, en favorisant le développement des secteurs intensifs en connaissance, En revanche, si rien n'est fait pour favoriser des liens souples et réversibles entre les mi~rants et leurs pays d'ori~ine , cette fuite des La Queslion du Brain Drain mérile Qu'on la considère de manière "US ,ragmaliQue QuldéologiQue cerveaux du Sud vers le Nord, dont on a vu le caractère ambi~ü, renforcera davanta~e encore le processus de mar~inalisation , Cette mar~inlisation s'explique par la di vision internationale co~nitive du travail plus sélective Que subissent les pays dont les seuls avanta~es potentiels résident dans la disponibilité de ressources naturelles ou de main-d'oeuvre abondante, Des politiques d'inté~ration ré~ionale Nord-Sud peuvent être plus ambitieuses Que les simples accords de libre-échan~e : l'exemple des pays du Sud de l'Europe montre bien Qu'un pays n'a pas vocation à rester toujours un pays d ' émi~ra tion et Que le rattrapa~e des ni veaux de développement peut favoriser son passa~e à une situation de pays d'immi~ration nette, Certes, la conver~ence des économies via la mondialisation est préférable à une libre circulation des personnes dans un contexte de déséquilibre économique et démo~ raphiQue accentué. Mais la réduction de l'émi~ration ne peut se faire sentir, en tant Que résultat de cette conver~ence entre pays de départ et pays d'accueil. Qu'à lon~ terme, Même si des politiques plus ambitieuses en termes d'inté~ration à l'Union étaient menées par les pays du Nord, leurs effets pourraient paradoxalement favoriser une au~mentation des mi~rations à court terme: dans la mesure où la baisse de la pauvreté peut s'accompa~ner d'une au~mentation temporaire de l'incitation à émi~rer , • Pl'emièl'e publication: Lettl'e de la Rél!ulation. N'55 .juin 2006 http://web . upmfl!l'enoble. fI' /l'el!ulation/Let· tl'e_l'el!ulation/index.html Immigration et marthé du travail dans les pa,s d'attueil: une réponse à trois m,thes pour illustrer des effets positifs JOËL OUDINET - UNIVERSITE PARIS13-NORD et (EPN-(NRS Beaucoup d'idées reçues et de mythes parcourent le débat public au sujet de l'immigration et de son impact sur le marché du travail des pays d'accueil. Il semble presque évident qu'il existe un lien entre les flux migratoires et le volume de chômage qui serait négatif en période de récession. De plus les mythes sont souvent sti'Qmatisés pal' les élites politi'Ques pOUl' des vues électol'ales. 11 faut l'echel'chel' un bouc émissail'e en pél'iode de cl'ise et le l'ôle joué pal' les 'M a'Qhl'ébins et Afl'icains subsahal'iens, a été tenu pal' les ltaliens et les Polonais aupal'avant . Ainsi entend-t-on tOUI' à tOUI' 'Que les immi'Ql'és pl'ennent le tl'avail des natifs, ou alol's 'Qu'ils font baissel' leul's salail'es, ou enCOl'e 'Qu'ils contl'ibuent au déficit de nos bud'Qets sociaux. Ces sti~matisations se font dans un climat paradoxal car certains discours préconisent une politique de Quotas, d' « immi~ration choi sie » ayant pour but d'attirer les travailleurs Qualifiés dans les secteurs Qui rencontrent des difficultés de recrutement, Pour l'instant, ces tensions sont localisées sur certains métiers et secteurs, mais elles risquent de se ~énéraliser pour tous les pays développés Qui voient leur population vieillir. Et le besoin futur de main-d'oeuvre ne pourra pas être comblé par l'immi~ ration. Selon un rapport des Nations Unies [2000). les flux nets de mi~rants devraient atteindre un million et demi en rythme annuel pour l'Union européenne et 130 000 pour la France [soit le double de son rythme actuel) pour seulement maintenir à niveau constant les effectifs de la population en â ~e de travailler, Les ar~uments communément avancés sur les conséquences né~atives sur la société d'accueil n'ont pas du tout, du point de vue de la théorie économique, le statut d'évidences Que le sens commun leur prête, Au contraire, les modèles théoriques et les études empiriques ont plutôt à une vision positive de l'influence de l'immi~ration sur l'économie d'accueil. Les pouvoirs publics n 'ont pas besoin d'arbitrer entre l'entrée de mi~rants supplémentaires et la préservation Sous la direction de . El Mou!}()ub Mouhoud el Joël Oudmct L'Europe et ses migrants \' ? ouverture ou rep 1 ' I.: Ifrmattall des emplois ou des acquis sociaux des personnes déjà résidentes, et chacun des trois mythes se renverse, comme nous allons le voir dans cette communication, L'effet supposé né~atif sur les rémunérations des natifs est analysé dans la première partie de cet article, On observera Que l'impact dépend du niveau de la concurrence Qui peut exister entre les travailleurs pour un même emploi , et Que cette compétition peut être diluée ~éo~raphiQuement si des 17 18 natifs émi"Qrent à la recherche de ré"Qions offrant de meilleures opportunités. L'anta"Qonisme entre les mi"Qrants et les natifs sera aussi amoindri si l"emploi à parta"Qer est plus important. Pour cela. il ne faut pas oublier Que l"effet des flux mi"Qratoires ne transite pas uniquement par le marché du travail et les caractéristiques de la population active. Lïmmi"Qration accroît aussi le nombre de consommateurs et la demande de biens et services. La seconde partie de l"article examine les effets de la mi"Qration sur l"emploi Qui transitent par le canal de la demande de biens et services. La contribution des mi"Qrants aux finances publiques et leur possible rôle dans les déficits des bud"Qets sociaux sera ensuite étudié. Le dernier aspect concerne le rôle à 10n"Q terme de lïmmi"Qration sur l"emploi des pays d·accueil. Si les politiques sélectives ont pour objectif. entre autres. d'améliorer le rendement des mi"Qrants sur le marché du travail. lïmmi"Qration peut avoir un effet indirect à 10n"Q terme sur les Qualifications des natifs. Afin d'éviter la concurrence avec les immi"Qrants. les nationaux sont incités à améliorer leurs compétences. Les conséquences du rôle direct et indirect de la montée de la Qualification des immi" Qrés seront examinées dans la troisième partie. Les effets directs des migrations sur le marché du travail L'arrivée de mi"Qrants aU"Qmente l"effectif de la population résidente. et par conséquent celui de la population active. c'est-à-dire le nombre de personnes désirant travailler. La structure de la population active est aussi modifiée. puisque la population immi"Qrée est différente de la population native au niveau du sexe , de l"â"Qe, et de la Qualification. La population immi" Qrée est mieux représentée parmi les personnes en â"Qe de travailler [et sous-représentée dans les classes d'â"Qe moins de 15 ans et plus de 65 ans), mais le taux d'activité des étran"Qers est souvent plus faible Que celui des natifs. Le résultat est hétéro"Qène en fonction de la nationalité de lïmmi" Qrant [les ressortissants des pays de l"OCDE ont des taux d'ac- Tableau 1 : EnelS de l'immiuraUon sur l'évolution des salaires des natifs (en %) ,--- - tivité identiques aux natifs, mais les Turcs, Marocains, les ressortissants de l"AfriQue sub-saharienne et les Mexicains aux États-Unis ont des taux d' activité inférieurs) et en fonction du pays d'accueil [les taux d'activité des mi"Qrants sont plus élevés dans les nouveaux pays d'accueil d'Europe du Sud). Cette diversité des taux d'activité des mi"Qrants sU"Q"Qère des liens avec la croissance des emplois du pays d'accueil et le niveau de Qualification. Les étran"Qers moins Qualifiés se retireraient de la population active par manque de propositions d'emploi. Au-delà de ce premier constat, les transformations Quïnduisent les mi"Qrations sur le marché du travail et les salaires du pays d'accueil doivent s'analyser de manlere théorique pour répondre au premier mythe selon lequel « la présence d'immi'Qrés sur le marché du travail ferait baisser les salaires des natifs» Un impact marginal sur les rémunérations affectant seulement les travailleurs occupant les mêmes emplois Lïmpact de lïmmi"Qration sur les rémunérations a été analysé tant au niveau théorique Que statistique Croissance des immigrants Croissance des immigrants moins qualifiés de 11,5% plus qualifiés de 7,4% , S[ENARIO Modèle à offre Modèle à offre Modèle à offre Modèle à offre de travail de travail de travail fixe de travail fixe élastique élastique Evolution des salaires des -4,1% -3,2% +2,6% +1,7% natifs moins qualifiés Evolution des salaires des +1,8% +1% -1,1% -0,8% natifs plus qualifiés '--- Source: Euwals et Nieuwenhuis (2003) et les résultats conver"Qent pour affirmer Que les effets sont né"Qli " Qeables au niveau national. même sïls peuvent être sensibles dans certains secteurs et pour certains natifs. Les immi"Qrants ne reçoivent Qu'une partie de la richesse Quïls contribuent à créer [« le surplus de lïmmi"Qration ») , l"autre partie. étant reçue par les natifs. Mais des transferts de revenus entre les différents acteurs sur le marché du travail peuvent intervenir en fonction de leur concurrence sur un même emploi, et donc de leur de"Qré potentiel de substituabilité. Les modèles théoriques démontrent Que seuls les natifs directement en concurrence [donc ayant des emplois substituables ) avec les immi"Qrés peuvent voir leurs salaires baisser. En revanche, les autres facteurs de la production Qui ne sont pas en concurrence, donc complémentaires, voient leurs revenus s'accroître [Borjas , 1999). Par exemple, une main-d'oeuvre immi"Qrée non Qualifiée va être en concurrence avec des salariés natifs non Qualifiés. mais pas avec la main-d'oeuvre Qualifiée. ni avec les détenteurs de capitaux, à court terme. Dans les secteurs employant des immi"Qrés [construction, restauration, commerce, nettoya"Qe . services aux ména"Qes, etc ... ), la né"Qociation des salaires des natifs non Qualifiés sera plus délicate. Si lïmmi"Qration est clandestine, la faiblesse des rémunérations non déclarées accentuera la concurrence. En revanche, les actionnai res de ces entreprises verront leurs dividendes aU"Qmenter, et des services à moindre coût permettront à tous les nationaux d'avoir des "Qains de pouvoir d'achat. En conséquence , lïmmi"Qration n'a des répercussions Que sur ceux dont les conditions de travail sont semblables à celles des mi"Qrants et ces effets peuvent etre compensées par les impacts positifs sur d'autres personnes Qui sont dans une situation moins concurrentielle. mais Qui tireront profit d'une plus "Qrande rentabilité des entreprises de l"économie d'accueil. Des effets atténués par une mobilité interne et limités aux étrangers Face à la concurrence. la mobilité interne est une autre retombée Qui peut atténuer la baisse éventuelle des salaires induite par lïmmi- "Qration. Les natifs. confrontés à la compétition, sont soit poussés à se retirer de la population active ou bien incités à émi"Qrer vers d'autres ré"Qions, à la recherche de meilleures opportunités. Cette mobilité accrue des natifs provoQue une diffusion "Qéo"QraphiQue de la baisse initiale dans la ré"Qion d'accueil. C'est le cas aux ÉtatsUnis. où les villes Qui ont connu une croissance de lïmmi"Qration internationale sont aussi celles Qui ont un solde mi"Qratoire né"Qatif de leurs travailleurs résidents [Card, 1990). La modélisation de cette mobilité consiste à rendre élastique l"offre de travail en fonction de lïmmi" Qration. Les travailleurs natifs réa" Qissent à la concurrence dïmmi" Qrants de Qualification identique , soit en Quittant le statut d'actif, ou en émi"Qrant eux-mêmes. La comparaison [en éliminant lïmpact du commerce extérieur) du modèle classique de Borjas [1999). où l"offre de travail est fixée, et d'un modèle où la courbe d'offre est é lasti Que permet d'estimer la réduction de lïmpact né"Qatif sur les salaires aux Pays-Bas [Euwals , et Nieuwenhuis , 2003). Deux scénarios de ( .. J le m,'he selon leQuel : «la ,résence d7mmigrés sur le marché du I,allail lerail baisser les salaires des nalils» croissance de lïmmi"Qration mettent en valeur l"atténuation obtenue des effets, tant pour les natifs Qui sont en concurrence Que pour ceux Qui ne le sont pas. Lïmpact né"Qatif sur les moins Qualifiés est atténué de 0,9% [cf. tableau 1). Les effets né"Qatifs limités affectant les travailleurs occupant des emplois concurrents dans les modè les théoriques sont confirmés par les études empiriques. Quels Que soient les pays, les méthodes utilisées pour Quantifier lïmpact, les périodes et les données prises en compte, les résultats sont remarquablement conver"Qents pour montrer des effets limités, voire né"Qli"Qeables sur les résidents. Les impacts obtenus pour les ÉtatsUnis [Grossman, 1982, Friedber"Q et Hunt. 1995), la France [Jayet et Rajaonarison, 2000). le RoyaumeUni [Dustmann et al. 2002) , et les Pays-Bas [Harto"Q et Zorlu, 2002) sont né"Qli"Qeables. Quïls soient positifs pour les facteurs complémentaires ou né"Qatifs pour les facteurs substituables. Les dernières études sur les Pays-Bas sont intéressantes. dans la mesure où elles combinent une enquête et des statistiques à partir de bases de données : l"enQuête disait Que les immi"Qrants extracommunautaires avaient un impact né"Qatif sur les natifs hollandais non Qualifiés. Ce résultat Qui était infirmé par les statistiques démontre la différence entre les sensations et la réalité des faits. En fait, les travailleurs dont les conditions de travail sont les plus semblables aux immi"Qrants sont les immi"Qrés eux-mêmes ou les anciens immi"Qrés. Ce sont eux Qui se retrouvent les plus directement en concurrence et pour Qui l"effet est né"Qatif sur les salaires. Borjas [1987 , 1994) dans différentes études aux Etats-Unis a constaté Qu'une aU"Qmentation de 10% de leur effectif fait baisser le salaire moyen des immi"Qrés noirs de 6%, la baisse étant de 8 % pour les immi" Qrés asiatiques , de 11 % pour les immi"Qrés blancs [hispaniques exclus) et de 14% pour les immi"Qrés hispaniques. Les migrants sont aussi des consommateurs Le second mythe véhiculé conjointement à la Question de lïmpact sur les salaires est celui de la substitution- entre les postes des natifs et des mi"Qrants : « les immi" Qrés prennent-ils l"emploi des travailleurs des pays d'accueil? » La réponse à cette Question ne peut être apportée Qu'en prenant en compte l"effet de lïmmi"Qration sur la demande de biens et services, parce Que la demande de travail de la part des entreprises n'est pas définie à l"avance. Devant l"accroissement de la demande de biens induite par lïmmi- 19 20 Graph 1: Réponse de l'emploi en % à une variation de 10% des flux migratoires 0,02 0,01 0,00 - --Belgique --.k-- Danemark -0,01 -*- Finlande --Pays-Bas ~'~ --Suède --Allemagne ~ Royaume-Uni -0,02 ~" -0,03 +--------------~--~------___I ~ -0,04 -0,05 "Qration, la production peut se tourner vers les importations. Dans ce cas, l'effet de l'au"Qmentation du volume de la demande adressée aux entreprises locales est atténué. Cette « fuite » est d'autant plus forte Que le pays est très ouvert au commerce international et importe une "Qrande part de biens étran" Qers à la place de ses produits nationaux. Mais Quelle Que soit la structure productive du pays, une partie des biens et services ne peut pas être remplacée par des importations et est consommée localement. en particulier les services aux personnes. 11 s 'ensuit un accroissement de la demande adressée aux entreprises du pays d'accueil. Qui peut être mesuré par les modèles macroéconomiques. La croissance de la population induite par l'immi"Qration conduit à une croissance de la demande de biens Qui, à son tour, va faciliter la croissance des emplois et l'arrivée de nouveaux immi"Qrants. Cette boucle est à la base des modèles où la mi"Qration et la croissance de remploi sont mutuellement dépendantes. c'est-à-dire Que révolution de la mi"Qration est fonction de révolution de remploi et vice-versa. Dans les mesures des premiers modèles, l'arrivée d'un immi"Qrant supplémentaire entraînait l'au"Qmentation d'un emploi. En sens inverse, l'accroissement d'un emploi ne provoquait l'arrivée Que de 0.7 immi"Qrant [Muth. 1971]. Toutes choses é"Qales par ailleurs. il n'y a donc pas de chôma"Qe dans les ré" Qi ons d'arrivée puisque l'immi"Qration entraîne une aU"Qmentation de remploi équivalente. Les modè les ultérieurs ont confirmé cet effet positif sur remploi de l'économie d'accueil. Des « effets multiplicateurs » [lorsque l'arrivée d'un immi"Qrant, s'accompa"Qne d'une aU"Qmentation dans le pays d'accueil de plus d'un emploi) sont même estimés dans certaines ré" Qions des États-Unis [Greenwood, Hunt et McDowell. 1986]. L'effet est moindre en france. mais reste conséquent puisque les emplois créés correspondent à 85"10 du nombre d'immi"Qrés [Jacquot, 1994]. Le dernier rapport pour le Ministère de l'Economie [« l'immi" Qration sélective et les besoins de l'économie française » , 2006) conc lut sur un effet positif sur l'activité, sans conséquence majeure sur le PlB par tête. Les modèles macroéconomiques permettent de prendre en compte l'effet de la hausse de la demande des biens et de mesurer les deux effets à court terme : le faible effet né"Qatif initial sur les salaires "Qénéré par le marché du travail est-il compensé par l'impact positif in- SOVl'ce : Movhovd et Ovdinet (2007). duit par la consommation? Et Quels sont les mécanismes macroéconomiques pour le moyen terme? L'entrée de mi"Qrants provoque une aU"Qmentation de la population totale. En fonction de l'â"Qe des mi" Qrants et de leur volonté d'être parmi les actifs , on observe une hausse des demandeurs d'emploi sur le marché du travail Qui provoQue une baisse initiale des salaires de certains natifs, en particulier ceux Qui sont en concurrence avec les nouveaux arrivés. La baisse des salaires va provoquer une baisse des prix Qui va permettre au pays d'être plus compétitif et , peut être. de re"Qa"Qner des parts de marché Qui relanceront les exportations, la production et donc la demande de travail. Ce mécanisme classique de désinflation compétitive passant par l'offre , est né"Qatif à court terme sur remploi mais peut s'inverser à moyen terme "Qrâce aux "Qains du commerce extérieur. En revanche, l'au"Qmentation "Qlobale de la consommation liée à la croissance de la population relance très vite la demande de travail et ensuite les salaires. Toutefois, la possible inflation "Qénérée par la hausse des salaires peut fait perdre, à moyen terme, des parts de marché sur le commerce extérieur. À l'inverse des effets d'offre, les mécanismes de demande, positifs à court terme pour l'emploi, peuvent ne pas subsister à moyen terme, Les effets d'offre et de demande ont donc tendance à s'annuler au cours du temps et le résultat fi nal sur le marché du travail est fonction des "Qains "Qénérés par la consommation comparés à ceux Qui proviennent du commerce extérieur, La comparaison des deux mécanismes sur un modèle américain [Greenwood, Hunt, 1995) montre Que le seul mécanisme d'offre conduit à une lé"Qère baisse des salaires des natifs, Mais si l'on ajoute le mécanisme lié à l'au"Qmentation de la demande, l'effet sur la rémunération des natifs devient Quasi nul [+0,02 "10 ]. La simulation d'un flux de mi"Qration d'une ré"Qion vers une autre, dans le cadre de modèles macroéconomiques interdépendants où le rôle du commerce extérieur est inté"Qré, montre Que seule la ré" Qion d'accueil bénéficie à terme d'un impact positif sur la production et l'emploi [Mouhoud et Oudinet, 2007]. La hausse de la consommation induite par l'immi"Qration dépasse très vite l'effet né"Qatif initial sur les salaires, et cette domination subsiste dans le temps [le Royaume-Uni dans l'exemple de la simulation européenne du "QraphiQue 1]. Mais les effets sont "Qlobalement assez faibles pour les re"Qlons amerlcaines [modifications de l'emploi de l'ordre de 0 ,1"10 pour un flux mi"Qratoire modifié de 10"10 ) et né"Qli"Qeables pour les pays européens [modifications de l'emploi de l'ordre de 0,01 "10 pour un flux mi"Qratoire identique]. Dans la simulation européenne , l'impact est né"Qli"Qeable pour le marché du travail du pays d'accueil. car l'immi" Qration, même accrue de 10"10 , n'au"Qmente la population active Que de 0 ,01 "10 , Hormis le pays de départ , les autres pays bénéficient pendant un temps d'externalités positives "Qénérées par le commerce extérieur, Ce sont les "Qroupes d'immi"Qrés, anciens et récents Qui sont directement en concurrence pour les postes de travail. tout comme nous l'avons vu précédemment au niveau des salaires, En cas de crise , la main d'oeuvre étran"Qère est la première touchée dans les ajustements de l'emploi, et contribue mal"Qré elle à limiter la montée du chôma"Qe des autochtones, Ainsi les licenciements d'étran"Qers représentent dans les années Quatre-vin"Qt près de la moitié des licenciements, soit plus d'un demi million, dans des secteurs comme l'automobile ou le BTP en france . 