http://archives.mrap.fr/mediawiki/index.php?title=Diff%C3%A9rences_n%C2%B0121_-_octobre_1991&feed=atom&action=historyDifférences n°121 - octobre 1991 - Historique des versions2024-03-29T00:53:01ZHistorique des versions pour cette page sur le wikiMediaWiki 1.35.13http://archives.mrap.fr/mediawiki/index.php?title=Diff%C3%A9rences_n%C2%B0121_-_octobre_1991&diff=12645&oldid=prevPantchovilla : Remplacement du texte — « </div> » par « </div>{{Notes de bas de page}} »2012-03-01T09:11:37Z<p>Remplacement du texte — « </div> » par « </div>{{Notes de bas de page}} »</p>
<p><b>Nouvelle page</b></p><div>== Sommaire du numéro ==<br />
'''n°121 octobre 1991'''<br />
*La guerre d'Algérie, il y a 30 ans<br />
*Vous avez dit enquête?<br />
*Beurs civiques: comprendre pour s'entendre par Abdel Aïssou [immigration]<br />
*Cinéma; décrire avant d'écrire interview de Gérard Mordillat par Isabelle Avran<br />
*Un pogrom à Paris? (17 octobre 1961)<br />
<br />
== Numéro au format PDF ==<br />
<br />
{{Lecture PDF}}<br />
<br />
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<br />
{{Recherches texte brut}}<br />
<br />
<div class="textebrut"><br />
OCTOBRE 1991 - N ° 121 - 10F<br />
SPÉCIAL Il OCTOBRE 1961 « Après sept ans de guerre pour<br />
les Français, bien plus pur les<br />
Algériens, le temps entre soudain<br />
en contractions. 1961, la<br />
chronologie explose [ ... ) Référendum sur<br />
l'autodétennination, putsch militaire à Alger,<br />
bombes de colons exaspérés, début de négociations.<br />
Les secousses politiques se succèdent.<br />
La cadence s'accélère. L'issue du<br />
conflit s'annonce, la délivrance est proche.<br />
Algériens, Français, chacun tente de forcer le<br />
destin en sa faveur. 1961 est l'année où, en<br />
France, la guerre va culminer », écrit Anne<br />
Tristan dans un ouvrage que vient de publier<br />
« Au nom de la mémoire» (1) sur le défi et<br />
le massacre du 17 octobre 1961. Un travail<br />
de recherche mené en commun avec Agnès<br />
Denis (dont le film à ce sujet sonira prochainement),<br />
Mehdi Lallaoui et Cécile Urbain.<br />
Le Si/ence du fleul'e, leur livre très documenté,<br />
qui mêle commentaires et photos d'Elie<br />
Kagan, de Marc Riboud, des arch ives de<br />
l'Humanité, de Paris-Match, du Secours Populaire,<br />
etc ... est à conseiller à toutes celles<br />
et tous ceux qui veulent retrouver ou ne pas<br />
perdre la mémoire.<br />
« Voici trente ans, en octobre 1961, des Algériens<br />
ont été tués, noyés par dizaines dans<br />
la Seine. Ils avaient simplement voulu, en<br />
manifestant, montrer qu'ils existaien!...». Le<br />
17 octobre 1961, à l'appel du FLN, des dizaines<br />
de milliers d'Algériens de la région<br />
parisienne investissent le pavé parisien, pacifiquement.<br />
Un immense mouvement populaire<br />
succède à une période de lutte armée<br />
qui avait gagné le sol français lui-même: excédés<br />
par les traitements insupportables infligés<br />
aux leurs par la police dans les « centres<br />
de tri » ou ailleurs, des commandos de<br />
résistants algériens s'en étaient pris à la police.<br />
Le Préfet de police de la Seine qui s'était sinistrement<br />
illustré moins de vingt ans plus<br />
tôt, Maurice Papan, proposait à la police de<br />
répondre par dix tirs pour un tir.<br />
Le 17, ceux qu'on appelle officiellement les<br />
«les Français musulmans d'Algérie» lui lancent<br />
un défi: quelques jours plus tôt, il avait<br />
décrété un couvre-feu discriminatoire. «<br />
Dans le but de mettre un tenne sans délai<br />
aux agissements criminels des terroristes,<br />
des mesures nouvelles viennent d'être décidées<br />
par la Préfecture de police. En vue d'en<br />
LA GUERRE D'ALGERIE<br />
IL Y A TRENTE ANS<br />
faciliter l'exécution, il est conseillé de la façon<br />
la plus pressante aux travailleurs algériens<br />
de s'abstenir de circuler la nuit dans les<br />
rues de Paris et de la banlieue parisienne [ ... ]<br />
Enfin, le Préfet de police a décidé que les débits<br />
de boisons tenus et fréquentés par des<br />
Français musulmans d'Algérie doivent fermer<br />
