Droit et Liberté n°00032 - 14 juillet 1949

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Sommaire du numéro

  • n°32 (100) du 1er juillet 1949
  • Le numéro 100 par Maurice Vilner
  • Je me suis échappé du Vel' d'hiv interwiew recueilli par Albert Levy
  • Fraternité des peuples par Gabriel d'Arbousier
  • Crapuleries du Krapouillot Roger Maria
  • Le 14 juillet signal de libération humaine par le professeur Angrand
  • La dissolution des jeunes de la L.I.C.A. Par Charles Palant
  • Qui tire les ficelles de Husni Zaim (Moyen-Orient) par S. Grichine
  • Derrière le rideau de mensonges par J.A. Bass
  • Le commissariat sanglant (suite) par Pierre Parri
  • Les poètes de l'Afrique noire chantent pour tous les hommes par R. Payet-Burin
  • Bela Zsolt par François Fejto
  • Le prix de la Liberté: nouvelle de Howard Fast

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J. Signal de libération j humaii1.e(vo)r ,page 3) R Le ,·,·tôle du. :Commis· ... sa'ria:t, $angla ~t( v •. ,p.:.,6 et; 7} et erté ,lIS ASSASSINATS COMMIS par les médecins SS ' sont (onsidérés (omme un TRA YAll SCIINTlfIQUI ,'· .,' HEBDOMADAIRE FONDE DANS LA CLANDESTIN IrE , NouVelle série. -.' N° 32 (1om: 14 JU(;[LET J949' 25 E.. : . . Le·M RAP !s'élève avec . ' " Prix "LE NUMERO 00 Le hasard veut que la parution du numéro 100 de Droit et Liberté coïncide avec le 160" anniversaire du 14 juillet 1789. ' Heureuse coïncidence! Y a-t-il, en effet, date historique 'qui puisse aussi bien p!al:l.er pour les droits et les libertés que nous défendons? Mais voici un autre anniversaire et qui constitue comme l'antithèse du 14 juillet. C'est l'ignc:,minie, sans précédent dans l'histoire de Paris, de la chasse à l'homme et du 'massacre des enfants le 16 juillet 1942. Le hasard, aussi, veut que le numéro 100 de notre Tribune paraisse en la semaine anniversaire de cette tragédie. D'une part, anniversaire de la grandeur humaine, qui affranchit les persécutés et pro-' clame l'égalité des droits. D'autre part, anniversaire de la bassesse des oppresseurs qui exterminèrent, par millions, ltçI'Jl~es, femmes et enfants, pour reconquérir tlè droit d'opprimer ! En plaçant, aujourd'hui, notre journal sous le signe de ee double anniversaire, ~~us entendons donner toute la mesure de la lutte . que nous menons avec les hommes du '14 juillet contre les hommes des 16 juillet ! . Parce que les coupables du 16 juillet ne sont pas châtiés, parce que les assassins nazis relèvent la tête et aspirent à la revanche, le 14 juillet impose 'au peuple de France le dev. oir d'affirmer avec force sa volonté, d~avancer dans la voie de la libération et du progrès en stoppant toutes les entreprises qui aboutiraient à une nouvelle guerre, à dé nouvelles persécution,. , Le Mouvement contre le Racisme, l'Antisémitisme et pour la Paix, auquel Droit et Liberté s'associe pour .Ie combat salutaire, nous appelle à manifester, auX côtés de toutes les organisations républicaines, le 14 juillet, de 'la Bastille à la Nation. Nos lecteurs répondront à l'appel et formeront une masse compaCte. ., Trois jou..,s après, le 17 juillet, à 10 heures du matin, forts de la solidarité de's démocrates, nous irons devant le Vélodrome d'Hiver rendre hommage aUM" martyrs dont le souvenir reste à jamais vivant en nous. 14 'juillet, 16 juillet : deux dates où nous renforcerons notre union et notre action pour gagner de nouvelles victoires. M. VILN.ER. ·UN ESPAGNOL a conquI•s Montreuil C'tTAIT un merveilleux . • dimanche, ensoleillé. Et dans les petites rues de Montreuil, comme par l i!s larges artères de la porte, un flot humain était déversé vers le Parc Mabille. Des femmes, des enfants, des hommes, des jeunes" des vieux, des Français et des immigrés, des juifs et des n'on.juifs, tout un monde fraternellement uni qui se rendait à une fête commune, pour une journée de joie, pour une cure d'air et de soleil. Il y avait là, ét;lgés sur les pelouses et les côtés, des Polonais, des Russes, des (Suite page 8.) Juan VILATO. 1789, la nbert~ . t-riomphe c'e~t le signal de l'émancipation des peuples. (Voir en page 3 !'arCicle du ProfeSSetl.T Pierre Angrand) in.Qignation' CO.n.~re C~ juge,m~nt inique . . C'est aVec indignation que . nous avons lu la chronique pu-, bUée dans le numéro du 25 1uin de la « Presse médicale :., page 608, sous le titre: 4: Le comportement de l'homme aux bassès températures. ~ , Les « expériences ~ faites par. les médecins S.S. sur les déportés des camps de concentr(ltion y sont envisagées comme un ' travail scientifique normai dont on analyse les résultats aussi tranquillement que s'il s'agissait d'expériences faites dans des laboratoires ordinatres par des savants dignes de ce 1 nom! On les qualifie en passant, et par un reste de pudeur de « pénibles ~. L'auteur de cette chronique a l'euphémisme indulgent s'il ne trouve pas d'épithète plUS énergique pour qualifier les assassinats en série commis sur des prisonniers civils ou militaires sans défense;' et les tenta- • tives de réchauffement qui COnsistaient, entre autres, à faire allonger sur le corps de la vic- ' time tantôt une, tantôt deux femmes nues (comme cela a été ' rGlPPorté par le Professeur Desaille dans ùne communication publiée par cette même « Presse médicale :.). Ce qui est pénible, c'est de votr passer désormais par profits .et pertes des atrocités dont la révélation avait bouleversé . les consciences tl y a quatre am. Le Mouvement contre le Racisme, l'Antisémitisme et pour. la Paix proteste contre un tel . état d'esprit et ne peut accepter purement et simplement que les ' monstruosités commises à ,Dachau ne soient considérées que · comme de « pénibles expériences

..

Nous ' sommes certains que tous ceux qui ne veulent PIUS revo.ir cJ,ç semblables horreurs sauront manifester leur légitime indignation. ' , "Je IDe suis éChappé du· Jel' d'Div, ,'an · c am re de 'e 1er" - Je m'en sOU'/liens comme si c'était hier. Sans littérature, sans fausse modestie, Alex Grinstein racùnte son odyssée. Il l'a déji racont~e p lusieurs fois. Cha.:;ue détail de lieu et de temrs e,t préci~. J amais, pourtant, la presse n'a i!ncore signalé l'aventure, sans doute 'lIDique, de cet enfant de 13 ans qui, avec sa mère, franchit suc· cessivement dans le sens « entrée » et « sortie» la porte du Vel' d'Hiv', le 16 jU1\let 1942. 20 minutes pour vous préparer - C'était un jeudi, à 7 heures du matin, commence·t·il. Ici même. J uché à un étage supérieur de la rue Saint·Honoré, l' apparte· ment est clair, soigneusement rangé, meublé sobrement. On le sent à la fois intime et accueillant. Alex avait Pilssé son certificat d'études trois jours plus tôt. - Nous avions 20 minutes pou'r 1I0US préparer. T.,' agent en civil et l 'inspecteur qui avaient sonné à notre porte' s'étaient, au début, mordrés assez durs. Ma mère pIeu. - (interview recueillie par Albert LÉV'YJ rait. Ils avaient une liste d( ce que nous pouvions emporter. De.ç vêtements , Des couvertures. Du ravitaillement pour trois jowrs. A nos qut'Stions, ils réPondaient que. nous serions envoyés dans un camp de travail. Où ? Comment ? Ils i gnoraiertt tout. Un travai.1 écoeurant ... Peu à peu, devant le chagrin de ma mère, ils se sont adoucis. Et au lieu de 20 minutes, c'est jusqu'à II heures qu'ont duré nos préParatifs. Alex pèse le pour et le contre, analyse avec sang-froid leur comportement d'alors, dont il a, depuis longtemps déjà, tiré des .::onclusions dépassant leur cas individuel. - Si c'était maintenant, eli t· il, je discuterais mieux avec les policiers. A la tin, il-s nous ont Cl'ù'Jue que le travail qu'ils devaimt taire les écoettrait. Il n'était sans doutt pas .impossible de les convai'ltrc de st-rctirer ... Le poison « légaliste » Et outre sa propre attiitHie, imrlltable à son jeune âge, il expliClue l' état d'esprit de certflins milieux juifs en 19.,p - et aussi plus tard, h~las !... Le poison « légaliste D distillé par l'U.G. r. F. désarmàit les victimes futures de la b:u'barie nazie. - Mon Père m)ait été arrêté le

?2 juin 19+1, emmené· à ComPiègne,

puis déporté en mars 1942. IL Il' cst pas revenu. Deux Allemallds étaient passés le prelldr/! à la maisofl. Nous ne nOlis doutio/ls pas alors, le moins du monde, de ce qui l' atl~tldait. /If ême après ce malheur, notre ?Iigilance Il' était pas suffisam. ment en h!eil. l~ e 15 juillet, d r.r amÎl' sont T)l'IIUS 1/0US {;'il criÎr de ce que 11lJUS seriolis arrêtés. « Ii but vous sauver D, disa:ielil·ils . NtO/lS ne les avons pas crus. I l est ~'r([i qu'à cette ép.oque, il c(}l~rait tdlentent de bruits contradictoires. / En tout cas, c'est l'hêl1neur .de l'Union des Jl1ifs pour la Résistance et l'Entraide d'avoir ale'rté la population juive de Palis dt-s juin 1942 p.1l' des rriscs de paro· le, rar la. distribution du fameux tr~ct : v [' l'fff/.!'mi prép'l.'e Il CT/me 1rzonstnutlx _ ... , sa\lvant ainsi des r.-.illi .. rs d'honUJ1:S, de femmes et d'enfants ... • .. ----------------------------------------------~~ 2 DROIT ET L1BERTE UpJtè6 ta manile4tatûm de .&vtelte Fraternité des peuples o par Gabriel d' Arboussier, Secrétaire Général du Rassemblement Démocratique Africain 0 LE 3 juillet, sur le vaste plateau de Lorette où s'étend à l'infini le grand silence des centaines de milliers de tombes des deux guerres mondiales, une caravane de la paix conduite par les mineurs et par le.s étudiants africains mêlait les hommes de France et des pays d'outre-mer, venus rendre un solennel hommage aux 110mmes de peuples si divers auxquels la mort a accordé l'égalité qu'ils ne connaissent pas 'de leur vivant. Quel symbole magnifique de l'alliance naturelle de la classe ouvrière et des démocrates de France et des peuples d'outremer que cette rencontre voulue et réalisée par les représentants les plus héroïques de la classe ouvrière française et par les jeunes intellectuels qui représentent ' l'avenir des peuples d'outre-mer. En participant à cette rencontre, nous voulions certes, d'abord saluer la mémoire de nos morts ' pour lesquels Mody a écrit cet émouvant De Profundis : Afrique Ils ne reverront plus les vertes [savanes Ton chaud soleil, ton ciel bleu Ils ne reverront plus ce sol si cratiques menacées par le fascisme et par conséquent, les sacrifices que nos peuples y ont consentis, comme les sacrifices de tous les autres peuples, se trouvent justifiés par le' but final qui était de renverser l'hydre nàzi et le fascisme. C'est pour le droit à l'indépendance, le droit à dispoSer d'eux-mêmes,' le droit de gérer leurs propres affaires, que tous les peuples s 'étaient unis. C'est ce qui expliq. ue aujourd'hui d'ailleurs la résistance du peuple vietnamien, le soulèvement du peuple malgache, les mouvements nationaux d'Afrique du Nord et d'Afrique Noire comme ce qui a justifié la résistance héroïque du peuple de France et des autres peuples d'Europe sous l'abominable occupation. Aussi, en venant sur le plateau de Lorette rappeler solennellement les promesses faites à nos peuples et que 'l'un de nos poètes définissait ainsi Trois ans ont passé Vous aviez promis A la fiancée qu'au retour de son [fiancé Il serait traité en homme Au père que son fils aux armées [et lui-même Auraient largement droit de cité Que tant de sacrifices ne reste- [raient pas vains Où est l'égalité Où sont les libertés Notre part de ces libertés Grâce à nous retrouvées. Nous rendions également hommage aux millions d'hommes de toute race, de toute couleur morts pour la liberté et la dé- ' mocratie et nous faisions le serment solennel de tout mettre en oeuvre pour que l'humanité ne soit plus victime de semblables carnages, nous exprimions notre volonté de lutter contre la guerre qui n'est plus seulement dans les perspectives, mais dont certains foyers sont déjà allumés au Viet-Nam, comme en Grèce. C'est cette volonté de lutte que les milliers d'hommes qu'accueillaient les mineurs et les jeunes étudiants d'outre-mer sur le plateau de Lorette exprimaient de toute leur âme. Cette journée fut non seulement un pèlerinage, mais un acte de la plus haute importance dans le combat pour la paix que chaque jour davan-· tage des millions d'hommes et de femmes livrent pour la liberté et la fraternité des peuples. H julllet ,1949. - N- 32 (100) ·f. t l ' h 5 1:::'.1:::. L'enfant qui tout na turel- et on eut bien du mal à leur lement se tient hors des faire comprendre qu'il fallait haines raciales qu'il. ignOre ensuite laisser la place aux ·.I:.~:! ;~t15 janvier 2010 à 09:43 (UTC);:~~ 15 janvier 2010 à 09:43 (UTC) ~1Charlesil I l SI TOUS LES HOMMES DU MONDE ... fe.nse d:es Immigrés, à Mon- v()uJaient oublier leurs vieiltreuil. les divisisins pOur ne plus . 1:::::.1: Charles:?l~~:~~:~~q:~ ~~!~~'~~r~s:1~o om: c.1fri51 ti1s qui l'entOuraie.nt et, au monde; blanches, noires, jau- E son des chansons enfantines )les, musulmanes,' I1Isses, 0'1"- g de France qu'égrenait le thOdoxes: ' anglaises, catholi- 55 piano, de faire former une ques, espagn.oles, toutes les

.'·
.S:: immense ronde. femmes du m,onde qui enfan- I:! Main dans la ma;n, chan. tent ne ~raieut-eUes pas •

tant et riant, les petits juifs s'unir pour protéger leurs i

et les nOn-juifs, les petits po- enfants? Et tous l-es hommes, 1:

55 louais fraternellement unis pour protéger leurs femmes. ,

.• - 1" Co 1·!9 ~:!: ~::~s.~Ë;g § ~;:~ ~5ti~È !!.: d'autres petits d'un autre un même éla,n. •

poilllt du globe, chantaient Plagiant l,e poème cm pour- fi:.§ dans cette langue qui leur est rait dir.e . "

.i:.5:::' ~l:i::'~~: 7:~::: f~Ti!é~nr'::!lt~:~ i:!i:i, lants, tachés, des , brins rron(Ù ...

d'hl' be d 1 ch Et que ce soit la leçOn d'un 55 t "rt t ans es eveux joUl" de fête'. §~ - . .: (Ou es pennis un jour de •• fête!) ils ne se quittaient pas DOUCE. g .:5..51. -._. ..._ ..... ._..._ - ...-.: •:•: : .:.: .::. _::-_-:::._.::..:.. ......... ._......_... ...... ._....... ._. ..._ _ :::;:::_::.:_.;. __ .. , [cherr-----------------------------------~--~------------------------------------------------------------ Au coeur noir Ils n'auront même pas le privi[ lège D'y reposer .' Mais notre hommage a une signification ' toute autre que celle LU POUR VOUS . CrHPuleries du "KrüpouilIOI" par ROGER MARIA donnée à maintes cérémonies TOUT le monde connaît officielles de cet ordre. Car ce ne sont pas les hommages à Crapouillot, ce magazine l'héroïsme de nos morts qui ont illustré qui, depuis l'autre . fait défaut depuis leur sacrifice guerre, offre une documentation suprême. Les tambours et les d'actualité sous . forme de clairons résonnent souvent en pamphlets" dans les domaines leur honneur, les autorités oUi- les plus divers., Son directeur clelles déclament à tout vent des est ce' vieux faux anar du nom discours pleins de talent à leur ' _ adresse. Mais ce concert général de Galtier-Boissière qui a joué laisse percer une fausse note avec constance un rÔle de mystique noWi ne pouvons pour notre ficateur politique, entratnant part accepter. son public par un langage .et des En célébrant nos morts, on plaisanteries de ga~he pour ' voudrait célébrer en même , mieux le faire bifurquer, dans temps le régime colonial, en vou- les moments graves (Munich, la Jant faire croire que leur loya- drôle de guerre, l'occupation, lisme justifie ce régime comme l'épuration, etc ... ), Sur les posil'on veut faire croire que les tions , de la pire réaction. La millions d'hommes et de femmes morts dans les deux guer- réaction ne peut s'en sortir, res mondiales justifient le régi- auprès de certains milieux, me capitaliste, alors que c'est ce qu 'avec' les jongleries bien régime qui est la cause de leur orientées d'acrobates du . .genre mort. de Galtier-Boissière qui amu- Il faut en effet que l'on sache sent le tapis pendant que se traque ni à la première, ni à la se- ment les grands mauvais çoups conde guerre mondiale, nos peu- contre la liberté et contre la pIes n'ont été volontaires. Ce fut paix. par la contrainte que nos soldats Les publications de ce perfurent acheminés sur les champs de bataille et si la con- ~onn age et de son mili eu portrainte ne revêtit pas la même tent le lecteur au scepticisme. forme en 1939 qu'en 1914, elle A quoi bon prendre parti puis_ n'en fut pas moins le moyen que tout le monde est salaud, d'enrôler des troupes d'Afrique sauf, bi,en entendu Galtier-}3oisNoire comme d'ailleurs des au- sière, Henri Béraud, Henri tres pays coloniaux'. Pas plus au- Jeanson et quelques autres déjourd'hui qu'en 1914, l'emploi de chets talentue ux ramassés par nos soldats dans la guerre injuste du Viet-Nam ne saurait la bourgeoisie, pour ses jourêtre le témoignage d'un consen- naux. A 'quoi bon? Autant ri_ tement quelconque de nos peu- goler, boire frais et laisser les ples à l'agression inqualifiable Semard et les Jean Moulin lutcontre le peuple vietnamien. ter et mourir pour assurer sa Et en affirmant que les morts petite tranquillité personnelle. de nos pays ne furent point vo- Et que faisait le personnage lontaires en 1940, nous n'enle- penda nt que les meilleurs d'en_ vons rien à la valeur de leur sa- tre les meilleurs se retrouvaient crifice suprême. Bien au con- dans l 'ombre pour se battre et traire, car il est encore plus odieux de faire mourir les hom- bâtir l'avenir? M. Galtier-Boismes contre leur consentement. sière obtenait des Boches l' a uDe plus, du point de vue indivi- tori sation de paraitre pour un duel, sur les champs de bataille, quotidien : Aujourd'hui. Sous les faits d'annes éc'atants, les cc titre, conformément à la véactes de dévouement héroïques ritable politique aHemande d'ocde solidarité accomplis par les cupation , l'illusionniste tint sa hommes de nos pays sont là tout . . d f au long de ces deux guerres pour petIte portIOn u ront idéologijustifier leur valeur incontesta- que hitlérien : alors que la proble. pagande violemment proalle- Leur enrôlement de force sou- mande de certains fai sait l'effet ligne de façon éclatante le ca- d 'un excellent repoussoir dans ractère injuste de la première l'esprit public, il donna l'impresguerre , mondiale et, en 1939 èga- sion ' d'une certaine liberté de lement, noU$ savons bien qu'à " pensée, pas trop marqu~ du sil'origine c'était pour maintenir gne de la croix.gammée. C'était leurs privilèges impérialistes que plus fort que le travail grossier les puissances colonialistes ont d mobilisé nos hommes. Seulement e Qe vieil abruti de Bunaule fait nouveau, d'une importan- Varilla. Jusqu'au jour, où les ce considérable, c'est Que le ca- Allemands tournèrent la page ractère de cette guerre fut en pour renouveler Ic petit jeu en définitive juste, car elle mettait laissant grimacer un histrion de en jeu toutes les libertés démo- la même troupe. Chacun ses fidélités Aujourd'hili, ,Galtier-Boissière reste remarquablement fidèle à ses utilisateurs du temps de guerre. I! a publié, en 5 tomes, une Histoire de la guerre de 1939-1945, à laquelle Goebbels et Philippe ' Henriot eussent volontiers fait accorder le visa de la censure. C'est un florilège de toutes les infamies, grandes et , petites, qui circulent S'ur la guerre, la Résistance, },es communistes, les AlIiès, etc ... dans les milieux de la collaboration et de la fausse résistance. ,La technique est aisée : par exemple, dans cet immellSe événement, aux multiples aspects, que fut la Résistance française, il y eut, c'est certain, des faiblesses, des saloperies et même des crimes qui ' n'avaient rien à voir avec la lutte contre l'occupant. Eh· bien, il suffit, armé d 'une paire de ciseaux artistement 'maniés, de foujller dans tout ce qui s'est écrit Sur cette période et d'en détacher les détails anecdotiques qui ne sont pas à l'ho!lneur de la Résistance; on les rassemble, on les monte en éping le, on illustre ' le tout et l 'impression de découragement . est obtenue. Masquer, déformer, oublier l'essentiel, grossir les petits côtés, telle est la méthode. .:.QUI prend tout son sens lorsqu'on en constate l'application inverse ali monde du vichy: sme et de la collaboration. Les tartufes de l'antisémitisme Avec quelle compla isan ce Galtier-Boi ssière, présente les th èses de l'ennemi et de ' ses agents! Feuilletons le dernier numéro (tome' V) de son His. toire et arrêtons-nous aux pàss'ages auxquels, dans' ce journal, nous avons quelque raison de nous inté res~er. Voici tout ce qu 'il trouve à écrire sur Xavier 'yallat : Xavier Vallat, nommé à la tête d'un Commissariat ~énéral aux questions' juives le 29 mars 1941 , se flattait de représenter un antisémj,tisme modéré et rai. sonné. II y il un problème juif, disait. il, Pl!.rtout où il y a trop de Juifs. Le Juif est parfaitement .. supportable, à dose homéopa. thique (p. 346). Ainsi, il ne lui est pas fait reproche de "son antisémitisme; Galtier-Boissière insiste bien suc },e caractère " modéré » de son racisme, en oubliant que I~ s plans allemands exigeaient, de façon très réaliste, que l'opération de liquidation des Juifs se fit par paliers. D'abord, les agents modérés, pour les mesu_ , r~s f( administratives », ensuite I~s durs " pour exécution ». Il est trop , évident que la tâche des seconds aurait été singulièrement plus difficile sans la préparation des premiers. Et ' je dis, moi, que ce ~ont les mous les discrets de la collaboratio~ qu.i ont, en fait, été) en temps utile, les meilleurs auxiliail es de l 'occupa nt. Galtier-Boi ssière poursuit a ujourd 'h ui' leur sale besogne. Ils sont tous prê ts a recommencer. P a r le même itinéraire. D'abord les « modérés ». Ensuite ... Mais il n 'y aura pas d'enSuite de ce g enre. Tous des parias Plus loin, à propos de l'épuration: Une peine' acceswire l'indi. gnité naHonale, c'alquée' sur le statut des JlI~fs , fera de's dizai. nes de milliers de parias (p. 391). Passons sur I~s multiples exemples de « parias »qui nc s'en sortent pas trop mal avec leurs millions gagnés avec les Boches et sur l'insuffisance scandaleuse de l' épuration en général_ Ce qu 'il nous plait de relever c'est surtout cette assimilation de l'indignité nationale avec le sta tut des Juifs. D 'un côté, il s'agit de mesuJ'les raciales, collectives, prises e n dehors de toute' culpabilité personnelle dans tous les cas' de l'autre de sanctions indivi: dueUes pri ses avec les garanties de la justice, même bOiteuse. D'un côté, le statut était le point de départ de l'extermination en masse; de l'autre il ne s 'est agi que d'inconvénient sociaux qui sont quand m'ême un peu moins durs que la vie quotidienne de l'ouvrier chômeur et ancien F.T.P. On rougit d'avoir à relever de telles saletés. Le bouquin en fourmi~le . En voici quelques autres prises a u hasa rd. Dans la poubeJJe .E lt' d'abord la première pa,Y., e , ou on trouve une photo qui il. lustre l 'ensemble du volume 1 elle représente un monceau de cadavres. Fort bien, pensezvous

il s'agit de déportés exterminés.