11 y a une très forte présence d'immi"Qrés dans les emplois intérimaires, et plus "Qénéralement les emplois précaires, D'autant Que la discrimination dans l'accès aux emplois de la fonction Publique demeure, mais aussi dans les entreprises publiques, dans les professions libérales et des dizaines d'autres professions indépendantes ou salariées, Près d'un tiers [soit près de 7 millions) des emplois disponibles en france est soumis à une condition de nationalité, Les migrants sur les finanres publiques L'au"Qmentation de la population implique une aU"Qmentation de l'investissement afin de construire de nouveaux 10"Qements et des infrastructures sociales, Des économies d'échelle peuvent apparaître dans les ré"Qions d'accueil car les marchés locaux s'élar"Qissent, Pour les biens publics pour lesquels il n'y a pas d'effet de con"Qestion, l'effet sur le revenu du pays d'accueil est alors positif, Par contre, les effets de con"Qestion atténuent voire peuvent inverser cet impact comme dans le cas où la demande de biens publics de la part des immi"Qrés dépasse lar"Qement leur contribution [Jayet , 1998]. Cette Question concerne aussi les conséquences sur les finances publiques, en particulier sur les revenus d'impôt et le fardeau fiscal. Est-ce Que les étran"Qers utilisent davanta"Qe les prestations sociales du pays, et ce faisant menacent l'équilibre de nos bud"Qets sociaux ? Pour répondre à cette Question, il faut faire des distinctions entre les différentes allocations, L'indemnisation du chôma"Qe et l'assurance vieillesse sont alimentées par des cotisations versées en complément de salaires Qui ne constituent donc pas une char"Qe supplémentaire pour les finances publiques, Une étude allemande montre Que les chômeurs étran" Qers, bénéficiant pourtant des mêmes droits Que les nationaux, sont bien moins nombreux à toucher de prestations sociales [30 "10 contre 40"10 d'allemands , frey et Mammey, 1996) On ne peut é"Qalement contester le droit des immi"Qrés aux prestations familiales allouées pour permettre aux parents d'élever leurs enfants, La présence d'enfants issus d'étran"Qers est un facteur positif pour la france compte tenu de son taux de natalité et de plus on peut estimer Qu'environ les deux tiers des enfants dont les parents sont étran"Qers et perçoivent des prestations familiales seront français à l'â"Qe adulte, Contrairement à la perception du public, les immi"Qrants déboursent plus en impôts Qu'ils ne reçoivent sous formes de prestations sociales, Des études effectuées au Royaume-Uni [Ministère de l'intérieur britannique, 1999) et aux Etats-Unis [fix et Passel. 1994, National Research Council. 1997, OCDE,1997) indiquent Que les effets sont positifs, en "Qrande partie en raison de la structure asymétrique par â"Qe, En effet, rappelons Que les immi"Qrants sont moins représentés parmi les plus de 65 ans, Pourtant, ces études se contentent de faire une balance comptable coûts-bénéfices statique, Une analyse dynamique Qui tiendrait compte de l'au"Qmentation des revenus des mi"Qrants au cours du temps, accentuerait l'impact positif de l'immi"Qration sur le bud"Qet à 10n"Q terme, Plusieurs éléments invitent à cette hypothèse, Certains immi" Qrants retournent dans leurs pays d'ori"Qine au moment de la retraite, ce Qui limite les dépenses de santé pour la sécurité sociale du pays d'accueil. Les transferts vers les pays d'ori"Qine se réduisent au bout d'une dizaine d'années. Les enfants considérés comme immi"Qrants lors de leur scolarité contribuent en tant Que nationaux Quand ils sont en â"Qe de travailler, Le rôle de la montée de I1mmigration qualifiée à long terme Les politiques sélectives ont pour objectif de couvrir un déficit d'offre de travail sur un se"Qment précis, mais aussi d'améliorer le rendement sur les marchés du travail. L'analyse du niveau d'éducation des étran"Qers montre Qu'ils sont surreprésentés aux échelons extrêmes des niveaux d'éducation, Dans certains pays comme la france, 21 22 l'Allema"Qne, la Bel"Qi'Que et l'Autri che, les immi"Qrants sont plus représentés dans l'échelon le moins élevé [secondaire inférieur). En revanche, dans les nouveaux pays d'accueil [Espa"Qne, Grèce, Portu" Qal. Républi'Que Tchè'Que, Républi' Que Slova'Que), ainsi 'Que parmi les pays opérant une sélection à partir de la 'Qualification [RoyaumeUni, Norvè"Qe, Australie), les immi" Qrants sont proportionnellement plus 'Qualifiés 'Que les nationaux [OCDE-Sopemi 2004). La politi'Que d'immi"Qration peut ac centuer le de"Qré de 'Qualification afin d'améliorer la productivité du pays d'accueil. Mais le lien entre la performance économi'Que des immi"Qrants et le système 'Qui "Qère leur entrée n'est pas si évident, Ainsi une étude comparant la Suisse et la Suède montre 'Que le rendement des mi"Qrants sur le marché du travail se révèle souvent semblable dans les deux pays, mal" Qré les différences conceptuelles mar'Quées de leurs politi'Ques [Blos et al. 1997]. Pour autant, l'immi"Qration peut avoir un impact sur l'évolution du de"Qré de 'Qualification de la maind'oeuvre résidente, En effet, il y a une incitation pour les natifs à modifier le choix de leurs formations et à améliorer leur capital humain afin d'éviter la concurrence des immi"Qrants [Chiswick, 1989). Cette évolution s'inscrit évidemment dans le lon"Q terme , et ce sont les modèles de croissance 'Qui peuvent estimer l'impact d'une immi"Qration plus ou moins 'Qualifiée, Le résultat est lié à l'hypo thèse formulée sur la croissance dans les modélisations, Pour la théorie traditionnelle de la croissance, une main-d'oeuvre étran"Qère moins 'Qualifiée a une influence né"Qative pour les pays d'accueil. En prenant pour hypothèse 'Que le mi"Qrant convoie avec lui peu de capital. l'émi"Qration diminue le capital par tête moyen et donc le revenu par tête au sein du pays d'ac cueil [Barro, Sala-i-Martin 1995). Toutefois, l'exclusion de toute influence des mi"Qrations sur le pro" Qrès techni'Que considéré comme donné, rend les résultats de ce type de modèle discutables, En revanche, pour la nouvelle théorie de la croissance dite endO" Qène, l'immi"Qration a un impact positif sur les pays d'accueil. La croissance, dans ces modèles, est plus particulièrement induite par l'accumulation des connaissances, le capital humain, Dans cette opti' Que , la mi"Qration peut améliorer l'efficacité du marché du travail puis'Que les mi"Qrants peuvent parta" Qer les connaissances 'Qu'ils ont aC'Quis chez eux, La productivité va aussi être améliorée par la recherche de formations 'Qualifiantes par les natifs dans le but d'éviter la compétition avec les immi"Qrants [Domin"Ques Dos Santos et Postel Vinay, 2003). À lon"Q terme, l'effet d'une immi " Qration, même moins 'Qualifiée, peut donc être positif pour l'éco nomie d'accueil. Ce résultat théori ' Que est lié aux modèles dont l'évo lution technolo"Qi'Que est endo"Qène, mais les analyses empiri'Ques ne permettent pas de confirmer ce résultat, car elles sont trop dépendantes de la période et des caractéristi'Ques des ré"Qions étudiées, CONCLUSION Sur le marché du travail des pays d'accueil. les consé'Quences né " Qatives se limitent à certains types de travailleurs dans 'Quel'Ques secteurs, mais d'un point de vue macroéconomi'Que, l'immi"Qration a un effet bénéfi'Que à terme sur l'emploi de l'économie d'accueil. même si son ampleur reste limi tée, L'au"Qmentation de la consommation liée à la croissance de la population relance la demande de travail et l'emploi, D'autres mécanismes permettent aussi de réduire les externalités né"Qatives pour le marché du travail des pays d'arrivée, L'émi " Qration de natifs vers d'autres ré"Qions plus attractives, et l'amélioration de leurs 'Qualifications à lon'Q terme afin de ne plus se trou ver en concurrence , sont autant d'éléments 'Qui sont favorables au marché du travail. Les immi"Qrants, bien loin de peser sur les bud"Qets sociaux sont plutôt des contributeurs aux finances publi'Ques, Les trois mythes relayant un impact né"Qatif des immi"Qrants sur l'éco nomie d'accueil sont bien infirmés tant du point de vue théori'Que 'Que du point de vue empiri'Que, Le dernier exemple d'étude de l'impact est assez si"Qnificatif en "Quise de conclusion, Le "Qouvernement espa" Qnol a demandé deux études en 2006 [Caixa de Catalunya et M, Sebastian) 'Qui conver"Qent sur l'impact très positif de l'immi"Qration en Espa"Qne sur les cin'Q dernières années, L'arrivée de 3,3 millions d'étran"Qers depuis 2000 a été à l'ori"Qine de la moitié de la croissance [3,6% en moyenne annuelle) et a permis d'au"Qmenter le revenu national par tête de plus de 600 euros en cin'Q ans, Un emploi créé sur deux est occupé par un étran" Qer, sur les 2,6 millions d'emplois créés, Les effets sont aussi bénéfi'Ques sur les finances publi'Ques car les mi"Qrants sont des contributeurs nets à hauteur de 4,8 milliards, soit 0 ,5% du PlB, Si rien ne permet d'affirmer 'Que ce sont l'arrivée massive d'immi"Qrants 'Qui ont permis cette période de pleine croissance , ces résultats restent tout même élo'Quents, 23 24 ENJEUX MIGRATOIRES ET Jérôme Vallu, - (Univ. Paris 1. TERRA) Beaucoup d'idées reçues et de mythes parcourent le débat public au sujet de l'immigration et de son impact sur le marché du travail des pays d'accueil. Il semble presque évident qu'il existe un lien entre les flux migratoires et le volume de chômage qui serait négatif en période de récession. XENOPHOBIES EN EU, OPE Pal' « xénophobie )) nous entendons l'ensemble des discoul's et des actes tendant à désilznel' l'étl'an'Qel' comme un pl'oblème. un l'is'Que ou une menace pOUl' la société d'accueil et à le tenil' à l'écal't de cette société, 'Que l'étl'an"Qel' soit au loin et susceptible de venil', ou déjà al'rivé dans cette société ou encore depuis lon'Qtemps installé. Le développement de la xénophobie en Europe est souvent relié voire réduit aux succès électoraux des partis d'extrême droite. Cette interprétation constitue le paradi~me notamment des politiQues dites de lutte contre le racisme et la xénophobie, 11 est vrai Que ces partis sont aujourd'hui présents dans plus de la moitié des parlements nationaux de l'Union Européenne, Qu'ils sont arrivés au pouvoir dans plusieurs Etats-membres à travers les coalitions ~ouvernementales et Qu'ils marQuent l'a~enda politiQue - c 'est-à-dire la hiérarchie des sujets prioritairement abordés - de presQue tous les pays même en demeurant minoritaires ou mar~inaux. Plus encore, leurs idées sont aujourd'hui relayées dans l'espace public par les médias officiels et les partis de ~ouvernement, et ceci dans de nombreux pays européens Cependant à trop se focaliser sur le lien éventuel entre le développement de ces partis xénophobes et le développement de la xénophobie comme phénomène culturel. on riSQue de n ' envisa~er Qu'une seule relation de causalité, d'omettre l'étude de la relation inverse et, au fond, d'occulter la Question cruciale des ori ~ ines tant de la réémer~ence de l'extrême droite Que de la xénophobie dans nos systè mes politiQues. L'interprétation aujourd'hui dominante dans les discours ~ouvernementaux et les médias les plus proches des élites diri~eantes renvoie implicitement ou explicitement à des mouvements d'opinion populaires, marQués par la peur des mi~rants en situation de crise économiQue, pour expliQuer l'émer~ence des partis d'extrême droite, de la xénophobie et des politiQues publiQues de rejet des étran~ers . Le schéma d'interprétation sous-jacent n'a pas besoin d'être rappelé dans chaQue discours tant il fait appel à une 10~iQue de sens commun Qui, par sa simplicité, revient facilement à l'esprit: la crise économiQue se déclare dans les années 1970 ; les classes populaires sont affectées par le chôma~e ; elles se mettent à craindre la concurrence de la main d'oeuvre étran~ère et à percevoir la cohabitation avec elle comme une atteinte à ses intérêts; le nationalisme xénophobe prospère sur ce courant d'opinion populaire ; les politiQues antimi~ ratoires se justifient alors 10~iQuement par le respect des principes de la démocratie représentative et/ ou par le souci de préserver celle-ci d'une trop forte expansion des partis d'extrême droite menaçant cette démocratie dans ses fondements libéraux. Une phrase, même allusive, ou simplement QuelQues mots rappelant les transformations de l'opinion publiQue, les craintes Qui s'expri ment ou l'anxiété de la population face à des mi~rations croissantes .. , suffisent à produire cette imputation causale et à su~~érer le schéma Qui tout à la fois expliQue et justifie les politiQues publiQues dans ce domaine, Produite et diffusée par des élites ~ouvernementales, politiQues, journalistiQues et intellectuelles, cette interprétation fait la part belle à ces élites elles-mêmes: face aux irrationalités des peuples, les diri~eants ne feraient Que reflé ter et satisfaire les voeux politiQues de ceux-ci tout en modérant leurs ardeurs pour éviter les dérives dan~ereuses . Du peuple viendrait l'impulsion ori~inelle du mouvement politiQue et des élites sa transcription ~ouvernementale et sa modération. On retrouve là des re~istres banals de lé~itimation politiQue : l'ima~e d'un pouvoir accordé à des valeurs ; celle d'élites éclairées, vecteurs et protecteurs de la raison démocratiQue. 11 y a pourtant de bonnes raisons de rechercher une autre interprétation. La première concerne l'opinion publiQue à laQuelle on ne saurait imputer plus de responsabilité Qu'elle n'en a effectivement dans le fonctionnement de nos systèmes politiQues mal~ré les croyances entretenues par les sonda~ es d'opinion. « Les opinions sont des forces et les rapports d'opinions sont des conflits de forces », analysait Pierre Bourdieu . Or l'état de ce rapport de forces , considéré entre ~ouvernants et ~ouvernés au sein de nos systèmes politiQues, ne fait ~uère doute : le citoyen ordinaire ne consacre pas plus de QuelQues heures par semaine à suivre la vie politiQue et dépend, dans la formation de ses convictions, de leaders d'opinions - ministres, diri~eants de partis, journalistes, personnalités célèbres, or~anisations ... - dont les moyens d'expression dans l'espace public sont infiniment supérieurs. Ce sont encore ces élites, observait des intellectuels conservateurs comme Charles Edward Lindblom après Joseph Schumpeter, Qui choisissent dans le flot continue des problèmes sociaux susceptibles d'être éri~és en problèmes publics d'une épOQue ceux Qui sont placés au sommet de l'a~enda politiQue c 'està- dire au centre des débats auxQuels les citoyens ordinaires assistent. Et ils y assistent, nous a appris pour sa part Jür~en Habermas, en spectateurs relativement passifs d'une scène publiQue où les principaux acteurs sont aujourd'hui des professionnels de la politiQue et des politiQues. 11 faudrait citer encore toute la sociolo~ie des politiQues publiQues. pour rappeler ce rôle primordial des élites sectorielles dont les activités [fonctionnaires, ministres, experts, lobbyistes ... ) sont pour le moins distantes de l'opinion publiQue et lar~ement autonomes par rapport à la vie politiQue telle Qu'elle apparaît [médiatiQue, partisane, électorale ... ) aux yeux d'un public élar~i. Dans le cadre de ce paradi~me technocratiQue et élitiste, il devient difficile d'imputer au peuple le rôle moteur de l'histoire Que ce soit pour le meilleur ou pour le pire. Or ce paradi~me ~énéral coïncide parfaitement avec les études plus récentes et plus spécialisés sur les phénomènes Qui nous intéressent ici : nationalismes xénophobes et politiQues antimi~ratoires. Les recherches les plus récentes, en sociohistoire, disposant notamment d'accès jusQue là difficiles aux archives ministérielles et administratives montrent Que la décision du 3 juillet 1974 de « fermeture » des frontières par le Conseil des Ministres, est le produit d'une lon~ue histoire Qui puisse ses racines dans les politiQues antérieures de ~estion de l'immi~ration et dans les effets sur l'administration en métropole de la décolonisation. Bien loin d'être corrélée au choc pétrolier de 1973, Qui ouvre tout au plus une fenêtre d'opportunité politiQue à la nouvelle éQuipe arrivant au pouvoir en 1974, cette décision de « fermeture» des frontières, est rattachée à des reconversions technocratiQues de la fonction publiQue coloniale dans la ~estion des Questions mi~ratoires durant toutes la décennie des années 1960 à la fois sous l'an~le des politiQues de sécurité, profondément marQuées par la ~uerre d'Al~érie, et sous l'an~le des politiQues sociales d'accueil des travailleurs immi~rés. De la décolonisation au « problème » de l'immi~ration, on ne cesse aujourd'hui de découvrir les liens et les transferts, idéolo~iQues et humains, Qui passent par des réseaux technocratiQues formés dans l'administration coloniale, en métropole ou dans les colonies, en~a~és dans les luttes anti-indépendantistes ou ayant subits plus Que d'autres les conséQuences de la décolonisation et Qui ont été ensuite massivement reconvertis dans l'administration de lïmmi~ration au titre d'un savoir faire revendiQué tant pour l'encadrement policier Que pour l'encadrement social des immi~rés décolonisés, On voit apparaître une source technocratiQue de construction de l'immi~ré comme problème, riSQue ou menace Qui impulsent une dynamiQue très antérieure aux chocs pétroliers de politiQue antimi~ratoire . Les études sociolo~iQues réunies par Didier Fassin, Alain Morice, Catherine Quiminal. sous le titre Les lois de l'inhospitalité : les politiQues de l'immi~ration à l'épreuve des sans-papiers, et notamment celle de Danièle Lochak. confirment celles réalisées par ailleurs sur l'Autriche, l'Espa~ne, la Grèce, l'ltalie et le RoyaumeUni

