Différences n°107- septembre 1990

De Archives
Révision datée du 1 mars 2012 à 10:10 par Pantchovilla (discussion | contributions) (Remplacement du texte — « </div> » par « </div>{{Notes de bas de page}} »)
(diff) ← Version précédente | Voir la version actuelle (diff) | Version suivante → (diff)
Aller à la navigation Aller à la recherche

Sommaire du numéro

n°107 septembre 1990

  • Gens du voyage: un rapport réaliste et accablant
  • Arrêts mi chèvre, mi chou
  • Qu'est-ce que l'antiracisme aujourd'hui? Par C. Benabdessadok
  • Et maintenant des sous: rapport Marchand pour l'intégration [immigration]
  • Afrique du Sud: des pas en avant

Numéro au format PDF

Cliquez sur l'image ci-dessous pour avoir accès au document numérisé. Cliquez ensuite sur l'onglet "précédent" de votre navigateur pour revenir à cette page.

Voir-pdf.jpg

Texte brut

Le texte brut de ce document numérisé a été caché mais il est encore visible dans le code source de cette page. Ce texte ne sert qu'à faire des recherches avec la fonction "rechercher" dans la colonne de gauche. Si une recherche vous a amené sur cette page, nous vous conseillons de vous reporter ci-dessus au document numérisé pour en voir le contenu.

1 ) Contre le racisme, pour l'amitié entre les peuples SEPTEMBRE 1990 - N ° 107 - 10F E DIT 0 RESOLUTIONS II!III oneertation sur "intégration. me- 1::1 sures poUf "insertion, propositions du rapport Marchand. la cascade s'est provisoirement asséchée, en juillet, avec ra rapport Ford au Parlement européen. Las quelques semaines de vacances écoulées depuis ont servi aux uns et aux autres à faire le point. discuter, soupeser. Mais "attente se prolonge. Une fois retombée la poussière de la ruée médiatique. on doit bien reparier moyens, perspectives. action, concret. La poursuite du mouvement des expulsés à Paris, les accords de Schengen en cours de ratification, "accueil de l'université du FN par le maire de Tours, un meurtre raciste à Reims nous rappelrant à ,'ordre. Rapports sur rapports- si encourageants que soient certains -la pile en devient si haute qu'on pourrait enoublierquepasun n'a connu l'ombre d'un début d'application. l'histoire de la revendication du droit de vote des immigrés aux élections locales est exemplaire. Figurant au programme du candidat de gauche élu aux présidentielles de 81, elle est restée dans les limbes. Cheval de bataille de tous ceux - le MRAP en est - qui estiment que ce serait la clé d'une nouvelle citoyenneté favorisant l'insertion des migrants, elle est combattue depuis des années par presque tout ce que la France compte comme hommes politiques. Les mêmes qui, souvent, parlent gravement de l'insertion des étrangers. Le rapport européen de Glyn Ford souligne aujourd'hui l'importance de cette proposition. il en montre le sérieux etla nécessité. C'est une bonne chose. Mais il en naîtra au mieux un débat à Strasbourg et des recommandations. Et ce sera beaucoup, puisqu'il nous sortira du débat franco-français si lourd d'arrières pensées. Allons, la rentrée est là. C'est, dit-on,le temps des bonnes résolutions. Même si la lucidité incline plutôt à parler du temps de l'action. G E N s a u v o y A G E • UN RAPPORT REALISTE ET ACCABLANT es Tsiganes sont environ 250 00) en L France. Françaisà98%, une majorité relative d'entre eux (105 00)) est désormais sédentaire, 70 00) sont des voyageurs et 65 00) des semi-sédentaires. Le 13 juillet dernier, le préfet Arsène Delamon rendait au Premierministre un rapport sur leur situation, rapport qui ne fut révélé par LaCroixque le 4 aoûtdemier. Le constat est dur, mais juste. Il fait état d'un racisme général contreces populations, doublé d'une marginalisation économique et sociale profonde. Les Tsiganes cumwentles "torts" d'être différents et pauvres, attachés à leur mode de vie et trop peu nombreux pour le défendre, méconnus. Ce n'est pas nouveau: combien de Français savent que les Tsiganes furent victimesdu génocide raciste nazi? Le Rapport Delamon cite ainsi de nombreux cas de rejets: refus(ilIégal)de stationnement pardes maires, coupures d'eau aux campements, violences de la force publique, cantonnement dans des zones insalubres ... L'Elat n'est pasépargné. Lepréfet fait lecruel constat que les Tsiganes sédentaires se voient concentrés dans des cités très dégradées ou des bidonvilles. Cequi les conduit logiquement à considérer leur sédentarisation, largement présentée jusqu'ici comme [a solution (?),comme une dégradation so'""- Les itinérants ne sont pas mieux lotis. Il n'existe que 300 aires de stationnement avec 5 00) plates pour 2500)caravanesen circulation! En Ile-de-France, on compte 700 places pour plus de 20 000 Tsiganes. Ecole, droits sociaux (3 000 dossiers RMI acceptés en 89 pour 8 00) demandes et 50 (XX) bénéficiaires potentiels), le tableau est sombre. Les Tsiganes doivent aussi se trouver une commune de rattachement (si le maireet