chaque jour à 19 heures. » « Ce couvrefeu<br />
discriminatoire est en conradiction totale<br />
avec les principes de la Constitution. Voilà<br />
pourquoi le pouvoir, hypocritemeht, n'en fa it<br />
pas un texte officiel mais un simple conseil »,<br />
écrit Anne tristan.<br />
Le 17, répondant à l'appel du FLN, le peuple<br />
algérien de Paris montre ou rappelle à la<br />
France, aux collègues de travail comme aux<br />
autres, son existence. C'est le massacre. Plusieurs<br />
centaines de manifestants, assassinés<br />
par les forces de l'ordre, seront retrouvés<br />
dans la Seine. Des milliers et des milliers<br />
d'autres sont blessés. Il 538 sont arrêtés.<br />
Ayant rencontré de nombreux acteurs ou témoins<br />
de celle période, Anne tristan parle de<br />
« mémoire à segments ».<br />
Les « témoins de la dernière minute, tels que<br />
des photographes, évoquent les souvenirs de<br />
leurs actes; ils sont capables de citer le<br />
nombre de leurs clichés, les difficultés accumulées<br />
pour filmer sous la pluie; ils se rappellent<br />
la police, et qu'elle n'était pas là pour<br />
(suife p. 2)<br />
VOUS AVEZ DIT ENQUETE 7<br />
L. mim •. L. m6m. Papon. Responsabl. de la déportation de plus d. 160 .nfants<br />
juib lorsqu'il appliquait les ordres nazis. ou ceux d'un Laval qui allait plus loin .ncor.,<br />
sur 1. t.rrltolr. français, que 1. lui d.mandaient ses chefs de l'ordr. brun. Le mi·<br />
m. Papon, Préfet da la Seine en 1958, et toujours Pr6fet 1.17 octobre 1961.<br />
L. V.I d'Hiv' de triste mémoire n'.xist. alors plus. C'est .... nti.lI.m.nt au Palais<br />
des Sports de la Port. de Versailles et au stade Pi.rr. de Coubertin que s'.ntassent<br />
les milliers d'Algériens victimes de la grande raft. du 17. Trois élus demanderont un.<br />
commision d'.nquit. sur 1. massacr. : Claude Bourdet. Gaston Deferre .t EugèneClaudius<br />
Petit.<br />
C'est 1. 31 octobre que doit finalement l'accepter Roger Frey, ministre de l'Intéri.ur.<br />
Pourtant, quelques jours plus tard. le prétexte tombe: des poursuit.s judiciaires sont<br />
.n cours; Il ne peut dès lors y avoir d. commission d'enquite. Il n'y aura pas d'enquit<br />
•.<br />
Quant à Maurice Papon, quand sera-t-il jugé 7 Roland Rappaport. avocat du MRAP (1)<br />
contre Papon, rappelle que très peu de responsables des crimes de guerre d. la période<br />
1939-1945 ont été jugés en France; seuls ou presque l'ont été les hommes de<br />
main, les exécutants. Legay lui·mime n'a été déclaré coupable qu'après sa mort,<br />
malgré une documentation abondante et indisc:utable sur sa culpabilité. Mais il rappelle<br />
qu'à peu .,..ès 90% des fonctionnaires français en poste en 1939 l'étaient encore<br />
.n 1945. tous les Français n'étaient-ils pas concernés 7 demande-t·iI. A propos de cet·<br />
te période. c'est le débat sur la .. complicité» ou bi.n la .. captivité» d. l'Etat français<br />
qui n'est toujours pas tranché officiellement, rappelle Roland Rappaport. Malgré<br />
les évidences. malgré tes choix d'un Pétain ou d'un Laval. au plus haut niveau. Mais<br />
de qui aurait été seulem.nt .. captif .. ou .. complice .. l'Etat français en 1961 7 L'enquit.<br />
pourtant ...<br />
.. Toutes les informations se clôtureront sur des non-lieux. Aucun membre des forces<br />
de l'ordre ne fera l'objet d'inculpation.<br />
Début 1962, une femme sera condamnée pour avoir crié à des policiers: ft Assassins<br />
! .. depuis une fenêtre où elle assistait à la manifestation du 17 octobre ". (2)<br />
mUre p. " .. Ur MRAPet te 17 octotwe 1961 H.<br />
(2} O'''pres Michel Lévine, Les r.tonnades d'octobre, page 306.<br />
s<br />
eux. Si la mémoire du métier<br />
semble extrêmement précise, l'ampleur<br />
de l'événement lui-même revient<br />
assez peu dans les discours. »<br />
Elle parle d'une « absence de mémoire<br />
» chez des militants français<br />
qui, interrogés sur les massacres<br />
ayant eu lieu en France durant cette<br />
guerre d'indépendance, citent<br />
spontanément Charonne, peu évoquent<br />
d'emblée ce 17 octobre<br />
1961.<br />