toutes montrent Que ce tournant politiQue

et culturel met en jeu d'autres acteurs Que le citoyen ordinaire: des ministres, conseillers, hauts fonctionnaires, a~ents publics et semipublics , experts, lobbyistes, char~és de communication ... Qui n'ont pas tous besoin, loin s'en faut, de tenir compte d'une opinion publiQue souvent enrôlée à peu de frais dans la justification des positions politiQues de ceux Qui s 'expriment, 25 c:::: -w VI VI C C 26 Le travail d'Annie Collova1d permet en outre de déconstruire aujourd'hui très efficacement le mécanisme élitiste de Qualification de l'extrême droite par référence au peuple. Elle a montré, dans le cas de la France, Que la base sociale tant des électeurs Que des leaders de cette sensibilité n'a rien de spécifiQuement populaire. Sylvain Laurent montre aussi Que le discours sur le ({ racisme du peuple » se construit au sein des élites dans les années 1970 à une épOQue où le front National ne pesait pas sur la vie politiQue. De cet état des connaissances découle alors une hypothèse Qui consiste à considérer les dispositifs anti-mi'Qratoires et avec eux le retournement des politiQues du droit d'asile, non pas comme une conséQuence mais comme une cause de l'activation de la xénophobie, probablement présente à l'état latent dans toute société humaine, mais Qui ne peut asseoir son empire sur le champ politiQue Que lorSQue des élites diri'Qeantes dési'Qnent l'étran'Qer comme un problème, une menace ou un riSQue à travers les actes ordinaires de l'action publiQue. Ce type d'analyse rejoint celle de Teun Van Dijk sur le rôle prépondérant du racisme élitaire dans la montée de la xénophobie en Eu- (1) - PouJ' une iJlustJ'ation : COSTA-LASCOUX JacQueline, « La lutte contJ'e le J'acisme en EUJ'ope: 1- Les instJ'uments in te J'nationaux ", Revue eUJ'opéenne de mi~J'ations inteJ'nationales, Année 1995, Volume 11, NuméJ'o 3, p. 205 - 219 {2} - PouJ' une totale incapacité à concevoiJ' la haine de l'étJ'an~eJ' autJ'ement Que dans sa fOJ'me d'expJ'ession populaiJ'e : HETTLAGEVARJAS AndJ'éa; HETTLAGE RobeJ't, « La haine de l'étJ'an~eJ' )), Revue eUJ'opéenne de mi~J'ations inteJ'nationales, Année 1994, Volume 10, NuméJ'o 2, p. 45 - 55 { 3} - PouJ' un modèle du ~enJ'e: GASTAUTYvan, « La flambée J'aciste de 1973 en FJ'ance ", Revue eUJ'opéenne de mi~J'ations inteJ'nationales, Année 1993, Volume 9, NuméJ'o 2, p. 61 - 75 - Même face à une flambée J'aciste datant de 1973, l'auteuJ' {en 1993} soutient l'inteJ'pJ'étation économiQue de la cJ'ainte populaiJ'e des étJ'an~eJ's et, bien Que la flambée ait été déclenchée paJ' une ciJ'culaiJ'e ministéJ'ielle, considèJ'e l'évènement comme un effet invo- 10ntaiJ'e de la politiQue ~ouveJ'nementale. {4} - SCHOR Ralph, « L'extJ'ême dJ'oite fJ'ançaise et les immi~J'és en temps de cJ'ise. Années tJ'ente-années QuatJ'e vin~ts )), Revue eUJ'opéenne de mi~J'ations inteJ'nationa les, Année 1996, Volume 12, NuméJ'o 2, p. 241- 260. rope mais conduit à rechercher les sources et les explications de cette orientation politiQue des élites dans des processus de politiQues publiQues par leSQuels s'a'Qencent des inté rêts technocratiQues et des opportunismes politiQues. Selon notre hypothèse , la montée en puissance des nationalismes xénophobes dans les systèmes politiQues européens serait propulsée par trente ans de politiQues diSQualifiant les demandes d 'asiles. claironnant la fermeture des frontières, interdisant les re' Qroupements familiaux , soupçonnant les maria'Qes mixtes, multipliant les rafles policières de sans-papiers, focalisant l'actualité sur QuelQues pateras. créant le délit de solidarité avec les exilés. or'Qanisant des expulsions de masses. militarisant les frontières ... On peut parler de xénophobie de 'Qouvernement pour dési'Qner cette emprise idéo10'QiQue aCQuise sur l'ensemble des politiQues publiQues. 11 s'a'Qit d'une forme de xénophobie particulière Qui n'est pas exprimée par des slo'Qans extrémistes ou des jurons racistes mais à travers les discours beaucoup plus posés et très officiels de 'Qouvernants, fonctionnaires et élus. ainsi Que par des actes 1é'Qis- 1atifs, administratifs et juridictionnels Qui se {5} - P. BouJ'dieu, «L'opinion publiQue n'existe pas)) {1972} {6} - C.E Lindblom, The policy-makin~ pJ'ocess {1968} {7} - J. SchumpeteJ', Capitalisme, socialisme et démocJ'atie {1953} {8} - J. HabeJ'mas, L'espace public {1962} {9} - PouJ' une belle synthèse: Wayne PAR SONS, Public Policy - An lntroduction to the TheoJ'yand PJ'actice of Policy Analysis, AldeJ'shot {UK}, BJ'ookfield {US}: EdwaJ'd El~aJ', 1995. {10} - BERNARDOT MaJ'c, L'aJ'chipel des foyeJ's. Sociolo~ie histoJ'iQue de la SonacotJ'a {1956- 2006}, PaJ'is, L'HaJ'mattan. 2007 {à paJ'aÎtJ'e}. - DE BARROS FJ'ançoise, « Des "FJ'ançais musulmans d'Al~éJ'ie" aux "immi~J'és". L'impOJ'tation des classifications coloniales dans les politiQues du lo~ement en FJ'ance {1950- 1970}. Actes de la J'echeJ'che en sciences sociales, 2005, n0159, 26-52. - DE BARROS FJ'ançoise, « ContouJ's d'un J'éseau administJ'atif al~éJ'ien )) et constJ'uction d'une compétence en « affaiJ'es musulmanes II. Les conseiJleJ's techniQues pOUJ' les affaiJ'es musulmanes en métJ'opole {1952-1965}", Politix, n° 76, 2006, p. 97-117. - LAURENS Sylvain, Hauts fonctionnaiJ'es et immi~J'ation en FJ'ance {1962-1982} Socio-histoiJ'e d'une domination à distance, font entendre fortement dans l'espace public: ({ fermeture» des frontières, rejet des demandes d'asi1e , refus de visas et de re'Qroupement familial. contrô les policiers au faciès ... Les politiQues publiQues sont des messa' Qes à 'Qrande audience Qui, bien loin du racisme vu1'Qaire, suffisent à dési ' Qner l'étran'Qer comme un problème, un riSQue ou une menace. L'effet d'activation de la xénophobie par les politiQues de rejet est-il volontairement recherché par les 'Qouvernants ou s 'a'Qit-i1 d'un ({ effet latéral» involontairement provoQué? S'a'Qit-i1 d 'une dérive de la culture politiQue des élites diri'Qeantes ou d'une maladresse historiQue, de 'Qrande am- La montée en lJuissance des nationalismes xénoDhobes dans les s,stèmes Dolitillues eUloDéens selait DloDulsée DaI 3D ans de Dolitillues disllualifiant les demandes d'asiles. pleur, activant inconsciemment les nationalismes xénophobes? Quelle Que soit la réponse, on ne peut pas espérer la produire si l'on ne commence pas par distin'Quer la xé nophobie de 'Qouvernement et de la xénophobie contestataire caractéristiQue des partis d'extrême droite. Encore faut-il aussi, ne pas réserver l'exclusivité du fait xénophobe aux 'Qroupuscu1es ou partis d'extrême droite ni en Thèse pOUJ' le doctoJ'at de l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, diJ'. GéJ'aJ'd NoiJ'iel, 692 p - LAURENS Sylvain, « La noblesse d'Etat à l'épJ'euve de l'AI~éJ'ie et de l'apJ'ès 1962 ", in : Politix, n° 76, 2006, p. 75-96 - RlGOUSTE Mathieu, L'ennemi intéJ'ieuJ' postcolonial - De la lutte contJ'e la subveJ'sive au contJ'ôle de J'jmmi~J'ation dans la pensée militaiJ'e fJ'ançaise. Une socio-histoiJ'e du contJ'ôle sécuJ'itaiJ'e 1954-2007, KadJ'i Afssa {diJ'.}, Univ. PaJ'is 8. 2007. - SPIRE Alexis, EtJ'an~eJ's à la caJ'te - L'administJ'ation de l'immi~ration en FJ'ance {1945-1975}, PaJ'is: Grasset, 2005, 402p. (11) - VoiJ' notamment la belle étude de Sylvain LAURENS « SuspendJ'e l'immi~J'ation