le prifetconcemés sont d'accord), avoir un carnet de circulation visé tous les trois mois par la gendannerie. On estime que 70% des adultes sont analphabètes, la moitié des jeunes seulement étant scolarisés. Une situation d'exclusion tellequ'elleconduitlepréfet Delamon à écrire que "lamarginnlisations'accroÎt et risque,à terme ,de faire relever la plupart des gens du l'Oyage d'une thàapeutique sociale propre aux gens du Quart·monde". Des solutions? Le préfet, président d'un groupe de travail auprèsdu Secrétariat général à l'intégrationen propose. D'abord, le respect de la loi qui impose aux communes de plus de 5 000 habitants d'offrir des parcs de stationnement aux voyageurs. Il demande également un plan d'urgence sur le stationnement: 250millions(contre 15en 1989)etsurtout "unepolitique globalecohàente et réaliste qui int~gre l'en· semble des questions juridiques, économiques, sociales, éducatives et culturelles de cette mini-société présentant tous les traits spécifiques du sous-développement". Soit, mais marginalisées économiquement par la disparition de leursmétiers traditionnels, mépriséeset en butte au racisme, ces populations ne peuvent plusattendre. Ce rapport n'est pas le premier. Sera-t-il encore, comme l'écrivait Le Monde une liste des DIFFERENCES N '" 1 06 Spêcial Immigration: "Dessine-moi la France", avec Claude Liauzu, Françoise Gaspard, Albano Cordeiro, Catherine de Wenden, Anicet Le Pors, Yves Lacoste, Djida Tazdaït, Marcel Maréchal, ClaudeValentin Marie, Florence Gauthier, Michel Yahiel ... Sortie le 10 septembre "voeux pieux hilbituels"? Différences a trop souvent rapporté des attes de racisme anti-Tsigane pour ne pas savoirquec'est aussi sur les mentalités qu'il faut agiret transformer la visionque la société françaisea de cette part d'elle-même. Sinon, on continuera de danser le flamenco, de vibrersurla musiquede Django Reinhardt, derêver laroulottetoutencraignant les "voleurs de poules", voire les "voleurs d'enfants". Les imagesd'Epinal Cathentparfois un profond rejet del'autre. E N B R E F • PROFANATION Dans la nuit du 21 juillet, un des murs de la synagogue de Strasbourg a été maculé de slogans et signes nazis. Tout le mois de juillet aura d'ailleurs vu ce type de profanation un peu partout en France. • JUMELAGE Montataire (Oise) sera la première commune française jumelée avec un camp de réfugiés palestiniens, celui de Deishé, près de Bethléem. Les élus de Montataire se sont rendus sur place et détermineront avec les comités populaires du camp les besoins à satisfaire. • JEUNES AVOCATS La Fédération nationale des Unions de Jeunes Avocats a décidé, lors de son récent congrès de Toulouse, de créer en son sein une commission nationale Droits de l'Homme et Libertés. La FNUJA, qui entend que cette commission soit à la fois relais d'information et source de mobilisation a pris contact avec le MRAP afin de travailler en relation. • NEGATEUR EN PRISON Un arrêté du ministère de l'Intérieur (du 14 juin 1990) "considérant le caractère antisémite de la revue ... et la place faite par elle à la discrimination ou à la haine raciale" a interdit de vente aux mineurs la revue négationniste Révision. Toute publicité, à l'exposition ou par voie d'afiches lui sont également interdites. Ce journal était diffusé par les NMPP jusque récemment. Le 14 mai dernier, Alain Guionnet, responsable de cette publication, avait été condamné à 3 mois de prison ferme pour "provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence raciale". Accordant 30 000 francs au MRAP, à la LlCRA et à la LDH, le tribunal avait employé les termes de "diatribe délirante, voire même obsessionnelle contre la communauté juive" soulignant que Guionnet incitait le lecteur "à agir par la violence contre les menaces dont il ferait l'objet" A C T u E L ARRETS MI-CHEVRE, MI-CHOU e 29 juin dernier, le Conseil L d'Etat a rendu deux arrêts importants. Le premier, concernant l'accord franco-algérien de 1968 sur le séjour des Algériens en France, règle la question du séjour en France des enfants mineurs, garanti par l'accord sans qu'un âge de majorité (19 ou 21 ans en Algérie, 18 ans en France) soit réglé. Ce sera 18 ans. Mais le Conseil d'Etat a autorisé le regroupement familial de la seconde femme pour les maris polygames, mariage légal aux yeux de la loi du pays d'origine. Dans ses autres arrêts, portant sur les reconduites àlafrontière, le Conseil d'Etat a décidé qu'il pourra accorder un sursis à exécution d'une décision de reconduite. Cela évitera à un étranger d'être de retour dans son pays, avant le jugement du Conseil d'Etat. La loi qui rendait un recours judiciaire contre un arrêté d'expulsion suspensif avait" oublié" de donner la même qualité au recours devant le Conseil d'Etat. Celui-ci, dans une autre décision, apporte désormais une autre garantie aux étrangers reconduits à la frontière. On ne pourra reconduire un étranger démuni de titre de séjour si cela est "de nature à comporter, pour la situationfamiliale ou personnelle de l'intéressé des conséquences d'une exceptionnelle gravité". Il n'y aura donc plus d'automaticité de reconduite dans ce cas. Le progrès doit cependant être gradué. Libération rapporte en effet (3 .. 