Pas du tout· ce sont les. victimes d'un bombardement alité ,sur Boulogne-Billancourt. Nous savons ce qu'il faut pen-se. r des étranges dessous de oe,! atnes de ces opérations. Mais .J~ter cela ain!ii" sans explica. tlOns pour frapper les esprits d'une façon unilatérale, en metta~ t sur ,le même plan l'aviation a.lltée et les tortionnaires hitlénens, c'est monstrueux. Plus loin (p. 333) une photo du mouchard Hardy avec cette légende: Un qui aurait, mieux fait de rester che-z hti. C'est .l'appréciation d'un petit bourgeOIs réactionnaire qui laisse constamment aux' autres (Cyra;ds en gants blancs ou m~quls~rds en espadrilles) le SOI? . d assurer sa tranquillité. LUI, Il reste chez lui. En ce qui concerne Hardy, ce n'est certain~ ment pas la réflexion qui vIent à l 'esprit d'un honnête homme. Je crois tout simpllCment que ce qui compte plus que tou.t, ce l1'~t. pas même Hardy, maIS ses vlcttmes et la vérité. Page 353, une photo de Darnand, avec cette lég-ende : Fu.sillé p'0ur noir cru qu'on d.evalt obéIssance à ses supérIeurs. C'est exactement la thèse du traître. Quels supérieurs? Et qui étaient les supérieurs de ses supérieurs ? Ce n 'est. d'ailleurs pas pour cela ,qu 'il a été " passé par les ~rmes, mai- pour des acteS préCIS que Gal.ier-Boissière se garde bien de rappeler dans leur, tragjque réalité. Page 364, ' uile photo représentant des Parisiens lors de l'insurrectio.n. Légende : . Les Parisiens jouent aux bar. ru:ades. , N'importe qui, se p~o~enant danS .Paris, peut interroget des centa1t1es. de plaques pour se rappeler la règ-le du jeu. Galtier-Boissière n'est pas seulement un lâche. C'est un insulteur de ceux qui ne l'ont pas été 1 Il 1 1 1 1 ! ~I i 1 1 • J4 juillet '1949 .. - N~}2 (100j-- ------.--~-------- DROIT ET lIBE,RTE e :s:a:c_ . .... t 3 14 JUIllET signol de libération humaine , '. ~ Les Par.isiens s'emparent de la Bastille Lorsqu'en juillet 1789, la population de Paris se mobilisa contre la forteresse qui, de ses canons braqués au bout du Faubourg Saint-Antoine, faisait peser sur la ville une menace permanente, contre ce~te Bastille royale, idole ·massive et muette du despotisme féodal et de la répression arbitraire, la populafion parisienne ne voulait rien autre que ' ceci : briser le complot aristocratique qui préconisait la dissolution de la première As' semblée nationale - prendre des armes pour assurer sa propre défense contre des mercenaires étrangers. Mais la prise de la Bastille, aussitôt détruite' pierre à pierre. changea la face de "'histoire et rapprocha les hommes jusqu'alors 'peu conscients ' où même insensibles à leur dignité d'homme. . Les classes dominantes, privilégiées avaient jusqu'à ce jour. séparé les Français par des distinctions de races, de castes et de métiers, les avaien( accablés de droits, d'impositions dont s'exonéraient les grands , féodaux. Les privilégiés s'efforçaient aussi d· entraver les actions Créatrices du' travail. de l'invention et de la pensée. 'par le maintien des .liens corporatifs et paternalistes, par l'élaboration de règlements restrictifs dans J'armée et dans l'Etat. par la conservation d'une soi-disant justice foute au service des classes dirigeantes, , et qui n'était en f",it que violence, vénalité, torture et crime. Le 14 Juillet signifiait donc la lutte engagée contre tout ce qui appartenait à un passé fondé sur les disparités du sang et de la naissance, à un passé de ségrégation sociale et ESSAI SUl\ LA RÉGÉNÉRATION PHYSIQUE, MORALE ET POLITIQUE DES J 'U t F S; Ou~e couron{1é par la Société royale des Sciences et des Arts de Metz, Je %) Août 178 B, Par M. GatOOIl' E, Curé du Dioce.o de Met&, açtuoll.oment do la Dl~mo Société, Dedist; "0' tall'l"OItl Ol·e. escadl"., el m senti6ta / tfisperSÜlÏ 1101,. Psat, 43, AME T Z, 01 L'IMPRlr.lI::RIE DE CLAUDE LAr.lORT. Se-trouve Cbu DEVILL Y, Libro"c • .rue Fo ....... rne. A PARIS', CI,~. BELIN, Libraire, rue Saillt-Jac'I'le., ·A STRASBOURG, à t" Lilirairie ArJuclUi'llL~. A v 1: ç P 1\ IV n; e 0 E. tiS." , En 1788·89, paraissait un ouvraj;e de ,'abbé Crégoir,e Qui ellt un gran,1I retentjssement 'dans le Tiers-Etat : (( ~ai su .. la IIégénératNIn des duifs ». politique. L'initiative victorieuse des Parisiens manifestai-l aussi la volonté d'affirmer ~ne qualité nouvelle de l'homme; la qualité de citoyen, et c'était un grand pas en avant, \In pas révolutionnaire de libération humaine. La résultante en devait être l'é'lablissement d'un droit nouveau. d'une société nouvelle dont la réalisation difficile. mais nécessaire, occupa le monde pendant plus d'un siècle. Les luttes progressives tendront à la destruction des privilèges de castes et à la mise . en oeuvre. plus ou moins achevée, de la citoyenneté réelle. En cela. avons-nous à ce jour accomp~i toutes les promesses de 1789 ~ ~ . Les conséquences du 14 Juillet Le coup frappé à la base dl!- despotisme royal eut aussitôt de ' 'multiples réson.anc~s. t, " Dans {la . France entiète, l' émc:n.cipa/io1!j mrmi. cipale, appuyée par la .garde clVlque nah.onale• liquida ks formes , locales :de- l' ancien r~giJIl~. La mille en ' mouvement · de . la paysannerie ,. contre les châteaux et les contraintes seigneuriales. aboutit, dans la nuit du 4 ao'ût, aux décr~ ts Pilr . lesquels fut ébranlé - malgré les objections des grands propriétaires fonciers - le système d'exploitation féodale. Enfin. conséquence dirl~cte de la victoire du peuple, les Droits de l'Homme et Jol Citoyen furent élaborés et proclamés. L'Assemblée Nationale discernait de nouveaux principes naturels, opposés aux privilèges de naissance inégale, de discrimination pOlitique. Elle affirmait les garanties propres à libérer les forces économiques et sociales de la nation. La signification historique de la Déclaration des Droits s'éclaire par une simple comparaison dé chacun de ses articles avec le système d'oppression en vigueur jusqu'à cette date. On ne peut l'apprécier hors du temps et sans le substrat des çonditions sociales et politiques. On ne saurait la. concevoir sans son facteu'r déterminant, la prise cl la destruction de la Bastille par le peuple de Paris. Acte de décès du, passé - a-t-on dit - mais acte qui se place nécessairement sur la route tracée pa'r les combattants du 14 Juillet. Le retentissement de la victoire françaisë Comme le légim~ d'exploitation des masses dans les autres pays, était à tout prendre, . assez semblable à celui qui avait instrumenté la France jusqu'en 1789, il était évident que l'action engagée par ' le peuple français devait intéresser les fractions les: plus consCientes des autres peuples et que' l'ébranlemem donné par la victoire du 14 Juillet devait non seulement attirer les regards, mais solliciter et entraîner le mouvement du progrès. Tandis que les peuples se tournaient alors vers la nation française et· sa révolution antiféodale, les classes dirigeantes des autres pa~s s'efforçaient de dresser une- barrière coalisée à la pénétration des idées novatrices. Ainsi s'expliquent à la fois l'attrait des esprits pro~ ressifs pour les événemènts de Fraoce et la haine systématique des aristocrates européens pour ces mêmes choses, considérées comme un péril pour leur domination. Nous connaissons bien. pour l'expé.rimenter de nos jours, ce processus historique de lutte. La chute de la Bastille appanrt tout de suite comme' l'intrusion des masses populaires sur la scène politique, scène jusqu'alors réservée aux gens « bien né~ » .... comme une ré- .... volte nationale contre le faisceau des pouvoirs seigneuriaux oue nous nommons encore l'ancien régime. Elle prOV9Qua. cette victoire de Paris. une inquiétude mortelle parmi les maîtres et possesseurs des biens et des âmes et parallèlement l'adhésion enthousiaste des esprits sérieux et éclairés. Et l'on sait les répercussions considérables (sur lesquelles no reviend~ons) que cet év~Qement provoqua aussi bien en Angleterre qu'aux Etats-Unis. en Amérique Latine qu'en Allemagne et dans les pays slaves. Aujourd'hui, plus que jamais. la Hamme vibrante du J 4 Juillet brûle au coeur de tous les hommes libres, et surtout des peuples SOViétiques. comme l'attestent ces mdls du grand historien Eugène T arlé : « Pour le peuple soviétique libre et souverain, le 14 Juillet est un jour de gloire mémorable, non seulement dans les annales de la libération du peuple français, mais encore de l'humanité tout entière. Le renversement de la monarchie féodale, r êlan grandiose qui mit fin à l'absolutisme, ce bond r~volutionnaire prodigieux dans la- voie du progrès humain, étaient symbolisés, avec fant d'éclat par la prise de la Bastille que la chute de la vieille prison politique apparaissait à l'opinion révolutionnaire russe, dès le temps du tzarisme, comme l'annonce de la future Révolution qui en finirait avec les Bastilles du tzarisme. » ~. Un détracteur raciste de 1789 Nous éprouvons une honte bien naturelle à citer, après les belles paroles de l'historien soviétique. un passage d'un' vil détracteur de hi Révolutioll' parisienne. Mais le citer nous permettra de discerner le sens et I·importance . libératrice de la journée du 14 Juillet 1789. On lit dans le théoricien Clu racisme] A lfrd. Rosenberg : « 1789 signifie pour ' rio us tous (les nazis) l' affranchissetmen,t des Juifs. C'est dons seulement au lecteur de relire l'admirable réplique de Georg,es Politzer. ~ Mais il es{ bien vrai que 1789 signifiait une grand~ promesse celle de l'affranchissement des hommes, celle' de J'émancipation générale des « races », ou des religions opprimées. 1789 fut l'espoir des groupes humains les plus divers,- comme nous l'~vons esquissé. 1789 fut assurément la première défaite de J'antisémitisme en même temps que la victoirè de ,1' égâlité 'des nations. Cela précisément soulève la haine du barbare Rosenberg que la tolérance religieuse et le rejet de toute ségrégation raciale sont indissolublement liés au moment historique de 1789.' pasteur Rabaud Sd;nt-Etienne, par le noble \ibéral de la Rochefoucauld-Liancourt et par Robespierre. Du même coeur. il adhéra à une pétition des « hommes de couleur Il des Antilles. « Les âmes, disait cet apôtre de la fraterni'fé, ont-elles une couleur ~ » Et lei ~ang mêlés ob~iendront le droit à l'éligibilité. Le 14 octobre 1789. une délégation israélite fut accueillie par l'Assemblée Nationale et admise aux honneurs de la séance. En juillet 1790, l'Assemblée aboI it les taxes spéciale~ qui pesaient sur les commun,!utés juives. En 1791, sur proposition d'Adrien Dupont, député de Paris, uri décret fut voté qui donnait à tous le~ Juifs de France. sous la seule condition d'adhérer par serment au regime nou .. veaU. la qualité. de citoyen. La libération de la personne' humaine s'ins. crivait dans le mouvement de la Révolution. , dans la ligne tracée par la Déclaration des Les Encyclopédistes français avaient pré- Droits. l\'Iais on sait que les Jacobins les plus paré la voie. L'un de leurs disciples; l'abbé hardis demeurèrent fidèles à la leçon de 1789. Grégoire, avait. dénoncé ' la fureur de l'anti- au cours de notre ancienne Révolution. sémitisme et prononçait : « Les Juifs sont Le 14 Juillet symbolise clairement la li .. membres de cette famille universelle qui doit établir la fraternité entre les peuples. » Elu député à l'Assemblée Nationale en 1789. il ne se contenta pas de protéger directement les Juifs menacés de lynchage par des fanatiques, il encouragea les petites communautés israélites à revendiquer les droits du citoyen. Dans le même temps, Grégqire fit paraître un « Mémoire en faveur des gens de couleur et de sang mêlé ». Le 3 août 1789, il intervint dans l'Assemblée. en faveur des Israélites d'Alsace, victimes d'une sorte de pogrom. « Ne suis-je pas, dit-il; le ministre d'une religion qui regarde tous les hommes comme frères. )1 Il fut soutenu aussitôt par le berré cIvIque. la ruine du despotisme et de \' arbitraire. Voilà ce qui gêne Alfred Rosen. berg et ses complices. L'initiative populaire. en brisant le complot aristocratique ourdi con", tre la représentation nationale. a porté. d' un même coup, J'humaniLé en avant. lui a donné conscience de sa mission progressive. Il importe de marquer que Eé rapprocllement des nations et des hommes travaille né-cessairement à J'éfablissement d'(.In régime de bien-être pour tous et de la paix entre les hommes. Célébrons le 14 Juillet. date Lllé~ morable. Mais il reste à en accomplir tous les engagements, à faire mûrir ses glorieuses prémices. A TOUS les JUIFS DE PARIS Le 14 Juillet 1789 voyait miître une société nouvelle. Avec la prise de la Bastille, ce sont toutes les oppréssions féodales, tous les ghettos qui s'écroulaient. La déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen du 26 août 1789 en proclamant l'égalité de tous, l'acte d'émancipation des Juifs en détruisant toutes les ~urailles qui enfermaient la population juive. montrèrent aux peuples de l'Europe la route du progrès et de la liberté. C'est pour cette raison que les nazis antisémites déployèrent des efforts désespérés pour « rayer 1789 de l'histoire lI. , . En ce mois anniversaire des rafles tragiques du 16 juillet 1942, les pavés de Paris sont de nouveau souillés par les manifestations des miliciens assassinS des nôtres. Chaque jour nous apporte des signes de la renaissance du fascisme et de l'antisémitisme en même temps que se développe une dangereuse propa.gande de guerre. Contre le danger d'une nouvelle HECATOMBE Contre le Racisme et l'Antisémitisme renaissant Pour le châtiment des bourreaux d'Ora·dour d'Auschwitz et du ghetto de Varsovie. TOUTES ET TOUS l 'heure de la naissance ,de. l' esp~it d~s1ruçteur dans la cultur'i 'européenne. :»; Nous ,avons , iippris - r av,ons-nous bi~ 41PW\s - le gen,r.e, : de « cultur~ » donC les ; ROsel1berg, le$ naZIS" les fascistes et leurs complices. ont abreuvé notre époque. Nous savons aussi que Georges Politzer, avant de suc~om~r héroïquement sous les tortures inHigées flar les tenants de la « culture européenne r,; I~Pondit au « Sang et Or » d'Alfred Rosenberg. Nous deman- .~ , .,1: 1 1 ~ ) Ven~z renforcer, les rangs du cortège d.u , MOUVEMENT CONTRE LE RACISMË!, L'ANTISEMITISME ET POUR ~A PAIX (M.R.A.P.l au dë/ilé p'opulairè du i4 Juillet, à '14 h. 30, de la Bastille à la Nation pour affirmer, avec tout' le peuple de Paris. votre attachement indéfectible à la tause sacrée de là Paix. de la Liberté et des~ traditionff républicaines de 1'289. 'fOUs, ,unii -:nous repousserons' . le;' 'Kocbme, TAntlsémitisme et la Guerre Le cortège du M.R.A.P: se placera derrière le 'groupe du 3' arrondissement. Pour le rassemblemênt se référer aux indications de la . presse. / .. DRon: ET LI.SERTE H juillet J949. - N" 32 .(.100) , " . , DUNE SEMAINE A LAUTRE ... _ ' ÉTATS-UNIS LE KU-KLUX-KLAN, regonflé par les subsides du magnat du pétrole Armstrong, dlifuse -;;'tvantage de brochures qu'il y a vingt ans et multiplie SPI' provocations dans les Etats du Sud, surtout contre les militants -syndicaux. Mais à un journaliste qui s'inquiétait de cette a.gitation, M. Su merlin, sénateur de l'Alabama, a répondu : « Nous considérons que l'activité des syndicats est dix fois plus néfaste que celle du K.K.K. » Il LA PROPAGANDE des idées fascistes et nazies, sous quelque forme qùe 'ce soit, est interdite ,par J.a, loi aussi bien que la propagande de di~crimination et de haine natioDale et raciale ». Rien à retrancher ~ ce texte ? Si, puisque, à la commission des droits de l'homme de l'O.N.U., les délégations américaine, française et hollandaise n 'ao.mettent pas la mention relative au racisme. Et l'article, proposé par la délégation soviétique, est ajourné, PARCE QU'ELLE MET en. cause de Il hautes personnalités », un flQrte-parole de l'O.I.R. a refusé de répOndre à cette accusation contelJI! e dans un rapport du Sénat Il Un vif sentiment antisémite règne parmi certains membres de l'Or:ganisati~ Internationale des Refû. giés. » o AUTRICHE CRESCENDO logique : (1 Le parti doit gagner à tout prix. - Si bcsoin est, le .parti doit conclure d,s alliances avec tout autre parti pour remporter la victoire. - Si besoin est, le parti doit présenter d'anciens nazis comme candidats po1Jr s'assurer un t.riomphe », tel est « l'A.B.C. de la campagne 4t » formulé par les dirigeants du parti « populaire » dans une brochure confidentielle dont, . au Landtag de Basse-Autriche, des députés socialistes et communistes ont lu de larges extraits. ALLEMAGNE OCCIDENTALE DISCIPLE plus ou mins conscient de John Forrestall, lEI . Dr Henry Gartmann, dirècteur de la Il Société de Recherches Interplanétaires » nazie qui lança les V2 et qui vient d'être reconstituée à Stuttgart, publie dans le New York Journal un article sur les perspectives de voyage Ae l'Allemagne à la lune sur une nef aéronautique à réaotion. (1 LORSQUE VOUS AUREZ reçu cette lettre, faites-en cinq c0- pies que vous enverrez à cinq amis di!férents » : la lettre émane d'une organisation clandestine nazie des secteurs oCcidentaux de Berlin. Les a~orités ne semblent pas vOlolloir briser la chaine. « CHEZ NOUS s'impose l'idé~ de l'Etat social. Les Alliés mènent une guerre de luxe pour la richesse et la puissance des Juifs ». Cette citation du Voelkischer Beobachter en date du 15 mars 1945, ainsi que le communiqué de la WehrIrnl.cht du même jour sont reproduits sans commentaires par l' Oberbayerisehes Volksblatt, de Rosenheim (zone anglaise). SPENGEMANN, rédacteur en chef de la Norddeutsche Zeitung, le journal du parti social-démocrate, est un ami de M. Schumacher et un ancien dénonciateur à la solde de la Gestapo, comme l'attestent des doculll€nts ' publiés par 1h Nieders,aechsische Volkstime, organe du Parti Communiste des zones occidentales. LE MINISTRE de l'Intérieur Marie Scelba fait occuper par sa police le camp de D. P. de Trani afin Il d 'empêcher les réfugiés juifs transitant par l'Italie de s'enfuir de ce centre avant leur embarquement pour I['MI. » _ 'GRÈCE '" UNE DELEGATION, composée, entre au "l'es personnalités, de MM. Justin Godart, Paul Eluard, Yves Farge, l'amiral Muselier, a tenté d'intervenir auprès de M. Queuille pour sauver Mme Ovadia Begia, 'hmme française d'un docteur jUif de Salonique, condamnée à l'empri. IIOnnement à vie pour Il aide aux !'l'belles ». Sa fille a été c6ndamnée à mort pour le même motif. M. MOSHE SHARETT, ministre des Affaires Etrangères d'Israël, a eIl'\loyé à M. Tsaldaris, ministre des Affaires Etrangères d'Athènes, une lettre de condoléances à l'occasion de la mort du premier ministre Sopboulis. Le C. M. 0. va-t-il disparaître? Le CONGRES JUIF MONDIAL est en train de disparaître en tant qu' erganisalion représentative du judaïsme mondial. Cette disparitiOll n 'étonnera, pas ceux qui ont SUIVI sa politique depuis un certain .temps. 1 ° En refusant d 'admettre un représentant de l'Ordre Fraternel américaïn au sein de l'Exécutif, lors du Congrès de Montreux, en juin 1948, les dirigeants réactionnaires du C.M.j. ont établi une di scriminalion contre les éléments juifs progressistes des Etats-Unis, et commis, par là même, une p remière entorse aux prinCipes démocratiques et unitaires qui doivent servir de bases à une organisation telle que le C.M.j. Le prétexte avancé ? L'admission de « L 'Ordre F raterne! » aurait mécontenté le Stafe Department. On nous dispensera . d 'un 'commentaire. 2° Depuis la morl du rabbin Stephen Wise, démocrate de la meilleure traditiOll rooseveltienne, la. tendance réactionnaire des dirigeants du C.M.j. s'est visiblement accentuée. C'est ainsi qu'ils n'ont pas élevé la moindre protestation contre ' la renaissaru:;e d'une Allemagne agressive e1. qu'ils ont refuse sous prétexte de « neutralité », d'adhérer au Congrès Mondial de la Paix,' malgré l'invitation qui leur en fut faite. 