1974 passé au cJ'ible d'une sociolo~ie de

l'{in}décision ", SéminaiJ'e immi~J'ation et sciences sociales, ENS, PaJ'is, diJ'. A. SpiJ'e et C. lalc, janvieJ' 2005. Texte en Jj~ne : http:// baJ'thes. ens. fJ'/ c1io/J'evues/ AH1/ aJ'tic1es/ pJ'epJ'ints/lauJ'ens. html {12} - DidieJ' Fassin, Alain MOJ'ice, CatheJ'ine Quiminal {diJ'.}, Les lois de J'inhospitalité : les politiQues de l'immi~J'ation à l'épJ'euve des sans-papieJ's, PaJ'is: La DécouveJ'te, 1997. {13} - Danièle Lochak « La politiQue de l'immi~ J'ation au pJ'isme de la lé~islation suJ' les étJ'an~eJ's ", in : Didie'J' Fassin, Alain MOJ'ice, CatheJ'ine Quiminal {diJ'.}, ibid. op. cit. exonérer a priori les élites diri'Qeantes. administratives et politiQues. Encore faut-il enfin accepter d'envisa'Qer, au moins à titre d'hypothèse, Que la xénophobie puisse exister sans l'afficha'Qe d'une émotion de haine mais à travers le froid détachement Qui sied aux élites diri'Qeantes dans la dési'Qnation d'une menace et la réflexion sur les moyens d'y faire face. {14} - Théo Van Leeuwen et Ruth Wodak, « Le~ itimizin~ immi~J'ation contJ'ol : discouJ'sehistoJ'ical analysis ", DiscouJ'se Studies, 1999, vol. l, n°1. pp.83-118. Kitty Calavita, « A « J'eseJ've aJ'my of delinQuents " - The cJ'iminalization and economic punishment of immi~J'ants in Spain ", Punishment & Society, 2003, vol.5, n04, pp.399-413. {14} - Anastassia Tsoukala. « Le contJ'ôle de l'immi~J'ation en GJ'èce dans les années Quatre- vin~t-dix II. CultuJ'es & Conflits, 1997. n026/27, pp.51-72 {14} - Asale An~el-Ajani. « ltaly's J'acial cauldJ'on - lmmi~J'ation, CJ'iminalization and the CultuJ'al Politics of Race ", CultuJ'al Dynamics, 2000, vol. 12. n03. pp.331-352. « A Question of dan~eJ'ous J'ace? Il. Punishment & Society. 2003. vol. 5, n04. pp.433-448.DaJ'io Melossi, « ln peaceful Jjfe - Mi~J'ation and the cJ'ime of mode J'nit y in EUJ'ope/ltaly Il, Punishment & Society, 2003, vol. 5. n04. pp.371-397. {16} - Steve Cohen, « The local state of immi~ J'ation contJ'ols Il. CJ'itical Social Policy. 2002. vol.22, n03. pp.518-543.Liz Fekete. « TheemeJ'~ ence of xeno-J'acism Il, Race & Class. 2001. vol. 43. n02, pp.23-40. Liza SchusteJ', John Solomos. « Race, immi~J'ation and asylum - New LabouJ"s and its conseQuences Il. Ethnicities. 2004. vol.46. n02, pp.267-300. 27 28 Un débat ri(he entre aarti(ipants et (onlérenders 1 1 QUESTIONS ET COMMENTAIRES ADRESSES A EL MOUHOUB MOUHOUD Quel lien existe-t-il entre des politiques migratoires restrictives et le retard de croissance de la France? Il convient de se rappeler l'argent des travailleurs immigrés espagnols, envoyé au pays pendant des années, qui a servi au développement que l'Espagne a connu par la suite. Une remarque de vocabulaire également: lorsque l'immigré vient d'Afrique, d'Asie ou d'un pays pauvre, on l'appelle « immigré ». Hais lorsqu'un Français va s'installer à l'étranger; on parle d' « expatrié ». Aujourd'hui il Y a un discours du temps de Jules Ferry, 1 885, qui disait que la civilisation blanche avait une mission civilisatrice des « races inférieures» et, depuis ce temps -là, on voit bien la politique ... Qui a pillé le tiers-monde? La politique de la Banque mondiale et du FHI, on n'en parle pas ..... et pourtant, les biologistes africains, il faudrait qu'ils viennent en Afrique, comment faire pour qu'ils viennent? il n'y a aucune structure pour les accueillir. .. Le « co-développement » à ne pas jeter aux orties: Vous avez dit notamment que ça fait 20 ou 30 ans que l'on raconte qu'on fait du codéveloppement et ça n'a d'aucune façon minimisé les flux migratoires. j'ai une certaine pratique et je serais tenté de dire qu'on ne fait pas de co-développement depuis 30 ou 40 ans et que toutes les politiques en direction du 5ud sont marquées par les intérêts des pays riches, nous le savons tous. D'ailleurs, à un de mes étudiants de Paris VII, j'avais coutume de dire qu'il ne faut jamais parler de « pays en voie de développement », il faut parler des « Pays Perpétuellement Pillés: les PPP ». Je crois que cette abréviation est assez pertinente ... La masse des transferts des migrants ne doit en aucune façon exonérer les gouvernements des pays du 5ud ni les pays du Nord de ce qui doit être leur ambition, c'est à dire le progrès économique, social de toutes les populations .... Quant à la migration de misère qui est toujours un arrachement pour les pays de départ et pour ceux qui partent, je crois qu'il n'y a de vraie politique que les politiques de développement à tous les niveaux. 5ur la politique d'immigration du Québec et du Canada en générai, il me semble qu'elle est assez « choisie » et pas seulement pour des raisons économiques mais pour lutter contre la domination anglophone {faire venir des kabyles, des africains subsahariens quand ils sont francophones, souvent dans des provinces les plus à l'ouest pour lutter contre la vague anglophone qui avance petit à petit dans le Québec]. Deuxièmement, votre exposé est passionnant et on a absolument besoin de réflexion comme cela au HRAP. Par rapport à l'immigration « subie» - thème de la droite populiste - dans la mondialisation actuelle, il y a une immigration subie dont on ne parle jamais, c'est celle de tous ces réfugiés - je pense surtout aux Irakiens actuellement mais il y en a beaucoup d'autres, les Afghans ... qui sont contraints par centaines de milliers à fuir vers les pays voisins: la 5yrie, la Jordanie ... il s'agit vraiment d'immigration subie pour les pays qui les reçoivent et sans que les pays qui provoquent ces migrations catastrophiques prennent une part conséquente dans la gestion des problèmes ou l'indemnisation des populations, que ce soit les réfugiés ou les pays d'accueil qui n'en peuvent plus. Il me semble aussi que les politiques agricoles des U5A, de l'Europe, ont tendance à appauvrir; à provoquer la désertification dans les pays du 5ud notamment par l'exportation vers ces pays, par des accords qui sont très, très vicieux, de denrées alimentaires à coût beaucoup plus bas que celles produites dans les pays du 5ud, notamment grâce à la production industrielle mais surtout aux subventions; et ceci provoque une émigration qui est subie par ceux qui migrent, pas par nous {ils arrêtent de cultiver leur lopin de terre et ils partent à la ville puis viennent chez nous]. Intervention de 5addok liU/TOUN {au nom de« ALlF-5ans papiers »] : Le point de vue économique esttrès important car il permet d'avoir un autre regard sur la situation des« sans-papiers ». Ils vivent cette situation au quotidien, la nuit, le jour; dans les métros, partout. Il y a un système qui ne dit pas son nom, c'est un système de mafia, de bandits et on a l'impression que le gouvernement-même laisse ce système faire un peu ce qu'il veut de cette population fragile des sans-papiers. Les sans-papiers font tourner un chiffre d'affaire de 3 milliards d'euros {. .. ] prenons un exemple ... vous avez le patron qui emploie un sans-papier; on sait qu'en France il ya entre 4Da.aaa et 45a.aDa sans-papiers et nous savons que 3aa.aaa sans-papiers travaillent. Il en reste 150.000: une partie d'entre eux sont des demandeurs d'asile et l'autre partie, ce sont des femmes qui restent au foyer ou de jeunes majeurs qui sont pris en charge par leurs parents. La moyenne du salaire gagné par un sans-papiers, c'est entre BOa et 1.000 euros. 5i vous avez 1.000 Euros par mois sur 300.000 personnes, faites votre compte. De l'autre côté, le patron met dans ses poches 1.000 euros parce qu'il ne déc/are rien ... Qui profite de ce système? le marchand de sommeil, le docteur véreux qui ne déc/are rien, les avocats qui multiplient les services, et bien sûr l'État aussi, qui profite de ce système. [omment? Chaque année, l'État annonce qu'il régularise 12a.aaa sans-papiers. Chaque personne doit payer à J'DHI 155 Euros et vous avez aussi 50 euros de droit de chancellerie ... Quand on fait les calculs, on se retrouve avec un chiffre d'affaires de 3 milliards d'euros dans un système qui ne dit pas son nom ... 5i l'on régularisait les personnes sans-papiers qui sont en France, cela permettrait de renflouer les caisses de l'État par les impôts et même les caisses de retraite. « La discrimination qu'ils rencontrent en Europe se transporte dans leur pays avec la complicité de leurs dirigeants ». Je voudrais tout d'abord apporter un témoignage: au moment des décolonisations, des accords de coopération ont été passés avec un certain nombre d'états subsahariens, prévoyant qu'en cas de défaillance de compétences, de cadres susceptibles d'assurer des responsabilités de commandements, il doit être fait appel obligatoirement à des cadres Français. [es accords ont été remis en cause uniquement par la partie française, pas par les Africains. A tel point que les cadres Africains formés en Europe, qui repartent dans ces pays, se retrouvent en situation d'attente, obligés parfois de revenir en Europe., et pas forcément pour une question de salaires. Parfois c'est quelque chose qui est organisé pour lutter; paraÎt-il, contre la corruption - des programmes qui sont destinés à ces pays - et on les confie à du personnel Européen. Vous sortez de la même école, le plus souvent vous êtes diplômé de 3 ans avant votre collègue qui se retrouve être votre chef - et qui gagne 2 à 3 fois plus que vous: il ya quelque chose qui ne va pas et certains se posent des questions ... s'ils reviennent ici en France, ce n'est pas forcément parce qu'ils ne trouvent pas de place dans leur pays mais c'est parce que la discrimination qu'ils rencontrent en Europe se transporte dans leur pays avec la complicité de leurs dirigeants. Je voudrais savoir la différence qu'il ya entre des fonds qu'on pourrait éventuellement transférer dans ces pays-là et la politique de contrôle de la monnaie. [es pays n'ont pas le contrôle de la monnaie. Par conséquent, que vaut une politique à partir du moment où vous pouvez transférer des milliards s'ils reviennent forcément sur le compte de la Banque de France? Est-ce que la libre « circulation» {le droit à la « mobilité »] n'est réservée qu'aux gens du 5ud ? En effet, il n'est interdit à aucun Européen de s'installer dans le pays où il veut. Réponses de El Mouhoub MOUHOUD JJ existe une certaine assurance sur le fait Que depuis 20 ans, avec une politique d'immi'Qration restrictive, le taux de chan'Qe de J'euro est surévalué et toute une série de variables montrent pourquoi la croissance économique française est faible, Mais on ne peut pas dire Que c'est lié à la politique d'immi'Qration, En revanche, a contrario, on pourrait dire Que d'autres pays en bénéficient très fortement dans leur croissance économique. C'est vrai d'lsraël. de l'Espa'Qne comme le démontrent des études récentes, de J'Jrlande car le retour assez massif des ex-irlandais des États-Unis a un effet tout à fait positif sur la croissance irlandaise, Posons J'hypothèse Qu'on a besoin d'une politique d'immi'Qration à des fins d'emploi privilé'Qiant la Qualification: en me situant dans ce cadre là, Que je refuse bien entendu, comparons les politiques, pays par pays, des 'Qrands pays de J'OCDE et évaluons la politique française au re'Qard de cet objectif d'attraction des compétences. EJJe est déficiente parce Que, comme eJJe n'est pas très ouverte, eJJe reflue les 'Qens les plus QualifiéS vers les ré'Qions les plus attractives [le Québec, le Canada, les États-Unis, la NouveJJe Zélande sont plus attractifs]. On constate Que la France est au-delà du second ran'Q en terme de capacité à attirer les compétences, compte tenu du caractère très restrictif de ses politiQues, y compris vis-à-vis des mi'Qrants hautement Qualifiés: par rapport aux hautement Qualifiés, les conditions offertes par les États-Unis ou le Canada sont meiJJeures Que ceJJes offertes par la France Qui tire donc contre son propre but, Autre point très important, celui des transferts de fonds, de leur importance ou non, de leurs effets sur le taux de chan'Qe ou sur le co-développement ou non, Les choses sont mieux connues aujourd'hui car on possède depuis 2001 une meiJJeure connaissance de ces transferts, En effet. depuis les attentats du 11 Septembre, les États-Unis ont investi une éner'Qie foJJe à mieux documenter statistiquement ces transferts, pour des raisons sécuritaires, Et donc nous, en tant Qu'économistes, avons mieux accès à ces statistiques: ces fonds ont été réévalué à la hausse d'à peu près de 30 %. Leur dynamique est absolument considérable, ils ne cessent d'au'Qmenter, indépendamment du taux de chan'Qe et du fait Qu'ils reviennent ou pas, leurs effets sur le pays de départ [des mi'Qrants] sont très élevés et connus: ils réduisent la pauvreté transitionneJJe mais pas la pauvreté structureJJe : ils ne réduisent pas les iné'Qalités, ils les accroissent: ils ont des effets Qu'on appeJJe ({ malaise hoJJandais » en terme d'économie, c'est-à-dire des effets de rente, car ils évincent la production dans les pays d'ori'Qine en favorisant la rente. Je vais citer le cas des immi'Qrés de la première 'Qénération, venus travaiJJer en France, Al'Qériens par exemple, Qui touchent 700 ou BOO euros de pension [c'est à dire 7 fois le SMlG al'Qérien]. Donc en terme d'impact à mobiliser la main d'oeuvre, il y a là de vrais problèmes d'effets d'éviction, d'effets inflationnistes etc, .. , Donc ce n'est pas forcément la panacée de la part du pays d'accueil. mais 'Qlobalement il n'en reste pas moins Que c'est une source de revenus. D'autant plus Qu'une autre partie - les transferts coJJectifs, de viJJa'Qe à viJJa'Qe, par les comités de viJJa'Qe [ndlr : de mi'Qrants résidant dans les pays d'immi'Qration] - est une source de revenus fondamentale parce QU' eJJe permet de désenclaver les viJJa'Qes, de faire des travaux d'infrastructures etc, Là où la politique d'aide publique au développement est déficiente, il est évident Que ces mécanismes de transfert jouent un rôle plus important Que tous les autres types de transfert, Les i'Qnorer fait passer à côté des vrais leviers de développement, Par exemple, cela fait très lon'Qtemps Qu'on préconise une substitution de J'aide directe Qui accompa'Qnerait ces transferts de fonds, coJJectifs en particulier, vers des viJJa'Qes, en ({ nature» [c'est à dire Que des entreprises viendraient financer, compléter ces transferts] pour créer un effet de levier Qui permette ensuite de vraiment aU'Qmenter les masses de capitaux à investir dans J'électricité, J'eau - le problème de J'eau! les transports pour désenclaver les viJJa'Qes, Et ce, plutôt Que d'apporter des aides en termes de taux exonérés [de prêts] ou de distribuer de J'ar'Qent de façon aveu'Qle .. , 29 30 3 1 QUESTIONS ADRESSEES A JEROME VALLUY «Je voudrais m'insurger lorsque vous dites [et pour moi ce n'est pas un détail du tout} que la dérive raciste de la xénophobie touche deux populations: les populations ex-colonisées et l'islam. Vous avez oublié une communauté importante, extrêmement discriminée, maltraitée, persécutée: ce sont les Rroms. Je connais bien le problème car mon père était Rrom. Je fais une thèse de doctorat sur la langue Rom. j'ai été interprète à Médecins du Monde et à France Terre d'Asile pendant 7 ans. j'ai vécu dans le ghetto Rom de Sofia en Bulgarie ... Monsieur, ne nous oubliez pas! ». « Il Y a une grande différence dans le comportement de la population et du gouvernement français selon qu'il s'agit des Vietnamiens ou des pays d'Afrique. Est-ce uniquement une question de date ou une facilité d'adaptation plus grande des Vietnamiens?» « Vous nous avez donné des raisons que je n'avais jamais entendues nulle part. Mais j'ai été tout à fait sceptique dans la mesure où je n'arrive pas à comprendre comment vous expliquez ceHe xénophobie d'État qui resterait f10Hante comme une superstructure qui ne correspondrait à aucun intérêt réel ... je n'arrive pas à croire que, à la tête de l'État qui défend les intérêts que nous connaissons parfaitement bien - les intérêts du grand capital- alors qu'il ya 3 millions, en chiffres à peu près constants, de travailleurs étrangers sur notre pays, on fomenterait comme çà, ex nihilo, une xénophobie d'état ». « L'explication que vous nous donnez: une espèce de revanche contre la décolonisation - qu'il y ait une revanche contre la décolonisation de la part des Pieds Noirs, ou de la part des militaires, Réponses de Jérôme VALLUY « SUT' la peT'sécution des RT'oms. je suis tout à fait d'accord avec vous mais je ne suis pas d'accord avec l'interprétation Que vous avancez .. , J 'aurais oublié les Rroms l Ce n 'est pas Que je les oublie , je pense Qu'ils subissent un traitement spécifique: c'est-à-dire Que leur persécution ne date pas d'il y a Quelques années ... C'est effectivement une persécution objective Qui n'est pas construite comme telle dans J'espace public de réfé rence. ]) en est toujours ainsi dans tous les pays de persécution. En même temps, je pense Que la persécution des Rroms [je ne suis pas spécialiste] était déjà très importante dans les années 50, Leurs difficultés étaient déjà assez lourdes [plus ou moins selon les pays]. Mais j'ai du mal à le voir comme un effet du phénomène Que j'ai cherché à décrire .... ]) y a une dissociation conceptuelle à faire .. .. ]) ne faut pas nier cette persécution au contraire, il faut la faire reconnaître mais il ne semble pas Qu'elle se situe dans le même courant de transformation politique Qui vise à partir des années 60- 70 les populations africaines et notamment dans les années BO-90 les populations dites islamiques, SUT' les Vietnamien s. cela pose la Question des populations « privilé'l2iées », notamment sur la demande d'asile au milieu des années 70 [les Vietnamiens, ou plutôt les lndochinois, et les Chiliens]. C'est une spécificité assez complexe, Qui ne se réduit pas à une problématique d'inté'l2ration, et Qui a sûrement beaucoup plus à voir d'abord avec une sorte de 'I2estion politique de J'après -décolonisation ... De plus, en recevant les Vietnamiens, on faisait comme lorsqu'on recevait des dissidents communistes : en leur accordant le statut de réfu'l2iés, on apportait la démonstration de la faillite morale du système Qu'ils fuyaient... Ça fonctionne, le cas échéant, sur les Chiliens, avec l'idée Qu'on marque à la j'arrive bien à le croire - mais ce ne sont pas eux qui tiennent les rênes du pouvoir; eux ne sont que des instruments. Quand vous parlez d'étrangers et en particulier de l'islam, de l'Africain, je dois dire que jamais je n'ai vu de xénophobie et de racisme envers les cheikhs d'Arabie Saoudite qui vont passer leurs vacances à Marbella ... c'est autre chose que le pauvre travailleur Algérien qui vient demander du travail ou demander un refuge auprès des « commissions de recours », Observe-t-on ceHe « xénophobie de gouvernement» dans d'autres pays en Europe? Que peut-on faire, de notre côté, pour susciter une vaste prise conscience de tout cela, essayer de faire changer les mentalités, de s'opposer à cela en particulier, de faire en sorte que dans le corps médical, dans les syndicats, etc. on en parle ? .... car je n'avais jamais entendu parler, de ceHe façon, de toutes ces questions! Vous êtes enseignant, vous avez des élèves: que deviennent ces élèves que vous formez sur ces questions parce que, en fin de compte, ça peut être aussi une arme retournée ... .j'ai remarqué qu'en fin de compte, tout ce qui est construit pour ... en donnant l'impression que ça pourrait permettre aux gens de faire en sorte que la vie soit meilleure, devient toujours une arme contre les gens. Pouvez-vous préciser les rapports des technocrates dont vous avez parlé, qui sont plutôt des fonctionnaires, des agents des ministres etc. avec la question de la mondialisation? fois, dans cet accueil des Chiliens et des Vietnamiens, la faillite du communisme et aussi la faillite morale des ré'l2imes autoritaires soutenus par les États-Unis .. . Ce Qui m'importe surtout est J'effet produit du point de vue des représentations sociales pendant cette période: cela masque aux yeux de la majorité des Français ce Qui est en train de se passer pour les autres nationalités, S'il n'y avait pas eu ces « privilè'l2es » vietnamien et chilien, on aurait vu, à ce moment-là , très clairement, les taux de rejet s'envoler en J'espace de 5 ans, entre 74 et 79, puis dépasser les 50% à 60% au milieu des années BO. Mais les Quota privilé'l2iés sont réinté'l2rés dans la moyenne 'I2lobale et laminent complètement le phénomène jusqu'au moment où ils vont commencer à décliner Quantitativement, SUT' la xénophobie de ~ouveT'nement : on pourra parler de « xénophobie d'État » comme on a pu parler de « racisme d'Etat » dans des États d'apartheid , lorsque justement. on sera arrivé à un tel point de développement de cette xénophobie Qu'elle sera complètement cristallisée et inté'l2rée dans le système institutionnel. Je n'exclus absolument pas de voir ce phénomène-là avant d'être à la retraite, malheureusement. ]) n 'y a rien Qui permette aujourd'hui d'anticiper un retournement de tendances, des tendances Que J'on observe depuis 20 ou 30 ans, Très probablement, ce Qui s'est mis en place en 30 ans ou 40 ans d'histoire , mettra à se défaire, à partir du moment où il aurait un dé but de retournement de conjoncture, 30 ou 40 ans d'histoire, Où en sera notre histoire de la xénophobie dans 30 ans? Malheureusement je suis très inquiet. Pour le moment il n'y a pas de xénophobie d'État: on est toujours dans un État de droit.. . on n'a pas de cristallisation de cette xénophobie de 'I2ouvernement, encore Qu'elle passe de plus en plus dans les politiques publiques c'est-à-dire dans des lois de rejet , dans des dispositifs de retournement de la demande d'asile - le livre Que je suis en train de terminer s'intitulera: « La politique du droit d'asile contre les exilés » [la seule chose Que je peux montrer sur une sociohistoire de 30 années de politique du droit d'asile, c'est Qu'elle est objectivement une menace pour les exilés: c 'est une politique de rejet. Elle est utilisée en interne et en externe comme J'a montré Claire Rodier, essentiellement comme dispositif de justification du re jet de tous les nouveaux arrivants]. ]) y a des intérêts sociaux Qui expliquent cette montée en puissance de la xénophobie d'État - Qui n'est pas une xénophobie Qui passe par J'expression de J'émotion, par des 'I2estes de haine, Qui n 'est pas du racisme au sens classique, pas non plus les jurons de Le Pen et les dérapa'l2es - mais tout à fait autre chose: un processus so cial. peut-être beaucoup plus inquiétant, Qui construit l'immi'l2ré et J'étran'l2er comme un problème et comme une évidence de problème .. ,On est dans une situation de xénophobie de 'I2ouvernement Qui est une xénophobie culturelle, où J'on ne peut pas remettre en Question l'idée Que la mi'l2ration est problématique. J'étais à France - Culture et le journaliste me demande: «Et Quelle est votre solution au problème? ». « Mais Quel problème? ». « Évidemment, le problème mi'l2ratoire », «]) n'y a pas de problème mi'l2ratoire l », Le journaliste effaré se demande alors s'il ne faut pas couper le son ou Quel est ce fou Qu'il a en face de lui, ]) devait en être ainsi aux alentours de 1937 / 193B [je fais attention à mes dates car je suis opposé à tout dé rapa'l2e et toute comparaison outrancière en particulier avec la Shoah] : le problème de J'antisémitisme en France devait se poser dans les mêmes termes. ]) devenait de plus en plus difficile de contester l'idée du « problème juif ». On est dans la même situation: on ne peut pas contester publiquement l'idée du « problème mi'l2ratoire » sans passer pour un extrémiste, pour un 'I2auchiste échevelé ou Quelqu'un Qui est dans une éthique de la conviction, incompatible avec toute responsabilité de J'exercice 'I2ouvernemental. Or, je reprends mes statistiques, mes constructions historiques et j'ai de bonnes raisons de penser Que le problème est ailleurs et Qu'il est justement dans un processus politique et idéolo'l2iQue Qui est un processus au lon'12 cours avec des intérêts sociaux Qui sont des intérêts technocratiques et vous me dites: « mais ces fonctionnaires, revenant des colonies ... ce ne sont pas eux Qui sont la cause de tous les problèmes, ce ne sont pas eux Qui exercent le pouvoir ». C'est faux , totalement faux 1 Toute la sociolo'l2ie des politiques publiques nous montre en permanence Que notre ré'l2ime politique est un ré'l2ime technocratiQue. Lisez J'ouvra'l2e de mon collè'l2ue Bastien François, juriste, sur le ré'l2ime de la 5ème République. Première partie: Un ré'l2ime technocratique. Qui exerce la réalité du pouvoir? Ce n'est pas le Parlement. La capacité d'amendement des parlementaires est de J'ordre de Quelques pour cent sur des projets de loi, Les conseillers d'état, les conseillers de la cour des comptes, le corps diplomatique, préfectoral etc. ont infiniment plus de pouvoir sur les processus des politiques publiques Que ne J'a n'importe Quel député et même ministre, J'ai fait de J'observation « participante » en cabinet ministériel [je pourrais vous en parler lon'l2uement] sur la faiblesse du ministre par rapport à ses conseillers, nommés non par lui mais par les mandarins des 'I2rands corps d'état Qui sont eux-mêmes représentés dans le cabinet de Mati'l2non, Donc on pénètre là dans une sociolo'l2ie de la technocratie de l'État français Qui soutient mon analyse ... et Qui renvoie ... à des intérêts sociaux bien réels Qui sont. justement, la montée en puissance sous la 5ème république de ces technocrates Qui exercent un pouvoir politique tout à fait considérable, Sur J'élite des pays arabes, vous avez raison, Vous pointez là un phénomène Qui est encore très peu étudié : c'est la dissociation d'intérêt entre ce Que j'appelle les élites - c'est-à -dire J'ensemble des élites diri'l2eante d'un pays, administratives, économiques, médiatiques, intellectuelles, politiques - et le reste de la population, Ce Que J'on voit bien apparaître dans les relations EuropeAfrique [ce Que je suis d'un peu près en suivant France, Maroc, Séné'l2al essentiellement], c'est Que se forment des consensus en termes de dia'l2nostic et d'interprétation du problème mi'l2ratoire entre les élites et les trois sous-continents. Et au fond, on arrive à admettre Que ces mouvements de population, de « populace », sont problématiques, On est dans une confi'l2uration où une élite transcontinentale Qui construit ce Qu'on appelait au Moyen-â'l2e « le va'l2abonda'l2e » [et Qu'on réprimait comme tel à l'intérieur des territoires français, en se'l2- mentant les frontières, des comtés, des pays et Qu'on posait publiquement comme un problème, LE « problème du va'l2abonda'l2e »] est en train de reconstruire une confi'l2uration de ce type à J'échelle des continents, Effectivement les élites diri'l2eantes s'accordent pour reconnaître 'I2lobalement Que le « va'l2abonda'l2e » des masses populaires est un problème mais Qu'en revanche les « passa'l2es » de populations socialement favorisées, c 'est-à-dire Qualifiées, doivent être or'l2anisés, ]) y a là, de toute évidence, un donnant-donnant Qui est en train de se mettre en place, notamment dans les dis cussions Euro-Marocaines et Euro-Séné'l2alaises : on va participer au bloca'l2e de ces « va'l2abonda'l2es transcontinentaux » mais, en contrepartie, on or'l2anise les voies de « passa'l2e » pour le sommet social de la société : pour les étudiants africains Qui continuent à venir, pour les fils d'ambassadeurs, les hauts fonctionnaires, ceux Qui accèdent aux visas Quand tous les autres n'y accèdent pas etc. Donc là, il y a un effet de cliva'l2e sociolo' I2iQue très important Qui reste encore à étudier, [ce ne sont pas des études faciles à mener car elles portent sur plusieurs pays et continents: il faut donc arriver à trouver des méthodes de recherche Qui permettent à la fois d'être fiable dans ce Que J'on dit et de couvrir un espace très vaste ,] Le phénomène de xénophobie est observé dans d'autres pays d'Europe, Ce n'est d 'ailleurs pas en France Que la situation est la pire: la situation politique aux Pays Bas est absolument catastrophique: la « normalité » du rejet des étran'l2ers est très avancée [rejets de masse, charters, pays à la pointe de J' « externalisation » de J'asile vers le Ma'l2hreb et J'Albanie], les modes de pensée et surtout les modes opératpires institutionnels ont atteint dans ce pays un niveau de « normalité ». II en est de même au Danemark et en Autriche. Dix ans d'action publique préparent la montée des partis xénophobes Qui, dans cinq pays européens, sont au 'I2ouvernement. En France, ils pèsent sur toutes les élections et sont devenus le pivot de la vie électorale. C'est un fait sans précédent en Europe, sauf à J'époque du fascisme. Certains, en France, passent à côté d'archives existantes en français ainsi Qu'en an'l2lais à ce sujet. [voir sur ce thème les écrits d'Alexis Spire, élève de Patrick Weil. notamment « Étran'l2ers à la carte, L'administration de 31 32 Sur 25 conseillers, Corinne LeDage en auait nommé lIuatre en lIui elle Douuait auoir confiance; tous les autres auaient été nommés Dar Cette interaction entre les cabinets, les ministres, les directeurs d'administration centrale et Mati'Qnon, c'est un véritable trian"Qle des Bermudes de la recherche en science politique