« La mémoire des "porteurs de valise"<br />
est douloureuse », dit Anne. «<br />
Ils ont vu leurs camarades massacrés.<br />
c'est une violence qu'ils n'ont<br />
jamais revue, et jamais sentie euxmêmes.<br />
» L'on conçoit que dans ce<br />
partage pas tout à fait complet,<br />
tandis qu'ils n'ont pu réagir voici<br />
trente ans en voyant leurs camarades<br />
de combat et leurs amis subir<br />
un tel assaut de haine et de brutalité,<br />
le traumatisme ne se soit jamais<br />
effacé. « Ils s'en tiennent souvent<br />
aux faits [ ... ] comme si n'existait<br />
pas la place pour qu'on leur laisse<br />
dire autre chose. [ ... ] Ce soir-là, on<br />
leur avait demandé d'observer, pas<br />
de participer. [ ... ] S'ils savaient que<br />
la répression s'abattrait sur les manifestants,<br />
ils n'imaginaient pas<br />
qu'elle pren-drait une telle ampleur<br />
», explique Anne.<br />
La mémoire des Algériens qui ont<br />
participé à cette manifestation ou<br />
ont vu leurs camarades, leurs<br />
proches, mourir est elle aussi douloureuse.<br />
Mais ils revivent aussi ce<br />
17 octobre comme un défi réussi.<br />
Certains parlent du « plus beau<br />
jour de leur vie».<br />
Malgré la censure, la presse, et<br />
presque toute la presse, a parlé de<br />
ce 17 octobre. Diversement, sans<br />
aucun doute. Mais il était impossible<br />
d'ignorer ce qui s'était passé.<br />
Et pourtant...<br />
Dès le 21 octobre, un meeting a<br />
lieu à la Sorbonne; puis une manifestation<br />
mobilise difficilement le<br />
23, puis de nouveau le 1er novembre.<br />
D'autres suivront.<br />
Anne Tristan s'interroge aujourd'hui.<br />
Trente ans après un couvrefeu<br />
discriminatoire ayant suscité si<br />
peu de réactions, trente ans après<br />
le massacre du 17 octobre, elle se<br />
demande l'ampleur que prendra la<br />
mobilisation pour le droit d'asile.<br />
Notamment...<br />
Isabelle Avran<br />
(1) Association dont l'objectif est «<br />
restituer,faire connaître le 17 octobre<br />
1961 » , BP 82, 95873 Bezons<br />
Cedex.<br />
ORTIR DE LA CULPABILITÉ<br />
Beurs civiques<br />
COMPRENDRE POUR<br />
SIENTENDRE<br />
1 1 Y a un an, déjà en association<br />
avec le MRAP,<br />
nous organisions la commémoration<br />
du 29ème anniversaire<br />
du 17 octobre 1961. Aux<br />
amis et manifestants réunis avec<br />
nous, nous donnions rendezvous<br />
pour le 30ème anniversaire.<br />
Par delà la symbolique des<br />
chiffres ronds, il apparaît que depuis<br />
plusieurs mois semble<br />
s'amorcer une torsion dans le<br />
non-dit à propos d'un conflit<br />
dont l'une des caractéristiques<br />
les plus étonnantes est d'avoir<br />
comme appellation officielle «<br />
opération de maintien de l'ordre<br />
en Algérie ».<br />
C'est sans doute cette conception<br />
- somme toute assez particulière<br />
du maintien de l'ordre (qui n'est<br />
pas sans rappeler l'Afrique du<br />
sud en apartheid) - qui peut expliquer<br />
le massacre. Dans cette<br />
perspective, l'aspect inouï d'octobre<br />
1961, ce point paroxystique<br />
d'une barbarie « ne sachant<br />
plus comment haïr l'Arabe », est<br />
exemplaire à plus d'un titre. Tout<br />
d'abord, parce qu'à travers le<br />
mixte police-immigration, il fixe<br />
durablement le rapport Franceimmigration<br />
algérienne, et, par<br />
extension, maghrébine. Et ce<br />
rapport sera celui d'une tension<br />
sans cesse renouvelée, des ratonnades<br />
aux violences dans les<br />
banlieues. Précisément pour un<br />
enfant issu de l'immigration<br />
maghrébine en France, vouloir<br />
comprendre octobre 1961, c'est<br />
tenter de dénouer l'écheveau<br />
contradictoire d'une présence;<br />
contradictoire parce que jamais<br />
posée sous l'angle d'une histoire<br />
aceptée comme commune. L'histoire<br />
de la présence française en<br />
Algérie, comme celle de l'immigration<br />
algérienne en France, ont<br />
été bâties chaque fois sur des négations.<br />
Négations qui rendent<br />
durablement difficile l'acceptation<br />
par la France de citoyens «<br />
nouveaux » issus d'une terre qui,<br />