30 Dernièrement, le glissement s'est accéléré. C'est l'exclusion de l'Ordre Fraternel, ainsi que du Workers Counôl, autre organisation populaire des Etats-Unis, que les dirigeants du C.M.j. OIlt décidée. Les exclus avaient eu le tort d'engager une trop puissante action corrtre l'antisémitisme aux U.S.A. 4° Ce n'est donc pas sans raison que les communautés juives des démocraties populaires se sont séparé d'un organisme . qui aWO'te de l'eau au moulin des ennemis de la paix, et apparaît de plus en plus comme une filiale du Département d'Etat. Aussi, la questic, du C.M.J. va-t-eUe inévitablem~nt se pc$e~ en France, où les démocrates juifs ne sauraient accepter qu'on les ravale au rang de pions dans le jeu d'un impériafisme étranger. L. BRUCK. les dirigeants de la (ommunauté de Metz violent leurs statuts Un peu partout, l'on trouve des gens que l ' union empêche de dormir. A At! etzJ les diviseurs pa r viendront- ils à leurs fins ? L a communauté juive de la cité lorraine devait élire prochainement son Comité, et selon une dé d'sion régulièrement votée en QÇ- . tobre 1948 par l'Assemblée Généra le, le scr,utin devait avoir lieu à la représentation proportion nelle pour que chaque tendance, comme l'exige la règle démocratique, fû t représentée au sein de l'organisme directeur. Mais certains p ersonnages, qui veulen t fa ire de cette communa uté une sorte de boutique personnelle, ne l 'entendaient pas de cette oreille. Ils ont mis à profit une maj orité l égère et toute fortuite intervenue lors d'une réunion 'du 12 juin dernier , pour fa ire annuler là d écision précédente et ressusc1ter le vieux scrutin major itaire d'avant 1939! C'est là une illégalité fl agrante, puisque la nouvelle décision n'a pas recueilli les 2/3 des voix exigés pa r les Statuts. Aussi l 'émotion est-elle vive dan s les milieux juifs de Metz. D 'autant plus que le clan réactionna ire refuse de revenir à la situa tion de droit et se propose d 'organiser des élections-mai son. Mais elles seront boycottées par la population juive de Metz qUI, aler tée pa r rU.J.R.E., entend bien déjouer ce mauva is coup. LA DISSOLUTION DES 'JEUNES DE LA L. 1. C. A. Le Comité Central de la L.LC.A., dans sa séance du 13 t'uin, a pris la décision de di9S0udre e Comité des 'Jeunes de la L.I .C.A. Les raisons invoquées sont les suivantes : 1. - Sans son autoriS!tion, les responsables des Jeunes de la L.J.C.A. . ont apporté leur adhésion à la Journée Nationale de lune contre le R acisme, l'Antisémitisme et pour la Paix, du 22 mai: 2. - Que le président des Jeunes de la LI.C.A., Charles Palant, est membre du Comité exécutif M.R.A .P., sans en avoir' référé au Comité Central ; 3. - Que le Comité des Jeunes, invité cordialement par le Comité Central à s'expliquer sur ces deux points, n'a pas cru devoir répondre. S'il en est encore qui doutent de l'opposition systl"matique de"" diri~ eants de la L.I.C.A. à toute unité d'action contre le Racisme, l'Antisémitisme et la Paix, la décision du Comité Central de la L.I.C.A. à l'égard des jeunes apportera une preuve de plus que les dirigeants de cette organisation ont définitivement tourné le dos à l'idéal antiraciste, dont cert'lins d' entre eux se pré~endent les dépositaires immuables de la doctrine. Mais. comme tous ceux qUi ont ma uvaise conscience et que leur propre mauvaise fOoi arrête, les trois rai- (?) Le State Department a refusp de commenter l'i nformation donnée à la radio par M. Drew Pearson, selon laquelle M. Acheson aurait été avisé de la possibilité d'une nouvelle guerre en Palestine. Le comm€o'ltateur rad :ophonique ava it déclaré que « cette information se trouvait &ur le bureau du Secrétaire d'Etat lorsqu'il revint de la Conférence de Paris ». Compréhension L'ouverture officie lle des négociations fnancières anglo-américa'nes a été marquée par un diScours de M. Moshé Sharett, tendant à une ~ meilleure compréhension » ""tre MM. Bevin et Stafford Cri!ps et le gouverne:l1ent Ben Gourion. On pré cise de source off ic ieuse : « Ces pourparlers ont été engagés sur l'initiative de l'Angleterre désireuse de 'mettre fin aux questions qui se sont posées par suite de la fin du mandat, mais il est probable qu'Israël évoquera certains points. " Compréhension (suite) - M. Charles Ramasden, directeur de la Sectio.., d"outre-mer de la Fédération des Industries Britanniques, a visité Israël pour recueillir des informations sur le développement industriel du pays. De retour à Londres, il demandera l'envoi d'une mission anl'!laise en Israël. sons invoquées portent la marque du m.ensonge car : racisme SOl~t venus se joindre au M.R :A .P. , dont la puissante caravane a pris le retentissant départ que l'on . sait. Charles PALANT. 1. - Les Jeunes de la L.I.C.A. n'ont pas, en tant qu'organisation, ad_ héré à la Journée Nationale du 22 ma i, mais .ont envoyé une motio.n de sym- ,-_________ ~ ____ _ pathie aux organisateurs de la Journée du Cirque d·Hiver. Cette mo·tion n'engageait que les signataires, et c'est tout à J'honneur du Comité des Jeunes de s'être retrouvé presque en entier pour signer cette lettre de sympahie ; 2. - Il est reproché au président ~es Jeunes d 'être membre. de J'exé.~uhf du M.R.A.P. sans avolT reçu I,nvestiture de la L.I.C.A. C'est préci. sément à partir du moment où des homm.es libres, militant là où l .. ur conscience leur dicte d'être présents, ont cessé de se sentir à )' aise à la L.I.C.A. que celle-ci a cessé de jouer son rôle. A cet égard', on ne peut que déplorer qu'i1 soit plus facile de rester un dirigeant de la L.I.C.A . QUl:.nd on appartient au R.P.F:. -'lue lor'qu' .on est membre du M.R .A .P. : 3. - L'auteur de ces lignes affirme sur J'honneur n'avoir jamais eté invité en aucune façon à venir ,'expliquer devant le Comité Central de la LI.C.A., ce qui, très .bjecl,n:n",.t, ne saurait l'embarrasser, pas plus qu'aucun des très nombreux militants de la LI.C.A. qui, fidèles à l'anti- « A ne pas prendre en considération » Lors du vote sur la poli tique .étrangère, M. Haronowitz, député du TV1 .A.P.A. I., a prié la « Knesseth » de ne pas pr€ndr~ en considération les arguments développés, au noel1 du Parti Commu.'l iste, par M. Meir Wilner, qui s'était élevé contre l'interventi on américaine dans les questions territori ales de Pa ~e st i ne et dans le probième des réfug iés. Ap ~ ès avoir ex;:rimé son cPPosit ion au Pacte Méditecranéen, prolongement du Pacte Atlantique, M. Wilner s' éta i t inquiété de la pression américa ine sur Israë l dont il voi t un des effets dans la liberté, pour la TransJordanie, d'accéder if Haï ffa et dans la démobilisation du Negev, ~éalisée sous le contrôle d'un gé..,éral am.?ricain. Peu brillants Une déléga t ion de la Hist~dl'llth a particïpé au Cong:ès de Genève OÙ, sur i..,vitation anglo-américaine, se sont réunis les dissidents de ,la F.S.M. Mais l'indécision même des di·rigeants du M.A.P.A.!. qui, tout en étant à l'or igine de cette init;ative, craignent de s' engager tf'Op loin, a empêché les délégués de jouer un rô le important. Ce SMt donc les « syndicats. » du Liban, de l'Iran et w. SCHACH Le 4 juill et a été inhumé à Paris ""'adi.mir SCHAC'H, qui fut directeur de la Hicem-H;as à Ma rs eille, de juillet 40 à l' occup a ti on de la zone sud, à partir de laquedie il entra dans une cl andestinité complèt e. Le défun t, qui fitpartir de nombr eux réfu giés juifs hors des territoires contrôlés par l'Axe, mit él(al ement toutes ses capacités au servi'Ce d'un réseau d' évasion comptant à son actif le départ de p lus de 5.000 militants de la Rési5tance françai se ~ t militaires vers les armées des Nations Unies. En 1945, il adressa ~ la direction générale de la HlCElv1, en Amérique , un rapPlil\,t pré cisant les responsabilités non seu~en i des na zis et de Vich y, mais des autorités américaines qui n'évacuèrent pas à tempg la population réfu giée et délivrèrent davantage de vis':!s de « danger )} aux trafiquants qu'aux personnes vraiment menacées. Cette Iranchise devait déplaire à certains de 90S collègues .Mais, exclu de la d irection de la Hicem, Vladimir Sch ach n'en continue pas moins son oeuvre de tra vailleur social. de l' Inde qui ont été appelés à la direction du groupe du MoyenOtient. Soul'gnant à ce propos le caraetère peu représentatif de la dé légatio., israéli enne à Genève, les porte- paroles de l'aile progressiste de la Histadruth réaffirment I€ur attachement à la F.S.M. et à l'unité syndicale mondiale. UNE CAMPAGNE ANTICOMMUNISTE OE GRANDE ENVERGURE SE Or:VROPPE ACTUELLEMENT EN IS'RAEL . En pl ein Par lement, M. M ::~ché Sha rett, Inini stre des Affa ires ét;angères d' Israël, a prétendu que M. Mikunis, secré taife général du P.c. israél ien, a déclaré : {( Mieux va ... t que l'immigration s'arrête tarit que npus n'aurons pas une véritable délY'oç ~ at i e en Israêl ». Or M Miku.! l ls n'a jamais pronon~é . cette phrase. Il s'agit d'un faux-caractéTisé ..... :s en avant par M. Sharett pour justifier la répression ant icomm\ Jni~ te, col'l'lri)e l'a démontré M. Meir Wilner, qui a révélé d'autre part que le ministre avait reçu du D(partement d'Etat des instructions . pour ({ 5'Oumettre les communistes d'Is':,aël à une répression identique à cell~ CItI1 frappe déjè Jes conwnuniste. des -pays arabes », ROUMANIE AU COURS du mois de mai, des progrès importants ont été enregistrés danS la liquidation du chômag~ intervenu, à la suite de la guerre, parmi les Julis. Mille neuf cent quatre-vingt-douze personnes ont été ' intégrées dans la production, ouvriers spécialisés ou non, anciens artisans et petits ' commerçants. Beaucoup ont été dirigés sur des secteurs nationalisés où la pOSSibilité leur est offelt e de recevoir un salaire dès le premier jour d'embauche, df manière à se faire rayer immédiatement des listes de secourus. LE THEATRE YDDISH de Jassy, capitale de la Moldavie, reçoit le statut de théâtre national, aux termes d'un décret du ministère des Arts. POLOGNE LE GRAND RABBIN Kahane a indiqué, au cours d'une réunion de l'Association des Rabbins poloIt.l.is, qu'il existe actuellement soixantecinq communautés juives dans le pays. Il s'est félicité de la récente déclaration du ministre Woiski ga.rantissant la 1iberté du culte, ainsi que des mesures prises par l'Association des Coopératives Juives I( Solidarité » pour permettre amI: croyants d'observer le Sabbath. _ LE GENERAL Bf:TTCHER, commandant S.S. et chef de la police dè Radom, avait été surnommé le Il petit Himmler » : il est respon~ able de la .mort de 380.000 Juifs et de 85.000 Polonais non-juifs. Le tribunal de Radom l'a condamné ~ mort par pendaison. . TCHÉCOSLOVA UI'E LIOICE, l'Oradour tchèque qui avait été complètement rasé, sera reconstruit. Sont prevus : 150 maisons, 9 centres économiques, une ma ison de culture, un musée, une église. Inaugurant la première maison, le général Svoboda. nunistre de la Défense Nationale, a rappelé que « la tragédie de ·Lidic~ n 'a été rendue possible que par le diktat de Munich » et souligné que « sa reconstruction est devenue le symbole de la volonté de paix et de ~berté des peuples ». « THEREZIENSTADT doit être une école de la vilfilance contre les ennemis du progres qui, pour sauver leurs privilèges voudraient plonger l'humanité dans un nouveau bain de sang », a déclaré le général Prochaska, vice-minisÏ\Te de la Défense Nationale, en maugurant le Musée de l'ancien camp de concentration. , EGYPTE c ... LE SOLEIL D'EGYPTE a pour vertu de bronzer la peau, ~. Hansa Bacre, diplomate égyptien, ne peut donc être considéré comme un Blanc 100 %. Il voulait prendre un café dans un éltablissement for white on1y de Washington ... Le journal égyptien Al Mysri relate son expulsion sous le titre « Démowatie? » LE CAMP D'ALTOR, en plein' dé~ ert du Sinaï, où sont détenus près de trois cents militants ouvriers et syndicau){ et quatre-vingts Juifs, ' servait en période normale au contrôle sanitaire des pèlerins retour de la Mecque. Pour éviter que les pèlerins, wrtout ceux qui sont originaires de pays étrangers, ne p!'ennent contact avec les détenus, le gouvernement du Caire se demande s'il doit supprimer le pèlerinage ou transférer les détenus à Ain Moussa. LE M.R.A.P. ENREGISTRE DE NOUVELLES ADHESIONS La Soâété « L'Amicale Russe JI dont certains délégués assit~rent à la Journée Nationale du 22 mai en ob_ servatew's, vient de faire parvenir son adhésion au M.R .A.P. NOus apprenons avec plaisir le mariage de Mademoiselle Lang, fiDe de notTe excel'ent ami et oollaborat.eur René Lang, membre du secrétariat du M.R.A.P ., avec M. Frydman. .« Droit et Libeorté », ainsi que le MoR.A.P. et l'U..J.R.E., adressent leurs féIicitations à M. et Mme Lang et présentent leurs meilleurs voeux cf.e bonheur et de prospérité aux jEunes époux.. , .14 juillet 1949. - N° 32 (100)---------------- DROIT ET LIBERTE 5 DIVERG·ENCES ANGLO - AMÉRICAINES DANS -LE PROCHE-ORIENT Qui tire les f cel es e Il Y a trois mois, le colonel HUSNI ZAIM, commandant en chef de J'armée syrienn'e, faisait arrêter le président de la République syrienne et les membres du gouvernement. Il décrétait la dissolution du Parlement et se proclamait dictateur absolu. L'autre dimanche, la farce tragique a trou.vé son épilogue dans un plébiscite-maison. Organisations et partis progressistes ont été dissous, meetingS et manifestations interdits: Une censure draconienne ,'exerce sur tout le pays. Après a voir déclaré qu'il 4: exterminera sans pitié :t les communistes et les éléments. démocratiques, Zaim a consacré, dans le bUdget national, 100.000 livres syriennes à la création de camps de concentration pour prisonniers politiques. De son propre aveu, il a pris pour c exemple :t le régime de Franco. Mais les véritables inspirateurs du putsch de Syrie sont · anglais et américains. Il leur faut une Syrie à la mode franquiste, intégrée dans un bloc qui rassemblerait les régimes réactionnaires Un grouPIl de meharist-es d-e "armée de Zaim. de Turquie, d'Egypte et des pays de la péninsule arabique, pour briser les mou-. vements de libération qui se développent en Proche-Orient, et transformer cette région en base d'agression. LE PROJET DE « GRANDE SYRIE » lbn Séoud; roi d'Arabie Séoudite, et Farouk, roi d'Egypte, qUi se sont mis au service des Etats-Unis, prirent résolument parti contre son plan, et sur leurs instances, le Conseil de la Ligue Arabe rej,eta la 4: Grande Syrie . Au début de 1949, les Anglais ont donc accentué leur preSsion Sur la Syrie pour lui inspirer ~ l'initiative ~ d'un traité d'alliance dans des conditions telles que le journal égyptien Akher Saa pouvait écrire le 28 mars dernier : 4: L'Angleterre veut voir la Syrie exiger ~ spontanément. la conclu;SlÏon de cet accord. ~ Au même moment, les agents britanniques en Syrie développaient une inten-, se activité pour empêcher la ratification par le Parlement de l'accord syroaméricain concernant la construction d'un pipe-Hne. Ainsi la Syrie se trouvait au foyer des divergences entre monopoles anglais et américains dans les pays de l'Orient arabe. Mais le peuple syrien s'est opposé à toutes les manoeuvres. En juillet 1948, le parti communiste du pays a publié un manifeste appelant le peuple à « s'unir contre le complot anglo-américan, menace pour l'existence même de la Syrie, et contre la transformation des terres arabes en bases de guerre ». Une vague Q.'indignation a déferlé d'un bout à l'autre du pays : Quelle fussent américaines ou anlgaises~ la Syrie s'est dressé contre toutes les ,intrigues des instruments de la servitude. L'accord conclu par le gouvernement avec la « Compagnie transjordanienne pour la construction du pipe-line, a provoqué un extrême mécontentement qui s'est exprimé à Damas et à Alep, par des manifest.ations populaires, le 2 mars, et pal' une grève d'eS étudiants le 7 mars. Et le 28 mars, le journal syrien Al Djalaa proclamait : ~ Les Arabes ne sont H S' 1 ZAIMJ par \\ s. GRI(HINE I/~ pas disposés à faire les trais d'une agression antis'ovfétique et ne permettront jamais aax impérialistes anglo-saxons de s'installer chez eux. Rien ne prouve qUe la Russie menace nos pays, tandis qu'on peut affj,rTT/RJr de science certaine que les impérialistes exploitent les Arabes depuis dix ans déjà. )) C'est alors qu'ils décidèrent d'instaurer dans ce payS une dictatu:re militaire. Un mois avant le pùtsch, le journal syrien Al Hachaace, citant l'United Press, annonçait : ~ Les dirigeants américains se pré'])13'ent à des éVénements importants p'révus pour mars dans le PrOche-Orient. )) ZAIM A CHOISI M. TRUMAN De fait, ces c événements importants ~ se sont produits le 30 mars lorsqu'on a vu Husni Zaim perpétrer son coup d'Etat ... Le lendemain même, 11 se prononçait en faveur de l'intégration de la Syrie dans un bloc agressif aux côtés de la Turquie. VoiCi sa déçlaration telle que l'ont publiée les journaux turcs du 4 avril : c J'ai fait 1nes études en Turquie et j'aime sincèrement les Turcs. Dans ' l'éventualité d'une guerre, la Turquie se trouvera en première ligne ; pour cette ra~, la Syrie et l'Irak qui constitltent ses arrières devront être forts. )) . Dans les jours qui suivirent, Husni Zaim fit mine de soutenir les plans britanniques. Pour s'emparer du pouvoir, il avait en e1Iet bénéficié de l'apPUi d'organiSations pro-anglaises tels Que les ~ Frères Musulmans et le parti . prétendu populaire. Autant d'encouragements aux partisans des p.rojets de M. Bevin - au point même qu'Abdullah se déclarait satisfait de J'action de Zaim en y voyant une étape très importante vers la création, sous son égide, d'une « Grande Syrie ~. Mais le 21 avril, Zaim se rendait en Egypte et y rencontrait, à la stupéfaction des ~ Grands-Syriens )), le roi Farouk. A son retour, il prenait nettement positîon contre les plans irakiens et trans- . jordaniens : « Les seigneurs d·e B'1.gC:\:d et d'Amman croyaient déjà que je leur présenterais la couronne syrienne SUr un plat d'argent. Que leurs espOirs soient déçus ! )) Et .... pour Abdullah, .il ajoutait : ~ La Transjordanie n'est qu'une part.'e de la syrie. :t . MENA;E CONTRE LA PAIX L'attitude pro-américaine du dictateur a provoqué l'aggravation de ses rapports avec les fantoches voisins. Une fols le bloc amé:ricain-Egypte-Arabie Séoudite rallié par Zaim, le journal libanais AchChark constatait : ~ Les relations avec la Syrie d'une part, l'Irak et la, Transjordanie, de l'autre, se sont sensiblement tendues :t. Quoi qu'il en soit, le dictateur donne toute satisfaction à ses maitres : usant des pleins pouvoirs qu'lI s'est conférés, il a ratifié le 16 mai l'accord conclu avec la « Compagnie transjordanienne :. au sujet du fameux pipe-line. Il est clair que tous ces événements sont un reflet des rivalités qui divisent .le bloc agressif, que dans la course à la Syrie, les compagnies américaines ont évincé un peu plus encore leurs concurrents anglais et que la dictature du fantoche dont elles tirent les ficelles est devenue une menace directe contre la paix. Mais cette · menace sera déjouée par le développement de la lutte des peuples arabes pour leur indépendance. Les événements de Syrie mettent aussi ;---------,------------------------------------------------ en lumière la lutte acharnée que se li- vrent les monopoles anglais et améri- DIR l'IRlll RI'D IAU DI MINSONGIS par J.-A. BASS cains dans le Proche-Orient. Les uns et , . les autres visent les leviers de commande en vue du contrôle des ressources Pétrolières et des points stratégiques. Avant la seconde gue{rre mondiale, les monopoles anglais exerçaient ici un contrôle illimité. Mats ces derniers temps, changement radical : la prépondérance est passée aux monopoles américains. v. L'ancien ghetto de Prague C'est ainsi qu'en Egypte, la domina .... tion américaine supplante de plus en plus l'anglaise, et que les riches gisements de l'Arabie séoudite sont tous entre les mains des Américains. L'Arabie séÔudite devient, pour eux, une colonie. Ils construisent un pipe-line de 2.000 kilomètres, qui ira du golfe persique, à travers la Péninsule arabique, jusqu'à la côte orientale de la Méditerranée. Cette politique expansionniste explique l'intérêt tout particulier qu'ils portent à la Syrie dont ils voudraient utiliser le littoral pour des installations stratégiques. A la fin de février, un accord syro-américain a été conclu pour la construction d'un pipe-line transarabien qui doit mener aux ports de ~a Syrie ; cet a.ccord devait être ratifi~ par )e Parlement local. Cependant. l'active infiltration d-es Américains dans les pays arabes inqui'était les impérialistes concurrents. Ceuxci, pour renforcer leurs positions, avaient élaboré un projet de ~ Grande Syrie » qui devait englOber la TranSjordanie, la Syrie. le Liban, et la partIe arabe de la Palestine. Plus tard. la ~ Grande Syrie » se serait jointe à I:Irak en une fédération baptisée ~ Union du Croissant Bienfaisant ~ . ~ Un tel groupement, écrivait l'hebdomadaire britannique ~ Tribune . constituera parmi' les pays arabes un contrepOids à l'Egypte et à l'Arabie séoudite