7. 90) que le préfet du Doubs a fait reconduire à la frontière une Mexicaine enceinte de son compagnon français. Elle s'est d'ailleurs mariée avec lui depuis. Mais le Conseil d'Etat a estimé que sa reconduite àlafrontièren'avaitpas d'influence sur "sa situation personnelle et familiale"! On le voit, ilyaunpas de la décision à l'application. TOURS: STOP LE PEN Il ean Royer, maire de Tours, a donc autorisé la tenue dans sa ville de l'université d'été du Front national, du 27 au 31 août. Réactions importantes dans la ville: le PS parle de "pro- . vocation", le PCF appelle à la mobilisation, le SCALP (Section carrément anti-Le Pen) annonce qu'il va bouger. Le comité local du MRAP qui estime que "Jean Royer n'aurait pas dû donner la salle au Front national parce que ses dirigeants tiennent des propos qui incitent à la haine raciale" s'est joint à de nombreuses associations, syndicats et partis (LICRA, FEN, SNI, UNEF-ID ... ) pour dénoncer "l'immense responsabilité" prise par le maire de Tours "dont le geste ne peut être compris que comme une grande bienveillanceàl'égardd'unpartiantirépublicainetanti- national". Une première manifestation de protestationaeu lieu le 19 juillet. Unedélégation aété reçue par le maire qui a maintenu sa position. SOLIDARITE Il 'association "Solidarité des femmes de France aux femmes de Palestine" qui, depuis novembre 89, manifestent silencieusement chaque samedi à Paris (place du Châtelet), a dû ajouterun nom à sa longue liste de soeurs. Intisar El Qaq était enceinte lorsqu'elle fut condamnée à quatre ans de prison par un tribunal militaire israélien. Ses geoliers l'ont conduite au dernier moment à l'hôpital, sous escorte, menottes aux pieds et aux poings. On ne lui a détaché les jambes que pour accoucher rapporte l'Humanité (11 juillet). Le quotidien assure que la prisonnière n'est aujourd'hui déliée que pour allaiter. Son enfant, une fille, s'appelle Patrie. UN FANTOME A ROISSY Notin condamné et suspendu BernardNotin, maître de conférences à Lyon III, a été suspendu pour un an, le 18 juillet dernier, par le conseil de discipline de l'Université. Le conseil l'a reconnu coupable d'avoir écrit "un article de nature à jeter le discrédit sur l'université et à mettre en cause sa crédibilité scientifique". Les écrits de Bernard Notin, publiés dans la revue Economie et Société, mettaient en doute la réalité des chambres à gaz nazies. Le Il juillet, le tribunal de Grande Instance de Paris avait condamné l'universitaire négationniste à verser20000francs de dommages et intérêts au MRAP qui le poursuivait. L'affaire n'est pas close puisque Bernard Notin et son conseil, Me Collard, ont décidé de saisir le tribunal administratifpour "abus de pouvoir". Vie de château Les jeunes du Front national ont trouvé un lieu pour tenir leur université d'été en juillet. Un château, un vrai, qui leur a été prêté par Roger Holeindre, responsable du Cercle national des combattants, un des satellites du Front national. Mais Holeindre n'est que locataire, le proprio s'appelle Jean-Bedel Bokassa, ex-empereurcentrafricain qui n'a plus l'usage de ces locaux puisqu'il réside désormais dans une cellule de la République centrafricaine. L'université, c'estpas de larigolade. Au programme, "Propagande et désinformation " ou encore "De Robespierre àPol Pot ,' le constructivisme idéologique criminel". Pour ceux qui se sentaient déroutés, il y avait plus familier, "L'immigration en Europe ". De toute façon, comme le disait Holeindre à un journaliste du Monde (21 juillet): "Un con de droite qui marche va toujours plus loin qu'un intellectuel de gauche assis". Forte pensée, complétée par le responsable du FNJ, Martial Bild : "Quand les périodes sont dures, on ne peut avoir des idées molles". En avant, marche. Alfred Merhan, né en 1945 en Iran de père iranien et de mère écossaise, n'a toujours comme domicile que le seul aéroport Charles de Gaulle, à Roissy. Et cela dure depuis novembre 1988. Délaissé par sa mère, renié par la famille de son père après la mort de celui-ci, il a été déchu de sa nationalité iranienne après un séjour en Grande-Bretagne. D'expulsion en expulsion - tout en étant reconnu comme apatride par l'ONU - il se retrouve échoué sur une banquette d'aéroport. Depuis deux ans, il attend un statut. Réfugié, par exemple ... 