pour voir été trop désirée, engendra<br />
la torture et les charniers.<br />
2<br />
Aucun homme n'est jamais assez riche<br />
pour racheter son propre passé.<br />
C'est, à mon sens, parce qu'ils<br />
pressentent par trop les ' structurations<br />
de l'hostilité à leur présence<br />
dans l'hexagone de « Dunkerque<br />
à Tamanrasset» que de<br />
nombreux jeunes, qu'on appelle<br />
si opportunément « beurs », sont<br />
dans l'expectative quant aux<br />
questions de citoyenneté et de ci~<br />
visme.<br />
Le 17 octobre 1961 est précisément<br />
au carrefour d'un malentendu,<br />
entre une guerre finissante et<br />
une immigration inaugurée par<br />
une référence explicite à des «<br />
travailleurs algériens» alors qu'à<br />
cette époque, ce sont des Français<br />
que l'on a mis à mort. C'est<br />
l'ensemble de ces mouvements<br />
centrifuges qui autorisent à penser<br />
que l'accès à une citoyenneté<br />
partagée passe par une acceptation<br />
de l'ensemble des données<br />
du conflit algérien. Dans son<br />
horreur comme dans son épaisseur<br />
humaine: cette cohorte<br />
exemplaire de personnalités et<br />
d'anonymes, de pieds-noirs,<br />
juifs, chrétiens et musulmans qui<br />
sauront s'extraire des faux<br />
consensus pour s'opposer au car-<br />
Oscar Wilde<br />
nage et prôner la justice.<br />
Trente ans après, commémorer le<br />
17 octobre 1961 dans une France<br />
que l'échéance européenne de<br />
1993, les incertitudes géopolitiques,<br />
la persistance du chômage<br />
ou la malvie des banlieues interrogent<br />
et inquiètent, c'est tenter<br />
d'avancer. Avancer pour comprendre<br />
et dépasser - enfin - les<br />
pesanteurs d'une histoire trop «<br />
lourde ». C'est pour nous tout le<br />
sens du terme « citoyenneté partagée<br />
» : c'est-à-dire l'acceptation<br />
de l'Autre perçu non comme «<br />
envahisseur » mais comme issu<br />
d'une histoire commune. Face à<br />
la résurgence d'un populisme<br />
susceptible d'ancrer pour longtemps<br />
les thèses racistes, il apparaît<br />
urgent d'exhumer une histoire<br />
dont les non-dits alimentent<br />
par ricochet l'extrême droite d'un<br />
pays confronté au retour de pulsions<br />
liées à deux moments non<br />
assumés et peu enseignés dans<br />
leur totalité: la collaboration vichyssoise<br />
et la guerre d'Algérie.<br />
Abdel Aïssou<br />
Vice-président du Mouvement<br />
des Droits Ci"iques<br />
CONTRE L'OUBLI ET LE RACISME<br />
le MRAP et le MDC, pour qui « il apparaît que le<br />
racisme anti-maghrébin s'articule principalement<br />
autour d'une guerre d'Algérie non-résolue parce que<br />
non-dite », organisent autour du 17 octobre, plusieurs<br />
initiatives publiques:<br />
- le 15 octobre, à 20 heures, à l'Espace 119 (119, rue<br />
des Poissoniers, Paris 18ème, métro MarcadetPoissonniersl<br />
un dîner-débat avec Jean-lue Einaudi et<br />
Didier Daeninckx ;<br />
- le 16 octobre, à 20 heures, au même endroit, un<br />
débat avec Abraham Serfaty, Edmonde Charles-Roux,<br />
Henri Alleg, lakdar Hamina et René Vautier, débat<br />
introduit par l'historien Ramdane Redjala, après une<br />
lecture de la Question par Aziz Kabouche (mise en<br />
scène de Baki Boumazahl ;<br />
- le 17 octobre, à 18 heures, une manifestation contre<br />
l'oubli et le racisme qui démarrera du canal SaintMartin<br />
(rendez-vous : métro République, à l'angle de<br />
la rue du Fbg-du-Temple et du Quai de Jemmapesl.<br />
A SSUMER L'HISTOIRE COMMUNE<br />
Cinéma<br />
DECRIRE AVANT D1ECRIRE<br />
Retrouver la mémoire de ce qui s'est passé devrait permettre de sortir de la culpabilité pour entrer dans la responsabilité.<br />
Gérard Mordillat a entamé le chemin.<br />
« Cher frangin, je suis en prison. Les parents ne<br />
voudront sûrement pas<br />
t'en parler pour ne pas t'inquiéter.<br />
Je crois, moi, que tu es en âge de<br />
comprendre et que, si tu ne comprends<br />
pas maintenant, tu ne comprendras<br />
jamais. Nous n'avons rien<br />
à faire en Algérie. Ces gens-là<br />
sont comme nous, et je ne veux<br />
