Moyen-Orient: Le Liban

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Le Liban à travers les publications du MRAP

La guerre civile

Depuis l'indépendance en 1943, le Liban est miné par la corruption et les luttes internes pour le pouvoir. Il plonge dans la guerre civile en 1975.
Les tensions sont aggravées par la présence des réfugiés palestiniens de 1949 et 1967, vivant pour la plupart dans des camps.

Dans un article : "Les réalités du conflit libanais." Droit et Liberté analyse le conflit:
"C'est dire que les conflits de classes qui existent ici comme ailleurs (le Liban connaît une grave crise économique), mais aussi l'affrontement entre le mouvement de libération nationale et l'impérialisme (qui prend une forme aiguë dans cette région du Proche-Orient) peuvent être plus aisément peut-être qu'ailleurs transformés, apparemment, en conflits religieux..."
"Ajoutons que derrière les événements se profile le problème des Palestiniens dont les réfugiés dans les camps au Liban sont aussi bien musulmans que chrétiens et que certains voudraient bien voir éliminés d'une manière définitive."
Droit et Liberté n°342 (p10): (voir le document)

Puis, en 1976, après l'intervention syrienne Droit et Liberté décrypte le "Le puzzle libanais"
"L'intervention syrienne, dont le but évident n'est pas de s'interposer entre les parties de la guerre civile libanaise, mais bien de combattre la Résistance palestinienne et la gauche libanaise, est le dernier en date des rebondissements de cette guerre civile. Guerre civile et non guerre de religions."
Droit et Liberté n°350 (p7): (voir le document)

...et réclame: "Justice pour le Liban"
"la situation au Moyen-Orient .ne cesse de se dégrader. les conflits israélo-palestinien et israélo-arabe semblent avoir laissé l'avant-scène à la guerre civile inter-libanaise et étrangère, libano-palestino-syrienne. la tragédie qui se joue actuellement au Liban est, en fait, un acte indissociable de l'ensemble du conflit moyen-oriental..."
"la paix est indissociable d'un minimum de justice, aussi n'y aura-t-il pas de paix, sauf peut-être celle des cimetières, qui puisse être fondée sur l'extermination du mouvement, des combattants et des hommes en qui la grande majorité du peuple palestinien se reconnait. le régime syrien, s'il a, dans cette tentative d'extermination appuyé les forces de l'extrême droite libanaise se réclamant du christianisme, a commis une monstruosité. les dirigeants israéliens qui se réjouissent ouvertement de cet état de fait et y contribuent même plus ou moins directement par leur présence navale et par l'aide militaire aux milices maronites, nuisent en définitive à leur peuple, car Israël ne pourra pas vivre en paix tant que les Palestiniens ne pourront disposer, eux aussi, de leur état libre et souverain."
Droit et Liberté n°353 (p7): (voir le document)

Occupation du Sud Liban

En 1982, Israël occupe le Sud Liban, le MRAP proteste:
"Dans plusieurs communiqués, le MRAP a exigé le retrait immédiat des troupes israéliennes du Liban, conformément à la résolution du Conseil de Sécurité de l'ONU. Les Palestiniens réfugiés au Liban sont présentés par le gouvernement de M. Béguin comme des occupants du territoire libanais, dont les phalangistes ne cessent de réclamer "la libération ". "
"Dans son communiqué, le MRAP ajoutait: Il est amer constater qu'au nom des victimes du génocide, qu'au nom d'un peuple qui a été obligé de vivre en diaspora et en exils successifs, les dirigeants israéliens mènent une politique risquant de conduire un autre peuple à subir des drames identiques. Les tentatives d'écrasement, de dispersion, d'anéantissement à travers l'O.L.P. du peuple palestinien tout entier ne règleront en rien la situation au Proche-Orient."
"Au contraire, seule la prise en compte des droits légitimes et fondamentaux des peuples en présence (libanais, palestinien et israélien) rendra possible une paix durable. "
Droit et Liberté n°413 (p1): (voir le document)