2 La paix des profs Né en juin 1989, le collectif Enseignants pour la paix regroupe tous les partenaires de l'éducation, de la maternelle à l'université. L'association lutte pour la sauvegarde de la planète, le désarmement, les droits de l'homme, le dialogue et la solidarité entre les peuples. Il est en relation avec le mouvement international Teachers for P eace et organise de nombreuses manifestations. Si cette action vous intéresse, prenez contact à : Enseignants pour la paix, 4 rue Léon Viala, 31520 Ramoville (Tél. 61730383). Contre toute exclusion Le 1 Oème Congrès sur le handicap mental s'est ouvert à Paris, le 10 août. L'Union nationale des associations de parents d'enfants inadaptés a reçu à cette occasion des centaines de délégués de toute l'Europe, y compris de l'Europe de l'Est. L'UNAPEI mène campagne depuis des années pour que les handicapés ne soient plus des exclus sociaux. Une bataille pour la dignité et le respect, au-delà de la charité, et qui nous concerne tous: les victimes de handicap se comptent par centaines de milliers en France. Racisme ordinaire Il s'appelle Djamel Bouabdellah, est marié, travaille et cherche un appartement à Marmande. Mais ce fils de harki de 24 ans a découvert, s'il ne le savait déjà, qu'il ne suffit pas de pouvoir payer son loyer. Il a dû porter plainte pour refus de location en signalant dans sa lettre au procureur de la République que l'agence immobilière contactée "ne voulait pas louer à des étrangers". Jean Ortiz et Cécile Goulesque, du comité local du MRAP, ont demandé à Alain Miranda, avocat au barreau d'Agen et responsable national du MRAP, de défendre les intérêts de Djamel Bouabdellah. Presse-Poubelle Minute distrait ses lecteurs et publie des "jeux". Un des Quizzde l'été proposait ainsi de deviner si les dealers du métro étaient "à 90% Antillais, Maghrébins ou Auvergnats". Une autre question s'interrogeait sur le prénom du "guide spirituel" (sic) de Johny Clegg : Jocko, Chita ou Sipho ? Question anodine qui ne prend tout son sens que losqu'on sait que Chita et Jocko sont des noms de singes dans des bandes dessinées ou des films. Voici donc notre devinette à nous : qu'est-ce qui pue le plus dans un kiosque? a) Minuteb)Minutec)Minute. A C T u E L SONACOTRA : LA CRISE Il a Sonacotra, qui gère 330 foyers avec 70 000 chambres, n'avait plus cet été de président. Les services du Premier ministre n'ont pas donné quitus de sa gestion au président sortant, Michel Gagneux. Ils le feront peut-être lorsque la mission de l'Inspection générale des affaires sociales (IGAS) aura fait le point de la réelle situation financière de la Sonacotra. Selon le présiden sortant, les comptes sont positifs de 40,9 millions de francs en 1989. La sous-traitance de certains travaux et la réduction - de moitié - des effectifs ont permis d'économiser 50 millions. La direction a aussi infléchi son champ d'activité en direction des étudiants et des personnes âgées. Le Comité d'entreprise de la Sonacotran'est pas d'accord: "une manipulation financière des comptes fait apparaître un résultat positif de 44 millions de francs" qui ne correspond aucunement à la vérité. Le CE dénonce également le manque de fonds qui interdit la remise en état des foyers dont la réhabilitation demanderait 2 milliards de francs et reproche à la direction de la Sonacotra de s'éloigner de sa mission en s'aventurant sur le marché privé du logement. On en est là et Michel Gagneux a porté plainte en diffamation. L'enquête de l'IGAS fera sans doute le point, mais de nombreux locataires se posent des questions. MRAP-CGT : CONTRE LE RACISME Il a direction du Mrap et la CGT, représentée par Bernard Lacombe, Alphonse Vero ne se (secrétaires de la CGT), Jean Belanger et Jacques Bourdon (du secteur Migrants de la CGT) ont publié le 17 juillet un communiqué faisant le point d'une rencontre de travail. Les deux délégations ont discuté de la montée du racisme en France et des manières de la combattre, sur le terrain. Soulignant" qu'on ne dira jamais assez que l'immigré n'est pas responsable de la crise qui sévit en France et dans le monde", les deux délégations ont égaIement affirmé que "la lutte contre le racisme est liée à la lutte pour la justice sociale et l'égalité des droits". La déclaration commune publiée à la fin de ces entretiens demande que la loi antiraciste adoptée le 29 juin dernier "soil appliquée avec vigueur" et que les propositions de Schengen réglant la question de la libre circulation des migrants soient débattues au Parlement. MRAP et CGT ont également abordé la question de l'égalité des droits en entreprise, soulignant au passage que "lutter contre le racisme, c'est reconnaître pour tous le droit au travail, le droit à la formation, le droit au logement, le droit d'agir pour de meilleurs salaires et d'autres conditions de travail". Contre l'exclusion, le MRAP et la CGT demandent également le droit de vote des migrants aux élections locales (avec éligibilité), "condition nécessaire à l'accès à une citoyenneté pleine et entière" ; le droit d'éligibilité aux élections prud'hommales et aux chambres d'agriculture; la suppression des discriminations concernant les droits des