pas avoir à leur tirer dessus. »<br />
Telle est la lettre que reçoit, au<br />
préventorium de l'île de Ré, Camille,<br />
le petit garçon du film de<br />
Gérard Mordilat, Vive la Sociale,<br />
réalisé en 1983. En 1959, Gérard<br />
Mordillat a dix ans. Son frère,<br />
lui, jeune appelé, est en Algérie.<br />
Et c'est en 1988 que Mordillat<br />
réalise son film sur la guerre<br />
d'Algérie, Cher Frangin. Un<br />
film qui raconte « simplement»<br />
l'histoire quotidienne de tous ces<br />
« anonymes ». Il y met en scène<br />
une opération-commando en Algérie,<br />
mais aussi l'histoire de l'un<br />
des appelés, ouvrier-imprimeur<br />
et déserteur, de son amie, « sa<br />
conscience », de son petit frère.<br />
Muets et sourds !<br />
« J'ai cherché l'authenticité », explique<br />
Mordillat qui, pour son<br />
film, a travaillé sur les détails. Il<br />
a voulu « montrer, dire la réalité,<br />
dire exactement comment c'était.<br />
Différences<br />
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Dépôt légal 1991·10<br />
Dès qu'on parle d'Algérie, c'est<br />
un débat d'idées. Sur les faits<br />
eux-mêmes, c'est comme si les<br />
gens étaient muets et sourds,<br />
sans mémoire ». Aussi Mordillat<br />
situe-t-il son film en 1959, au<br />
moment de l'offensive Jumelles,<br />
sous la direction du général de<br />
Gaulle.<br />
« C'était au moment des campagnes<br />
sur la torture ; cette opération,<br />
c'était la fin du FLN sur<br />
le terrain ; côté français, il devenait<br />
possible de négocier en<br />
position de force. » N'importe<br />
quel appelé pouvait se retrouver<br />
dans les groupes décrits par<br />
Mordillat. « On emmenait en<br />
opérations des types qui avaient<br />
refusé de partir. Y compris des<br />
témoins de Jéhovah. Ils portaient<br />
les munitions et n'étaient pas armés,<br />
ils constituaient des cibles<br />
faciles. Dans le groupe, il y avait<br />
aussi souvent un officier sortant de<br />
l'école, et un sous-officier qui était<br />
plutôt un vieux de la vieille. »<br />
Pour réaliser Cher Frangin,<br />
Mordillat s'adresse aux témoins.<br />
Au photographe Marc Garanger<br />
d'abord, à qui le film est dédié. A<br />
des hommes qui ont participé à<br />
ces « missions », ensuite. Il leur<br />
demande de raconter, leur pose<br />
des questions sur les longueurs<br />
de tirs, les distances, la façon<br />
dont ils savaient que tel ou tel<br />
village comptait des hommes du<br />
FLN; entre autres réponses, l'absence<br />
de chiens pour éviter les<br />
aboiements intempestifs, le<br />
nombre de femmes enceintes<br />
lorsque le village comptait surtout<br />
des hommes âgés ...<br />
Des hommes ordinaires<br />
Gérard Mordillat, qui a réalisé le<br />
scénario en six semaines<br />
(lorsque Véra Belmond le lui a<br />
demandé, à lui qui y pensait déjà<br />
depuis longtremps) ne s'est pas<br />
laissé aller à des images d'autres<br />
guerres, comme les hélicoptères<br />
de la guerre du Vietnam. Il n'a<br />
pas souhaité non plus construire<br />
des personnages de héros. Il<br />
voulait des hommes ordinaires,<br />
n'importe qui, en quelque sorte.<br />
C'est aussi pour cela qu'il n'a pas<br />
3<br />
filmé un massacre particulièrement<br />
épouvantable comme celui<br />
de Milaï, durant la guerre au<br />
Vietnam. Pour Mordillat, il<br />
s'agissait de « montrer une opération<br />
de routine, quelque chose<br />
dont personne ne puisse se sentir<br />
quitte, que personne ne soit tenté<br />
ni d'applaudir, ni de ne pas croire.<br />
» Il a voulu faire un film, «<br />
non pas spectaculaire », mais sur<br />
« la guerre à hauteur d'homme, à<br />
hauteur d'oeil » et de fait, «<br />
beaucoup plus violent » ...<br />
Aussi tous ceux qui ont participé<br />
à cette guerre se retrouvent-ils<br />
dans ce film, quelles que soient<br />
leurs idéologies.<br />
Et pourtant, le personnage principal,<br />
Alain, est en quelque sorte<br />
un « héros ». « C'est rarissime,<br />
dans le cinéma français, un ouvrier<br />
intelligent», souligne Mordillat.<br />
Et c'est un déserteur. Ce<br />