il appuiera par là même la dynastie

des Hachémites qui règnent en TransjarCLanie et en Irak. » C'est Abdullah qUi devait être installé à la tête de cette « Grande Syrie ~ : les Anglais, comme J'a déclaré M. GromykO. au Conseil de Sécurité, le proposaient pour le poste de ~ César moderne du ProcheOrient . AU FOYER DES DIVERGENCES ANGLO-AMERICAINES Londres comptait bien grâce à l'utilisation de cette marionnette transjordanienne, consolider son hégémonie. Mais TRAVERSONS I~ pla~e d!-l Vieux-M,arché à Prague, heu histOrique des rassemblements populaires. lei prêchaient Jean Hus et Jéronime. ' . C'est ici également, aux abords de I~ Mairie, que se déroula une partie des bat~illes ~e rues des partisans tchèques dans les Journees qui ont précédé la libération de la ville par l'armée soviétique; ici que se réunirent, en février 1948, les patriotes de Prague avec le Président Gottwald, pour empêcher la réaction de réaliser son putsch. Derrière cette place, nous nous engageons dans l'ancien ghetto de Prague. Prenons la rue Maislova : au numéro 18 se trouvent le Conseil des Communautés Culturelles Juives de Bohême et de Moravie et la rédaction du journal de ce Conseil : « V estnik » (Le Messager). Synagogue Vieille-Nouvelle Après un c;oisement d~ rues, un très vieux bâ'~iment, de petites fenêtres, des murs de grosse épaisseur; c'est la cc synagogue Vieille-Nouvelle ». dont la construction remonterait au XII" siècle ~ sans doute l'une des plus anciennes synagogues d'Europe restée debout, temple de prières, lieu de réunion, mais aussi forteresse construite à l'origine pour accueillir la population du ghetto et la protéger dans les moments difficiles. On y pénètre par une petite porte, en descendant quelques marches. Une salle étroite et longue, faib!ement éclairée par des meurtrières; pas loin de rune d' elles, un grand bloc de pierre et terre battue, c' était le cc colfre- fort » pour documents et objets de valeur avarrt que ne soient apparues les premières banques. . On remarque un drapeau qui rappelle la participation des Juifs du ghetto de Prague aux luttes qu'a soutenues la viHe contre les armes germaniques, il y a quelques siècles. Passant la largeur de cet ancien forum couvert, on entre dans la synagogue où, depuis la libération de Prague, les services religieux sont célébrés régulièrement d'une façon ininterrompue, trois fois par jour. A droite de cc Aron Ha-Kodesh », où sont conservés les rouleaux de la Torah, une place d'honneur reste toujours vide depuis l'année 1609. C'est là que Priait le rabbin Jehuda Low, lils ·de BezaleI. né en 1520, mort en 1609, théologien et homme de science, un des initiateurs des études mathématiques de son siècle. Sa tombe n'est pas très loin : quittant la synagogue, nous nous engageons dans une rue à gauche et sonnons à la porte du musée juif de Prague derrière lequel se trouve le vieux cimetière juif., I,.a tombe du rabbin Low est d'un style renaissance mêlé de baroque, véritable sarcophage de pierre sur lequel sont portées en relief des inscrjptions hébraïques. On ne connaît pas la date exacte de la fondation de ce cimetière. Probablement la première moitié du xv" siècle ? . Il y a là beaucoup de sépultures de style baroque comme celle du rabbin Low, cercueils de pierre à base quadrangulaire avec des inscriptions et des ornements reproduisant des scènes de la vie courante ou rituelle. La statue du rabbin Law Plus tard. vers le milieu du XVIII" siècle, la décoration rococo a fait son apparition. Sur les pierres tombales de ce cimetière des symboles simples caractérisent le défunt: une souris ligure sur la tombe de Meisl, une ai. guière représente les membres de la tribu des Lévites, une rose rappelle que la défWlte portait ce prénom, une scène du paradis fait penser à Eve, et c'est un lion qui évoque la mémoire du rabbin Jehuda Low. Vne . vieille légende, connue maintenant dans le monde entier, lui attribue la création du golem. C'était, dit-on, une ~atue à l'image de l'homme, pétrie dans la terre par le rabbin Low. à laquelle il avait donné la vie en lui mettant dans la bouche un papier portant des inscriptions sacrées. Serviteur du rabbin, tiré par lui du néant, il a voulu tuer son maître, qui dut, avec difficulté, lui retirer tout souflle de vie. Le rabbin Low avait fondé, paraît-il, en 1575, pour commémorer la visite de l'Empereur Maximilien au ghetto de Prague, une école rabbinique sur l'emplacement de laquelle se dresse maintenan1 un des bâtim:nt; d~ Musée Juif, non loin du vieux cimetière. Ce 'musée fut fondé en 1906, mais tel qu'il se présente aujourd 'hui, il est dû à la pieuse activité de quelques hommes de métier juifs, historiens, bibliothécaires, artistes et aussi - étrange coïncidence - à l'imagination morbide de certain; dignitaires des S. S. et de la Gestapo, qui, ayan'1 cru à l'extermination totale des Juifs dans le monde, ont voulu conserver dans ce musée les images de la vie ?'une population qu'i1s assassinaient tous les Jours. Les nouveaux « golem :. En 1941, le culte juif fut totalement interdit dans le (c protectorat de Bohême-Mo. ravie ». mais une partie des objets religieux et des souvenirs très anciens ei de grande valeur historique put être sauvée et transférée dans le (c Musée Juif Central )) de Prague dont les travaux de transformation . commencèrent en 1942. •.. Cette légende du c( golem» devrait être méditée par . certains qui n' ont pas hésité, en leur temps, à faciliter, pour le compte des grands patrons de l'industrie lourde euro· péenne, la naissance du c( golem » Hitler et qui, aujourd·hui. par esprit de-:aste, ont ~ubl ié les tortures et l'anéantissement de leurs frères. .Is paclisent déjà avec les magnats de l'AIlemaglle Occidentale. non démilitarisée et non dénazifiée, et leurs complices de partout, qui sont de nouveaux cc golem ». Ceux qui les font naître ne sont eux-mêmes jamais sûrs de ne pas avoir la même lin que le « golem » du rabbin Low. V 1 , Antignac, Commissaire nO 4 EN ce qui concCorne la question juive en France, le but consiste à asSurer la solution du problème juif en Europe selon les directives mises en pratique Jans le ~eich. . " Il convient de laisser aux Français (i. e. Vichy) le soin 'de régler l'a suite pour éviter dans ce domaine la réaction du -peuple français coutre tout ce qui vient des Allemands. » . .Telles étaient, on l'a déjll vu (1), les directives générales données par le S.S. Sturmbahnfuenrer Liscbka, dans une confércnce de la Gestapo qui se tint' à \ Paris le 31 janvier 1941. Le Commissariat 'aux Questions Juives ne fut rien d'autre que l'inst.rument d'exécution du plan de l'ennemi. Et Xavier Vallat l'homme chargé d'exécuter la première phase de ce plan. Lorsque Vallat se retire, le 6 mai 1942, . il a rempli les objectïfs qui lui ont ét~ assignés. Le soin de " régler la suite » reyient alors 11 Darquier de Pellepoix. " . P.leins , pouvoi.rs à Darquier de Pellepoix Cet anden topaze, qu'Otto Abetz a léjà recommaodé à son adjoint Zeitcbel dans une note en date du 1" mars 1941, aura la pleine confiance de ses maîtrès, prat~quement : les pleins pouvoirs. Ledit Zeitchel, conseiller auprès de l'ambassade d'Allemagne à Paris, adresse, le 27 juin 1942, au commandant de la SicberheitspoBzei et du S. D. la lettre suivante : « Comme suite à mon entretien avec le Hauptsturmfuebrer Dannecker, en date du 27 juin, entretien au cours duquel cetui-ci a décl:aré avoir besoin au plus tôt de 50.000 Juifs de la zone libre pour être déportés vers l'Est, et a indiqué, d'autre f·art, qu'il convenait de soutenir l'action de DI.lrquier de Pellepoix, commissaire Général aux Questions Juives, j'ai aussitôt saisi de cette affaire l'am. bassadeur Abetz et le conseiller ~ahn. « 1\1. le conseifler ~ahn, qui doit rencontrer. dans le courant de l'après.midi, le président, Laval, m'a promis de l'entretenir aussitôt de la remise de 50.000 Juifs, ainsi que de la nécessité de donner r1eins Jl'Ouvoirs à Darqu!.er de Pellepoix, dans le cadre des lois en vigu.eur, et de lui a(corder aussitôt les crédits )}romis. }) Quelle est la situation en ces jours de 1942 où l'ennemi prémédite le crime du 16 juillet? Berlin est fort mécontent car ,les efforts de Laval pOUf faire « par_ tir volontairèment " nos ouvriers pour l' 1\ Ilemagne se soldent par un fiasco. Par ailleurs, la Wehrmacht reçoit de rudes coups dans les steppes du Kouban. L'offensive en direction du Caucase se heurte à la magnifique résistance de l'Armée Rouge. Il faut, pour tenir sur le front de l'Est, vider d'une partie de leur main-d'oeuvre les lIsines du Reich. La perspective d'un nouvel hiver de guerre inquiète les dirigants hitlériens. Le " tournant décisif» est proche ... Administrativement ... Aussi décident-ils d'accentuer l'opj ression , de contraindre les ouvriers à partir de force, de terroriser les. gens de (1) Droit et LiberM du 1er juillet. ·~.L,HROE Les rafles ,nazies du 16 Juillet et la tradilion française du 14 Juillet COMMISSARIAT SANGLANT la rue. « Notre Voix », organe clandestin du « rassemblement des Juifs contre le fascisme oppresseur .~, aura vu just'e en analysant leur tactique : « Quant à la monstruosité m~me de l'acte de terreur .diri,gé contre Iles Juifs, elle devait 'servir d'avertissement à la population française dont l'esprit de résistance et la combativité s'étaient considérablement accrus apr~s les premières défaites 'allemandes en U. ~.S.S. » Et là le Commissariat sanglant pouvait prêter un précieux oonc'\OurS aux nazis. ' Ce n'est pas en vain qù'ils convoquaient à leur conférence du 4 juillet, à Paris, non seulement le secrétaire à la police René Bousquet, mais l'antisémite d'Etat Darquier de Pellepoix. Mais il restait à préciser quelques modalites pra: tiques. Nouvelle conférence, donc, qua': tre jours plus tard, au même endroit : ({ IV J SA 24 Pari5, le 8 juiFIet 1942 Objet : Organisation de déportations futures de France. Première réunion du Comité d'organisation des rafles. 1. Note: On pris part à la réunion : a) SS·Hauptsturmfuehrer Danne~ker " SS-'(Jntescharfuebrer Heinrichson. b) Darquier de Pellepoix ; M. Legay, représentant le cbef de la police ; le directeur François. chef des camps d'internement

le directeur Hennequin, cbef

de la Jl'Olice muni:ipale ... ». ... Et d'autres domestiques de moindre importance. Ecoutons Dannecker, auteur d'u rapport : « Ouvrant la séance, Darquier de Pellepoix signale que l'eS autorités d'occupàtion se sont déclarées prêtes à débaTasser l'Etat français des Juifs et que la présen.te réunion a )?our but de discuter la réalisation tecbmque de la déporta.:. ' \ tion. » Après avoir laissé l'intr!,duction 11 son suba1terne, Dannecker prend la , parole. Il s'enquiert de savoir si toutes les per- . sonnes présentes sont munies des, pou- Sutte de l'enquête de Pierre PARRI Où en est le « procès d.,. Commissariat aux Questions Juive. :t 1. Ce 'n'est pas sanssurprisè que l'on appreradra qu'il n'aura pas lieu ••• Il y aura plusieurs procès~ Les criminels, au lieu d'être jugés ensemble, ' Vont comparaître par groupes .:.-- méthode fort propre à empêcher: que le crime n'apparaisse dans toute sa tragiqùe ampleur. Certes, Antigmrc, Commissaire nO 4, a mérité cent fois la peine que vient de lui infliger la Cour' de Justice de Paris, mais les dirigeants de Vichy, traitre. "e grande envergure les Valla t, les Bousquet et. leurs supérieurs, ont-ils payé le prix du sang et des larmes ? En ouvrant à fpnd, en ces jours anniversaires de juillet 42, le dossier du Commissariat sanglant, Droit et Liberté Khonore d'apporter sa contribution à l'établissement de la vérité historique et, par là même,. au combat pour prévenir de nouveaux massacres. voirs necssaires, s'efforce de déterminer le nombre de ' « Juifs à arrêter dans le Grand Paris ", puis en arrive aux « mesures d'arrestation proprement dites » : « Les inspecteurs de la po)1ice 'antijuive ~ des auxiliaires féminines sortent les ficbe du fichier central et les classent par arrondissement. Le directeur Henneqllin (Po!ic:e municipale) reçoit ensuite res fiches et les répartit entre les corn. missai'res de pol:ice des arrondissemoots. « Le vendredi 1 0 juillet 1942, le clas. sement des fiches sera terminé. « Les · Juifs ' seront enSuite groupés dans les différentes mairies et transportés au centre de rassemblemen,t (Vélodrome d'Hi,ver). » Vél' d'Hiv' 42 6 heures du matin, 16 , juillet 42 ... Jamais peut-être - et pourtant, rious avons vu, il y a un mois à peine ... - Paris ne fut le 'théâtre d'un tel déploiement de forces ' de police. Tant de gendarmes et tant de camions; tant de vOy011s 'P.P:F. et ' tant d'a'utobus, t~nt d'inspecteurs et tant de cars ! , Au Vel' d'Hiv', ils ~eront parqués pendant six joùrs, Juifs polonais, tchéques, allemand's, autrichiens, russes, etc., âgés de 2 à 65 ans, gosses et fem- _ mes, jeunes et vieux, ouvriers et ,petits artisans, commerçants et intelleCtuels. Six jours d'horreur ininterrompue . . Six jours atroces dans l'enceinte naguère multicolore, pleine de joie et d'enthousiasme ... « Ils » ont aussi arrêté un cadavre, celui d'un enfant mort la veille. Tout, à coup, des hurlements de ' femmleS, des cris' hystériques, des teg tatives de 8Ul-' cides. La promiscuité est insupportable. • On Il obstrué les lieux d'aisance. Il D'y a pratiquement pas "d'eau. Pour soigner les malades sur la piste, au milieu de la foule" on dispose de trois médecins; ' Et ce n'est qu'au bout d'une semaine que les victimes seront transférées à Drancy, à Pithiviers , à Beaune-la-Rolande, deuxième étape vers Auschwitz. ' Darquier de Pellepoîx et ses col1~b().. rateurs du Commissariat aux Question! juives ont été admirables de conscienc~, professionnelle dans l'application d·e,.Ia note 1 V J 3 A 24. ' Cependant, Dannecker avait écrit le 8 juiUet: « 2. Nombre de Juifs à arrêter dans le Grand Paris. It s'agit d'arrêter 28.000 ~uifs suivant des directives parti.:ulièreos (ap!ltrides, 1:tc ... ). Or, le 18 juillet, malgr~ l'ampleur et ' la soudaineté de la tragédie, malgré la sauvagerie des persécuteurs, Dannecker était « encore I~ÏIn de c:ompte ». C'est qu'à l'heure où, épuisé par la besogne d'une semaine si chargée, Darquier de Pellepoix dormait profondément, d.'autres veillaient qui n'étaient ni les bourreaux, ni les victimes directes : « IV J SA 225 a' Paris, le 18 juillet 42 ({ OlJ.jet : Dépurtation de Juifs apatrides~ . , « 1. Les rafles de Juifs apatrides des 16 et 17 juillet 1942 ont donné les résultats définitifs suivants : Hommes ...••..........•••• Femmes' ••.•.••.•.•..••.••• Enfants ................... . Total ••••••••.•..••.. 3.031 5.802 4.051 12.884 Et le SS Obersturmfuehrer ~otke, qui a rédigé ce compte rendu se demande pourquoi les objectifs n'ont pas été entièrement atteints : « Des sources les plus variées, le ser_ vice IV 1 a été informé qu'JIn nombre important de Juifs apatrides avait eu veut des rafles et avait pu se cacber. Des fouctionnaIres de la police française auraient, dans phi sieurs cas, renseigné sur les rafles pr()Cbain~s, les personllles qu'its • d~valent arrêter en f'llrticu)ier les Juifs apatrides fortunés, en lcùr conseillant de ne ·pas demeurer dans leurs appartements les 16 et 17 juillet 1942. » Plus loin, cet aveu : « La popul'ation française a exprimé, dans des cas répétés, sa pitié à l'é~ard des Juifs arrêtés et ses regrets en pa1'ticulier à J'égard des enfants. Souvent le transport des Juifs~ n'a pas été effectué de ma!lière discrète, de sorte qn'urie partie de hi', population n~n juive a eu l' occasi~ niJ.e 'fOrmer de petits rasse;mblements et dé discuter au sujet des grouFes de Juifs arrêtés. ~ "'En fait, comme l'indiquait le rapport adressé 11 cette occasion par la Résistance au Comité de Libérati~n Nationale, ({ beaucoup de Français ont activement EVADE Dl[J D'H][Vooo - Il pleuvait poursuit ALex. Nous av,ons trois valises. On nous a co·"duits IllU poste de police de la cour du Louvre ... vous savez, là où il y a tant de pigeons. , Dans une ,salle exiguë, 30 à 35 persontICS , avec leurs bagages entassés. Des femmes sallgZotaimt. 0" discutait passiol2l1ément. Certains disaient en riant .' « On part en vacances D. Mais un fuif allema7ld, qui savait, s'efforçait de détruire les illusions tenaces. Les ' gosses chahutaient. Moi aussi je n'y comprenais rien. A l'arrivée, un inspecteur vérifiait les identités. Comme ma mère lui faisait remarquer que je suis de nationalité française " « Votre fils n'est pas Français, ditil, il est Juif D. Celui-là avait bim mérité du nazisme. .:, C'était un continuel va-et-ment. Les nouveaux prisouniers qu'on amenait. On avait permis à une perJOnne par famille d'aller arluler du rtroitaillemmt. Certains revU/aierlt avec. des pains plein les bras .' ils avaient Nquidé tO:lS !t'urs tickets. Le long de la Seine. Inutile de commenter. Ce jeune homme de vingt ans sait que les faits parlent avec assez d 'éloquence. De temps à autre seulement, avec pl us de résol ntion dans son regard 1:run. il souligne j'inconscience politique, la résignation même que montraient beaucoup de ses cQmpagnons de voyage. Cela le tient à ccçur. - A 4 heures de l'après-midi, on nous , fait monter dans un au/obus. Par . ordre . alpbabétique. Un peu cormne du béLail .' « M, et Mme Untel et tant d'enfants .... criait le policier de service. Les enfants n'avaient pas de noms. Une fois les valises placées sur la plateforme, nous aVOllS IMlgé la Seine. Notes avons passé devant la piscine Deligny, où j'allais frresque tous les jours. L'antiçhambre de l'enfer Et 1l.aintenant le Vel 'd'Hiv L'évoca- (SUITE DE LA PREMIÈRE PAGE) tion qu'en fait Alex est si vive que, moi aussi, je le vois comme si j'y avais été. Il y avait, rue Nelaton, une animation , fébrile. Des infirmières et des jeunes gens transportaient de l'eau. Un cercle de gardes mobiles ' entourait la porte où les autobus, un à un, déven,aient leurs cargaiso'1S de captifs. Deux officien; aJleman/ls. daJOs une Simca, contrôlaient les listes de Juifs - . ces listes dressées par le sini~tre Xavier Vallat Les gens affolés f uyruent en avant, au milieu d'un brouhaha formidable où se mêlaient les sanglots, les appels, les cris d'angoisse, les vagissements des bébés. Un jeune gars riait et disait: « Puisqu'il taut y aller, alfons-y. » ] 1 n'est pas revenu. Les vieillards, les femmes enceintes avançaient p'2niblement, Dcux gardes mobiles traînaient une paralytique, Une haie de policiers contenait il, distanoe la foule des curieux. On entrait par là dans l'antichambre de l'enfer. - A chaque nouvel autobus, les gardes mobile, qui gardaient b j:X)rte se déplaçaient. pour aider au déchargement des valise.~