handicapés adultes; le rétablissement des allocations familiales aux chômeurs dont les enfants sont restés au pays (hors CEE). Ayant soutenu la campagne du Ca suf!at comme ci, les deux délégations ont aussi tenu àrappe- 1er que MRAP et CGT voulaient "annuler la dette du Tiers-Monde et permettre une véritable coopération". TOUJOURS DANS LA RUE C'était en juin dernier, plusieurs dizaines d'expulsés dont de nombreux enfants étaient obligés de camper dans les rues de Paris. Contre ce scandale, des manifestations ont eu lieu, des interpellations au Conseil de Paris et même une intervention directe de l'abbé Pierre auprès de la Présidence de la République. Les expulsés, pour la plupart immigrés, se sont vu promettre des solutions rapides. Mi-août, trois mois après le début de leur mouvement, 23 familles sur 47 n'ont toujours pas de bail. Neuf d'entre elles n'ont encore pas de proposition de relogement. Côté pouvoirs publics et élus, tout cela n'existe plus: François Bloch-Lainé, nommé médiateur, a déclaré en juillet sa mission terminée! 3 E N' B R E F • RIPOU Interpellation, le 6 août d'un gardien de la paix marseillais. L'homme saccageait des appartements dans un meublé. Le bâtiment où logeait des immigrés avait été déclaré insalubre et interdit à l'habitation. Depuis un an, le policier y encaissait de gros loyers, "revolver à la main"selon les habitants. • CONDAMNE Jean Chaleteix, ancien maire de la petite ville de Cournond'Auvergne (Puy-de-Dôme), a été condamné à 2500 francs d'amende pour avoir refusé l'accès au camping municipal à des nomades. En novembre 1986, un groupe de marchands itinérants avaient demandé à y stationner, l'un des leurs étant hospitalisé dans un établissement voisin. Le tribunai a estimé que l'accès à un camping "était un droit", même si le maire n'aime pas les nomades. • REFUS DE SERVICE La patronne d'un café toulousain a été condamnée à 6 000 francs d'amende le 23 juillet dernier pour avoir refusé de servir deux clients turcs. Les deux hommes avaient pourtant patiemment attendu leur consommation plus d'une heure. La directrice de l'établissement avait évoqué une bagarre, intervenue quelques jours plus tôt pour justifier son refus de service. Le MRAP, qui la poursuivait, recevra 1 500 francs. • PRESSE Le n° 30 de Celsius, revue centrée sur l'extrême droite, offre plusieurs artic;les intéressants. Signalons, entre autres, un mini-dossier sur l'extrême droite belge et ses liens avec la police, un article sur les liens des services secrets italiens avec la subversion fasciste et des informations sur le nationalisme hongrois (Mantra nt, BP 284, 75228 Paris Cedex 05). • CADEAU La mairie de Paris a annoncé le 7 août qu'elle accordait la pelouse de Bagatelle, au bois de Boulogne, pour la fête du Front national. Ceci au nom de la "liberté d'expression" et dans le "cadre de la tradition démocratique". 1 R E P E RES R E F L E x o N R QUIEST-CE QUE LIANTIRACISME AUJOURDIHUI ? • La Conférence nationale du MRAP qui doit se tenir en novembre aura à plancher sur la question du racisme, de l'identité et du contenu de l'antiracisme. Différences ouvre le débat. C onnu pour son engagement auprès des jeunes issus de l'immigration, le père Delorme exprimait en 1985 le souci de ne pas confondre les racistes convaincusetlesvictimesdelamal- vie: "A trop rapidement faire peser, disait-il, la culpabilité du "racisme" sur des gens qui souffrent de la mal-vie ensemble, ne court-on pas le risque de les jeter dans les bras des racistes? ". La question avaitalors le mérite de la clartéet ces cinq dernières années n'ont fait que la pérenniser. Depuis, les rapports sur la réalité du racismeetde la xénophobie se sont multipliés, les structuresdiversifiées, les réponses théoriquement fixées : faire reculer le chômage, appliquer un plan de développementdes quartiers, favoriser l'action citoyenne locale, ouvrir l'école et les médias àl 'histoire des civilisations. Mais les divergences subsistent quant aux outils et aux mots à investir, tandis que les actes concrets et efficients s'enlisent dans d'éternels débats sans lendemain. Politique d'intégration globale ou actions spécifiques, telle est schématiquement le lieu de l'alternative. La cacophonie s'amplifie lorsqu'on aborde la définition du racisme et le contenu de l'antiracisme. Faut-il "désidéologiser", en développant des fronts unitaires sans tenir compte de la couleur politique des acteurs, des parrains voire des "sponsors" institutionnels ou privés, ou recentrer la stratégie surune recomposition du paysage politique? Le problème n'est pas sans complexité d'autant plus que sur chaque projet, les prises de position ne recouvrent plus systématiquement les options politiques traditionnelles. On s'en convaincra àla lecture du numéro spécial de Différences sur l'immigration (n'l 06). Ainsi, le terme "intégration" lui-même continue de susciter autant l'adhésion, celle