serait à refaire, il mettrait peutêtre<br />
en scène un personnage plus<br />
banal et anonyme. Peut-être modifierait-<br />
illa fin du film aussi, un<br />
de ses amis lui ayant raconté<br />
comment, rentrant chez lui une<br />
fois démobilisé, il fut accueilli<br />
par un bon repas de famille<br />
eLle silence. Silence total sur ce<br />
qu'il avait vécu, vu, fait. « La<br />
plupart des films français sur la<br />
guerre d'Algérie mettent en scène<br />
des déserteurs, alors qu'il y en<br />
a eu si peu. » De l'ordre psychanalytique<br />
? « Peut-être que l'on<br />
est une sorte de déserteur du cinéma<br />
français, lorsque l'on fait<br />
un film sur la guerre d'Algérie. »<br />
En décidant de tourner ce film,<br />
Mordillat savait que ce serait un «<br />
four » en France. Il a décidé de le<br />
tourner malgré tout, avec des<br />
avances de Canal-Plus, et d'autres<br />
venant de Belgique et du Canada<br />
où le film a très bien marché. Plusieurs<br />
centaines de livres ont été<br />
édités sur la guerre d'Algérie.<br />
Beaucoup relativement peu lus. Le<br />
cinéma, lui, est plus pauvre. « Peu<br />
de films sur la guerre d'Algérie,<br />
sauf ceux de Vauthier, de Boisset.<br />
Peu sur la Commune, à l'exception<br />
de celui d'Osirev, peu sur la révolte<br />
dans les tranchées de 17, sauf ceux<br />
de Losey, Kubrick ou Rosi, peu sur<br />
14-18, sauf celui de Rouffiau, par<br />
exemple, peu sur la Révolution de<br />
1848, sauf un passage obligé dans<br />
Les Misérables. La Victoire en<br />
chantant a obtenu un Oscar à<br />
l'étranger, rien en France. Pourquoi<br />
? On supporte mal en France l'histoire<br />
des défaites. L'Histoire, on la<br />
supporte lorsqu'il s'agit de récits de<br />
victoires. » Et il ajoute: « Existe-til<br />
des films sur la montée de l'extrême<br />
droite, sur les travailleurs<br />
clandestins ? »<br />
La censure, c'est vous<br />
La critique, en France, s'est partagée<br />
à peu près en trois tiers, à la<br />
sortie du film de Mordillat. Un<br />
tiers très favorable, un tiers d'opposition<br />
virulante, « mais c'est le<br />
troisième tiers le plus intéressant:<br />
pas un mot sur la guerre d'Algérie<br />
elle-même.»<br />
Et en l'occurence, ce n'est pas une<br />
question de censure. Mordillat se<br />
rappelle un débat après la projection<br />
de son film lors d'une fête de<br />
militants. Tous parlaient de la censure,<br />
lui la niait: « Qui est allé<br />
voir ce film lorsqu'il était en salIe<br />
? » Cinq mains se lèvent. « La<br />
censure, c'est vous », dit-il.<br />
« Il n'existe pas un homme au pouvoir<br />
aujourd'hui en France, au pouvoir<br />
politique, économique, culturel...<br />
dont l'histoire ne recoupe pas<br />
la guerre d'Algérie. Une infime<br />
minorité a eu une attitude courageuse.<br />
Mais personne ne souhaite<br />
que l'on en parle. Mettre en lumière<br />
ce qu'ils ont pu faire, c'est aussi<br />
éclairer ce qu'ont fait leurs amis<br />
politiques, ce qui n'est pas forcément<br />
très beau. »<br />
Mordillat a toumé en Kabylie. Où<br />
il avait des amis. Avec des amis cinéastes<br />
algériens, il pensait<br />
présenter éventuellement ensuite<br />
son film en Algérie. Pas dans « les<br />
milieux officiels » d'Alger, mais à<br />
Constantine, par exemple. Finalement,<br />
cela ne s'est pas fait. Pour<br />
lui, le même silence existe de part<br />
et d'autre, en France et en Algérie.<br />
De part et dautre s'expriment ces<br />
tentations de réécrire l'Histoire.<br />
Mordillat n'a pas réécrit. Il a décrit.<br />
Un film à voir.<br />
Propos recueillis par 1. Avran.<br />
L E MRAP ET LE 1 J OCTOBRE 196 1<br />
UN POGROM A PARIS ? •<br />
Les paroles s'en vont, les écrits restent: cet adage qu'aime à répéter Albert Lévy, ex-rédacteur en chef de Droit<br />
et Liberté, se vérifie amplement en cette circonstance particulière que représente le 30ème anniversaire du 17<br />
octobre 1961.<br />
Ce pogrom oublié par la mémoire<br />
collective eSI revisité aujourd'hui<br />
par des écrivains. des chercheurs,<br />
des journalistes. des militants,<br />