Dès le 'ge'Uil, des jeunes de la milice

et des franoe:gardes assurru ent le « service ,d'OItlre D, c~nalisaient:: vers les 'gra- " dins ; l'j.lterminahle' troupeau humrun. L'évasion --'-Je dis 'à thlt nière,'« il faut essayer~ de s'évadér n. Au lieu d'avancer, nOJl~ res-, tons à c!;te de Za porte, 1l y avait un esPaCe vide 'C~taqtlc. ftJ~s que tes' gardes moo/leS' se dm gco/Cttl vers un autobus. Plusieurs fois, on 110US CI détnandé,' « Alors, VOLIS montez ? » Je répondais,' « On attenrl encore une valise D, Nous sommes restés ainsi le temps que passe le flot des .r.:eIH déversé par deux autobus. C'est au troisième que flOUS sommes partis. Ma mère cachait son Itoile jaune ave'c son sac à main et la mienne avec son bras, Abandonnant là nos valises, nous sommes parin comme des promeneurs, le Plus trar~quillemetlt 'lue nous le pou· vions. 1l y avait tant de va-et-vient, Je c~lIfusioll, et n.ous avions l'air, sans doute, ... Ale" G~n$tein et sa mère, quélques jour$ après ' ,~ leur évasion. si sûrs de noUS-mémc's que nous sommes " paSsés sans , encombre ~ lravers le barrage" de police qui 1/0US séfarait. de la liberté:.): 1II a mère lléslfait encore. Elle pmser' • même,} rC7,enir. Nos 1'altses contenaient t(lut. notre ar.~ellt, ,tout ce que flOUS avions de Plus précieux ... Enlin nOus n'avOlzs pas demandé nos ·resics. Derrière une colonne dt métro aerten, nous (J'/}.t)ns rnroeché nos étoiles jaunes. II avait suffi du sang-froid d'un garçon de 13 an,s. Deux victimes édwppaient au granq voyage qui, pas·sant pàrDrancy, Beaune-la-Rolande, ou Pithiviers, aboutissait aux fours crématoires. Il faut lutter Des non-Juifs les aidèrent à se camoufler, en banlieue, à passer en zone sud. A la ligne de démarcation, ils échappèrent de justesse à une rafle, le patron du café où ils attendaient, les ayant cachés dans la cave. La marche du Juif errant ('ontinurut: Lyon, -Marseille, Nice, Cannes, Grenoble. L'inquiétude rongeante. Les faux papiers. Les fuites. A la Libération, Alex et sa mère ont re.gagné l'appartement de la rue Saint-Honoré. Il a appris le métier de bijoutier, celui de son. père. A côté de sa petite chambre, se trouve l'atelier, avec l'établi, devant la fenêtre. Mais le chômage paralyse la profession. Provisoirement, il travaille dans une agence de voyages - voyages de plaisir, ceux-là - et envisage de devenir bobineur pom moteurs électriques, après un apprentissage accéléré. Tirant. la leçon de 1942, il dit, simplement: '- les gens qui n'avaient pas lutté ' ne pou.vaient pas comjJre1ldre la situation. Et, coméqnent, il lu1te. Il milite activement à l' Dnio!'. de ln Jeunesse Républicaine de France, Tl parle avec enthollsiasme de la Mai,on des Jeunes, où il va plusieurs fois la semaine. Le vent 'd'unité qui souffle parmi la jeunesse l'exalte et le remplit d'espoirs, Le dimanche, il ,v~ camper. et avec se, ooJlains, ' il ' vend « , l'A 1'(/nl-Gard e n dans les trains ' plçi,os' ~e , ,:hant" juvéniles. ~ 4 juillet, ;on cercle organise un hal POrlllaire, . ~ Si 110U5 sommt'.! unis, si 1IOpS luttons, dlt-JI, O~l ne verra plus Jamais de 16 juillet. Xavier Vallat. Commi5Saire nO 1 aidé les persécutés en les cachant cbez eux, en leur donnant asile, pour qu'ils échappent aux griffes de la )}ofice et aux ordres de la Gestapo ». Hélas, 11 l'aube du 16 juillet, des nervis déguisés en agents de police avaient reu,'Ssi à séparer de leurs enfants des centaines de mères, sourds il. leurs .sup_ plications. Le drame des enfants Six semaines auparavant, Vichy avait; avec son ministère d~ la Jeunesse et son ministère des SportS, célébré un " Jour des Mères» récemment importé d'Allemagne. . Mais une des plus belles réponses qûi aient été données 11 cette nouvelle manifestation de tartufferie consiste en un tract clandestin des « Femmes Françaises ~ exprimant l'indignation de toutes les mères patriotes contré les rafles du 16 juillet : . ' « Mères franç",ises, c:'est une honte pour nous! Dressez-vous contre ces éri • mes monstrueux et agissez par tous les moyens pour les empêcher 1 Manifestez votre solid.arité avec les victimes, .envoyezJeur des colis de vivres et de vêtements, parrainez et s.auvez des enfants abandonné's 1 » Appel d'autant plus tragique qu'au même moment Darquier de Pellepoi:x; étudie le meilleur moyen de dép~rter , les 'gosses ... On peut lire dans le compte rendu ' de Rôtke, en date du 18 juillet, déjll cité plus haut : . « Au cours de la conférence du 17 juillet, la proposition suivante a été jugée la meilleure : rour c:ommencer, les en. fants juifs ne seraient pas séparés de leurs parents, mais seraient transportés avec eux dans les camps de Pithiviers et de Beaullle.ta-~olande. « Les représentants de la 'poliCil français ont à différentes reprises expri,mé le désir de voir les enfants également déportés à destination du ~eich. » La Françe est le pays du 14 Juillet Quelle ignominie, quel crime! On conçoit que les criminels aient voulu il. tout prix se cacher. Toujours dans le même compte rendu de Rotke, ces indications relatives il l'attitude que doit prendre la presse colla bo : « Etant donné que d'autres ranes sont projetées, il serait utile de ne publier dans la presse que des articles d'ordre général dont le contenu aurai,t été minutieusement revu par le Servke aUemand de la propagande. Dans ces articles', il y aurait peut.être lieu d'attirer, l'aUention des lecteurs sur le fait que les Juifs se seraient conduits, selon leur- babitude, d'une manière tel!ement impertinente, que des mesures sévères auraient été nécessaires. On aurait essentiellement arrêté des Juifs qui auraient continué à s'occuper de marché noir, de faux papiers, de corruption, de trafics de grande env.ergure et qui commettaie,nt constam_' mnt ~"autres ,délits. » Mais. l'inlmense IWl1sse du peuple f rançais ne ,mor{lait nullement 11 ces menson- ' ges, .',et yer.~ fin jui1\et, dans un Manifest~,. le Cpmj\é parisien du, Front Natio~ , n.al pciuva,it, tirer ,des événements cette première conclusion : \ « Parisiens, «. VO,us avez témoigoé une so»,darité active 'avec les vidimes, . ce qui a mis en ragé 'tl)ute lil nu;aille à la solde de l'Qccupaot. Vous avez dans la nuit dl! Iii jun~et , cac~é par cent'ai.,!es vos voisin~· , juifs en sauvant ainsi de ).a bonte et d'une mort sûre des êtres hulnains. VOUS AVEZ EN AGISSANT AINSI CONTINUE LES TQADITIONS GENE~ EUSES ET SAUVE L'HON_ NEU~ DE NOT~E PAT~lE 1\1A~TY~ ISEE. » il Marseille généreuse a sauvé des milliers ·de vies L ES (( mesures » P!'ises par le sinistre Dârquier, de Pellepoix) le 16 juil: . . let 1942, ne vi~alent pas seulement les Juifs de Paris. La haine et la . .. aâmeté des valets des nazis déborda le cadre de ta capitale et vint : battre la provinçe. ' , Le 16 juHlet 1942, au moment où les policiers cernaient les quartiers parisiens à population juiv.e, des forces dites du maintien de l'ordre commençaient de vastes opérations à Marseille. . Mais les j'uifs de la grande cité phocé.enne, plus heureux que leurs frères de la capitale, purent, d:'ns leur majorité, é:happer au tragique . hal·lali. Et ils le durent à la solidarité de la population marseillaise, autant qu'à l'adion de la Résistance. , . Nous sommes allés voir la soeur de l'ancien Président du Conseil National de la Résistance. Femme énergique et m,odeste, ,elle se refuse à parler de son rôle personnel au cours de ces journées: - En contribuant, pour une modeste part, à sauver des Israélites des griffes de , l'occupant, je ne crOis, sincèrement, pas avoir accompli une action d'éclat. Pour nous, de la Résistance, ce geste n'avp.it rien que de très normal: il faisait parlie de notre. combat quctidien. Mlle B. nous explique alors, très simplement, comment la Résistance ,fut alertée, comment elle parvint' à déjouer le plan de la police. - Croyez-moi, lorsque je parle (le la RéS'i$tance, je, ne fais aucune différence : réseaux, groupes de co.mbat, F.T.P., tous, unis, nous n'avicms: qu'une seule idée: sauver les malheureux menacés d'un tel sort. Et, grdce à cnte union, nous avons réussi. Dortoirs LE 16 juillet 1942, Marseille se trouve pratiquement en état de siège. Des policiers, tirant, poussant des sections de ' gardes qui manifestent une répugnance visible pour ce genre de travàn, envahissent les ruelles, cernant les pâtés de maisons où se cachent ces dangereux bandits, ces te.rrorlstes, ces monstres à face humaine : les femmes, les enfants juifs! , , '. , - Mais au courS.de la nuit nous at1iq1\~, pu mettre en sécunté un nombre imllortant de Juifs. Ainsi, .les Fréres Dominicaim en cachèrent un certain nombre dam de vieilles cryptes, ignorées des Allemands. Des commerçants, aux sen ttments antinazis bien connus aussit'6t -contactés, ',s'empressèrent de transformer leurs arrière-boutiques en dortoirs pour réfugiés ... Rue de Paradis (une des plus fré-· . quentées de Marseme), circulaient en un va-et'-vient continuel, les voitures de police. Ceux qui les montaient auraient été sans doute à -leur affaire s'ils avaient pénétré dans quelques magasins. Les Marseillais, goguenards, semblaient dire: « Té, cherches toujours, mon bon! Tu la trouveras pas de sitôt, la sardine qui bouche le port! Et pour des sardines, ce sont plutôt des anguilles! Le couvre-feu obligeait les habitants à se cloîtrer derrière leurs murs, dès 6 h. du soir. Les perquisitions, visant les « réfractaires ~ aux injonctions de ce bon M. Darquier de Pellepoix, commençaient peu après. • Aussi, un truc assez sensationnel fut imaginé par les maîtres du barreau marseillais... SI ,les Allemands, et leurs domestiques de Vichy, avaient eu la curiosité de stationner aux abords du Palais de Justice, ils auraient pu constater 1'animation fébrile - et insolite .qui régnait autour de cet austère bâtiment. Des gens, beaucoup de femmes et d'enfants, portant de petites valises et des mets, s'engouffraient dans le palais de Thémis. Cet auguste endroit, le soir venu, était tout simplement transformé, lui aussi, en dortoir! Chaînes d'évaçuation MLLE B. mentionne les nombreuoos adresses que les résistants avalent pour mission dl! contrôler, afin d'inviter les locataires à déguerpir au plus_ tôt. COmbien se trouvèrent alors devant un ami de longue date, ré&istant, qui portait le pseudo d'Alex, Grégoire, Cachalot, etc ... Leur amitié, leur volonté de lutter n'en étaient que plus raffermies. Des « chaînes d'évacuation ~ furent organisées; et les exploitations forestières provençales virent affluer une main-d'oeuvre marseillaise parlant Yid':' disch. La population d'Aix-en-Proveriée sut réserver un accueil fraternel aux persécutés .. Mais, malgré tant de dévouements, ta'nt de sacrifices, il y eut hélas de pauvres gens qui ne purent passer au travers des mailles. La police avait tout, de même trouvé des victimes. Ecoutons notre .interlocutrice

.

- Le r6le que la police joua en cette occasion constitua une Véritable honte pour tous les Français, si fiers, à jW!te titre, de l'hospitàlité accordée aux persécutés. Mais il faut également préciser que, s'il y eut des hommes indignes parmi les représentants de cet or:dre contre lequel nous avions uni toutes nos forces. il se troova néanmoins des hommes qui; revêtus de l'uniforme de la servitude. conservèrent encore au fond d'euxmêmes une étinceiie d'honnêteté.

  • Mlle B. nous a narr.é en détail ce

drame du 16 juillet 1942, joué au grand soleil de Marseille, et Qui aurait pu avoir des conséquences effroyables sans l'intervention des mouvements de la R~.sistance et de la population provençale. Et, comme neus la; remercions d'avoir bien voulu égrener c€s quelques souv€rurs, tragiques et glorieux, elle nous arrète, soudain émue: - Non, non, ne me remerciez pas: car il y en eut tellemc7!t, de ces hommes qui auraient voulu vivre, ,eux aussi, et que nous n'avons VU arTache'r à leur destin 1 Daniel BESSE'R. Marseille, 1942 René BOUSQUET, secrétaire général à la Police, pa$Se en rewv. les « groupes mobiles a nti-terroristes lt 8 DROIT ET LIBERTE . ..a- LE ClINEM. par Josette WOlNY BONHEUR EN LOCATION (français) Un film qui vaut uniquement par son dialogue alerte et souvent alJlUsant et par la présence d'André Luguet' et de Denise Grey... Mais un film drôle, qui fait rire et passer un bon moment. Sans plus d'ailleurs. De ce genre de fil:m dont on ne retire rien et dont 00 r'etient peu. André Luguet, un célibataire et UN FILM SUR LE M.R.A.P. Le 22 mai àu Cirque d'Hi- ' ver, les assistants purent voir, au centre de la piste. se mouvoir metteur en scène, cameramen 'et scrip-girl. longueurs:' une mise en scène très moyenne et une photo honnête. . Deux heures à passer si l'on a envie de se distraire, de ne penser à .rien et si on ne trouve rien de mieux à voir. L'ANGE ROUGE ( français) Une avmture poliCière assez /Tien venue. Pas très originaL le scénario. LA GRANDE HORLOGE pas très neuf. Ce film n'-apporte pas gra.nd'chose. n est néanmoins (américain) agréab le à voir, pour passer deux heUres. Une bande poUcière assez bien Tflda Thamar est tme betie fiLle; menée que r elèvc la présence du Paul Meurisse un SYmpathique castiJIlentueux ChaT'tes Laughton_ La gl'arlde horloge, c'est la dguce seur et BCI'ual sur/out donne sa manie à'un multimillionnaire amé- pLeine mesUre dans un rille de ricain qui ta taue construire dans gangster repentant el amoureux , le J~aU de son étatllissll'ment. Ce.t assez itélicat à tenir. ArmonteL fail homme tuera, par ialott~e et par un commissaire mondain, très peu 'Passion, l'amie. qu'il entretenait 'se- conventionne! et excellent. crètemen/. n laissera accuser ou . sOupço'1T1er ce rtains m.cmbres de Une bande Qu:i se tient dans une / .I4 juillet 1949, - Ne 32 (100) ~A()I() Poème de Mody A U banquet des grandes nations Tu auras bientôt ta place ' Puisqu'avec ton sang comme caution Tu y auras fait retenir ton plat. Les tombeaux de tes fils Arrosés de la sueur de ta servitude, Combleront les fossés blancs de neige Que dans la panique, Ils ont oublié de camoufler Avec les fleurs de leur tolérance soudaine Sans lassitude, Ma beTle Afrique Tes enfants soulèveront ce lourd baobab Que les toubabs (1), malgré leur camouftet N'ont pu abattre. De cette hécatombe de tes fils morts, Pousseront au lieu de vlei.lles branches Blanches, . Les fruits moirés De ta si chère Liberté. Les actualités ? '" (1) Les l'lanes. son pcrsonnel. Au momenl oû l'Un très honntl te moyenne. . Une sorJe d'eux va t!tre arn!té, il dénoncera le de {am à grand spectacle amérisinistre personooge qui se suici- cll!Ïn, mais bien joué et propre. deSrai . l'on juge froidement le scéna- r----------------------------------~------------------------------------~~--------~~--~--- Non. Mieux encore. On préparait un film de court métrage, spécialement consacré au M.R.A.P. et à son activité d'alors : le Congrès. C'est ootre ami BarilS Fesler qtt.i a accepté de se charger de cette réalisa.tion. rio, c'est zéro. _ men jouée, sans longueurs exces' sives, la bande Clevienl acceptable. si l'on ne dépoui!/,e pas. Sinon, de telles i nvraisembtances sont à remarquer, qu'on peut se demander comment rilm! cecle histoire po tiSur les chemins de Montreuil~ j'ai croisé le monde Si vous aimez le cinéma L'Ecole buissonnière. Hamlet. JOUI' de Fête. Quelque part en ' Europe. Le point du :our. on a txYrlrné hter. Aujourd'hui on assure le montage. Demain on prOjettera ... Nous souhaitons la bienvenue au film du M.R.A.P. ~te ruiné veut mlmter une impor. tante affaire pour laquelle il a besoin de capitaux. ·Il séduit par son grand nom, son passé (ou plutôt ·c:elui qu'il imagine pour sa famille), deux américains père et fiis. Il doit se trouver une fiIle. li invente des voyages pour justifier l'absence de la supposée comtesse. Mais tOUt le monde arrive, fiIle imaginée, femme et même frère, etc ... Le dévoué valet de chambre, lui, s'arrache les cheveux pour nourrir tout ce monde et récupérer les meubles dont l'usurier comptait faire son profit. Tout finit bien, évidemment 1 Cet imbroglio, sans originalité excessive comme sans conventionnalisme, se déroule avec parfois des cière. LE COEUR SUR LA MAIN (français) Bourvil se révèle un excellent comique du .cinéma. Essentiellement · scéniqUe, Il retrouve ici tout ce que la radio lui fait perdre et, moins dépouillé, son style est infiniment meilleur. Depuis son premier mm, il a fait - par r.apport à la caméra - de très notables progrès. Que dire du film 1. .. Pas grandchose. C'est, avant tout, le placement de Bourvil qui importait, aussi l'intrigue est-elle assez mince. Un bonpoint cependant, dans ce scénario, pour la chute inattendue qui conduit Bourvil, de bedeau qu'il était, au cirque où il incarne un clown. Dans ce film, on découvre un Bourvil danseur, accordéoniste et swing à souhait. De quoi passer un bon moment 1 ... (Saïte de la vage 1) Rouma ins, des Esp;gnols, des Bulgares, des Nord-Africains, des Hongrois, des Yougos laves, des Portuga is, des Ita liens, que sais-je encore .. , le monde sur un petit point du g Iobe ! Et ce monde qui se retrouvait pour ma nifester de sa volonté d' union et le solida rité, jouissait

le la pureté du ciel, d'un spectacle

spécial ement monté, de la visite des ~ tand s , de l ' herbe et des arbres, des mets préparés à son intention, 0 11 c hacun retrouvait un peu de l'a ir n atal. Le programme artistique dura de [4 h. 30 à minuit avec, seulement,

Ieux interruptions d'une

heure chac une pour permettre aux specta te urs 'de se dégourdir les jambes et a ux orga nisateurs de regrouper les artistes. Des troupes folkloriques se mê: lèrent fra te rnellement aux artistes de France, pour le plaisir et l'amusement de tous les spectateurs présents et attentifs. Des chora les, la chorale populaire juive et la chora le polonaise, celle des enfants de fusillés et celle de la jeune.sse espagnole; des g roupes de da nseurs: arm éniens, polo"na is, espagnols ; le groupe des e nfa nts hongrois ; toqs c es artistes :lu folklore mêlés aux a,rtistes de la radio : Claudie Gil, Rogers, Mario Carsy, Jacques Duta illy, Pa ule Ma rlène,. les Frè res Dema rny,. et au~ artistes des opéras ita liens et hong rois : Emeric Magyei, de Buda pest, M. Capocci t t Mlle Renée J a net et Juan Vila to, résistant dé porté, qui fit applaudir l 'Es pagne républicaine. Et j'en oublie certainement ... Ah ! oui !... ce fut une belle journée. J oselle WOLNY. Le Bal CUllid()n. La Cltê sans voiles. Les Amants de V~ro"e. Le Coeur SUI' la, main. A éviter: Pampa barbare. Sinbad-Ie-Mar'n. La piste de Santa-Fé. Derriére le rideau de fer. SUR LES ANTrNNES Les programmes de la radio ne nous étant Pas parvenus au mometnt où nO'US imprimOnS, nous n()Us exCusons auprès de nos lecteurs d~ ne pouvoir leur donner l'habitue'le sé~tion. .Nous attirons leur attention sur une nOu,velle série d'émissions d'André Certes : «Suite française », qui passera tous les lundis à 20 h. 15 sur la c:haine parisienne, et qui nous pr(}mènera à travers !tes d!ifférents pays d'Europe. DROIT ET LIBERTÉ en Belgique. •• L'industrie be~ du diamant occupe une asselt grande quantité de travailleurs juifs qui, avec l'ensemble de leurs camarades, subissent de graves difficultés. En effet, près de 7.000 ouvriers de cette branche sont actuellement en chômage tandis que .Ies 'U.S.A. refusent de rendre à la Belgique les stocks de diamants volés par les nazis, Dumping allemand Chômage en Belgique 1 curer des diamants à l'industrie de guerre. D'après un autre rapport du même individu, 550.000 Dès son avènement, Hitler carats de diamants bruts furent donna une impulsion considéra- livrés durant la guerre à l'Alleble à l'industrIe diamantaire magne qui les revendit à bas allemande qui devait jouer un prix sur les marchés internarôle de premier plan dans la tionaux. Le massacre des Juifs préparation de la guerre et qui, d'Anvers eut d'ailleurs pour de plus, constituait une source principal objectif le pillage des appréciable de devises étran- diamants. Aujourd'hui, les nazis gères, par le canal de l'exporta- sont partis, mais le dumping est tion. En 7 ans, de 1933 à 1940, le' resté. Vendant à des prix parfois nombre des ouvriers occupés inférieurs au prix de revient nordans cette industrie passa de 700 mal, les industriels allemands à 8.000. Le nazi Boz.enhardt sou- tuent le marché belge au profit lignait dans un rapport adressé 1 des U.S.A. qui leur achètent leur à l'O.K.W. la nécessité de pro- produ,ction à bon compte, en Visite des o'i"èliers de ,'0. R. T. belge • clWrchant à s'en assurer le monopOle. Et les ouvriers belges chôment. Vol de diamants Le nouveau développement de l'industrie diamantaire allemande est destiné à l'industrie de guerre, et doit faciliter la mainmise américaine en Allemagne occidentale. La preuve en -a été apportée p ar la décision américaine de ne pas restituer à la Belgique les diamants bruts récupérés en Allemagne, sous prétexte qu'il n'y a pas de preuves permettant d'établir que ces diamants proviennent de Belgique. Les faits démentent ces allégations. Pendant l'occupation, les nazis ont saisi en Belgique plus d.e nazis, les Américains entendent écraser les industries nationales voisines. 2. En poussant au dumping des prix, les Américains se facilitent l'achat des diamants d'Allemagne et s'apprêtent à exercer une mainmise totale sur cette industrie. 3. En poussant au dumping des prix, on pousse au dumping des salaires, ce qui ne peut que favori'ler les idées revanchardes des Allemands. Une enquête a . révélé que les salaires officiels étaient de 50 % inférieurs à ceux pratiquéS en Belgique. 4. La renaissance d'une industrie diamantaire allemande permet la consolidation de la renaissance de l'industrie de guerre allemande. L'industrie diamantaire belge ' occupe la première place du monde. Mais pour combien de temps encore ? P.G. C'est ra faute du juif! Au ~endemain des élections, l'oeil du badaud est souvent attiré par l'abondance des affichettes apposées sur les vitrines des magasins : « Liquidation totale )l, « Vente à toute offre acceptable », « Commerce à céder ». Les temps sont durs pour le petit et le moyen négoce. Les déclarations de faillite sont plus nombreuses que jamais. Est-ce à dire que chacun en décèle les causes avec lucidité. Beaucoup ne voient pas, ou ne veulent pas voir que la crise est due à cette fausse panacée, le Plan Marshall, et à son agence belge. Et puisqu 'il faut un coupable, c'est le traditionnel bouc émissaire que certains choisissent. Aussi, peut-on entendre dans les tramways, cette remarquable tribune publique, dans les boutiques ou dans la rue, le!, réflexions désabusées de certains aveugles congénitaux : « Ces Juifs ruinent le commerce, impossible de lutter contre eux )) . Comme si la crise, par un coup de baguette magique, épargnait les commerçants juifs. OCULUS. 50.000 carats de diamants tail- r---------------------------lés et 1 million de carats de diamants bruts dont 200.000 carats ont été retrouvés par l'armée américaine. Or, la Diamond Trading Cy ete Londres, l'unique répartisseur de diamants bruts, atteste que, de 1935 à 1937, aucun diamant brut n 'a été vendu à I!Allemagne, alors que 80 % l'étaient à la Belgique. Par ailleurs, il a été établi qu'en 1939, l'Allemagne ne possédait toujours aucun diamant brut. Pratiquement donc. les lots retrouvés en Allemagne ne peuvent provenir que de Belgique. Malgré cela, les diamants retrouvés vont être vendus aux enchères « pour couvrir les frais d'occupation » et il paraîtrait même qu'il serait interdit aux Belges de venir les acheter ! Les intérêts américains 1. En favorisant le marché allemand par la mise à sa disposition des diamants volés par les Nouvelles de B_elgique, COMITE D'AIDE DIRECTE A ISRAEL Il es .à remarquer que les pour' parlers ont été menés par Solida rilé Juive jusqu'au bout, afi'n d'aboutir à un accord avec les autorités sionistes de Beigique. Ce n'est qu'après le refus réitéré par les dirigeants sionistes d 'envoyer tout l'argent à J'Etat d' Israël, ainsi que d':woir lancé l'action isolément, que ce « CQrnité d'aide directe à l'Etat d'Israël "JI fut créé. Après les pre III ièt-es ' nouvelles, la population fait un accueil cJlaleureux à la demande du comité et 150.000 fra ncs furcnt recueillis il la création même du comité. L'argent sen'ira pour la construction d'un centre d'accueil en Eretz Israël. Actuellement on a dépas.,é les 250,000. OU V A LA JEUNESSE JUIVE? Tel fut le s ujet d'une discussion publiquc organisée par la Fédération de la Jeune~ Juive de BelgiQue. A la tribune prirent place de jeunes représentants d e l'Hechalutz, l'U. S. J. J ., le Bachad' et les Etudiants juifs, dont un mernbl-e présidait. Dans l'assistance, on remar Quait M. le Rabbin Dre yfus, des di,'igeants sionistes et de la Solidarité Juive. Une lialle comble pn)Uvait l'intérêt que la jeunesse jtli\"e. porte à ce problème. Le jeune re.., présentqnt sioniste (Hechalutz) mOn~ ra ! ~ h,tte e t le tr'ava il du peul}le Isr;!elten et conclut par un appel ~ la Jeunesse pour l'Alya. L'o"ateur i. tendance non-sioniste CU. S. J. J.) rappela .les fa cteurs qui ont amené la victoire sur le fascisme, victoir"C d'Ont l'Etat d 'Israël fut un résultat. H juillet 1949. -.NO 32 (100)--------------_ DROIT ET LIBERTE r- par .. les Poèles , de l'Afrique Noire thantent pour tous les hommes III A revue Europe a groupé ses • numéros de mai et de juin en -- un numéro spécial consacré à la culture de f Afrique Noire ratta, cbée à l'Union française. Il est bien entendu qu'aucun numéro spécial ne , saurait épuiser un sujet semblable, pas plus qu'aucun livre d'ailleurs, si gros fût-il. Mais cette prétention n'est ,pas venue à Europe qui a voulu seulement" -:- c'est une entreprise déjà considérable - offrir à ses lecteurs une image réduite, quoique aussi re, présentative que possible, de la culture aujourd'hui vivante sur un immense territoire, Uant, en gros, de Dakar au Soudan anglo-égyptien et du Sénégal au Congo. C'est incontestablement ~us la forme de la poésie que cette culture paraît s'épanouir le plus généreusement. On a groupé ici, dans. un Flori' lège africain quelques poètes jugés particulièrement ex'pressifs d:un art 'en 'pleine sève: Louis Mody, Bernard B., Dadié, Jean Malonga, Dia Tidiane, Ba Thierno, Charles Tahore, LeJ'oux, Keita Fodeba, Rai Autra, Moul'OU, Ben Daouda. Rien ne remplace en effet la connaissance directe des oeuvres. l'avance à la culture, quand celle-ci ne peut s'épanouir 'que d~elle·même. Plus exactement, elle se forme en partie de certaines conditions naturelles, géographiques, historiques, l!conomiques, plus ou moins fixes, plus ou moins variables, où la tradi· tion et l'évolution entrent à parts égales. La société africaine est répandue sur un territoire immense, et Gabriel d'Arboussier pense que l'unité de sa culture tient essentiellement aux caractères suivants : caraètère oral de la tradition cuiturelle" caractère né· groïde de la plupart des groupes eth, niques, fond animiste dè toutes les religl'ons pratiquées. • r ES caractères se rattachent au , passé. Certains ont voulu, '"- s'appuyant sur eux, bâtir ce que d'Ar,boussier nomme- une « entité nationale africaine ». Entité, en effet, ou si on veut, mythe. C'est SoUpposer que la masse africaine forme un tout impéltétrable, soustraite aux influence,s extérieures Cependant, pour aider à les com- ;--~---------____ ---. prend·re, on a accompagné ces oeuvres de trois ~tudes qui les reJlacent dans leurs perspectives géographiques et historiques. Ouezzin Coulibaly trai· te de L'enseignement en Afrique noi-' Te, P. Joly examine L'art nègre et le colonialisme. Enfin, dans une sorte d'introduction générale, Gabriel d'Arooussier expose Les problèmes de la culture. Ces trois études sont à lire pou)' se faire des idées justes sur des questions qui ont été embroqjllées et faussées à l'envie par ' les partisans, avoués ou non, du système colonial. L'article de d'Arboussier mérite une aUention toute particulière. Sa lecture est indis-pensable à quiconque veut, sur ces problèmes, quitter la surface des idées reçues et aller au fond des , choses. Les idées reçues se donnent toujours pour l'expression du bon sens et, comme telles, prétendent traduire des vérités éternelles. A chaque stade de la colonisation, il s'est trouvé des gens pour décider, une fois pour toutes, de, ce que devaient être les rapl'orts entre colonisateurs et colonisés. Gabriel d' Arboussier rapporte cette opinion d'un certain Labouret qui, pour justifier l'intérêt qu'il portait à l'ethnographie celoniale, écrivait