d'Anicet Le Pors par exemple, ex-ministre communiste, membre du Haut conseil à l'Intégration, que la méfiance, celle de Françoise Gaspard qui considère que l'intégration est déjà faite. La question justement formulée par le responsable de la CIMADE semble avoir dévié vers une mise en accusation des antiracistes, d'une part, et la récurrence du thème de l"'identité nationale" d'autre part. Les critiques à l'égard de la mouvance antiraciste tourne autour de trois griefs: banalisation, médiatisation et dramatisation du racisme et de l'antiracisme. Avant, pendant et après l'affaire des foulards il s'est trouvé bon nombre d'intellectuels et de journalistes pour stigmatiser l'action des antiracistes comme favorisant le racisme. On leur reproche notamment de laisser s'amonceler un déluge de protestations moraiisatrices, de crier trop vite "haro surie raciste" lorsque la victime est basanée. "La difficulté, note P.A. Taguieff, c'est de refuser à la fois l'idée de l'absolutisalion de la différence que l'on trouve dans toutes les formes de néo-racisme et d'autre part, d'éviter l'éloge immodéré du métissage qu'on rencontre dans les milieux antiracistes. "Taguieff a bien raison d'utiliser le terme" difficulté" mais il se permet un mystérieuxraccourci lorsqu'il ajoute "ilfaut récuser cette symé-trie", renvoyant dos à dos les racistes et les antiracistes. Ce qu'il nous faut retenir concerne l'efficacité de la pédagogie de l'action contre le racisme. Comment allier le droit des minorités à la jouissance de leur intégrité physique et morale sans prêter flanc aux fallacieuses accusations de "racisme anti-français" ? Commentintégrer non pas les immigrés mais la question de l'immigration dans une problématique nationale qui touche aux conditions socio-économiques à l'indispensable renouveau de la vie démocratique. Et surtout, comment allier l'éthique de la solidarité avec les victimes de la violence xénophobe qui demande discrétion et efficacité et la nécessaire information du public, une information aujourd'hui sur et souvent mal médiatisée? La difficulté est réelle, elle doit susciter notre réflexion. Cette difficulté est d'autant plus grande que le contexte est àla perversion des mots, des concepts, des valeurs par l'action simpliste mais offensive de l'extrême droite. Reconnaissons lucidement que le débat sur l'immigration, qui a fini par se confondre avec laquestion du racisme (au point où les deux termes sont interchangeables), a été et reste organisé par Le Pen. Les circonvolutions lepénistes, aboutissement politique du travail idéologique et conceptuel mené par la Nouvelle- Droite depuis le début des années 70, rétèrent inlassablement au thème de l'identité nationale, lequel entre désormais dans le champ discursif de la droite classique comme d'une partie de la gauche. Le droit à la différence est maintenant abandonné aux tenants de l'exclusion. Ils l'ont investi de l'intérieurpour en faire plier le contenu et les références au racisme culturaliste. Ce "néo-racisme" s'est éloigné des sources "biologisantes" à la Gobineau. Il reconnaît la réalité des différences culturelles pour induire un "chacun chez soi" que toute l'évolution scientifique et politique du monde moderne condamne comme organiquementréactionnaire. La charge émotive que contient l'expression, au demeurantmal définie, d'identité nationale révèle bien le désarroi ou la compromission auxquels se laissent al- 1er ceux qui rejoignent le Front national dans un confusionnisme sémantique propre à toutes les dérives. On ne peut en voir l'issue qu'en se plaçant hors des calculs électoraux. L'essentiel n'est pas tantde jeter la pierre à tel ou tel mais de reprendre l'offensive non seulement sur le terrain de la vie sociale mais aussi dans le champ des concepts. L'immémoriale et universelle querelle sur l'étranger n'a aucune chance de cesser d'alimenter les fantasmes. Certes! mais le vide laissé aux théories de la droite extrême n'a pas de raison de perdurer plus longtemps. Le défi à relever ne nous est pas lancé par l'immmigration, comme on se plaît à le répéter dans une fuite en avant qui cherche la confortable bonne conscience. Si défi il Y a, il concerne d'abord et avant tout notre capacité à nourrir, y compris à contre-courant, les concepts liés au "vivre ensemble" constitutif de la nation française. Quoi qu'onen dise ledroitàladifférenceest un droit intangible. Toute la question est: comment se réappropriercette notion en détachant clairement son contenu de l'investissement xénophobe et fasciste? Comment déplacer la question elle-même en l'ouvrant aux acquis nouveaux des sciences sociales et aux données politiques récentes. Dans un article intitulé "Quand notre responsabilité est mise à l'épreuve" (Libération, 28.6.90), Edmond Jabès écrivait ceci: "Exclure,c'est J E A M A BON N E o FFERENCES NOM ........ ........ . .... ............. PRENOM .. ..... . ..... . ... . ADRESSE .. ............................... .. ........................ . 2 formules au choix Les 10 numéros mensuels et les 4 numéros spéciaux 1 an: 240 Frs 6 mois: 130 Frs Etudiants, chômeurs, retraités: 150 Frs (1 an) 80 Frs (6mois) Les 4 numéraux spéciaux uniquement 1an:160Frs Je joins un chèque de : à l'ordre de DIFFERENCES, 89 rue Oberkampf, 75543 Paris Cedex 11 4 ] j en quelque sorte s'exclure soi-même. Le refus de la différence conduit à la négation d'autrui. Oublie-t-on que dire "je" c'est déjà dire la différence ?". Dans ce même texte, suscité par les profanations de Carpentras, le penseur insiste sur la "restructuration" du discours xénophobe. Il nous invite précisément àreconsidérer les analyses sur le racisme aujourd'hui largement renouvelé dans sa thématique comme dans son expression. Il nous convie également à lever les tabous de l'Histoire de France. Aussi bien l'apport constitutif des étrangers à l'identité française que les périodes-clés de cette Histoire. Aussi bien l'abandon de la souveraineté (l'identité) nationale par le régime de Vichy que les présupposés coloniaux toujours à l'oeuvre dans laconscience collective. Reprendre l'offensive ne signifie pas chercher à tout prix des recettes immédiatement applicables. Chacun, en ce moment, appelle au rassemblement ou au tourde France ... sous sa propre bannière. Est-ce bien la bonne méthode? La seule offensive qui vaille enthousiasme réside dans le renouvellement créateur de la pensée antiraciste par un effort de dialogue et de mise à jour de nos connaissances éparses. Elle aboutirait à terme à des formes d'action plus en phase avec le monde d'aujourd'hui sans s'inscrire dans les effets de mode, éphémères par définition. A ce titre, la jonction entre le mouvement associatif et le monde de l'Université et de la Recherche scientifique peut se révéler comme un outil très précieux. ChérifaBenabdessadok DIFFERENCES EN LIBRAIRIE Les numéros spéciaux de Différences sont désormais en vente dans les librairies suivantes (d'autres librairies sollicitées n'ont pas au moment où nous mettons sous presse donné leur confirmation) : .1er arrondissement Flammarion 4 Centre Georges Pompidou Librairie Sciences humaines (2ème étage) • 4ème arrondissement Librairie Epigramme 26, rue St Antoine • 11èmearrondissement Librairie Presse 101, rue Oberkampf • 13èmearrondissement Flammarion 4 Palais des Congrès Porte Maillot • 19èmearrondissement Cité des sciences et de l'industrie de la Villette 55, Bld Mac-Donald • Et en région parisienne Melun La porte ouverte 1, rue St-Jacques 77000 Melun R E P E RES E F L E x o N ET MAINTENANT DES SOUS ! Le rapport Marchand présenté le logement, l'éducation. La mission 22 mai dernier à l'Assemblée na- demande sous certaines conditionale a donné lieu à la présenta- tions la suppression des restriction de quarante et une mesures tions à l'accès des professions pour "l'intégration". Dans ce vo- non salariées du secteur privé, lumineux rapport sont notam- l'aménagement de l'accès aux ment avancées les idées et propo- emplois du secteur public et prisitions suivantes: vé. Elle s'est déclarée favorable à CELA VA SANS DIRE ... L'immigration n'est pas un phénomène nouveau. La France a été, est et restera un pays d'immigration. Elle y trouve sa raison d'être culturelle et y puise ses forces économiques. Depuis 1982, le nombre total d'étrangers en France stagne: près de 4 millions de personnes, soit 70/0 de la population, le même pourcentage qu'en 1930. La France n'est pas le seul pays à accueillir sur son sol une forte population immigrée. Bien au contraire. En 1982, la Belgique comptait près de 900 000 immigrés, la RFA plus de 4,5 millions, les Pays-Bas 500 000, la Suède 400 000 et la Suisse environ 900 000. La France n'a pas le monopole des demandeurs d'asile (30 000 en 1988, 60 000 en 1989). Plus de 130000 demandes l'ouverture de la fonction publique aux étrangers d'autant que le système éducatif "se heurte aujou, d'hui à tous les niveaux à des p,oblèmes de pénu,ie d'enseignants ·. Pour mettre fin à la discrimination dont sont victimes les immigrés en matière de droit au logement, le rapport propose l'augmentation des crédits en faveur du logement social, l'accroissement du pouvoir des préfets dans le domaine du logement social en faveur des plus démunis, la passation de conventions entre l'Etat et les communes pour la réhabilitation ou la reconstruction de logements sociaux, l'élaboration d'un plan pluri-annuel de réhabilitation des foyers de travailleurs immigrés •.. Concernant l'école, plusieurs mesures dont l'étude, si ignorée jusque- là, des civilisations étranen Allemagne fédérale, 30 000 en Suède. gères et une sensibilisation aux LES PROPOSITIONS problèmes du racisme, la réforme "11 faut une o,ganisation admi- de l'enseignement des langues et nist,ative de l'immig,ation plus cultures d'origine