Différences dans un article "Les armes du Liban" revient longuement sur la situation libanaise:
"Que n'a-t-on pas dit, écrit, chanté, sur la douceur des nuits libanaises, la majesté des cèdres, la perfection des cultures en terrasse, la liberté garantie par des institutions uniques dans le monde arabe, la tolérance mutuelle des 17 communautés religieuses. Pourtant le bilan est là : sept années de guerre et plus de 50 000 morts pour une population totale de moins de 3 millions de personnes...."
"Dans ce contexte, il n'est donc pas étonnant que les revendications sociales habituelles des systèmes capitalistes se confondent souvent avec le jeu traditionnel des communautés. Le mouvement syndical et le courant politique de gauche, très actifs, n'ont jamais pu développer une puissance capable d'inquiéter sérieusement la féodalité politique et économique à cause des allégeances communautaires trop fortement ancrées dans la classe ouvrière et chez les paysans...Le problème palestinien avec ses incidences militaires, et - par l'intermédiaire des réfugiés, musulmans pour la plupart - politiques et sociales, n'a fait qu'exacerber les contradictions inhérentes au système libanais. Il ne les a pas créées."

Suit un long entretien avec un député libanais qui dénonce les responsabilités extérieures au Liban dans la guerre:
"Je crois que les choses ont commencé à aller mal pour nous quand, après la guerre de 1956, les Américains ont compris qu'ils pouvaient utiliser l'armée israélienne pour faire aboutir leurs propres objectifs stratégiques dans la région."
Différences n°18 (p14) : (voir le document)

Les massacres de Sabra et Chatila

En Septembre 1982, sont perpétrés les massacres dans les camps de réfugiés de Sabra et Chatila. Le MRAP réagit vigoureusement:
"C'est avec stupeur que le monde apprendra le lendemain les massacres perpétrés dans les camps palestiniens de Sabra et Chatila par les hommes du major Haddad, couverts par l'armée israélienne. Des centaines de morts, tous civils."
"Ces massacres, souligne le communiqué du MRAP, témoignent de l'implacable négation d'un peuple, dont certains fanatiques semblent vouloir prouver l'inexistence en le pourchassant sans relâche, voire en le faisant disparaître."
Droit et Liberté n°414 (p1): (voir le document)
"A Paris, le MRAP s'est associé à la manifestation du 17 septembre. La presse a largement mentionné le fait que de nombreux participants s'étaient délibérément placés derrière nos banderoles. Le MRAP était également présent au meeting de la Mutualité le 20 et au rassemblement organisé par les Juifs de gauche le samedi 22 septembre. Il a été représenté aux différents cultes religieux organisés, avec le soutien de l'Amicale des Algériens en Europe, à la mémoire des victimes de Sabra et Chatila. En Province, la plupart des manifestations étaient unitaires, regroupant souvent plus d 'une dizaine d'associations, syndicats et partis politiques."
"Les comités locaux du MRAP se sont associés et ont même été parfois à la tête des manifestations dans 46 villes...Les abondantes coupures de presse reçues témoignent de la volonté des militants du MRAP d'agir pour la paix, pour une solution négociée et respectant la justice au Proche-Orient "
Droit et Liberté n°415 (p6): (voir le document)

Clés pour un Liban libre

En 1984, dans un entretien avec un spécialiste du Moyen Orient, Différences cherche les "clés pour un Liban libre":
"...Les partis conservateurs libanais se sont opposés, militairement à partir de 1975, à la présence des Palestiniens au Liban. A noter que c'étaient eux qui les y avaient introduits. Comptant recruter parmi eux une main-d’œuvre à bon marché, les partis conservateurs chrétiens avaient favorisé l'accord de 1969 qui permettait aux fedayins de s'installer au Sud-Liban, déclenchant ainsi la colère d'Israël. Mais ils ont rapidement réalisé que l'équilibre dit communautaire, mais en fait politique, s'en trouvait modifié, les Palestiniens se rapprochant des partis progressistes et des communautés musulmanes, leurs alliés naturels. Les partis conservateurs y ont vu une menace pour leurs privilèges et leurs pouvoirs. Leur hostilité à l'égard des Palestiniens a vite rejoint celle d'Israël..."
Différences n°33 (p17) : (voir le document)