on n'arrive pas à observer ce mondelà

.. , Le niveau d'enjeu et les bloca"Qes politiques sont tels Qu'on ne peut absolument pas entrer dans une observation de cette partie-là, la plus importante, du système politique, D'où l'inté rêt particulier du livre de Lepa"Qe Qui nous explique, par exemple, Quel est le processus Qui aboutit à des lois complètement floues : pour parvenir à faire naître un consensus entre tous les appareils technocratiques, on raye , on raye, Entre le projet initial et ce Qui est déposé sur le bureau de J'assemblée, 50 % du texte est parti sous la contrainte des né"Qociations intra-technocratiQues, les différents corDS Dossédant les différents domaines technillues du ministère ... l'immi"Qration en France », Paris, Grasset, 2005 ; ({ La colonie rapatriée », Politix, n° 76,2006, Sylvain Laurens

les ouvra"Qes sous la direction de Gérard Noiriel ; ({ La

fracture coloniale », sous la direction de Pascal Blanchard; enfin la liste TERRA à laQueJJe il est possible de s'abonner par internet: http://terra,rezo,net!] SUT' Je T'appoT't entT'e technocT'atie et T'esponsables politiQues, le livre de Corinne Lepa"Qe [({ Et si c'était eJJe ? »]. est intéressant car écrit à un moment où eJJe était ({ "QriJJée », EJJe a donc eu une propension à dire des choses Qu'aucun ministre Quittant son cabinet, ne dira jamais .. , parce Qu'il espère y revenir un jour ou J'autre, Et ce Qu'eJJe nous révèle, c'est Qu'eJJe ne contrô le absolument rien dans son cabinet, Étant aJJé étudier le cabinet Dominique Voynet Quelques années après, le constat est exactement le même: sur ses 25 conseiJJers, eJJe en avait nommé Quatre en Qui eJJe pouvait avoir confiance

tous les autres avaient été nommés par les différents

corps possédant les différents domaines techniques du ministère [ces mêmes corps étant représentés à Mati"Qnon par des ({ mandarins »]. c'est-à -dire ceux du conseil "QénéraJ. des ponts et chaussées, préfectoral ou de la diplomatie .. , 4 1 QUESTION A JOËL OUDINET Ce Que J'on peut faiT'e ? Je ne sais pas! Je n'ai pas de T'éponse à la Question, Les chercheurs ont beau produire des thèses et des bouquins, c'est comme ({ s'ils p .. , dans un violon », On n'a aucune audience aujourd'hui, nos bouquins se vendent à 500 exemplaires [1000 exemplaires, c'est déjà un record]. Nos revues de sciences sociales sont toutes déficitaires et en train de passer à la trappe, eJJes vont disparaître, eJJes vont se numériser .. ",On n'a plus de candidatures sur les masters recherche, tous les étudiants partent sur les masters professionnels: on a une vraie crise de la recherche en sciences humaines et sociales aujourd'hui .. "Et Qui passe à la télévision et dans la presse? Ce sont uniquement les Quelques collè" Ques Qui ont un discours acceptable pour les élites diri"Qeantes, à la fois administratives, médiatiques, économiques et politiques, Et dès Que vous avez un discours dissonant, vous n 'êtes pas interviewé, vos bouquins ne sont pas dans ({ Le Monde des Livres » etc, Le processus est parfaitement identifié, Alors on essaie de subvertir ce dispositif, le réseau Terra [Travaux, Études, Recherches sur les Réfu"Qiés et J'Asile] vise à cela précisément

subvertir cette emprise sur les modes de communication

par J'utilisation de J'Jnternet mais je ne me fais pas beaucoup d'iJJusions sur nos capacités de chan"Qer J'histoire avec cela, JJ y a de bonnes raisons d'être extrêmement inquiets pour J'avenir, il n'y a rien Qui permette de résister à cette transformation-là .. , Dans l'échantillon que vous avez choisi pour votre étude, où avez- vous placé les « migrants de l'intérieur », j'entends par-là les Domiens pour la France par exemple et les Noirs pour les États-Unis? En effet, j'ai vu une autre étude qui avait regroupé les Maghrébins, les Noirs Africains ainsi que les Antillais, en considérant que c'était des «populations à risque» et qu'if ne fallait pas les recruter. ['est la raison pour laquelle je pose cette question, Réponse de Claire Rodier Notre étude porte juste sur J'impact de J'assimilation d'un modèle macro-économique interdépendant et c'est le flux de mi"Qrants en "Qénéral [tout re"Qroupé] Qui est simulé, En France il y a eu une étude du type Que vous indi- Quez, de Jayet et al. Qui ont distin'Qué 3 caté"Qories : hommes et femmes étaient distin'Qués parmi les immi" Qrés et il y avait les Ma'Qhrébins, pris ensemble, ainsi Que 2 autres caté'Qories, C'est la plus fine Que je connaisse pour la France, Quelques (onclusions du MRAP sur (ette journée de (olloque Les Condusions du Colloque par la modératrite Voici quelques pistes de réflexion et de travail pour l'avenir parce que, au fond, c'est cela qui nous importe, Un certain nombre d'idées extrêmement intéressantes ont été versées au débat aujourd'hui. Quand nous discutions, à l'heure du déjeuner, avec nos très sympathiques intervenants, je leur ai dit franchement: « On a entendu plusieurs scoops dans la matinée ». IL en est de même pour l'après-midi. Essayons de les passer brièvement en revue. 11 CC La libre drtulation. t'est véritablement la solution ». nous a dit El Mouhoub MOUHOUD, JusQu'à présent, lorsque nous, le MRAP, le disions, nous nous placions davanta'Qe sur un plan de droit et d'éthiQue, un peu dans le sens de ce Que rappelait Claire RODIER ce matin, à savoir l'article 13 ou l'article 14 respectivement de la Déclaration Uni verselle des Droits de l'Homme ou du Pacte des Droits Civils et Politiques, Ce droit ({ de Quitter son pays et d'y revenir », d'ordre plutôt politique et éthique, éclairait notre position en tant Que défenseurs des droits de l'homme et du principe d'é"Qalité des droits, El Mouhoub MOUHOUD, en tant Qu'économiste spécialiste des mi"Qrations, formule un certain nombre de propositions Qui se fondent sur l'ob servation des « effets des politiques » et non sur le plan des « principes » [« pas de discours an"QéliQue »] : a. ContT'aiT'ement aux dispositions de la loi SaT'kozy de 2006, T'elâcheT' les contT'aintes existantes SUT' les mi" QT'ants les moins Qualifiés afin d'encoura'Qer leurs transferts financiers vers les pays d'ori'Qine [plus durables Que ceux des plus Qualifiés et plus si" Qnificatifs en termes de PlB] ; b. T'éduiT'e le coût destT'ansfeT'tsofficiels [entre autres par la Western Union] ; (. s'attaQueT' aux iné"Qalités des pays du « Sud >1 Qui favorisent une « mi" Qration de désespérés» [les partants comparent leurs revenus à ceux des plus favorisés] ; d. inteT'T'o"QeT' les pays de dépaT't dans leuT's politiQues d'émi"QT'ation car certains ({ expulsent » leurs diplômés [issus des populations pauvres acculées au départ] dans une « straté'Qie de rente» ; e. affT'onteT' l'hypothèse d'une taxe compensatoiT'e de la « fuite des ceT'veaux Il [à la char"Qe du pays bénéficiaire ou du chercheur exilé]. .. Le ({ GASPILLAGE des cerveaux» [brain WASTE] doit être diminué pour les pays de départ, Pour ce faire, il convient d'encoura"Qer des départs Qui puissent s'effectuer LI BREMENT [c'est-à -dire pouvoir partir et revenir]. notamment en favori sant la « double nationalité », en vue d'aboutir à une complète « liberté de circulation », Pou T'Quoi ne pas T'evendiQueT' une « libT'e ciT'culation du tT'avail>l, en tant Que « dT'oit fondamental >l, c'est-àdiT'e un « dT'oit à la mobilité >1 ? 21 Claire RODIER a prédsé ce matin un point impoT'tant : elle s'est placée dans le contexte où nous nous tT'ouvons actuellement en FT'ance, C'est-à -dire celui d'un débat avivé, ai"Qu, sur une politique mi"Qratoire portée par une pro"Qression lé ' Qislative dont on peut suivre le cours depuis plusieurs années, Le débat interne est fort et il a fait ra"Qe sur certains points, notamment sur l'ADN Qui a joué lar"Qement le rô le d'arbre Qui cache la forêt d'autres dispositions dévastatrices, en particulier pour le droit fondamental de vi - vre en famille en France, Ce débat sur la loi Hortefeux, prolon"Qement des deux lois Sarkozy de 2003 et 2006, nous avons pû le suivre et tenter d'y peser en tant Qu'or"Qanisation[s] de France, Mais, lorsqu'il s'a'Qit de directives ou rè"Qlements européens, de politiques définies au niveau de l'Union tout entière, jusqu'à aujourd'hui, nous avons le sentiment Que le débat nous échappe presque totalement, Les Conseils Européens entérinent des« lois » européennes dont le cheminement ne nous est pas familier, IL est rare Que nous ayons même connaissance des avant-projets de la Commission, des avis des commissions du Parlement Européen, Nous devons nous saisiT' d'uT'"Qence de ce nouveau teT'T'itoiT'e à conQuéT'iT' des lois EUT'opéennes Qui sont d'application diT'ecte [T'é"Qlements) ou bien doivent êtT'e tT'ansposées dans les lé"Qislations nationales des États membT'es [diT'ectives). L\Jr'Qence est d'autant plus "Qrande Que s'intensifie depuis des années une « GueT'T'e aux mi"QT'ants >1 de plus en plus meurtrière, menée par l'Union Européenne [et ses États membres du Sud et de l'Est , les plus exposés] mais aussi, pour son compte, par les États du Sud méditerranéen et de la nouvelle frontière orientale, C'est précisément avec cette préoccupation majeure à l'esprit Que le MRAP a demandé à devenir membre du Réseau Eurafricain MIGREUROP et prend part aux mobilisations « contre la 'Querre aux mi'Qrants », 33 34 31 Parler de la cc fermeture des frontières » comme l'a fait Jél'ôme VALLUY, c'est aussi dil'e 'Quel'Que chose aussi 'Qui va à l'encontl'e de toutes les idées l'eçues et de tous les discours offi ciels, depuis plusieurs décennies. 11 ne s'a'Qit nullement - les chiffres le disent - d'une réaction à un phénomène démo'QraphiQue d' «envahissement mi'Qratoire », les entrées annuelles étant demeurées stables sur une vin'Qtaine d'années [400,000 à 500,OOOJ après le pic des années 60 [un millionJ : du point de vue des processus publics, Qui exi'Qent un temps de 'Qestation lon'Q, ce n'est pas non plus une réponse circonstancielle à la concurrence sur le marché du travail