des anisles. La lecture du journal du<br />
MRAP de l'époque, Droil el Liber/é, est<br />
riche d'enseignements pour notre mouvement<br />
mais aussi au nom de mémoires mull iples<br />
dont J'écho résonne 3ujollrd'hui comme une<br />
quête de vérité.<br />
VISITE À DROIT ET uaErn<br />
Déjà, le tenne .. pogrom » apparaît aujourd'hui<br />
presque Irop fort, voire choquant. Pourtant,<br />
Chartes Palan!, alors secrétaire général<br />
du MRAP, qui sait de quoi il parle puisqu'il a<br />
connu les souffrances des camps d'Auschwitz<br />
et de Buchenvald, écrivait ceci dans un<br />
court article intitulé « Pour l'union )t dans<br />
Droit ef Liberté: « Tout cela traduit fe racisme<br />
le plus vulgaire qu'illustrent les "ratonnades"<br />
- cette forme achel'le du pogrom -<br />
les assassinats, le chantage, les menaces de<br />
mort qui constituent l'odieux palmarès des<br />
fascistes. » (D. et L., nO 204, 15 décembre<br />
61), Dans la même page, deux articles signés<br />
respectivement par Robert Misrahi et Made-<br />
ANEPASRATER<br />
Dans notre prochain numéro:<br />
• une interview de Jean-luc Einaudi lauteur<br />
de la S.t.ille de PlIris, 17 octobre 1961, le<br />
Seuil, 1991), invité ce mois par le comité local<br />
du MRAP d'Albi.<br />
• le point de vue de Bernard Sigg, psychanalyste.<br />
• Une bibliographie exhaustive,<br />
leine Rébérioux induisent la douloureuse<br />
conscience que le 17 octobre vient de révéler<br />
le déchaînement d'une « haine raciste )t et<br />
que les « recommandations» préfectorales<br />
de Papan transgressées par une foule pacifique<br />
bien que déterminée ressemblent<br />
comme des soeurs jumelles à celles de Vichy<br />
concernant les juifs. Symptomatiquement,<br />
ces deux anicles s'intitulent, pour l'un, « Les<br />
juifs contre le racisme anti-musulman ,. et<br />
l'autre (une étude comparée dans le détail des<br />
événements),« Réminiscences ,..<br />
MAIS QU'A DONC FArT LE MRAP 7<br />
La question est pertinente. La réponse est à<br />
la fois simple el complexe. Comment s'en<br />
étonner? La réponse à Valéry Giscard d'Estaing<br />
remettant en cause, en 1991, sous prétexte<br />
d'« invasion» le principe plusieurs fois<br />
centenaire du droit du sol constilutif de<br />
l'identité française est simple: la condamnation<br />
est large. Mais les moyens de la contreoffensive<br />
par rapport à ce qu'on appelle désonnais<br />
le retour du « national-populisme ,.<br />
ne sont évidemment pas à la hauteur de la situation.<br />
Pour entraîner des effets de résonnance,<br />
le MRAP vient de ]Xlrter l'affaire devant<br />
la justice, Dont acte.<br />
Que fail le MRAP en 1961 ? Droil et Liberté<br />
n'attend pas oclobre. Sans remonter plus loin,<br />
la place manque ici, le mensuel de l'association<br />
donne la « une ,. de sa livraison de septembre<br />
au « drame algérien •. Il rapporte les<br />
failS de la« ratonnade de Mttz . au cours de<br />
laquelle le 23 juillet 1%1, des commandos<br />
assassinent deux Algériens à l'arme blanche,<br />
tandis que des « parachutistes déversis dans<br />
les rutS [ ... J occupèrent la ville aux cris de<br />
"A mort les ratons !". » On imagine l'ambiance<br />
de l'époque. Le 13 septembre, le<br />
MRAP fait une déclaration publique dans laquelle<br />
il« déplore et condamne les violences<br />
qui, opposant juifs tl musulmans, ont une<br />
noul'elle fois ensanglanté Oran les Il et 12<br />
septembre . ... En 1%1, se profile l'indépendance<br />
algérienne et les antiracistes craignent<br />
ce qui 'la en fait se produire, provoqué ou hâlé<br />
par le lerrorisme de l'QAS : le départ préci.<br />
pité des pieds-noirs, des juifs, el des harkis<br />
d'Algérie. Ce départ, dramatique on le sail (el<br />
les récentes déclarations du Recours approuvant<br />
en curieux solitaires les propos de VGE<br />
en sont de tristes épiphénomènes) n'a pas aidé<br />
à la prise en charge par le peuple français<br />
de son passé algérien,<br />
Suite du feuilleton! Droit et Liberté du mois<br />
suivant, dalé du 15 octobre, publie un anicle<br />