« Pour développer les exportations

et :es importations, une connaissance exaCte de l'indigène, four· nisseur, client et contribuable, est La boîte a'" cancans • La distribution complète du film Les Pieds nickelés no 2 que Marcel Aboulker vient de commencer aux studfos de JOinvine comprend Rel1ys~ Maurice Baquet. Parédè., Pasquali, Marcelle Monthi/., Duvallès~ Luc Andrieux, GisèZe François, J acque8 Toscano. • Une importan~e exPositi~n officielle de pl'Înture françalse va falre, en près d'un an et demi le tour de l'Amérique du l'\ld. EHe embra..se la période qui va de Manet, à nos jours. • Dans le cadre du Festival d/ A vignott. et méme se prolongeant au delà.. au,'a Heu .. dans la chapelle au Palais des Papes, du 15 juillet au rer octobre~ le 4e Salon de 1" A rt mural. • A la Maison de la Pensée Française s'ouvrira, le 10 Jumet, }'t'Xposition « La Sculpture en France de Rodin à nos jours l. • Le paquebot I1e·de-France qui\ va être ,nis en ser'Vice ce mois-ci .. seru décOT~ par , deux grands pa1tneaux en laques sculptées par Jean Dunanà. de ·H~~feS_sCharles\~onor~aCharlesf1~ ~~ ~51t~i~]e~ au 6 aoüt, une exposition des arti~tes pouvant justifier d'une activité prOft6S1on. 'neHe autre Que la peinture. Se renseigner au siège social, 6 bis r,ue de la Paix, à Annecy. ltet tue I-~a~?:tde~sE~u~;;~t:;::,ttdàanl~ :a~~: de ver8ailles~ 41114. 15 octobre au 13 novem· br6. Les de,nandes d' adhéS'icn sont rt:çUo(JS au 8'iène social, 73, boulevard de Chchy~ jusqu' au 15 septembre. Les exposants ont droit à :r m, 25 de cimal.e effective (3 m, 75 au totù). • Le 1er juHlet J'annuel Prix de la Crt .. t.1que a été décerné pour 1949 au peintre André Minaux. - ~I~ et se développant suivant un principe interne à lâ fois puissant et mysté. rieux : ce. que Sartre a appelé quelqfle part la négritude. Ce principe indéfini est au fond d'essence raciale. Il enferme le Noir dans sa condition de Noir, lui défend d'enfrer en rapport avec le Blanc, serait·ce afin de mener avec lui le même combat pour la démocratie. A vrai dire, les ' théoriciens de la négritude ne conçoivent même pas qu'i. puisse y avoir jamais un combat commun pour le Noir et pour le Blanc. Ils sont chacun « enfermés » à part. Ma'3 la culture n'est pas ce qui sépare. Elle est ce qui ' rapproche. « Elle est nationale par ~a forme' et son contenu et universelle par sa contribution au développement du pro. grès et du bonheur de l'humanité ,comme par les influences qu'elle reçoit des autres cultures ». On ne peut parler proprement de culture nationale pour un pays qui n'a pas encore acquis son autonomie. Néanmoins, c'est bien l'aspiration des petlples de l'Afrique Noire à disposer d'eux.mêmes, à s'affranchir des vestiges de .l'oppression qui donne aujour. d'hui à leur culture son caractère le plus marquant et le plus' émouvant. Les meilleurs d'entre les jeunes poètes africains sont ceux qui chantant pour leur libération chantent aussi pour la libération de tous les homo mes. Ker{1lesse, à .4ndrésy Notre kermesse a eu lieu le diman· che 26 juin, DepuiS longtemps, les en· fants tl'availlaient à monter de nom· breux stan(ls : lil'S, poclle, loterie, etc, Chacun pouvait ('ssaycr son adresse ou sa chance, Malheul'eu ~ emen t nos amis de P.ar'ls ne furent pas Ü'~s_ nom. bl'eux car. à la même dat~, ils étaient invités à C1'a utres manifestations. Pourtant l 'atmos!Jl~èl'e Chez nous fut joyf'Use et pleine d'enu'ain, A 16 h, 15, buffet et stands furent délaiSsés pour le ,programme artiStique Notre cbol'ale fut applu uuie chaleureusement pour ses chamts f,'an ça is et yèdiCh, Deux danses, présentées par un grou~ pe d'enfants, eurellt bien du succèS ainsi qu'un morceau ~e piano exé. cuté à quatre mains. ' Notre tombola " alimentaire » permettait, en gagnant, d'emporter pour 20 fr" Uo/l POul€t de notre basse,collr, Les billets sesj)llt vendus au delà .(Je tou te espérance, Mais trop tôt à notre gré, nos· amis dutent nous Quitter, les uns par les cars, les autres par le train, Ils rejOignirent Paris en gal,jant, nous l'esPérons ,un bOn wuvenir de etIez nous. 9 TIHIEAT~E Par Roger MARIA MISTINCUETT (à /'A.B.C.) • Elle a près de 80 ans. Elle da."1se, elle chante, elle entraine tout le spectacle à sa suite, com:ne une reine, « Et je n'ai pas trouvé cela si ridicule. » Emouvant, i'U contraife. Reine, elle l'est de cet art très moderne que l'on appelle le music-hall et qui exige variétés, escaliers, aigrettes et mollets gainés de soie. Il n'existe certainement PilS, de par le monde, une seule femme qUI, à son âge, pourrait se permettre de montrer ses jambes jusqu'au haut des ' cuisses, comme le fait Mistinguett dans la dernière scène de la revue. Bien sûr, le rytI-wne de ses pas de danse .'l'est pas aussi vif qu'il y a quelque soixante ans. Mon père me disa it qu'ava,nt l'autre guerre, déjà, on pla,i,santait son acte de naissance Et il me souvient (il y a de cela, u~ , quart de siècle, j'avais sept ans) de l'avoir entendue chanter, de sa voix de chiffonn ière avinée, ce « Moi, j'en ai marre» Qui m'avait tant impressionné, Puis, je l'entendis interpréter magistra lement cette chanson de la cloche: « Ma PO'Tlme », dans un décor imprévu : c'était lors de la' (Edition du Pavillon, 5, rue Rolli", Paris) T. SEMOUCHKINE Mister Thomspon est mort dans le Grand Nord. Traduit du russe par E. Makoturskaïa •..•..•• , ........ fr; 250 Un best-seller de l'édition sOlV'iéti~ e. Un roman d'aventures comme vous n'en avez jamais lu ! J.B.F. HALDANE : Science, marxisme, guerre •• , ....•... fr. 350 G . SORIA : La France deviendra- t-elle une colonie amencaine •................. fr. 220 J. BAUMIER Forces de gueerre dans la Ruhr ... ... .... fr. 180 soirée d'adieux du grand doyen de la Ccmédie-Française : Albert-Lambert fils (qUi jouait Rodrigue à 76 a.nsl. Elle remporta un triomphe. Car elle était , el!e-m~me sans doute, mais aussi chèrgée, En quelque sorte, comme Charlot dans son mc.'1de, de mille misères et sourires de la,vie de Paris où chacun ret' ;ouve quelque élérnént familier. • LA QUESTION R;USSE (de Const~ntin Simonov) Au moment où l'on projette, sur un écran de Paris, cette provocation fil,née qui aurait obtenu le visa des nazis : « Le Rideau qe' fer », il Est réconfortant de voir une équipe· de jeunes, conduite par Michel Gast, surmonter bien des difficultés tech. niques pour fiOUS offrir quelques ' représentations de « La , QuestIon russe» de l'écriv,ain soviétique, Constantin Simonov. Pas de décors, peu de moye.'1S , matériels, des handicaps professionnels et, pour:ant, lb'le présentation mieux que ,atisfaisante ,d 'une pièce difficile, entièrement politique, où l'auteur aborde un sujet brûlant de plein fouet, rigoureuseme.' 1t. Malgré les tentations d'un schématisme peu conva;nca",t, ~ette pièce faH preuve d'un tact, d'un humanisme conséquent qui montrent que les Soviétiques sont au-dessus des basses attaques qu'i:5 subissent et , qu'eux-mêmes, !T'.ô!gré cela, préfèrent représe",ter ce qu' il y a de meilleur dans le peuple américain (sans oub:ier le pire mais sans excè'S) ' , C'est un message' de fraternité, d'espoir et de pa ;x qu'apporl'e « La Question russe' ». Si vous allez; au théâtre .•• Ne manquez pas : - Les oeufs de l'autruche, - Les gaîtés de l'escadron. - lm inspecteur 'IIous demande, Allez voir: - Les maîtres nageurs , A la rigueur : - Grand-Guignol. - Un. homme de Dieu. - Le maître de Santiago. A éviter: - Les mains sales. nécess'aire » •. + 'DANS cette pen;pective, l'indigè, ne est considéré comme une sorte d'animal utile. On l'étudie comme on étudierait un buflle ou un renne, afin d'obtenir de' lui le meilleur rendement possible. On admèt qu'i,1 se prête à un certain , dressage, on lui inculque u~e instruction élémentaire qui lui permettra de mieux comprendre ks ordres et de mieux les exécuter. Quelques sujets pourront même aller plus loin, devenir ingénieurs ou médecins, à titre exceptionnel et pour servir d'encouragement, en somme. ~. Le 7 juille t l au Mu..ste nati6uiÙ d'aH moderne, sera inaugurée, l'expo~ition c Quatre années de tapi,ssene Iranc~se :t. • La toile d'Odette Camp Thé à La V"u:tte, vient d'être achetée par l'Etat.. • Au siège du Clu~, du Cirque (50, rue Rennequin), a été verDIe samOdi dermer une exposition rétrospective du vieux ciT- Bela Cette manière de voir les choses correspond au stade du colonialisme dans sa force brutale. Le colonialisateur est tellement convaincu de sa supériorité dans tous les domaines qu'il ne soupçonne même pas que le colonisé puisse avoir une culture propre, On apprend aux jeunes Africains que leurs ancêtres étaient des Gaulois aux yeux bleus, aux longues moustaches blondes, .. L'unique res&ource qui s'offre alors à l'indigène est de se pénétrer, autant que possible, de la culture de la métropole, de s'assimiler, comme on dit, mais l'assimilation est beaucoup trop « contre-nature » pour ne pas faire faillite à brève échéance. Gabriel d'Arboussier montre com- . ment, sous l'inlluence' Ile· multiples chercheurs, etnographes, ethnologues, ' linguistes, la réalité d'unê culture négro- africaine originale a fini par apparaître. Il n'est plus question, dès lors, d'implanter de force la cûlture française. On la fera 'agir « comme

or levain » sur la ci vi.Jisation indigène.

C'est la théorie de ~'adaptation. Cependant, cette formule hybride n'a pas fait avancer d'un pas le problème de la culture en Airique Noire. C'est qu'elle a le tort, elle aussi, d'imposer des cadres préparés à que, qui durera jusqu'au 20 juillet. 1t\..IOUS venons d'apprendre la cO~in~: s~iCharles 15 janvier 2010 à 09:43 (UTC)c~~M~nt/f;~,';,e:" e~irm~~ • ~ mort de l'écrivain Bela Zsolt 15 janvier 2010 à 09:43 (UTC)i~ian~~dc~~:~éi.~ ~ CharlesC!~ ~~é:alce~:: quiJ entre les deux guerres, plus grands, Il a déjà donné des récitals fut une des personnalités littéraires ~~in~1~al~~nc';i~}:S a~~c Ifz~écs~f.st~l~A~;~~ti~~ les plus originales de Hongrie. d'Uruguay, etc .. , C'était un talent extrêmement vacyt. e Prkurq~~h~re;~~è:~ertr~So;-pr!:;Charles i!,~ ne. Poète, romancier, essayiste, cl!.e/,.-d'oeuvre du piano de Bach à Debu'- pamphlétaire, publiciste, il s'exerça ::â,,. sy;a c~~è'1~.~ ~~a;;st~UiW~lt:; k~::i:t~~: dans presque tous les domaines en Profitant de '0" .éjour dan. cette ville, s'efforçant, presque {oujo'urs seul,

i~t~pCharles 15 janvier 2010 à 09
43 (UTC)I~~l ~u.:~;~~!~~ udu CCharles:wl~m:J~ d'endiguer le 'courant d Jantiin1ellec-

COU?" fna.ogue aura lleu du 15 aout au tualisme et d'an/ihumanisme qui dé- ~~ ':J',!:;~;eét" àm~ft::;-Charlesni~e~~f:: j!g~: ferlait dans les lettres hongroises, ~;~~tt"aCharles 15 janvier 2010 à 09:43 (UTC)eR~'::.':.e:t'~n~?Charles:~a:::;:":.epyr~~ après les révolutions de Il) 1 il et n~e.. 1919, • Germaine Féraldy vient de mourir à On sait, qu'en 1918, la défaile mi-' r.;;.~~dy ~~':St~~anl~°':1Charlesa!~~èèSGi'rr.'Charles li/aire et la dissolution de la Monarra- Comique et sur les scènes de l'étl'an_ chie eurent pour con"séquence, en â:rfo~;~u:!~it professeur au Conservatoire Hongrie, une explosion révolution- • Un compositeur anglal.s, Jo.eph Cuby, naire qui amena au pOUVoir les leaW~ u~n dCharles 15 janvier 2010 à 09:43 (UTC)1::frsé ~ap!:~TeàO~~:n:'~Sef)a~ ders du radicalisnze bourgeois et les gnol « Gratidao » qui obtint un grand représentants de la classe ouvrière j..Charles 15 janvier 2010 à 09:43 (UTC)a~~ ftn~~fe7:i. C:;~n*émCharles 15 janvier 2010 à 09:43 (UTC)r::ne~~ groupés autour du Comte Karolyi. ~r ~;ô~~::tr:~~!~dtP~t g!~lld d~{::~~ Nous ne nous étendrons pas lCL même, sur l'analyse de cette Révolution t"ltz~~,acélesou:ul~tCharlesect~o~a~e Charles1~1Charlesi dont l'échec s'explique, en dehors vient de remporter le premier prix , du de raisons de politique internatio- ~.?n15 janvier 2010 à 09:43 (UTC)ajn~e~n1i~~';,,~lnedel,~';~~id p;~~ga~! , TUile, par la non-exl)tence en Honpour , \lne série de conc~rts, ,,'grie d'une bo~rg~oisie, véritable, • Sous la direction de Jean Vil/.ar, Ger- ' d'une classe mojlen·T).e évoluée, susmaine Montero , Htltne Gerber~ ]fathGllê NeT1Jal, Madeleine Silvain, Fra~ol ... Bpl- ceptible de soutenir l'action des raé':; mlfJ~':F!~~r:. 7t J~:;.n'Yr~a ... l~;: 1~a:'~ dicaux qui s'efforçaient de jeter les Paul Moulinot, etc,." joueront Le Cid, ,bases d'une démocratie de style oci'!! W.~ :,.e le~éhi.:d il"~b~tak~!'"a':-~: cidentaL. C'est pourtant l'héritage de qu.( ·son.t- mscrH. au programme ,du Fe8t/. ces bourgeois radicaux 'de 19,8 que, 2~ ~~1:kdramatlque d'A vignon (du 19 au ( coTlire vents et marées, Béia Zsolt • ,Le deUXième volume des Cahier" de ne cessa de défendre dans une péROlll"' n Ronand est cons""ré à la Corres- riode où il était II! plus décrié. Hu- Charles ~~rr~e Charlesal~r~~!.u~I.Romain maniste, européen dans le sens où • Le 18. Conllrta de. EcrlvHn8 de ce mot n'a rien d'exclusif, mais LF_raCnhcea rlaluornan Ulier. e. 8". " A1 8 acue tte2 0 fouctcllaesti,o nd, .qng.lobe, au contraire. les tradideu3: pM litt6rwe8 aerollit attribut.. üons les plus nobles de l'flomme Le Coucou lutmttt CQntre l'oppression, Bt!la Zsolt, ne s'est jamais contenté de par François FEJTO prises de position vagues. Comme romancier aussi bien que comme publiciste, il s'est toujours attaqué, ' avec violence, UJle violence rafFinée, avec une vigueur qui rappelle PaulLouis Courrier, aux problèmés 'd'actualité. Et qU'y avait-il de plus urgent mors que la lutte contre les mesures discriminatoires d'un gouvernement fasciste avant la lettre, qui instituait le « numerus clausus Il contre les Juifs, appelait à l'antisémitisme et au révisionnisme pour détourner l'attention des réformes sociales. C'était une tâche urgente - mais fort dangereuse. Bela Zsolt éti1it issu d'une vieille famille de commerçants juifs de Transdanubie. Il n'essaya jamais, comme tant d'a'utres moins vaillants, de dissimuler sQn origine. Dans les vigoureux éditoriaux il 5'est fait le porte-parole et le défenseur des Juifs opprimés. Et c'est lin véritable miracle que cet homme qui eut souvent maille à partir avec la justice du régime Horthy ne fut jamais arrêlé_ Cepen~ dant, au moment où la seconde guerre mOTidiale éclatait, son ïournaZ,-, -Ujsag- fut interdit et Ca police lUi signifiait l'interdiction d'écrire. Bientôt l'homm'e malade (c'est sur le front en 19'4 qu'il avait contracté la tuberculose qui devait à la longue l'emporter) fut envâyé dans un camp de travaii, maltraité, puis jeté dans un cachot, enfin interné dans le ghetto de Nagyvaraa . A Il prix de grandes difficultés et • grâce à l'énergie et au dévouement de sa femme, il put" s'éch.apper et fuir en Suisse. 11 rentra en Hongrie aussitôt après la LibératiOn. Les trois romans qu'il a publiés après son retour, (( j'étais cocher à Kiev Il, « Prisonnier de guerre hoogrois ", « Neuf valises Il, peuvent être classés parmi Les documents les plus émouvants que l'on ait ,~ur l'extermiTUition des 500.000 Juifs de Hongrie, sur la vie des ghettos de l'Europe Centrale et les souffrances des travailleurs forcés, ;uifs et autres. Il s'était fixé pour mission. dans ses dernières années, de ,soulager la terrible misère morale de. ] uifs $urvivant à la catastroph'e, dfJ les guider, pour leur permettre d. retrouver 'un sens à la vie, POl" s'adapter au régime démocratiqllfJ qui s'était instauré après 1945. Deux semaines avant sa mort, nous avons lu avec une profonde, émotiOn. son article du 27 jUin - pouvions-nous imaginer que ce serait le dernier - dans lequel sous le titre « Examen de Conscience 1) il essaya d'établir le bilan de sa vie. « Oùi je suis pour le monde nouveau, ajjirmait-il, je peux l'être sans rien renier de mon passé. Ce qui brûlait en nwi, à mon bureau di! travail, en Ukraine, en prison, dans le camp d'internement, sur mon lit d'hôpital. c'est' pour vous, petites gens, que je l'ai brûlé, que je l'ai consumé en m'efforçant d'être fidèle à moi-même pour que vous soyez, vous aussi, fidèles à vousmêmes. C'est pourquoi je glisse tous les soirs, l'âme sereine, vers le sommeil, quand l'obscurité haletante me recouvre. » .t" . t' ; .. ,!. •• -~ .. ' J.() DROIT ET LIBERTE LE :! g~ Et n'oublions pas le goûter qui, ce jour-là, est également de la fête : beignets, chocolat, bo..,bons, etc. c o l N n ~~ ii is i§ i§ il ee Cela s'est accompli si 's lrr'.p lement, avec tônt de na turel, QUe, l'on reste étonné et charmé. Comment s' imaginer Que ces enfants, Qui se connaissaisnt à peine, ont pu répéter, organiser, fabriquer des costumes avec un réel enthousiasme en si peu de temps? DE §§ 55 il C'est le secret de la vie collectjve, celui de notre colonie. L'ambiance et l'entente Qui y règnent entre tout le monde, en allant des cuisiniers. aux moniteurs et des femmes de ménage aux directeurs, créent. une ' force émulatrice dans notre tâche Quotidienne: prépa.rer ces enfants à devenir des hommes, qui donnero.nt lU poème de Gui ;levic leur force, acquise dans la jo~e et la santé : LA :: 55 .' , c. ii ii si 55 •.. Et s'il n'y a pas de cerisiers, Nous en planterons .•. Emile SOMMER. c. 55 r------------------------------ âi E. Les' 'enfants à la F eela~ ii §i