enfin, il est objectivement faux

d'y voir une réponse par les pouvoirs publics à une « xénophobie populaire » [les politiQues mi'Qratoires des années 60 et 70 n'ont pas attendu l'émer'Qence du FN au début de la décennie 80]. Comme il l'eSSOl't de l'étude des al'chives à pal'til' de 1966, les politi'Ques de fel'metul'e des fl'ontièl'es n'ont pas commencé en 1974 avec le choc pétl'oliel' mais ont eu une pél'iode de "Qestation de 20 ans, en lien avec 1954 et la décolonisation. 11 en résulte une hypothèse inversée Qui place, à l'ori'Qine de tout, une forme de « xénophobie d'État » ou « de 'Qouvernement » [acteurs 'Qouvernementaux et technocratiQues]. Qui a deux types de cibles spécifiQues: les anciennes colonies Africaines et l'islam [ce Qui coïncide avec les rejets de demandes d'asile et la définition des « étran'Qers Qui posent problème »]. Des points d'appui historiQues ré cents sont en faveur d'une telle « xé nophobie de 'Qouvernement », née de la 'Querre d'Al'Qérie [l'Al'Qérien Qui devient le problème de la métropole en tant Que dan'Qer puis ennemi]. Les ministères de l'lntérieur etc, construisent successivement les fi" QUl'es de colonisé, décolonisé, immi" Ql'é, pl'oblème. danl!el'. menace et les conservent au-delà de la fin de 'Querre d'Al'Qérie, les étendant à toutes les immi'Qrations coloniales [puis postcolonialesJ alors Que, dans le même temps, les anciens fonctionnail'es fl'ançais l'apatl'iés sont l'eclassés dans l'appal'eil d'État , en fonction de leur compétence en matière de "Qestion de l' «lndil!ène n, C'est ainsi Que s'est construite cette « xénophobie de 'Qouvernement » [sans doute y a-t-il là un thème de débat et d'approfondissement nécessaire]. C'est QuelQue chose Qui a contl'ibué à façonnel' les politi'Ques mi"Ql'atoil'es 'Que nous combattons dans leul's effets comme dans leul's pl'incipes et c'est en cela 'Que cette thèse nous intél'esse. Elle met aussi en lumière la pertinence de la décision d'intituler le Forum UClJ du 24 mars 2007 : « lmmi" Ql'ation, où est le pl'oblème ? » et montre la voie à suivre pour demain' 41 Tout ce Que nous a présenté Joël DUDINET sur la Question de remploi mérite d'être très soi'Qneusement approfondi parce Que c'est un des leviers des « nouvelles » politiQues d'immi'Qration européennes et françaises, Au-delà du rapport 2000 des Nations Unies sur les besoins démo'QraphiQues de l'Europe vieillissante, les études menées sul' l'Amél'i'Que du NOl'd et l'Eul'ope, concel'nant l'impact économi'Que des mi"Ql'ations SUl' les pays d'accueil, pel'mettent - de s'atta'Quel' à 'Quel'Ques idées l'eçues ou mythes - d'ai11eul's instl'umentalisés en pal'tie pal' la colonisation [les théol'ies du « bouc-émissail'e Il ne sont pas nouvelles) - 'Que la théol'ie économi'Que pel'met aisément de l'elativisel' : a. il existerait immi'Qré et temps de un lien entre travail chôma'Qe, positif en croissance, né'Qatif autrement, avec mission pour les pouvoirs publics d'arbitrer les conflits [alors Que le canal de la demande de biens et services - c'est-à-dire la consommation - a tendance à éQuilibrer l'au'Qmentation de l'offreJ , b. l'immi'Qration exercerait une pression à la baisse sur les salaires des natifs [cela ne se produit en réalité Qu'en cas de concurrence pour des emplois où les immi'Qrés seraient substituables - peu nombreux et les plus Qualifiés - alors Qu'ils sont, pour l'essentiel complémentairesJ