Dans un numéro spécial "Donner une chance à la paix" Différences revient sur le "cauchemar libanais";
"L'imbroglio libanais a été tissé au nom des intérêts de protagonistes aussi puissants que multiples. Damas comme Tel Aviv, pour ne citer que les voisins les plus proches, ont joué avec le feu. Les Libanais trinquent. La «pax syriana» s'installe..."
Différences n°119 (p10) : (voir le document)
Diiférences n°144 en 1993 rend compte du regain de tension au sud Liban.
"...Avec les armes que possédons maintenant, tout le monde peut bombarder. La seule solution est politique ".
Différences n°144 (p2) : (voir le document)

La guerre en 2006

En 2006 éclatent de nouveaux affrontements entre l'armée israélienne et le Hezbollah au sud Liban;
Différences, sous la plume du président de l'Union Juive française pour la Paix, rend compte des "crimes de guerre et échec militaire".
"En 1982 déjà, l'armée israélienne avait envahi le Liban au nom de la sacro-sainte sécurité d'Israël. Le prétexte invoqué alors par Bégin et Sharon (éloigner l'OLP de la frontière) avait vite « dérapé " : des milliers de morts, le siège de Beyrouth, le massacre de Sabra et Chatila sous-traité avec les milices phalangistes, un pays détruit."
"Le Sud-Liban a été occupé pendant près de 20 ans avec la création d'une milice de collaborateurs et la transformation de la population frontalière libanaise en travailleurs immigrés journaliers en Israël."
"En 34 jours de guerre, l'armée israélienne a multiplié les crimes gratuits. Amnesty International parle de crimes de guerre (ce qui est exceptionnel pour cette organisation concernant Israël)."
"En 34 jours, 1200 civils libanais ont été tués dont plus de 40 % d'enfants. Des villes comme Khiam ou Bint Jbeil ont été rayées de la carte ainsi que de nombreux villages frontaliers. Des dizaines d'immeubles de la banlieue sud de Beyrouth ont été détruits..."
"Ce que l'armée israélienne vient de faire au Liban n'est pas seulement criminel et immoral. C'est totalement suicidaire pour l'avenir des Juifs, qu'ils vivent ou non en Israël. En infligeant des souffrances infinies, en se fabriquant des nouveaux ennemis, en refusant de reconnaître l'autre, en continuant de vouloir s'imposer par la force, la destruction ou l'humiliation, les dirigeants israéliens continuent leur folle fuite en avant."
"La priorité, c'est la fin de l'occupation de la Palestine, c'est la reconnaissance de " l'autre ", c'est l'abandon des projets colonialistes.
"Sans un changement radical en Israël, sans un véritable compromis à l'image de celui qui a mis fin à l'Apartheid, les guerres criminelles se répèteront et les courants les plus déterminés à résister, quelle que soit leur idéologie, se renforceront."
Différences n°260 (p10) : (voir le document)
Dans le numéro suivant, Différences donne la parole à "une autre voix juive":
"UAV] n'appelle pas pour autant à exiger des mesures militaires à l'égard du Hezbollah. La situation créée par la politique israélienne suppose que l'on n'ajoute pas un désastre à un autre dont le peuple libanais ferait à nouveau les frais. Il revient, selon nous, au peuple libanais, de résoudre en toute indépendance le problème qui lui est posé. La mise en œuvre de la résolution 1701, le désarmement du Hezbollah, doivent se faire par des moyens politiques. Cela demande du temps mais cela doit se faire sans équivoque ni ambiguïté."
Différences n°261 (p5) : (voir le document)