concernant les « recommandations,. préfectorales<br />
de Papon, qu'il qualifie de « discrimination<br />
raciale officiellement instituée! »,<br />
L'article est signé par Annand Dymenstan.<br />
Une déclaration du MRAP dénonce le caractère<br />
discriminatoire et anticonstitutionnel de<br />
ces « recommandations ,.. Elle insiste sur le<br />
fait que ces f( ordres,. ]Xlrtent atteinte aux ..<br />
fondemems démocratiques de notre pays ...<br />
Bien sûr, une déclaration n'est jamais que cela<br />
: des molS mis en commun pour affinner<br />
l'éthique et l'engagement de personnes qui<br />
prennent la res]Xlnsabi lité individuelle et collective<br />
de leurs propos.<br />
Voyons côté actes, Le pogrom aura lieu dans<br />
deux jours. Droit et Liberté publie dans la<br />
proximité de cette déclaration à propos des<br />
recommandations préfectorales deux textes<br />
significatifs de l'action du MRAP. Un texte<br />
de maître Henri Garidou, avocat à la cour,<br />
qui est un argumemaire « ]Xlur une législation<br />
antiraciste ,.. Le MRAP, ses avocats, le<br />
président Lyon-Caen, se batlem depuis déjà<br />
plusieurs années pour un projet de loi qui deviendra<br />
onze ans plus tard la loi française<br />
comre le racisme. C'est par celle loi qui sera<br />
VOlée à l'unanimité en juillet 1972 par l'Assemblée<br />
nationale que le MRAP peut aujourd'hui<br />
saisir la justice contre les pro]Xls indignes<br />
de l'ex-président de la République. En<br />
même temps qu'il réagit sur le terrain de la<br />
condamnation morale, le MRAP fait avancer<br />
la législalion antiraciste qui pennet aux associations<br />
les plus anciennes comme les plus<br />
jeunes de participer concrètement au respect<br />
de l'état de droit et des valeurs républicaines<br />
fondatrices de la Révolution française.<br />
PAS DE ÇA CHEZ NOUS!<br />
On s'éloigne du 17 octobre? Pas du tout!<br />
Dans le numéro suivant de D. ct L. (15 novembre),<br />
le massacre a eu lieu, Six pages y<br />
som consacrées avec à la (oC une », ce titre :<br />
Pas de ça chez nous: ça ressemble étrangemem<br />
au slogan« Plus jamais ça », né s]Xlmanément<br />
des poilrines juvéniles assommées<br />
par la curieuse mort de Malik Oussekine,<br />
dont un amphithéâtre universitaire à Nice<br />
porte dignement le nom! Ca aussi, c'est de la<br />
mémoire, n'est-ce pas Messieurs Pasqua-Pandraud<br />
? Au lendemain du 17, donc, la réflexion<br />
du MRAP avance en même lemps<br />
que ses militants investissent le terrain. A la<br />
« une» loujours, un texte rapporte les fails de<br />
« menaces el attentats antijuifs» explicité par<br />
un sur-titre à méditer encore: « Le racisme<br />
est Ï/1I'Îsible ». Sur le terrain de la vie, que se<br />
passe-t-il ? Je cite: « A l'appel du MRAP,<br />
meeting d'union salle Lancry, le 8 novembre<br />
à Paris: témoignages de solidarité avec les<br />
victimes du 17 octobre; manifeslation de fraterni<br />
lé le [[ novembre ~à la mémoire des<br />
Nord-Africains tombés pour la Libération de<br />
Paris", ,. Au meeting, présidé par Charles Palant,<br />
se relrouvent des personnes et représentants<br />
de toutes sensibilités politiques, philosophiques<br />
et religieuses: la pluralité de cette as·<br />
semblée ferait presque frémir d'envie aujourd'hui!<br />
Dans le même temps, une délégation<br />
conduite par Pierre Paraf se rend à l'hôpital Lariboisière<br />
tandis que Roger Maria revient raconter<br />
dans D. et L. ce qu'il a vu et entendu à l'Hôtel<br />
Dieu. En somme, on veut savoir et faite savoir.<br />
C'est bien le rôle de ce qu'on appelle aujourd'hui<br />
les « contre-pouvoirs .. !<br />
Chérira Benabdessadok<br />
Les numéros 201,202,203 et2Q4 de Droit et<br />
Liberté (qui correspondent aux publications<br />
de septembre, octobre, nOl'embre, décembre<br />
1961) qui 011/ sen'j à écrire cet article peul<br />
'en/ être commandés en fac-simile 011 siège<br />
du MRAP, pour la somme de 80 fraI/CS.<br />
</div>{{Notes de bas de page}}<br />
<br />
==Catégories==<br />
[[Catégorie:1991]]<br />
[[Catégorie:Différences]]</div>Pantchovilla