et de l'emettl'e

'Quel'Ques pendules à l'heul'e . Ca bien souvent l'arrivée d'immi'Qrés Qualifiés a plus d'impact sur les non Qualifiés [par le phénomène de déclassementJ et touche les emplois substituables : d. le nombre des emplois offerts n'est pas fixe [comme un 'Qâteau à parta'QerJ car les immi'Qrés sont aussi consommateurs: e. fréQuemment, les immi'Qrants Qui arrivent ont tendance à créer leur propre emploi : f. les mi'Qrants jouent le rôle de variable d'ajustement en périodes de crise [les femmes et les immi'Qrés sont les premierslicenciésJ : g. les natifs occupent les emplois les plus stables, non disponibles pour les immi'Qrés [fonction publiQue, secteur public et entreprises publiQues, ordreslibéraux .. ,J : h. le dernier mythe est celui du coût des immi'Qrés pour les bud'Qets sociaux [indemnisation du chô ma'Qe, vieillesse ... ]. alors Qu'ils cotisent, Que les taux de natalité ont tendance à se rejoindre [et le « surcoût » provisoire correspond à une contribution positive à la natalité françaiseJ, Qui de par la structure d'â'Qe [moins de retraités]. déboursent plus Qu'ils ne perçoivent: L les effets à lon'Q terme du travail immi'Qré sont positifs pour le pays d'accueil par l'incitation à la Qualifi cation des natifs [étude au CanadaJ : j. le « cas espa'Qnol » a montré Qu'en période de croissance économiQue, une très forte croissance de l'immi'Qration [3 millions d'étran' Qers de plus depuis l'an 2,OOOJ a participé à la croissance pour 50% et exercé des effets positifs sur les comptes publics, SUI' toutes ces 'Questions, il impol'te 'Que le MRAP ol'"Qanise davanta"Qe de l'encontl'es et de débats, appl'ofondisse sa l'éflexion intel'ne, pl'oduise davanta"Qe de documents d'analyse poUl' lui-même et pOUl' l'extél'ieul', fasse davanta"Qe entendl'e sa voix afin de pal'ticipel' plus activement à l'action collective contl'e le l'ejet de l'étl'an"Qel', contl'e cette fOl'me de Il xénophobie de "Qouvel'nement Il en voie de cl'ista11isation, afin de contl'ibuel' à l'elancel' d'ul'"Qence en sens invel'se le balanciel' de l'histoil'e . Bernadette HElIER, vice-présidente du MRAP modératrice du colloque COUP DE PROJECTEUR Ce comité de province fonctionne comme beaucoup d'autres : une réunion mensuelle, une permanence pour les discriminations [ou sur rendez-vous]. la participation au Réseau Education Sans Frontières départemental. au Comité Anti-Expulsions local. un soutien 10'QistiQue au Collectif des Sans-Papiers [trois Ce trimestriel existe depuis septembre 1998, est inscrit à la Commission Paritaire de la Presse, et est diffusé à 200 exemplaires, non seulement aux adhérents, mais aussi aux élus, associations amies, sympathisants, et c 'est 'Qrâce à lui Que nous recueillons de nouvelles Le plus ré'Qulièrement possible [au moins trois fois dans l'annéeJ le MRAP or'Qanise des conférences 'Qrand public sur le thème du racisme ou de l'amitié entre les peuples, Ont ainsi défilé Janette HABEL sur l'AmériQue latine, Alain GRESH sur C'est un 'Qrand moment de nos activités Que ce Salon, initié par le MRAP et coordonné par lui depuis six ans, et or'Qanisé par un Collectif de Quinze associations, soit la totali té des associations humanitaires et des droits de l'homme de la ville, Cette manifestation se déroule sur trois jours, fin novembre, et elle est présidée par une personnalité nationale, Se sont ainsi succédés JacQues GAl LLOT, Stéphane ESSEL, Lucie AUBRAC, Jean-François KAHN, SUR UN COMITE LOCAL Par Serge GDLDBERG, président du CL de Saintes membres du Bureau du MRAP sont parrains d'une famille africaine]. l'or'Qanisation à Saintes des Semaines d'Education contre le Racisme [coordonnées par la Fédération des Oeuvres LaïQues - Li'Que de l'Ensei'Qnement]. la participation à la Coordination Ré'Qionale Justice et Droits de l'Homme [dont le MRAP adhésions, 11 se compose de 4 pa' Qes, avec un éditorial. des libres propos, une pa'Qe sur la vie de l'association et une dernière pa'Qe sur les manifestations des associations amies. 11 est adressé à d'autres Comités ou fédérations du MRAP dans le cadre d'un échan'Qe de publicale Proche - Orient ou Henri ALLEG sur l'Al'Qérie, En mars 2007, c'est Nadia AMlRl. du Manifeste pour les Libertés, Qui nous a parlé de «l'lslam et la Laïcité « et en novembre Xavier RENDU de l'association «Survie» a présenté «la França- Lise LONDON ... Et cette année 2007 Bernard LANGLOlS, chroniQueur à Politis, et Francine CHR1STOPHE. déportée à 9 ans avec sa mère, Des tables rondes réunissent une dizaine d'écrivains, parmi leSQuels on peut retenir Gérard BOULANGER [Affaire Papon]. Didier DAEN1NCKS [polars sociaux]. Christian DELORME [Le curé des Min'Quettes]. DominiQue VlDAL [Monde DiplomatiQue]. Denis SlHHRT [Politis]. Guy KONOPN1CKl [Marianne]. François national est co-fondateurJ et la présence annuelle au Villa'Qe des Associations or'Qanisé par le Service Municipal de la Vie Associative, Mais le MRAP de Saintes a aussi des activités spécifiQues ... tions, Le numéro d'octobre 2007 avait pour thématiQue la Palestine, et celui de janvier 2008 l'Al'Qérie, friQue », en partenariat avec ATTAC et la LDH , Devant le succès de cette conférence, nous l'avons rééditée avec les mêmes partenaires en décembre à Royan, SALVA1NG ou Jean Claude GU1LLEBAUD, en voisin de Charente. Des animations ont lieu dans les établissements scolaires avec des auteurs de BD, sur le thème des Droits de l'Enfant, Cette manifestation annuelle touche un millier de personnes, en comptant les scolaires , et le MRAP y tient toute sa place , par la tenue d'un stand et ranimation des débats, Voilà rapidement brossée l'activit~ d'un Comité local, qui s'étend sur la région de Saintonge (Saintes, Royan, Jonzac et St Jean d'AngélyJ . Après une progression régulière en 10 ans, passant de 20 à 40 adhérents, le Comité connaît un fléchissement ( 33 adhérents fin 2007 J dû essentiellement à des désaccords avec des prises de position nationales. Puisse l'année 2008 redonner un second souffle à notre Comité, qui existe depuis 1980, 35 LE a+nop sues +!eJne anb!+!lod aHa] 'su!pue saldnad sap sawn+noJ +a suo!+!peJ+ xne +uenpxa Jno+aJ un,p no anbpo+s!4 a4J -uellaJ anbuOJlanb aun,p wou ne 's!JdSlW ap uo!+en+!s aun suep Ja+afaJ el !U aU<;l5 -!PU! uou a!II!l08 el ~q9J ap Jass!el sed flOP au !nb aws!ue!pu! un 'saleJOW 0113 Jed SlsodoJd aws!ue!pu!,1 au!ssap as !su!\f lalnllnJ la alqlxall aWSIUllPUI un 'slanpe sdwa+ sap no uo!+es!uoloJ el ap sanss! sall!+eJ+s!u!wpe sSlmua saJ+ne,p a!wouo+ne,1 Jalle !U suo!ssnJs!p sa+Joj ap aJ+uaJ ne +uawallanpe ale+uawa+Jed -SIP a!wouo+ne,1 Jalle aJpUOjUOJ sed +nej au I!,nb a!Wouo+ne aun - slauuo!+!peJ+ saJ!o+!JJa+ sJnal Jns sau<;l5!pu! saldnad sap a!wouo+ne auua!Jue,1 aSlpadsaJ +a a!lqe+SlJ aJ+ê !ssne eJllao '<quess!Slqo ua JapueWWOJ» ~ [saJue+suoJJp sai Jed SlP!P +uawaliallnouaJ ~ as!wnos s!ew a!1I ~ aSlyuOJ s!ewef a5Je4J aun] SI+neu -nWWOJ el ap ja4J np al9J al +!npSlJ !nb +a JadpqJed ~ aSlladde +sa aJ<;I!+ua +no+ SI+neunWWOJ el sallanbxne sUO!ssnJs!P san5uoi su!ow no snld ap s<;lJde sns -uaSUOJ Jed sUO!spSlP ap aS!Jd el 'aJ+leu -UOJaJ ~ aJ!e+neunWWOJ awn+noJ aJ+n\f 'SI+Slpos ua a!1I ap saJ!e+uawSlISl sal5<;1J sai SlIO!1I +UO !nb xnaJ ap «Jno+aJ» al Ja+!lpej ap +a SI+neu -nWWOJ el suep x!ed el J!ollnowoJd ap +a J!ua+u!ew ap j!pafqo Jnod e 'saJ!euSlII!W sal5<;1J ap n+Jall ua 'a!unSlJ SI+neunwwoJ el +uellap +uawaleJO 'Jnof pueJ5 ne anp -uaJ 'aJ!+snf aHa] 'anUUOJaJ aJ+ê eJIl -ap aJ!e+neunWWOJ aJ!+snf el 'awêw aD 'aJeld es +uawa+Jallno aJpuaJdaJ pua+ua slou5eds3 sai Jed SI+Jodde awsp -!104+eJ np saloqwAs sai aJ<;I!JJap Ja4JeJ as OP e !nb -+êJOj el ap saldnad sap sallaJ +a sapu\f sap allaJ - allau!5!Jo uo!5!1aJ el '+uawauua!p!+onb saSlAoldwa +a saSlu5!as -ua - a!1I ap xna!l!w +a suo!+eJ+s!u!wpe sai sa+no+ suep sa+<;IJdJa+u! ,p aJUasSlJd - saSlpadsaJ aJ+ê +uall!op [lou5edsa,1 ap uo!suedxa aun ~ Slnq!J+uoJ +ua!e xneJnJ sapoxa sai anb ua!q sa+uell!1I sJnofno+] sallaU!5!Jo san5uel sasnaJqwou sai 'ald -waxa Jed '+ua5e,1 +nall as +uawauJall -n05 neallnou al +uop uo!+es!uoloJSlP ap uo!pe,1 ap s+uesJall sap un pua+ua,s !su!\f 'saJ!emuap! sJnapej sJnal ap +a saJ!eu!5!Jo saldnad sap ua!+nos al +a aJuess!euuoJaJ el Jed assed J!ualle fa] UOIiISIUOIOJ,P ap UOIIJI aUn '+uaw -ass!ldwoJJe Jnal uyua +uallnoJ+ [99St +all!nf tE al 'sue Ott e AI! +Jow] sese] sel ap Slwol0+Je8 ap saSlP! sai +a s+eqwoJ sai anb +UOJ!P su!e+Ja] '«a!+eJJowSlP el ~ +a uo!ssaJdxa,p SI+Jaq!1 el ~ ~UaWa4Je+ -+e le+o+ un suep 'JallpJe A suolle snoN 'ap+ed el ap aJuess!euaJ ap +afoJd un suep saleuo!+eu sSl+!Jofew sap uo!snpu!,1 1!+Jafqo Jnod e +uawauJalln05 np aJns -aw anbe4]» :+!eJepSlP saleJow +uap!s -SlJd al 'Ja!uJap +all!nf tZ al 'saJ!eu!5!Jo saldnad sap sald!+lnw salgd sap Jno+ne aSls!ue5Jo uo!+eu aun,p J!ualle,1 Jnod a4J -uelq a+!lSI alnas el ap axe,1 Jns +ueuJno+ sAed un,p «uoq!peJ+» el auuopueqe allallnou a!II!l08 el 'sawJa+ saJ+ne,p u3 'SI+!sJall!p el suep SI+!un,1 Jnalell ua +ueHaw +a 'allaJn+lnJ!Jnld +a anb!U4+ap -nid 'sno+ ~ a+Jallno Uo!+eu aun aJ+ê alla -flOP a!II!l0B allallnou el !ssn\f 'sau<;l5!pu! saldnad sai sno+ «ua!pu!» SI+anb!+SI Jes aWêw un suep SlJJnoj +ua!elle sJnall!e,p slanbsal 'suaSldoJn3 sap aSlIl!JJe,1 s!ndap sSlPSlJJns +uos as !nb sJ!ollnod sJall!p sai Jed sSl!U +a sSl!lqno ['J+a 'sawn+noJ 'suo!5!laJ 'san5uel] saJ!e+!+uap! sJna+ -Jej sai Jnof pueJ5 ne s!waJ +uo saHnl +a suo!+eJ!puallaJ sa] 'sa!uuaJSlP saJ -<;I!uJap saJ ap saHnl +a suo!+eJ!puallaJ sai Jed aSlJJojuaJ anb!sA4d aJuasSlJd 'au<;l5!pu! aJUasSlJd el Jns aupeJ aJpuaJd JUOp floP «a!II!108 allallnou el» 'S\fW al +a saleJow 0113 +uasodoJd anb uo!+eu el 'Iou5edsa le!uoloJ aJ!dwa,1 ap uy el ap ~Iap-ne ua!q SlJnp +ueAe salepos suo!snpxa sas +a anb!wouoJSI aW<;l+sAs uos 'anb!+!IOd l!aJedde uos 'uo!+es!uOIOJ el 'J!ed ap +uelle xnap sal 'aJ!+snfu! ,p sue DOS ap +a uo!+es!uoloJ el ap uy el +uapuewap sno+ - sanb!U4+a sadnoJ5 x!s -a+uaJ+ 'Ie+o+ ne - ua!uozewe u!sseq np +a +êJOj el ap saJ!eu!5!Jo no souen5!J!4] 's!ueJeng 'seJewA\f 'sen4JanD +ua!os sau -<;I5!pu! saJ anD 'xne!JOS s+uawallnow sai sno+ suep anb - %OL ap snld - aleuo!+eu uO!+elndod el suep ua!q !ssne s+uasSlJd +uawall!ssew 'sau<;l5!pu! sap SI+!leSlJ alq -eUJno+uOJu!.1 ap aJuess!eUUOJaJ el +sa «aWS!IISI,I» ap SI+neallnou aJ+ne aun 'saJ -ue+SUOJJp sai Jed saSlP!p sanb!+ew5eJd sa4JJewSlP ap +a saJnsaw ap alqwasua un +9+nld s!ew aU!Jpop ap sdJOJ un sed +sa,u !nb - 0113 ap J!+Jed ~ SlWJOj aws!5 -oloSlu un - «oWS!lIa,l» seq-~I alladde UO,I anb aJ ap xneJ+uaJ s+u!od sap un,1 +uos aJn+dnJ aHaJ +a - saSls!leU!5Jew +a saSl!lqno sassep sap +a suo!+elndod sap uo!+e+uasSlJdaJ-o+ne,l- SI+neallnou aHa] 'sUO!palSl xne +uedp!+ -Jed ua J!ollnod np apaJ!p a+ênbuoJ el ap a!OIl el Jns +uawap!deJ a5e5ua,s 'sa+ues -odwOJ sald!+lnw sas ap suoqeJ!puallaJ sai J!+noqe aJ!ej Jnod 'S\fW al 'an50Jp el +a eJOJ el aJ+uoJ aHnl el suep sSl5e5ua +uawa+Jallno siun -s+e+3 sap aJUaJSl5u!,1 ~ Jasoddo,s ap +a JaJUOUSlP ap sJole +!es -s!5e,s I! JeJ [dSdl] saldnad sap SI+au!eJ -allnos el Jnod +uawnJ+sul '066t saSluue sap +nqSlP ne 'Slladde pJoqe,p +!egs !nb - S\fW al - aws!le!Jos al SJall +uawallnow al Slu +!e+SI !su!\f 'Ja!+ua +no+ sAed ne aSlsod -oJd a+!nsua s!ew sau<;l5!pu! saldnad sai Jns aSlxe pJoqe,p sa+JaJ '+uawa5ue4J ap s+afoJd sai sno+ ap 'suo!+eJ!puallaJ sai sa+no+ ap asna+Jod 'aJ!elndod UO!+ -es!ue5Jo allallnou aun,p aseq el aJ!ej ua Jnod sapuewap sJnal +a suo!+es!ue5 -JO sasJall!p sai JalqwasseJ ns J!olle,p '+no+Jns 'fa +ua!ea5ue4J sdwa+ sai anb !+uas J!olle,p +sa - aJede4] np sOJaieJoJ sap asuajSlP ap s+eJ!puAs sap a+ê+ el s!Jd +!elle !nb - saleJow 01l3,P a!uSl5 ap dnoJ al allllndOd UOliISIUI610 anaAnOU aUn 'saJ!eu!5!Jo saldnad sap s+!OJp sap aJuess!euuoJaJ el +a asua19P el Jnod [8001]] a!II!l08 ap sau<;l5!pu! saldnad sap uo!+eJSlPSljuO] el pa!d Jns S!W +ua!elle '+uawauuoJ!IIUa,1 ap a5eJJes ne +a 'j!sua+xa a5ellalSl ,1 ap +a ap+snpu!oJ5e,1 ap saJ!e+SI!JdoJd spueJ5 sai Jed saJJa+ SJnal ap lanu!+uoJ 1011 ne sdwa+5uol s!ndap sSl+UOJjUOJ - sauuos -Jad 000 008 anblanb - auua!uozewe auoz a+sell el ap sauo+4Jo+ne saldnad sai 'SI+9J Jnal aD '[anb!lqndSlH el ap +uap!sSlJd-aJ!1I !n4,pJnofne] eJau!l epJeg oJelll\f Jed sSl5 -!J!P SJOle au!eqJn a4Jne5 el ap sJnapas sap ~ sSlposse +ua!egs 511 'saJ!e+!le5S1 snld saJnsaw sap anb !su!e 'saJn+lnJ sJnal ap +a suo!+!peJ+ sJnal ap padsaJ al +ua!enb!puallaJ 511 'sauo+4Jo+ne saldnad sai saw!p!1I +ua!e+SI +uop alepeJ Uo!+eu -!W!JJs!P el +a allaJn+lnJ uo!ssaJddo,1 'anb!woUOJSI uo!+e+!Oldxa,1 +ua!eJuou -SIP s!+Jed sa] 'ZBLt -OBLt saSluue sap +uawall<;llnos pueJ5 np eJewAe sOJSl4 al 'pe+e)l Jednl ~ +ueJSljSlJ as xnap sno+ ' [\f)llIW] pe+e)l Jednl ua!pu! +uawallnow al +a [)llHW] pe+e)l Jednl aJ!euuo!+nloll -SlJ +uawallnow al :seJewAe sanb!+!IOd s!+Jed sJa!waJd sai snJedde +ua!e+SI anb -odSl aHaJ \f 'S\fW np anuall el eJaJedSlJd 'a+Jos anblanb ua '!nb OL6 t saSluue sap +nqSlP np eJewAe «1!aIlSlJ» al Jauuo!+uaw pJoqe,p +nej I! ap<;l!S .OZ np sa!uuaJSlP saJ<;I!uJap sap aU<;l5!pu! apuow al sueo 'aJue+S!SSlJ ap suo!+es!ue5Jo salqe+PSlIl ap s+nqSlP ap no sall!+e+ua+ ap saSlu5ed -WOJJe 'sJnau!w sap sa+uaIO!1I suoqe+ -saj!uew +a sall<;lJ5 sai '+uawwaJSlJ snld 'fa s+uawall<;llnos sai +a sa+lolISlJ sai 'sap -<;I!s sap 5uOI ne 'SI+SI +uo xnaJqwoN 'a!u -OIOJ el ap anb!woUOJSI -OJq!lod aW<;l+sAs np uoqenu!+uoJ el anb +!egu !nb a+uep -uadSlPU! anb!lqndSlJ el snos +a alou5edsa uo!+es!uoloJ el +uepuad anb eJu! aJ!dwa,1 snos ua!q !ssne 'sJnanbu!ell sap 5nof al SI+daJJe s!ewef e,u 'sau<;l5!pu! sai 5ueJ Ja!waJd ne +a 'ua!II!loq aldnad al '+!ej u3 sau,6lPUI SluawaA'lnos la saIIOA'H "'+êJOj el ap sau -<;I5!pu! saldnad sap +eme4,1 ap +a +uaw -aUUOJ!lIua,1 ap uo!pnJ+sap 'a5ellaISl,1 ap +uawaddolallSlP al +a s!oq sap uo!+e+!Old -xa,1 Jnod aleJ!doJ+qns +êJOj el ap a5eJ -Jes 'salla!J+snpu!-oJ5e suo!+e+!Oldxa sapueJ5 sap +YOJd ne saJJa+ sap uo!+eJ+ -uaJUOJ +a aJ!eJ5e aWJ019J aJ!essaJSlU el ap +êJJe 'a!1I el ap +OOJ np assne4 'sj!s -sew s+uawapuaJ!I ap sa!lI!ns saleuo!+eu sas!JdaJ+ua sap uo!+es!+ellpd :leJSlq!1 -OSlU anb!woUOJSI al<;lpow np 'OB saSluue sap na!l!w ne 'anb!+eJd ua as!w el ap saJ -uanbSlsUOJ sai +a ale!JeJ uo!+e5slJ5S1s el 'le!uoloJ +!Jdsa l!a!1I np aJue+s!sJad el aJ+uOJ ['J+a 'sa+noJ ap saJndnoJ 'sall<;lJ5 'sa4JJew] +ua!eHnl p-salla] 'Ja!+Jenb ap suo!+eposse saJ+ne +a sauuesAed suo!+es!ue5Jo 's+eJ!puAs 's+uawallnow sJall!p sai Jed saSlwpdxa saJ!elndod suo!+eJ!puallaJ +a sapuewap sai Slsqew -Sl+sAs +a SllqwasseJ !su!e +!elle S\fW al 'saleuo!+euJa+u! sa!u5edwoJ sapueJ5 ap Jed +yoJd Jnal ~ saSl+!oldxa +uawallanpe sai -laJn+eu saJJnossaJ sap SI+au!eJall -nos es snos Jno+aJ al Jed suaAo+p sas sno+ ap au5!p a!1I el +a a!II!l08 allallnou el ap anb!woUOJSI aseq el JaJnsse,p !ssne +!5e,s Il 'sJna!JSlj -U! saww04 sap aWWOJ «sua!pul» sai JaJSlP!suOJ ap +!e+SI +ueua+u!ew ~,nbsnf nlellSlJd e !nb +a uo!+es!uoi -OJ el ap sdwa+ sap aSl+!JSl4 apn+ -!He,1 anb sJole 'saJueAoJJ sJnal ap +a sawn+noJ sJnal ap 'san5uel sJnal ap 'sanb!U4+a sau!5po sJnal ap SI+!sJall!p el suep xne5S1 +uoJas aun J!gq ap +!5e,s I! '[S\fW] aws!lepos al SJall +uawallnow al '!+Jed uos ap +a saleJ -oW 0113 +uap!sSlJd np awweJ50Jd al uOlas 'Je] 'a!II!loB el ap ale!JOS +a anb!wouoJSI 'anb!+!lod a!1I el ap puojoJd +uawa5ue4J un,p aJJowe +a aJuouue +no+Jns s!ew 'JUOp +uawauSlIISl +ue+Jodwl 'uo!+elndod el ap %OL su!ow ne +uawJoj - suaSldoJn3 sap aSlIl!JJe,1 +a anb!JSlW\f,1 ap «a+JallnoJ -SlP» el +uelle sAed aJ suep +uell!1I sald -nad sap s+uepuaJsap sai - sau<;l5!pu! saJ anb alqenbJewaJ snld +ue+ne,p +sa +!ej al 'au<;l5!pu! au!5!Jo,p +uap!sSlJd un 'aJ!0+s!4 uos ap s!Oj aJ<;I!waJd el Jnod '+!euuop as a!II!108 el 'sanb!+eJJOWSlP +uawa+!ejJed suoqJalSl sap Jed 'sooz aJqwaJSlP Bt al 'aJ!+snfu!IP +a aws!le!uoloJ ap sue 005 ap snld Jns «aws!ue!pu!ll» ap aJ!op!1I el ap +!!+nld +!6els Il 'xne+uappJo sJna+e+uawwoJ su!e+JaJ a~Y!lenb +uoii aWWOJ anb!+ -!Iod a4Jne6 el ap aJ!Op!/\ aldw!s aun I? a+!np~J aJ+ê +!eJnes au 5002 ua sau saww04 salsno+ 1)0 Uo!+eu allallnou -Jn sap anss! «a!/\!loB allallnou» el " ·a~AH08. t?l ap a..t~o~s~ll.l F a:Jua..tt}}t}..t ~ut?s~t?} lapnl1 ut?~~s~..tlla ap ap9..tt? un suosodo..td snOA snou xna!ua sal..tapuallt}..tddt? xna~w ..tnod ·~s~ sap s..t0l suo~~t?~saJ~ut?w sal sut?p suo~put?:>s al snou awwo:> ((s ... na~~oldxa sap ~a aws~:>t? ... np ~sst? ...... t?q~P» 'u~t?wn\,l snld 'a~snJ snld apuow un ~ualnaA ~nb. xna:J sno~ ap uaHnos al "'~OAa:>a ... ~~op ~at?aua snssa:>o ... d al • ... ~uaA ~ s~ow sal sut?p anoJ as a~AHoa t?l ap ... ~uaAt?l ·s ... noJ 06 sal sut?p ... ~ua~ as ~~op ~nb. a ... ~uo:>ua uos ~ ((a ... ~o~t?:>OA'i' wnpua"i'J'i')) un.p anua~ t?l ~ut?p~:>~p ua a~~t? ... :>ow'i'P t?l ... t?d a ... ~t?~~ ... ou~w a~\{:> ... t?aHo.l ap a:>ualo~A t?l ~ a ... puod'i' ap ~S~O\{:> t? s~lt?",oH OA~ 'apuow al sut?p xnt?~:>os s~uawaAnow xna ... qwou ap ... t?d sa'i'uaw sannl sal ... ns ~a aUHt?l anb.~ ... 'i'wy a~no~ ... ns a~ut?~ ... odw~ a:>uanlJu~ aun t? a~AHoa ua aA~ ...... t? ~nb. a:) ·anb.~~t? ... d ua ~uanaw sa ... ~t?lnlod s~uawaAnow sal anb. xnt?~:>os s~uawaaut?\{:> sal a~l}o:> anb. a~l}o:> ... as ... aAua ... ~naA ~nb. ·lt?uo~~t?u ... a~u~ ~a lt?u -o~~t?u ~t?uo ... ~t?d put? ... a al ·SUOHt?S~Ut?a ... o sas ~a anb.~~Hod a~~o ... p t?l ·a~\{:> ... t?aHo ana:> ~ut?ua ... dwo:> '~un ~uO"'J un ... t?d 'i':>t?uaw ~ssnt? ~sa ua~AHoq a ... ~t?lndod ~a la ... n~ln:> ·anb.~~t? ... :>ow~p uo~~nloA'i' ap snssa:>o ... d al ·a~ ... od -dnsu~.l ~nb. snssa:>o ... d un ... asmqt?~s'i'P ~a ... aHP~"':>s~p ~ aS~A ~nb. apt?lt?:>sa aun sut?p a'i':>ut?l ~sa.s ~:> aua:> ·a ... qwa:>'i'P ua a'i'lqwassY.l ap a~OA al a:>ualo~A t?l ... t?d ... a\{:>llIdwa.P 'i'~ua~ "'~OAt? s~ ... dy ·saua ... n~t?u sa:> ... nos -sa ... ua sa\{:>~ ... snld sal s~uawa~ ... t?d'i'P sap a~s~:>t? ... ~a a~s~uuo~ssa:>'i's 'a~ut?"i'lo~u~ ·a ... ~t?~~ ... ou~w a~\{:> ... t?aHo.l ap au~t?\{ t?l ... as~nt? .nb. ~uaAnad au sa'i'at?S~Aua sa ... nsaw sal i'~a'Ant?d t?l ~a awsHt?~uol0:> al ·aws~:>t? ... al

laAt? ... ~uy ua.p ~sa uOHnCharlessuo:> auaAnou ana:> ap ... naJt?w naJua.l'auua~p~~onb. uo:St?J ap xnt?uo~~t?u s~t?q'i'P