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Fête a" la COl9nie! Il est une journée Qui se différencie des autres et Qui même absorbe toutés noS adivités de.la- semaine, c'est le dimanche. Fête de la çolonie, colonie-en fête, Magnifiques sont la p,éparation et Je déroulerr'.ent de cett'e journée. Dès le samedi soir, la colonie bourdonne joyeusement de mille préparatifs. Chang.eme.'1t de linge, choix de la plus jolie robe, du corsage le plus seyant, discussions autour d'un ruban. Chacun espère être élu dimanche mati,n comme fleur la plus belle du groupe. Les fleurs élues, chacune représentant son groupe, composent le jury Qui tout à l'heure délibérera sur les résultats du concours de chambre. Le concours de chambre ! Surtout ne l'imagi,nez pas comme une corvée telle Qu'on pourrait ia pratiquer en caserne. Une émulation se crée qui se traduit par un sentiment de solidarité entre tous les co-habitants d'une même chambre et ensuite sntre tous les e.nfants Qui se sentent fiers de participer ainsi à' la direction de la colonie; et tout ceci à la grande joie des moniteurs .Qui, d'ailleurs, participeront aux concours la semaine prochaine. • Mais les enfants ont décidé de remplacer les jeux du matin par une glande .cueillette de fleurs dans les immenses prairies Qui nous entourent. Marguerites, myosotis, reno.ncules, bleuets pousse.,t ici par mil- 1 iers et c'est un oonheur pour nous . de voir s'ébattre ces enfants pleins de vie, d'entendre leurs cris joyeux. Leurs bras sont chargés de fleurs Qui, tout à I:heure, sous les doigts agi les des enfa.n ts et des monl teurS, iront se tresser en couronnes, parant adorablement et parfois cocassement leur tête. Après un déjeuner apprécié et, comme dit la chanson : « La Cuisine a fait merveille et nous souhaitons à tous la parei Ile », ,nous mon tons dans nos belles chambres pour la sieste. La fête débute. Quelques chants entraînants et puis « Les Petits Cailloux .» - ce. sont nos tout petits _ présentent un spectacle étonnant de fraîcheur et ,d'e,nsemble. Une ' piècê comique, montée par « Les Alpinistes », emplit la salle de rires. Des danses et des chants individuels terminent là fête. LES PREMIERS TOUT. ci l'heure, notre amie Sophze Schwartz me disait en regardant les enfants s'ébattre

. « Combien de mamans auraient fait partir leurs petits au premier con roi, si elles avaient pu les voir comme je les vois. » Mais oui, Mamans, si vous pouviez les voir, votre coeur se gonflerait de joie et de bonheur ... Arrivés hier matin un peu pâlots et fatigués de leur voyage; ils ' sont ici depuis 'l8 heures à peine, et déjà ils ont tous pris de belles couleurs. . Ils évoluent comme s'ils étaient chez eux. Des amitiés sont nées, des sympathies se sont créées. Et puis, cette visite à la grande étendue d'eau salée que l'on appelle « la mer» grondante et agitée d'un mouvement perpétuel. Que de cris d'admiration pour ceux d'ent1'e nos -petits qui ne l'avaient jamais vue! ... Et quel appétit, mes amis! Mais j'aurais aimé voir l'émerveillement de Mme KIRSENBLAT, devant sa petite Hélène qui, au goûter, but un grand bol de lait frais et mangea avec plaisir du pain et du chocolat. Hélène 'nous a d'ailleurs avoué qu'elle n'aimait ni le lait, ni le chocolat, mais à la colonie on s'entraîne ... Amis de Paris et de Province, soyez fiers de votre travail ; c'est avec acharnement que vous collectez pour_la campagne des colonies de vacances, volis semez, mais vous récolterez de beaux fruits. Flora SEGALL. AMÉRIQUE DU SUD SOCI t TÉ. C'HORLOGERIE: ~u DOUBS , 106 •• LAFAYE:TTE: _ PAR,IS . . AMÉRIQUE DU NORD ISRAËL «OCÉANIA» VOYAGES -TOURISME 4, RUE DE CASTELLANE Téléph.: ANjou 16-33 o MONTRE SUISSE A RUBIS. FILLETTE L 440U GARÇONNET 1450 1950. 3285 348S . 4885 F 44 GARÇONNET. FIl.LETTE ANCRE 15 RUBIS A 44 FILlETTE.DAME. VERRE OPTIOÙE BOULANGERIE-PATISSERIE ISRAELITE Spécialités étrang~res 044 HOMME. TROTTEUSE CENTRALE Pains de seigle ~IE~INIIA\RID 18, rue N.·D.-de.Nazareth, PARIS (3') Tél. : TURbigo 94-52 M éme ma!son : 1, rue Ferdinand·Duval Métro : Saint-Paul L~ SLUl( KtVUt 1)( KlPORIAClS . PHOTOCMPHIQUES (l O'ACTUAlIfE~ U"iQU4 /ln ~C)lf fjQ"r4 AOONNE~EN'S .. alOUClTt. lM PRES S. G.1Id P"'OfWèe, p., ... ~, ,~ , poo. Il . ., POUR ALLER EN ISRAEL POUR ENVOYER VOS BAGAGES ET MARCHANDISES ADRESSEZ-VOUS A L'AGENCE 10. rue de la Chaussée-d'Antin ~ PAR 1 S (9')Tél. : PRO ,12-56 et PRO 53-78 ~ seule agence possédant ses propres . bureaux ,à HAI~F4, JERUSALEM, TE(~VlV qui ,vous donneront toute leur assistance Les meilleurs TISSUS Toutes FOURNITURES pour TAILLEURS chez ZAJDEL 89, rue d'Aboukir - Paris-2e Mo : st-Den's Réaumur. Sentier TéL: eUT 78-87 ..........•... ~ LE PLUS SU'R MOYEN ... •. de recevoir régulière-' ment Droit et Liberté est de. prenlrç u~ abonnement. Tar;f : 600 Ir. 'pOur dne' atlllée . . , 300 h : pour' six mois. " CORRESPONDANT A MARSEILLE ' 150 ·kr. pou ... trois ' m.ois. . , ;~ ::15 janvier 2010 à 09:43 (UTC)~!:'Charles:;Charles '" 98: VèPraàreis..men' ts'à•; r.i o" trèJ'Co.è!.P ~• •" 6 0, 70_ " Tarif double pour l'étranger, sauf pour la Belgique où les ta· rifs sont de (rs belges 110 pour une année, frs b 55- pour six mo's; versements'à adresser au Compte Chèque Bostal: Smets Henri - 7249.95 - Bruxelles. Confier votre ' publicité à'" DROIT et LIBERTÉ" c'est augmenter votre vente • .14 Juillet" 1949. - N6 32 (100) ~ommunlqués /VIIVIIVIIVVI DEPARTS POUR L'ETRANGER Un groupe d'enfants de nos Maisons est parti en Norvège le '6 juillet, invités par la communauté juive d'Oslo.' Partiront : Le 16 juillet un autre groupe part pour l'Angleterre. Le 17 juillet départ pour la Hongrie. Entre Je 16 et le 20 juillet, départ pour la Pologne. Le 20 jUillet, départ pour la Hollande. , DEPARTS EN COLONIE 14 juillet, pour la Féclaz. DEPART .DES CADETS 15 juillet pour le Pornichet. 16 juillet pour Tarnos. Le 15 juillet ouverture de 3 colonies dans les Vosges. Naissances Nous apprenons avec plaisir la nussance de Nicole Be.rger. iille de notre amie Annette Berg,er. secrétaire au M.R.A.P., ainsi que celle de Prancine Palant, fille de Charles Palant, Membre du Bur~au du M.R.A.P. L'administration et là rédaction de Droit t't Liberté ain..q\ que le lU.R~.P. et l'U.J.R.E. adressent leurs vives rélicitations aux heureux parents. Plac·em·ent familia,1 de Coutieux Nécr.ologie Le M.R ,A.P . a alprls avec ~O\otion la mort du père de M. Roland Lévy, membre du Congeil supé'rieur de la Magistrature et membre du secrétariat du '" M.R.A .P. Devant CE' deuil cruel qui le frappe iinsi qu! sa famille, le M.R.A.P. lui envole ses plus sincères condoléances et lui renouvelle ses marques de sympatrlle.

  • Le M.R.A.P. nous annonce la

mort, survenue subitement, de M. Sant? LelllO, Président d'honneur de l'Association des Sionistes Sépharades de Paris ·et membre du Comité d'Action du M.R.A.P : A toute sa fami.i.Ie et à tous ses amis, I].OS condoléances les plus sincères.