sap ... nao:> nt? ~uos s~aJns sa:> sno~ '~t?~~.l ap suoHnCharlessu~ sap ~uawauaAnoua ... ·saua ... n~t?u sa:> ... nossa ... sal ... ns al9"'~uo:> ·alt?~uawa~ ... t?d'i'P a~wouo~nt? 'sauo~\{:>o~nt? suo~~t?u ap a:>ut?ss~t?uuo:>aH. 'OOOZ sa'i'uut? sap ... ~~ ... t?d ~ ~uap'i':>'i' ... d suu 'i'~~Wma'i'l ap nt?aA~u un a ... pu~ant? ... nod a'i'sHt?"i'u~a a~~ns t?l ... t?d ~sa.s a ... ~t?lndod aput?wap ana:) 'a~ut?nCharlessuo:> a'i'lqwassy aun.p anua~ t?l a'i'nb.~puaAa ... S~OJ a ... ~~wa ... d t?l ... nod Ht?At? s,{t?d np sa~ut?~ ... odw~ sauo~\{:>o~nt? suo~~t?s~ut?a ... o sap aun '~J'i'P 066L ua '~aua u~ 'a~lqwassy ana:> ap pa~d ... ns as~w t?l ~Ut?At? ua~q s~ndap a:> ~a ·sanb.~Hlod ~a xnt?~:>os s ... na~:>t? saldptnw ap ... t?d sa'i'lnw",oJ 'i'~~ ~uo ~nb. suoCharlessodo ... d sap a'i'~ ... od t?l a ... ~p~suo:> uo ~s saw ... ou~ ~uos xnaJua sal 'wnpua"i'J'i'' ap a~oA ... t?d aldnad np uo~~t?qo ... ddt?.l ~ s~wnos t? ... as ·a ... qwa:>'i'P ua a'i'lqwassY.l ... t?d a'i'~dopt? uo~~nCharlessuo:> ana:) 'a~ut?nH~suo:) a'i'lqwassy aun ... aw",oJ ... nod las ... aA~un aat?"'Uns nt? snl'i' s~ut?~uas~ ... da ... 99Z ap uo~~:>al'i'.l s ... aAt? ... ~ ~ 's,{t?d np uOHnCharlessuo:) t?l a ... ~ ... :>~'i' ap snssa:>o ... d aU:>YJ~p al 'i'wt?~ua ~uo sua~AHoa sal'900Z ~l}ot?P s~ow al s~ndaQ lapnH uallsllq) lad aWSIUIIPUI,1 , aWSllllUOIOJ ,na 3111108 9E 38 vite fait de provoquer la partition de la Bolivie en deux parties: une «indienne » et pauvre sur l'Alti piano et l'autre «blan(he» et riche dans l'Oriente. Aussi, <<l'évisme>> offre-t-il à la Bolivie non indigène la situation et les mêmes droits que ceux des nations natives et l'asso(ie au partage et à l'exer(ice du pouvoir. L'indianisme, ainsi mmplété, a été qualifié de «flexible» et «(ulturel» par opposition à un certain indigénisme intransigeant et excluant qui a eu naguère ses partisans. D'ailleurs les «5DD ans de (olonialisme et d'injustice» auxquels le nouveau gouvernement veut mettre fin ne s'étaient pas abattus sur les seuls indigènes mais sur l'ensemble de la population. En somme, au nom de l'indianisme, ('est un véritable mntrat social-le premier dans l'Histoire bolivienne - qui est proposé aux multiples (omposantes de la nation. D'autre part, au plan émnomique, le nouveau gouvernement va mettre fin au mlonialisme qui avait fait du pays un simple exportateur de matières premières brutes, fondion dont il ne tirait au (un profit. Pour cela il doit récupérer les ressources naturelles nationales - processus déjà en (ours - et, par leur exploitation industrielle, les mettre au service du développement et de l'amélioration des mnditions de vie de toute la population. informelle. Une émnomie de base régie par le socialisme mmmunautaire andin - solidarité et réciprocité - auquel le président Evo Morales est fort attaché. Ainsi, l'é(onomie, appuyée à la fois sur les traditions indigènes et sur l'apport extérieur participe du même esprit d'indianisme flexible et ouvert. En fait, le projet de nouvelle Bolivie d'Evo Morales est une vraie révolution: pour la première fois depuis l'indépendance - 6 août 1825 - les peuples originaires, les descendants des mnquistadors et des premiers (olons, les fils du métissage racial et les derniers immigrés sont tous invités, sur un pied d'égalité et sans rien renier ou oublier de leurs héritages (ulturels, à ériger une patrie enfin indépendante, juste et digne. Jama is la Bolivie blan(he offi(ielle n'avait voulu intégrer ses indigènes. La tentative la plus Si, pour cette exploitation, il faut faire appel aux techniques et aux (apitaux étrangers et donc se rapprocher du monde globalisé, le réalisme a mm mandé de (onserver, de protéger et même de développer la petite économie traditionnelle de base, celle des paysans, des artisans, des micro entreprises familiales et de tous les travaux de l'émnomie SAHARA le droit du peuple sahraoui doit être enfin respelté 1 Î/esCanar.es - Quelques repères historiques Le Rio de Oro ou Sahara o(cidental n'échappe au partage de l'Afrique entre les puissances mloniales et devient au mngrès de Berlin [1878], espagnol. Le «Sahara espagnol» est inscrit pour la première fois sur la liste des territoires à démloniser en 1963. ['est en 1965 qu'une première résolution des Nations Unies invite le gouvernement espagnol à prendre les mesures nécessaires à la démlonisation du territoire. 1973 voit la (réation du Front Polissario, mouvement de libération représentatif de l'ensemble du territoire et des différentes tribus qui le mmposent. Il va dès le départ imposer la lutte armée mmme moyen de libération ainsi que la volonté d'unifier les tribus en formant le peuple sarahoui, porteur de l'idée d'une nation indépendante. Le Maro( profite de l'affaiblissement de l'Espagne franquiste et organise en novembre 1975, la «Mar(he verte» qui mnsa(re 1'0(( upation du Sahara o(cidental. Le 14 novembre 1975, l'Espagne signe les a(mrds de Madrid avec le Maro( et la Mauritanie, qui prévoient la partition du Sahara o(cidental entre ces deux pays. [et a(mrd ne bénéficie pas du soutien de la mmmunauté internationale, et va à l'enmntre d'un avis mnsultatif de la [our internationale de Justice sur le droit à l'autodétermination du Sahara o(cidental dans le cadre de la démlonisation. Après le départ des troupes espagnoles, l'armée marocaine intensifie les mmbats; les Saharaouis occupés, bombardés au napalm, poursuivis organisent au mieux la résistance et le refuge de leur population dans des (amps, à l'est quand l'Algérie ouvre ses frontières . Le 10 décembre 1975, la Mautitanie entre en guerre aux mtés du Maroc Le Front Polissario proclame la République Arabe Sahraouie oémo( ratique [RASo]le 27 février 1976 à Bir Lehlou. Saharaouis, Marocains et Mauritaniens vont s'affronter jusqu'en 1991 [1979 pour la Mauritanie] date de la signature d'un cessez le feu à l'initiative de l'OUA et de l'ONU assorti d'un plan de paix qui prévoit la tenue d'un référendum d'autodétermination, promesse toujours non tenue en cette fin d'année 2007! (ESPAGNEI Boujd"our ;,/ 1 J • Oakhla - f BlGaneouz If ,- - MAROC ( • l aayoune • Smara B ou~a i ALGERI Gue/ta . Zemmour MAURITANIE (; 100 2':n lm En 2003, James Baker, ancien secrétaire d'Etat américain avait pourtant fait aboutir l'identifi(ation des éledeurs et proposé un nouveau plan de règlement qualifié par le [onseil de sécurité de «solution politique optimale» [résolution 1495 de juillet 2003]. Le Maro( avait réagi par un mup de force reniant tous ses engagements antérieurs. [e mup de force avait entrainé la démission de James Baker et la remnnaissance de la RASD par l'Afrique du Sud mais n'avait pas ému le reste de la mmmunauté internationale et la France en particulier. Depuis le cessez-le-feu de 1991, environ 230 militaires de la Mission des Nations Unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara o(cidental [MINURSo] surveillent les forces en présence ainsi que la préparation du référendum sur le statut final. [elui-ci a été repoussé à plusieurs reprises à (ause du Maro( par (rainte que le «oui» pour l'autodetermination ne l'emporte. Aujourd'hui le Maro( propose la solution de l'autonomie. Cette proposition est rejetée par les Sahraouies qui reclament l'autodétermination promise. En 2002, la RASD était remnnue par 54 États à travers le monde et 72 l'ont remnnue a un moment ou à un autre. En 2007, le nombre de pays reEOnnaissant la RASo est passé à 35. Des pays sont revenus proche avait été celle de la révolution de 1952. Les classes moyennes, protagonistes de cette révolution, pensaient alors avoir résolu le problème en auorda nt le droit de vote à l'ensemble de la population, alors qu'auparavant ce droit était réservé à une petite élite de Blan(s fortunés. Ma is ce droit, vite mntrôlé et étouffé par les nouveaux partis, n'avait pas permis aux indigènes et au peuple en général de se faire entendre. renouveau, renaissance mais qui désigne aussi une nouvelle période historique. Un pa(hakuti qu'attendent aussi toutes les populations originelles des Andes. demandant depuis des siècles la restitution des terres traditionnelles volées. La réforme agraire lan(ée le 3 juin dernier a d'ailleurs débuté par la restitution de ces terres à diverses (ommunautés des départements d'Oruro, Pando, Potosi et Santa Cruz. Geste symbolique (ar le vieux principe du travail en (ommun est toujours en honneur dans ces mmmunautés. Le problème de la terre Cinquante ans plus tard, Evo Morales, le MAS et le nouveau gouvernement entreprennent la difficile tâche de mnstruire une vraie nation sous la bannière de l'unité dans la diversité. En(ore que la partie soit loin d'être gagnée, la Bolivie se sent à l'aube d'un nouveau pa(hakuti - un mot que(hua-aymara qui peut se traduire par les termes opposés et (omplémentaires de renversement, révolution, Un des grands problèmes que la nouvelle Bolivie doit résoudre au plus vite est celui de la réforme agraire. Les paysans, indigènes dans leur grande majorité, n'ont que 15 millions d'hedares sur les 60 millions de terres cultivables dont dispose le pays, face aux 40 millions aux mains des grands propriétaires et 10 millions soustraits au profit des grandes (ompagnies minéralières, gazières, forestières et autres. Résultat, des dizaines de milliers de tout petits propriétaires, au moins 200 000 familles sans terre et les mmmunautés indigènes AT'ticle publié pOUT' RISAL . Réseau d ' infoT'mation et de solidaT'ité avec l"AméT'i'Que latineURL: http:// T'isal.collectifs. net/ • Journaliste, spécialiste de l'Amérique Latine. Il a publié une vingtaine d'ouvrages consacrés aux divers pays et problèmes de celle partie du monde. Collaborateur de la revue Espaces Latinos. CCIDENTAL sur leur remnnaissance passée, (ar ils mnsidèrent que la remnnaissance de la RASD s'oppose avec le principe d'un référendum d'autodétermination sur le Sahara o(cidental. La remnnaissance de la RASD en 1982 par l'Union africaine [alors OUA] provoqua le départ du Maro( de cette organisation. Aujourd'hui. Les droits d'un peuple sont toujours bafoués, la répression (ontinue Le règne d'Hassan Il a été parti(ulièrement (ruel pour les Sahraouis: disparitions, assassinats, tortures. Mohamed IV a laissé un peu de leste et autorisé la (réation d'associations mais les droits de l'homme sont toujours violés et les réfugiés sahraouis vivent toujours dans des (amps «provisoirs» en Algérie. Depuis mai 200S, la population sahraouie des territoires occupés exprime, par des manifestations quasi-quotidiennes, son droit à l'autodétermination, une fois de plus remnnu par la résolution 17S4 adoptée le 30 avril 2007 par le [onseil de sécurité des Nations unies. Les forces d'occupation marocaines répondent par une répression brutale: arrestations, emprisonnements, mauvais traitements et tortures, har(èlement judiciaire des défenseurs des droits de l'homme, maisons saccagées, associations interdites, lourdes mndamnations souvent aggravées en appel, dans des procédures qui ne respedent pas les normes internationales du procès équitable. Dans plusieurs universités marocaines, les étudiants sahraouis, qui veulent exprimer leur solidarité avec la population des territoires occupés, subissent également la répression: des dizaines d'arrestations suivies de procès et d'emprisonnements, de très nombreux blessés. Des journalistes qui dénoncent les violations des droits humains sont arrêtés. La délégation du Haut mmmissariat des droits de l'homme des Nations Unies, qui s'était rendue en mai 2006 au Sahara o(cidental, a remnnu que les Sahraouis subissaient de graves restridions de leur droit d'exprimer leur opinion, de (réer des associations et de tenir des assemblées. Elle a qualifié lëi situation des droits de l'homme de «très (ritique» en soulignant que ces violations démulaient de la non-application du droit à l'autodétermination du peuple sahraoui. Une telle situation ne mntribue pas à (réer un climat favorable aux négociations diredes entre le Maro( et le Front Polisario qui se déroulent a(tuellement sous l'égide des Nations Unies. Lors de son mngrès qui s'est tenu en décembre, le Polisario annonce qu'il prendra part aux négociations diredes qui auront lieu du 07 au 09 janvier prochain à Manhasset, mais avertit qu'en (as d'échec de ces pourparlers «les hostilités risquent de reprendre», formulant le souhait que le Maro( «ne laissera pas passer cette précieuse O(casion pour une paix juste et définitive». Selon la déclaration finale du XII ème (ongrès du Polisario, les négociations «ne peuvent s'éterrniser et EOnstituer une fin en soi au service de desseins mloniaux que les sahraouis ne sauraient a(cepter». Les Nations Unies et le [onseil de sécurité ont été interpellé par les Sahraouis pour jouer pleinement leur rôle et assumer leur responsabilité en exerçant les «pressions» et en appl iquant «les sandions» qui s'imposent sur le Maro( pour «mettre fin à son intransigeance, à ses multiples provocations et à ses vaines tentatives, visant à imposer des pseudo solution en totale mntradidion avec le droit international». Le MRAP pour sa part, soutient l'appli(ation du droit international et les droits fondamentaux du peuple sahraoui. Il intervient notamment régulièrement à Genève au «mnseil des droits de l'homme» de l'ONU pour dénoncer la répression envers les Sahraouis et demander une solution claire à «la question de l'audodétermination du Sahara o(cidental». Nous pensons que la France, mmpte tenu de ses liens avec le Maro(, doit oeuvrer pour favoriser une issue à ce EOnflit qui dure depuis plus de trente ans; il ne peut trouver d'issue en dehors des principes fondamentaux de la Charte des Nations Unies qui stipule le droit des peuples (olonisés à déterminer leur avenir. Il y a urgence, l'é(he( des négociations de janvier pourrait bien avoir (omme mnséquence une reprise des hostilités. RenéeLe_t 39 olre éleClio 1993. Pakistan. Iqbal il trein' ans l't, mmme tant d'autres enfants, il part tous les matins travailler dans une usine de tapis. Exploité, Iqbal n'a plus qu'une idée en tête: se sauver et surtout dénoncer le travail des l'nrants. Réussirat- il à mener CP combat pour la liberté? Francesco d'Adamo est milanais. Il a publié plusieurs romans pour la jeunessp qui ont été final istes dans divers prix. LA FRANCE SES ES"C U.VES Pendant plus dl' deux siècles, des terres françaises ont porté quatre millions d'esclaves. Deux millions .... -::;':"..: - d'entre eux sont nés l'n Afrique et ont été transportés par des navires négriers dans - les colonies, les deux autres millions y sont nés. Il existe des histoires de la colonisation française, des histoires de chaque colonie, des histoires générales de la traite, mais il n'existait aucune histoire de l'esclavage français, dans l'ensemble des colonies, sur toute la période colo~iale.le livre de Frédéric Régent grace au renouvellemellt de l'historiographie sur le fonctionnement des sociétés esclavagistes françaises comble un vide et permet de répondre il de nombreuses questions: Pourquoi des Français ont-ils été amenés il devenir des esclavagistes? Pourquoi ont-ils choisi de recourir il la traite négrière? Comment les notions de Blancs et de Noirs ont-elles été inventées? Quel bénéfice la France tire-t-elle de l'économie esclavagiste? Quelles sont les limites il l'exploitatioll des esclaves? Pourquoi la France rétablit-elle l'esclavage après l'avo ir aboli? Quel rôle jouent respectivement les esclaves et les abolitionnistes dans le processus d'émanci pation? Un ouvrage essentiel, au COEur d'une nouvelle approche de l'histoire de France. CHINSON INllRICISTE le chanteur et comédien François t1on!1 [ex Deschien) a écrit une chanson contre le négationnisme et nous l'avons interrogé il ce sujet, Différences: pourquoi une chanson si sérieuse dans un récital de chansons humoristiques? François Morel: J'aime bien le mélange des genres dans un récital, qu'une chanson comme celle-ci puisse cohabiter avec une chanson drôle. Il ya aussi une chanson sur un papa alcoolique, des chansons plus tristes aussi, mélancoliques, mélancomiques, .. Vous savez, on croit choisir des sujets de chansons mais ce qont les sujets qui nous choisissent, (propos rttUl!iUis par Sl!rg:1! 60LOBER6] PROFANATION Ils ont marqué des mots de haine Incognito Des croix gammées des mots obscènes Sur mon tombeau Ont renversé le livre en pierre Et l 'ont cassé Ils se sont saoulés à la bière Et ont pissé Tu ne peux pas imaginer Comme ils ont ri Quand ils se sont débarassé De meurs habits Quand ils se sont le cul à l'air Photographiés Sur le mausolée de ma mère Se sont branlés je suis fatigué fatigué J'imaginais que je pourrais Après la vie me reposer,,, Des nostalgiques de la guerre De la terreur Ont invoqué le nom d'Hitler Et j'ai eu peur je me suis dit ça recommence ['est pas lini J'espérais au moins le silence Presque l'oubli Votre président a promis L'air solennel Que seront durement punis Les criminels [ 'est tous les jours que l'on écrit « Plus jamais ça » Et qu'avance la barbarie A petits pas je suis fatigué fatigué j'imaginais que je pourrais Après la vie me reposer" . Il para" qu'il y a des gens Ici en France Qui osent doufer maintenant De ma souffrance Ils expliquent l'air dégagé Qu'ils ne croient pas Que des enfants sont morls gazés A Treblin ka Quand les maîtres sont enragés Est-ce étonnant De voir leurs chiens encouragés Montrer les dents ? Ils ont marqué des mots de haine Incognito Des croix gammées des mots obscènes Sur mon tombeau je suis fatigué fatigué j'imaginais que je pourrais Après la vie me reposer,

Notes

<references />

Catégories