  • Dlmanhe 3 Juillet, la munklpalité do

Gentilly a organisé une kermesse avec un concours des chQrales populaires de la Région Parisienne.. Notre chorale d'·enfants de déportés et fusiUés de LIvry- Gargan a partidpé à ce concours et malgré sa récente formation et la jeunesse de S'eS memb(es variant de onze à dix-sept ans, .le jury . lui a accordé la deuxième nlention . Celul-c( a leaucoup apprécié lell chanIs de la chorale, et la façon dont ils furent Interprétés Iar nos enfants, enthousiastes et touchants. ' Pour la première fois lefl enfants de Livry-Gargan se sont m'èsurés à d'autrei .chorales et ' le résultat acquls les a encouragés à . travailler toujours plui Déjà' avant le commencement des afin de faJre mieux la prochaine lois. vacances se trouvaient à Gouvieux 29 enfants. en particulier des petit~. -:. Les demandes ne cessent '.e neus I-H- ri1 venir, car déjà les premiers CJT\ois .reviennent des colonies ct (,n aimerait tant passer le reste de SI'.I! vacances à la ca.mpagne !.,. La Commission Centrale de t'Enfan.: e félicite M. et Mme Ziegler pour la naissance de leur fiis ~t leur a·dresse ses meilleurs voeux. . .................. ~ Cestes de solidarité La Société « L'Amicale de Montreuil ~ a versé 10.000 fr . pour les colonies de vacances. La Société « Zichron Israël ~ a versé la somme de lI.800 Ir. pour que nos enfants passent de joyeuses vacances. Merci à nOs amis. • Comité Central de l'Enfance. La Commission Centrale d·e [,En.fance remercië les commerçants du Carreau du Temple pour les 10.000 francs versés, au profit de nolf Colonies ,cie va ·.ca. l.~.s .1.94.9.. .....•.• , ...... , Rédaction et admirustratlon 14. Rue de Paradis, 14 Pàris X· TéléphOne :PROvence bO-47 90·48 C.C.P. Paris 607~98 Tarif d'abonnement : 3 mois • .. . • • • • 150 frs 6 mois ./........ 300 frs 1 an • ......... 600 frs Etranger : Tarif double. Pour tout changement d'adresse, prière de joindre la dernière bande et la somme de 20 Irancs. Le gérant: Ch. OVEZAREK A MARS-El LL E .C...o. ,n ..f..i.s..e.•r , i•.e.• ..d.•u..• .•M•, ..u..g...u..e••t. Société anonyme au capital de 10 miUions de tr~nc, 5. rue Maurice-Korsec - MARSEILLE • BERLINGOTS, BONBONS ANGLAIS, BONBONS ACIDULES, CARAMELS AU LAIT, DRAGEES SURFINES, GRAINS D'ANIS, CAILLOUX DE -- MER, PRALINES, BONBONS FOURRES, - HALVA, etc ... ARTICLES POUR FORAINS UNE MAISON 97, ru~ de Rome MARSEILLE AGçNT' OFFICIEL: PH 1 LI PS Conditions particu,l~ères aux lecteurs de « DROIT ET LIBERTE :. AU POSEUR DE. LINOS , ., ", grancl stock de , . " .J.inoléum. RémQléu,m, 8alatum , Toiles ci'rées, Pàpiers peints. "etc. ~ ,POMPES FUNEBREr: . , ET MARiJRErUE 1 ~ Ets MAURICE WAIS 98, boulevard Ménjlmontant, PARIS·XX· M.: Pêre-,~acl1a l s~. Tél. OBI;' 12-55 SuccurRIl .e : 40, rue de Rivoli. PARIS. IVe Édou~rd ' SCHNEEBERe 43, rue de la Victoire, PARIS-9° Tél.: ·TRI 88-56: Nuit: TRI 88-61 J ... 1 1 .14 luHiet 19"19. - N° 32 (.100) --------______ _ DROIT ET LIBERTE ~ .. ~ e-qne, Vuici ta page. • • Fièie et 4éddée, cette jeune ~rtisane c:hinoise NI._ f'neni.- avec: confiance. lE, 'TOUR DE' FRAN(E~ •• Nous sommes là, dans l'aitente du grand départ. ParhS ... Place dU Palais-Royal, avec ses arcaGes et ses vieu-x -mUrs histOriques, avec , ses grands magasins et sa rUe de Rivoli. Aux fenêtres, aux balcons, Ilux arbres et sur les becs électriques, partout enfin où Un homme peut Se hisser et s'accrocher, se maintenir coûte que- cotltè, pendent des g~appes humaines. La place est noire de monde et les rues avoiSinantes sont impraticables. La fanfare .ioue. Les QOureurs se Placent. Ma montre indique 10 heures. Partez ! .. , Les Italiens d'abord, groupés autour de leurs- leaders Bartali et ,COPpi et les JeepS blanchell qUi transportent les Pièces de rechange de chaque équipe. Les Français en tr:oisième position, .. Là tout près un petit abbé crie à tue-tête en nQus déSignant les coureUrs: « Regardez. C'est BartaJj 1... Et le . petit Apo ! ... - Va~y Apo...» Eh bien, Mob. sieur l"abbé, bravo! Et la fouIe de reprendre : .. Vas-y, -:\PO ..• » ca,r Apo Lazarides part. en effet,' grand favori pour la .'rance, Apo portera cette année les espoirs de la France et je pense (lUe nous avons quelques cllances, s'i) n'y a, paS (J'accident, de figurer en bonne place ' au clas,sement général. Et puis ce furent les SUisses, les EspagnOls, les Belges. les régionaux ... à chaqUe passage. la foule q ni reCOnnaissait· ses idoles aCClamait: « Brà.vo Robic ... KUbler, vas-y Knbler ... C'est Impanis, vas-y... Il Quand, avec les voitures sUIveuses, nous avons vOUlu prendre la piste la foule qui avait débordé les' bN.'rages nous blo.. ,Qua sur plaee, bon gré mal gré. Et puis, ce fut Livry-Gargan. Tout au long du chemin, des haies de spectateurs enthousIastes répétèrent les mêmes phrases, les mêmes gestes d'en cou rar; ement : " L'éqUiPe du SUd-Est! Idée. Vive Idée' [ » Après Livry-Gargan, ce fut le r;rand, le vrai, pQs le départ specta., ulaire, mais celill qui va faire manger de la poussière à tOUS les gens-du' TOUr. C'est la r;rlserle -de l'air. C'est la chaleUr d'un soleil de plomb. Partout ce sera l'enthousi_ne JUSQu'à ReIms et bien au delà. 11 a fallu bien des heures de travail pOr organiser, monter, ce 36 TOUr de France. Dans les derniers jOurs. on n'à pas beaucoup dormi dans le service prépOSé à cette organisation et le secrétaire général que Je voyais ,le 29 au soir aurait bien; s'il l'avait pu, « pousSé» un petit somme. Mais pa,rtout et toujours. le sourire et la COUrtoisie sont de rigueUr entre suiveurs et organisateurs, coureurs et soigneurs. C'est ça le Tour ! Ce TOUr ll.ul est non ' seulement une belle OOlllllétition. mais aUssi la COurse du monde entier qUi SOulève le plus d'enthousiasme, fait COUler le plus d'encre, et bénéficie de la « cote d'amOUr ». Cette manifestation sJ)Ol:tive Jouit d'un côté sentimental. Qui de notrs. en effet, n'a dans son jeune âge, .ie parle pour la génération m,oyen ne. entendu,_ leurs Parents Ilu-rler du ToUr. qui -n'a snlvi l'effort des sportHs'l - Une nouvelle jeunesse vient audevant denosrangs! .' ' 1 t\II,~~ ' ~" le 4 mai, à Peiprng, des jeunes '- " \ de tous les métiers, groupes nation2ux, partis politiques, ' tendances ,ideologiques et appartenances religieuses se ' sont rasse",blés. - Ils étaient a,u nombre de 539, la plu- , part a!;';S de 20 à 30 ao'1S, venus de la Chine libérée, des régions du Kuomintang, ainsi que de l'étranger: - c'étaient les délégues du premier Cong,'ès Pan-Chinois de la Jeunesse ... les rapports les plus impressionnants ont été présent.és au Congrès par 12 jeunes délégués qui ont cité, c:omme exemple, leurs propres expértences. Parmi eux se trouvaient Liu-Kwei-chi, le héros de l'armée de terre des forces populaires, ' li-Tuchin qu i a combattu dans les guerillas de I:île de Hainan, Fan Yung, h:é:os du travail de Mandchourie, HoJù- t~en, jeune ouv,:ère qui a mené Iél grève héroïque.de Shangaï, KongLin- Iun, paysanne ayant joué un grand rôle dans la réforme agraire et Chang-PL., .. l'étudiant qui déclencha la résistance dans la prison de Kum.ing, etc ... Liu-Kwei-wi, commandant de la « Compagnie toujours victorieuse » de la troisième armée de la Chine Orientale, a racont~ sa propre histoire qui illustrait J'esprit de combat de l'Armée de Libération Populaire. lors de l'assaut. livré à la cité ceinte de murs de Tsinan, Liu et sa Compagnie furent les pre.'1'liers' à se frayer un chemin à travers les murs de la ",ille et cela après avoir' lutté à travers des fortifications de 60 mè tres de profondeur. Ils ont posé une échelle qu'aS avaient emportée avec eux et ont essayé de grimper sous le feu de l'ennemi. l 'échelle tomba trois fois, et ils furent obligès de la remettre en place chaque fois. Il était déjà minuit, et ils avaient lutté obsh!1ément pendant six heures. Ils reçurent l'ordre de se retirer, mais le! combattants se déclarèrent en désaccord av€c cet ordre et renvoyèrent u.., message ' à leurs officiers supérieurs: «Nous voulons accomplir notre mission, même au prix de nos vies. Nous refusons de pe,'dre notre renommée de « Compagnie toujours victorieuse li. la réponse vint : «Si vous pouvez réussir en une heure, allez-y». Dans une fumée épaisse,. le chef de l'escadron du suicide essaya il nouveau de gravir l'échelle, et il parvint au sommet. u..,e fois sur le mur, il devint une vé ~itable furie en action, Avec sa première grenade, il anéantit vingt hommes. ~'emparant de deux mitraiil-euses, il les re tourna pour faire pleuvoir les balles sur les positions e..,nemies, ce qui permit à ses camarades d 'escalader J~ mur sans être sous le feu adverse'. Liu, à l'age de 23 ans. a Oéjà derrière lui tout un passé de corn- ' ba.t. A 18 ans, il fut co.'1traint de s'enfuir de soo village natal, car " avait participé à un soulèvement CO!1tre le propriétaire foncier du iieu. Il alla travailler à Mukden, dans la métallurgie, mëlis, plus tard, perdit sm'! emplOi pour avoir pris part à une grève. , II : rejoignit l'armée de Libêr «tion Populàire, devint gradé et, après la bataille de TsHlan, fut promu commandant de ba ta i 1100. Liu- Sha.,-pen, le premier jeune aviateur qui ait ramené un avlo.'1 du Kuomintang en Chine libérée, raconta au Congrès que, depu,is l'époque où il ava,it ramené le premier avion à l'Armée ' de Libération Populaire, les Forces Aérie!1.'1es Popula ires n'avaient jamais cessé de s'accrOÎtfe. Wang-Yi-chen, âgé de 23 ans, président du Comité de Libératio." du croiseur « Chungking », a raconté Comment l'équipage rame-'1a cet ancien navi re de la, marine britannique dans les eaux libérées. Au milieu d'un tonnerre d'applaudissements, il dit : « Bie!1 Que ce navire ait été, en fin de compte, coulé par les bombardiers américains du Kuomintang, nous construirons une puissante marine populaire li. Dans le manifeste adopté à l'unanimité au Congrès, les jeu!1es ont proclamé leur co..,fiance dans la réalisation des tâches qui les attendent pendant cette epoque histor ique : « Nous ne gerdrons pas la tête à cause de nos victoi;es, à cause de la victoire de la Ré\/olution Chinoise. Nous travaillerons enco~ plus ardemment; avec une foi invincible et des efforts inlassables, -nous édifierons notre patrie. "Le peuple et la jeuMsse de Chine rédigent une page lumineuse de l'histoire qui , étonne le monde enfier. Avec nOG ieunes mains, nous créerons le bonheur et la prospérité de notre avenir. " le manifeste conclut Sur le mot d'ordre, : fi. En avant pour une MUl'elle Chine populaire, 10llS le grand drapeau de Mao-Tse-Tung » .. H.-«:. CHEN, Membre, du Comité Central de la Nouvelle Ligue de la Jeunesse Démocratique de Chine. Le coin du Campeur La période d~ vacances bat son plein. Partout des caravanes de jeunes s'en vont: Hongrie, ,Polosne, Anglelel" l'e, e[,c ... Nombreux sont ~alement les jeunes qui partent camper, _ realisant ainsi (le.s vaca nces il. !Deilleur marché, Aujoul'tl'hui, nous proposous aux jeuues tIé~Îl'eux de « faire 4e la mon- tagne » des stages fort i'ntél'e66"nls. ,Oréés il. J'intention des jeunes désirant &'inilier et se perfectionner dans la pratique de l'alpinisme, ces stages sont réalisés par J'Union NaUonale des Centres de Montagne. L'hébergement a lieu' en chalet on en A uberge de Jeunesse. Le prix ùe séjol1r, qui est de 425 fr" par jour, comprend : l'hébergement, la noulTiture, J'enca(),rement par guides de haute mon~ne, l}J'êt de maté, riel. ' Uu droit de - 450 Ir. est perçu à l 'inscription. Des ehall~&jres de montagne peuvent être louées dans les centres pOur 250 r.-. par stage. Les dates ùes stages sont : Pour les camps de Samoens, Nill'ol'in, Soint-Sorlin..(\'Arves, Le Bez, La Chaopelle-6D-Valgaudemar, Barrèges, Cauter.ts : Du dimanche 24 juHJet au samedi 6 aoOtH ; du lundi 8 ' ,80~t au dimanche 21 aoùt ; du lundi 22 aoQt au dimanche i !!ell lem bre du lundi 5 septembre au samedi 17 seplemlbre ; du dim:lI1ch'(\ 18 septembre au &&medi l·r octobre. il e6~t pallU! Je me SOUviens, pOur ma part, que toute lJoetlte, où qUe nous soyioOns en "acanccs on à puris. mes parents m'emmenaient " voir passer le Toul' ». On recevait allll's sur la tête des prospectus OU d.es objets divers lancés par les voitures PUblicltah-es. et il me souvient d'avoir r;ardé de ,ces lJoetites bouteilles qu'envoyait une marque d'a-péritif et qui contiennent de IIlI~nuscules dés à .iouer, par exeDlpIe. -0-- Et la pOUrsuite Se continue, Merveilleuse griserie de l'air pUr. Dur eHort méritoire. CoOuraJ:'e. ' OUi, coUrage POur ces Géants de la r.oute. Croyez-vous qu'il n 'en fallut pas au - Belge Stan Ockers qui après une chute. ensangtanté, exigea qU'on le remette en scelle et, vainqueur de la souffrance" nlalgré f;eS mille erraflures. malgré cette fente profonde près de l'oeil, malgré ses défai1lances, arriva deuxième à l'étape! JOSETTE WOLNY 'De$$in fie Pierre Portier. Pour , 1ft! c-lImJl8 ~ Cbampe1, 4lIe Ln :&et; Moulin ' llaron : Du jeudi ,28 j\lifet au me;reredi 10 Mllt ; lu vendredi 12 aoM au sametJi 27 Mût; du dimanche 28 Mût au samedi 10 septembre ; du lundi 12 septembre an dimanche 25 septembre. ' Pour tous renseignements complémenta. i:res, écrivez il. TouriBme et Travail, 1, rue de Châteaudun, Pa-ris-ge. Mais, que vous alliez en A ubocge de Jeuuesse, en chalet, à lu mer ou à la montagne, vous' Sa'V(}Ul'e'!'ez avec ddices les : ROG.N().NS AU M.AJS: enlevez la peau et la graisse des f'ognons; fait/ J8 b,lancllir (c'est-d·dire jetIez oons l'cau ' déjà bouillrmte) pendant 5 minutes. Une lois !'ew-és, laites-les dof'er au bem'rc ou au saindoux ; sale~ et poivrez. Puis, Ca!' ce n'est pliS tout (mais un vrai çal)lpeUr n'aime-t-il Pll$ la bonne " 1Jo/Jote » ?), /l,'ellu de la larine de mais, dé/aycz-Ia dlln$ une eau bouillante salée et PoOivf'oie. Versez sur les l'Ognons, ajoutez un peu tk belll're et laitts cuire à petit leu pendant tmis qual'ts d' he'uf'C environ. Après ça. _. une bonne sieste poOur digé"er agréablement 1 Salul, les oompem'S, au numére prochain 1 Jean SAIDOTRE. RESOLUTION 2,000 jeunes réunjs les 25 et 26 juin 1949 à la fête artistique et sportive de Gif-sur-Yvette constatant les premiers sucees de leur revendication du collectif Ir .'50 % s'engagent à poursuivre leur action jUSlQu'à ce que le gouvernement leur accorde satisfaction. Ils dénoncent les poursuites inten_ tées contre leurs camarades à la suite de: leur mapifestation pacifique de la gare de l'Est et exigent pour eux une amnistie totale LI imméoiat". Ils décident de mandater lu secrétariats de l'A, S. Fraternité-Yasc ct du Mouvement des Cadets pour se joipdre aux délégations qui se Fe .... dent a!pres du ministère pour ellirer cette amnistie .. Par ailleurs, les jeunes r~unis il G'f-5Ur-Yvette ont voté une IDO!i4lll protestant contre les poursuitu intenté « au journal des jeunes « L'Av!,nt-Garde . Ils s'engagent il lutter de toules leurs forces con Ire les ~naces d' une nouvelle guerre, pour défendre la Paix ct la Liberl~. --t • l z juif avait nom Johnny OrdrQnaux et il était français d'origine avant de devenir américain, ce qu'il ' avait des 'fêtes, dans la vieille synagogue. Il se souvenait avoir dit qu'il y a.vait un temps pour l'action et un temps pour la prière e.t il avait été aSSf:7. 10ngtemp!S à l 'action. Il suivit le détroit de la Mancbe en naviguant au nord et en défiant de ses couleurs f!ùttantc5 les guetteurs des hautes falaises. Il traversa la mer du Nord, dansa autour des Shetlallds et prit l~ vent en direction de cibles, ce n'était pas mal, mais Johnny grog-na : « Bon Dieu! Ces apprentis, voilà comment ils tirent, comme si on avait jusqU'à demai.n! " Les rameurs anglais chantaient en ramant, clairement et cr;înement. Ils furent bientôt à cieux cents yards, puis à cent cinquante et leurs proues fendaient allègrement l'eau verte quand .Johnny d'onna l'o,rdre de faire feu. Da.ns le fracas de plomb comme de matraques et il y e.n avait quatre autres. Oui, ils n'étaient plus que huit quand le combat cessa et que les barques s'éloignèrent. Lorsque les huit survivants se traînèrent jusqu'au bastingage, ils constatèrent que l'une des barques était vide c1'assaillants, qu'une autre ne contenait que des agonisants et qu'il ne restait., dans les deux autres, pas plus de quarante. hommes en état de ramer. . fait parce que, comme il le disait : « Seul, un imbécile ne v,," pas là où on se oat pour la liberté. Il Et croyez-moi, son ::ombat vaut d'être chanté, comme vous vous en apercevrez quand je vous aurai conté l'histoire, qui est la vérité vraie, même si on ne la trouve pas dans les livres d'histoire. 1 Parlez-leur, à ceux de la Baie de Chesapea. ke, du vaisseau de Johnny, le Prince ie N eufchâtel. Ils s'en souviennent car, depuis qu'on court la mer, jamais ' on ne vit un bateau comme. le Prince et même les yachtmen d'aujourd'hui ne le nieront pas. Il n'yen avait, ja'!llais eu de s,emblable auparavant et on n'en a . pas construit fie . . tel depuis. Il voguait comm~ le diable e~ ,. les hommes en tombaient amoureux comme' . d'ûne femme. Il était si. élégant, si délicat, 5i léger que la légende le prétend bâti de tulle et de coufage.- , . , -. ' NOUVELLE INÉDITÈ DE 'DOWA o FAST Traduite de l'anglais par R. ~e JOUVENEL ,'" (Illustration de Marcel. TILLARD) , 1 _ .' i' '-------- ].a. côte américaine. Ce fut au large de N an- des mousquets, Gn ' entendit la voix des petucket qu'il aperçut la frégate anglaise. tits . canons allxquels répondirent les fusils SU'f le voilier, les huit surviVants s'effondrèrent dans le sang, trop épuisés pour faire un effort, trop proches de la mort pour y faire attelltion: el-le .. était si récente p?\l-r \ les autres et si voisine pour eux: 'Johnny était couché, un bras passé autour de Jimmy Cadwater, l'enfant, _et son pied touchait un mort. Le soleil. se' coucha et la mort et l'ombre tissèrent un même linceul.' Il avait eu le désir de la gloire, mais' i1 'n'i av·àit point de gklire; 'ici .et le plu~ beiJ,Ï . voilij"!r du monde allait bIentôt res.sembler à un cercueil flottant. . ' . 1 . Johnny l'avait cOl:\struit lui-~ême. L'.his- . toire de cet homme est vague Jusqu'au Jour oi! il placarda ses affiches sur les murs de Philadelphie. Toutefois, on assure qu'il entra, un soir, dans la vieille synagogue, alors que les hommes éitaient en prières, et qu'il se ruit à leur parler : - Il Y a un temps pour les àctes et un temps pour les prières! -.:. C'est le vent et non la sag-esse qui sort d'une si grande bouche, intervint le ralbin. Et qui es-tu, ô ignorant, fils de fou ? - Un fou, en vérité, répondit Johnny Ordronaux. A ce moment-là, vous pouvez être sûrs que les prières s'étaient interrompues et que les cous se tendaient pour savoir d'où venait le désoTdre. - U 1). fou, en vérité ... Son anglais était fort mauvais rruàis il leur parla en hébreu. - .Te parle la langue, Le père de mon père était rabbin et, du cê.té die ma mère, il y a eu trois ra;bbins en trois générations. Tous des Cohen, ajouta-t-il, rappellant ainsi le nom de la célèbre tribu d'Israël. Toutefois, comme certains des présents l'ont assuré, il est douteux que quelqu'un d'aussi vi!.ain pÎlt être issu d'un aussi noble lignage, Johnny Ordronàux était petit, laid et marqué de la petite vérole. Par contre, ses épaules étaient assez larges pour deux hommes et il avait des cheveux roux flamboyants eomme en ont la plupart des Cohen. - Si la chose est exacte, temporisa le rabbin, un peu étonné de l'hébreu de Johnny, mets un taleth et prie car, .comme tu Va:s fait rema r!}!1er" il y. a le tem~ de là prière et le temps' d~ l'acnon et Cecl est le temps de III I!.!'ière. Et si tu continues à pêcher, quand Dien même tu serais le fils de cent Cohen, cela n'y fera rien. . Et ce soir-là, J ohnrriy. Ordronaux pria dans 'ta vieille synagogue de Philadelphie mais, après la prière, il réunit les hommes et leur parla de son- rêve d'un bateau. Il parla si bien qu'ils lui donnèrent de l'argent et qu'il construisit le Prince-de-N eufchâtel à Baltimore, ].a ville des vaisseaux mir,aculeux. C'était. .en I8n, alors que la guerre venait d'éclater. Tel est, du moins, ce qu'on raconte. La vérité est difficile à . 'démêler après tant d'années. D'autres prétendent que le grand Paul Jones, e-n personne fit les plans du Prince et que Johnny les a~ait trouvés dans une vieille librairie de Paris. Ouoi qu'il en soit, il construisit lui~même le bateau; puis placarda ses affiches dans Philadelphie, . . Le plus dif.ficile était de trouver un équipage, car un corsaire avait besoin d'hommes qui soient tout ensemble des héros et des démons, des pirates et des révolutionnaires. o.n pouvàit devenir riche à ce jeu, mais on courait aussi le risque de mourir au fond de l'eau ou de finir dans la cale d'un vaisseau ennemi. Combien d'hommes étaient capables de courir de tels risques? C'est pour cela que les affiches, placardées ou distribués, étaient faites. VOici ce qe disait celle de Johnny Ordrona ux : ' le m'a;ppelle lohnny Drdronaux 11Iif de France, mats Américain Ceci est le pays des braves de,r hommes libres, des !tommes COll rq~eux 1 e ntr'oigue pour la cause de la liberté de l' E galité, de l'lndépenda1Zc~ l'ottre ties parts ou des gagt!'s l'embauche Irlandais, luits, Noirs, Allemands, Portugais, Français Et tout homme qui porte le nom - d'A méricain RémjJlissez v(J.s poches d'or Et luttez pour la Liberté le pars en mer pour un an Et un jour , ~ assure que Johnny s'empara de dix- . .... 'U huit vaisseaux, valant plus d'un million de dollars avant de se décider à repartir pour l'Amérique, Il avait navigué pen lant des mois et son équipage était, maintenant, devenu une machine de combat bien àll point et ceci, bien qu'il ait laissé tant d'hommes sur ses prises qu'il ne l'iIi en res~ ait p! us que trente-huit ;\ bord de son petit voilier. Mais la carène nécessitait des réparatiolls, le Prince av~it besoin d'entrer en cale sèche et J oh.nny se mit à penser aY~ nostalgie à son retour, avant les gran- Maun Caloway, \Ion géant noir, à la peau anglais. Un homme s'effondra, du sang couleur ae charbon, second maître à bord, ruisselant de la gorg-e, c'est Nisk Kelly d'u Prince, fut le premier à découvrir les pensa Johnny, ;nàis il yen aurait d'autres voiles de la frégate, d~ son poste dans la et d'autres encore maintenant, et le cuisihune, eF il cria vers le pont, d'une voix nier se précipita avec deux marmites de profonde mais claironnante : . poix bouillante au moment même où - Holà oh! holà oh! Johnny, un diable à Johnny criait : « Repoussez l'assaillant! Il Dans l'olnbre, il entendit un bruissement sous la proue. - Ils reviennent! Ils !,eviennent! lança-til à Maun. Ce fut la quatri,ème bataille, la dernière. Puis, de nouveau" .le silence. Deux hommes se mirent pér.iblement sur pieds: le noir, Maun, et le petit Johnny Ordronllux. Ils se traînèrent jusqu'au bastingage et s'y accrochèrent. La lune se levait maintenant et" à moins oe vingt yards, Us virent deux des barques. Dans l\me d'elles, il n'y avait qu'un seul homme vacillant qui leur criait des injures, un seul homm,e -S'UT pied. Les autres étaient morts ou b~sés. Les deux autres barques et la frégate a.~ent dispaJru de la mer silen ieuse. quarante-quatre çanons portant · l'Union Le· grand canot du comm.andant venait Jack! de heurter 'le flanc du voilier, déversant Johnny monta lui-même dans les hau- maTins et soldats, puis un autre canot, puis bans pour voir et chaçun de grimper si les autres; les trente-six: hommes s'élancèhaut qu'il put, en hurlant et en conspuant rent all comba.t, ' poussant des hurlements l'immense vais·seau britannique. Le Ejince sauvages, assommant à coups de crosses, ralentit son allure et Johnny dit tristement, enfonçant leurs piques, jouant du couteau, mais non sans envie: du poing, des dents, 1( Bon Dieu! J'aime- épaule contre épaule; lais bien / commander le pont du" petit vOI- Toute parole eût ét~ inutile. Pendant quelques instants, les deux hommes restèrent penchés sur le bastingage sans dire un mot, puis Johnny Ordronaux sentit passer la brise sur sa joue comme une caresse. un machin comme ça lier' é t ait couvert un de ces jours! Il d'hommes et Johnny, - Si on s'en empa- au centre, jouait de rait hein? proposa en la pique comme un . souriant J oe le ' Portu- diable. Le sang cougais, qui était premier lait comme un flot - On met à la voile, dit-il à Maun Camaître. sur les pieds des com- lo"'ay. - Ce gros là, il battants b 10 que Nantucket, L" in~tant d'après, &JJOURD1HUI, quelque cent vingt et hein, Johnny? de man- le . pont appartenait une années plus tard, les vieux habida le nOI·r. aux A me"n cam, s, pan- tants de Nantucket se souviennent encore _ On va s'amuser telants et épuisés, et du « Bateau. du Juif Il et de la façon dont avec lui, hein, J ohn- l'ennemi se mettait il rentra au port au petit matin. Il est facile ny? lança Isaac Gil, . hors de portée à force de comprendre que la légende se soit empale Polonais, qui était de rames. Isaac Gil ré de ce bateau portant un équipage de à la fois commissaire :'éussit à tirer un der- deux hommes, un noir et un juif, d'un ha,. et canonnier. nier coup puis les ba- teau qui n'était que sang de l'arrière à Le voyage avait été teaux anglais s'arrêtè- l'avant, de ce délicat voilier de :Baltimore excellent, une vérita- rent, à cinq cents sur lequel dormaIent cinq morts pour cha.: ble réussite. Seul un yards de là, furieux cun des vivants. Ils disent que ' le "drapeall fou risque un tel et grognant comme qui flottait toujours au mât était lui-même enjeu, mais qu'avait des chiens. Au delà, souillé de sang, mais pour ceux qui le virent , à craind·re le petit 1 d f' t entrer au port et purent en voir le pont litvoilier d'une si lour- baa lagnraçani te silreengèai eeu ssee- scène était si épouvantable que nul n"osa de coque, malgré ses me:.rtt sur la mer tou- la décrire sinon pour déclarer . qu·arante - quatre ca- jours immobile. « Huit hommes, y compris les blesses, nons ? ? - Reprenez votre survécurent d'un équipage de trente-six. " - On va s'amuser, consentit Johnny. soufle, parce qu'ils vont revenir. Ils disent également que le commandant Petit à petit, Johnny attirait le vaisseau Moins d'une heure plus tard, les Anglais du port demanda à Johnny' : vers la haute mer. Une journée de ce petit revinrent à la charge. Les bateaux légers, - Mais comment avez-vous fait pour tomjeu et le port de Nantucket serait déblo- mis à, mal par le feu des mousquets et les ber sur cette frégate? qué, ne fût-ce que pour vingt-quatre heures. caJ?-'Üns de Gil. avaient été renvoyés au - Nous lui avons livré bataille, répon- Et, en attendant, comment pouvait-on. valsseau et, leurs -h'Ümmes valides répartis dit Johnny, et nous l'avons vaincue; rpieux passer le temps ? entre les cinq lourdes barques d'assaut. Les Et bien qu'il fût inconcevable et quasi. Puis vers rrii~i te vent tomba subite- barques encer;lèrent le voilier puis se diri- ment impossible qu'un petit voilier pût ment. 'Les deux ~oil,ers furent réduits a gèrent ver,s, l~i d~' tous côtés. Gil concentra liwer bataille à un aussi grand vaisseau et y l'immobilité à deùx miles l~un de l'autre. le feu de ses troIS canons sur l'un~ d'elles survivre, nul ne mit en doute la !;larole du Tout 'd'abord,' JohnnY' ne s'alàrma pis ' et un coup heut~ux la coupa' en deuX,. éliirù- pet}t 'j~if aux ,yen.x;creux: et au visage maroutre mesure du calme. Ils se trouvaient na nt mo~entanem~nt se~ h~mmes du com- que de, la pehte verole. \ , .' , hors de portée de la frégate et là brise 'se bat. Trols autres firent, deml-tour devant le Il n y a plu~ gr31nd chose a d1re, sll~on lèverait tôt ou' tard. Cependal'\t, corhrrie feudes mousquets. MalS la plus ~randel le que J?hnny revmt a la syna.~ogue de. Phllac'était Un capitaine méthodique, il fit pré- canot ,?':1 çomm~ndantl s'.accrocha a ~'a~Tl~re , .delphle pour rendre compte a ~es anCiens. Il parer le bateau au combat et envoya quàtre dll. vOlher. et s y mamtmt. Deux homme~; . en~ra~ ent~ura ses épau~es d un tal~th et hommes en bas distribuer les mousquets, les qUi essayaient de la reP.ousser de leur~ 'PI- pna J,usSJ,u ~u moment ou son tour Vl.n~ de piques et les coutelas. Il ne savait pas au quesl ~urent abattus et Vlngt-sept Anglals se mO,~ter, a ,1 autel et, de ,parler. Et yOICl ce juste ce qui pourrait arriver mais, si le PléclPltèrent sur le pont. qu 11 dit a la lcong:-egahon a~sem1;lee : commandant brita nnique était su,ffisamment « Quel e~t .e pnx de la hberté? ", lel!r furieux, il se passerait certainement quel- C,EUX qui s'en souviennent ass~rent que demanda-t-Il dans b l~ngue de ses anc~- que chose. ' cette seco.nde attaque ne dura pas plus tres., Il I?rononça en hebreu le. mot de h- , ..,. de douze minutes. Ce fut un combat terrible, bert.:!, qUi est le mot le plus anClen que con- . Pendant 1 heure qUl SUlVlt, 11 ne se passa puis Johnny Ordronaux et sa pique et Maun naissent les hommes. Clen, a vec sa chaîne menèrent une. charge déses- Personne ne répondit, mais chacun se prit A une heure après midi, s'amorcèrent les , événements qui allaient donner à Jànnny Ordronaux et à l 'équipage du Prince-de-Nettfchâtel au moins une petite place dans l'hi stoire du pays. Il y eut un remue-ménage à 'bord du vaisseau britannique et Johnny, prenant sa longue-vue, vit qu'on en mettait les canots à la mer. On les descendit tous, l'un après l'autre : le g-rand canot du commandant, les chaloupes, les barques d'assaut, jusqu'aux canots ,de sauvetage. Les fusiliers-marins se formèrent en rangs sur le pçnt puis furent descendus dans les canots. Puis ce fut le tour des petits canons de cuivre. Puis les hommes de l'équipage -anglais, les canonniers, les rameurs s'entassèrent à leur tour, si nom-, breux qu'on eüt dit que cela n'en finirait jamais. Les rames se mirent alors à battre la surface immobile des eaux et la petite armada avança vers le voilier. Le silence s'ét!l.blit, On enlendit les hommes respirer bruyamment, se cracher dans les mains tout en inspectant leurs canons et, quand l'ennemi fut à trois cents y.ards, Johnny' siffla, Les trois petits canons, orgueil de Isaac Gil, crachèrent; un des boulets creusa un trou dans le g-roupe d"habits roug-es qui montait le grand canot, un autre arracha la proue d'une des barques mais le troisième s'enfonça dans l'eau. Un coup manqué seulement sur de si petites pérée et s·auvage qui nettoya le pont du à considérer, à part soi, 'comment on pouPrince, de la proue à l'arrière, Sept Anglais vait répondre à la question. Devait-on metbondirent dans leur canot et s'éloignèrent tre dans la, balance tous les juifs qui étaient mais, quand Johnny hurla : « Coule-les, morts de la haine, de l'igno·rance, de la Isaac, coules-les! ", Maun lui prit l'épaule crainte ou par tous autres moyens dont les et lui montra Isaac, éventré, les tripes au gentils se servaient cantre eux? Ou bien vent. cIévait-on compter que ceux qui avaient L'histoire veut que cette bataille ait été combattu et ét:tients morts pour la Révolula pire de toutes. Il ne s'agissait pas de re- tion et dont les noms étaient in5(;rits dans pousser les assaillants jusqu'au bastingage les livres de la synagogue? Fallait-il y et de les rejeter à l'eau car il n'y avait pas ajouter le prix d'un bateau, d'une maison assez d'hommes pour cette manoeuvre. Il incend i~c, d'un l"nfant pe.,du? Ou' devait-on s'agissait de les abattre sur le pont, à qua- tenir compte de tous les hommes, juifs et torze contre soixante ou d'être tués, car les gentils, depuis le commencement des temps? Américains savaient parfaitement que, Personne, donc, ne répondit, Comment faire après un tel carnage, l'et;)nemi ne laisserait un compte quand il s'agissait d'établir le pas un seul d'entre eux vivant. prix d'une telle chose? Le soleil était maintenant bas sur l'ho- Finalement, J olUlny répondit lui-même : rizon, Sur la mer immobile, le voilier se - Nous retirerons de mon voyage plus balançait au rythme des luttes désespérées d'un million de dollars de bénéfices, pour des hommes et le sllng coulait d'un bord à mon pays, mon équipage et ceux qui m'ont l'autre comme lorsque les vagues de la financé. ,J e n'aurais pas parlé d'argent dalls haute !!le, balayaient le pont. Les Améri- la maison de Dieu sinoo, pour préciser que cains luttaient toujours, Le manche de sa le prix n'est justement pas là. La liberté pique étant cassé, Johnny Ordronaux se e5t au prix clu sang des braves et elle n'a servàit de cc qui lui ell restait comme d'une jamais été acquise autreml!nt. Je tiens à ce épée. Maun Caloway abattait sa chaîne que ceci soit, écrit par le sc"ribe dans les rouge de sang à tour de bras. JaCOb Pe'retz, archives de la synagogue, Et qualld ce sera un ex-marchand de fourrures, à la barbe fait, j'i.rai placarder mes affiches afin de ..... ' noire, l'un des. anciens de la synagogue de trouv,er un nouvel équipage. New-York, avaIt un coutelas à chaque main, Freddy Mac Duff, son partenaire, se servait de ses deux lourds pistolets aux crosses Irop. C .... trale l1U CroIssant. 19. rue du Croissant. Pa.r1L -

Notes

<references />


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