en en donnant c/ai,e et plus ,esse"ée. Une meil- d'abord la gestion à l 'Education leu,e connaisance statistique nationale. La mission préconise des populations ét,angères s'im- également la poursuite des efpose également afin de mieux forts entrepris pour favoriser la éclai,e, les choix. Enfin, l'inté- création d'une instance consultag, ation des immig,és, l'égulière- tive nationale de l 'islam en ment installés su, not,e te"i- France, pour la nécessité de faire toiN, doit s'effectue, dans un en- connaÎtre les procédures permetvi, onnement géné,al de stabili- tant aux collectivités locales de sation des flux mig,atoi,es. " soutenir financièrement la conCraignant à juste titre de voir l'in- struction de lieux de culte islamitégration s'inscrire hors d'une vi- que. On ne peut que souscrire à la sion globale des luttes contre conclusion de ce rapport qui note l'exclusion, la mission s'est pro- que "Ia tentation se,a g,ande de noncée contre un ministère de dégage, en ces matiè,es des p,iol'Intégration, mais pour un minis- ,ités. Il ne faud,a pas y succomtère de la Population qui serait be, ca, tout se tient. C.. . ] Le coût doté d'un budget propre. social d'un échec se,a pou, la NaL'essentiel des propositions tou- tion plus élevé que le coût des che trois domaines: le travail, le mesu,es p,oposées. " 5 E N . B R E F .CIRQUE. L'ANCaprotesté auprès de l'URSS contre une tournée du Cirque de Moscou en Afrique du Sud. Programmée pour décembre 1990, cette tournée serait, aux yeux de l'ANC, en contradiction avec les sanctions internationales décrétées contre le régime de Pretoria. "Nous ne pourrons empêcher notre peuple de protester partout où le cirque passera"affirme l'ANC. • JOHANNESBOURG. 25 personnes au moins ont été tuées dans des affrontements entre militants de l'ANC et ceux de l'organisation tribale Inkhata, le 22 juillet. Le syndicat COSATU a dénoncé la violence "planifiée par l'Inkhata dont les militants sont venus armés de massue, hâches, sagaies et même d'armes à feu. • INDIENS. Du 17 au 22 juillet s'est tenue à Quito la réunion continentale des peuples indigènes. La capitale équatorienne accueillait ainsi un véritable congrès indien. Les participants ont déclaré qu'ils s'opposeraient, partout où ils le pourraient, aux célébrations (en 1992) du 500e anniversaire de la découverte de l'Amérique. Pour les Indiens, cette célébration signifierait la fête du "génocide de tant de frères indiens". .MISERE. Danssondernier rapport, entièrement consacré à la pauvreté (c'est une première), la Banque mondiale "s'aperçoit" qu'un milliard d'hommes vivent dans la misère. C'est en fait plus que de misère qu'il s'agit puisque le seuil de pauvreté est - dans ce rapport - fixé à 6 FF par jour! • MESSAGERS DE LA PAIX. Représentant quinze tribus indiennes, 28 coureurs indiens accompagnés de 20 Japonais et d'un coureur de chaque pays traversé se sont relayés tout l'été sur 7000 km. Ils étaient porteurs d'un message de paix et de respect pour la Terre à travers l'Europe. Partis de Londres le 6 août (date anniversaire d'Hiroshima), ils arriveront à Moscou le 11 octobre prochain. M -o --N -D E AFRIQUE DU SUD : DES PAS EN AVANT A près avoir tenté l'intoxication au "complot rouge", le gouvernement sud-africain semble revenir à la négociation avec l'ANC. Le pouvoir s'est engagé (au 10 août) à libérer les prisonniers politiques et à permettre le retour au pays des exilés. L'ANC a annoncé que dans ces conditions, elle suspendrait la lutte armée qu'elle mène depuis 1961. La libération des prisonniers politiques serail prévue pour le 1 er septembre. Des pas importants, mais qui laissent en suspens la question de l'attitude des forces armées de Pretoria et celle des groupes supplétifs ou alliés du pouvoiI (l'Inkhata de Buthelezi, par exemple). KOSSOVO: La seule "guerre" du Natal, menée par ces groupes armés à fait plus de 3000 morts en quatre ans. En 29 ans de lutte armée, l'ANC avait exécuté plusieurs centaines d'actions militaires et notamment fait sauter, en 1980, le complexe pétrochimique Sasol, fleuron de l'industrie sud-africaine. Aujourd'hui, les obstacles immédiats étant levés, la négociation devrait dans les prochains mois aborder la question centrale en suspens: comment sortir de l'apartheid. C'est dire que les militants anti-apartheid doivent, en France aussi, rester attentifs et poursuivre leurs pressions pour les sanctions jusqu'à la liquidation de l'apartheid. UN RAPPORT INQUIETANT ~u 2au 5 juillet dernier, unecom&: 1 mission d'enquête officieuse s'est rendu en Yougoslavie. Elle entendait éclaircir la réalité de la situation de la minorité albanaise dans ce pays. Jean-Jacques Kirkyacharian, qui représentait le MRAP dans cette commission d'enquête, a rendu un rapport' très inquiétant sur la situation, notamment au Kossovo où la population de souche albanaise est majoritaire. Jean-Jacques Kirkyacharian donne ainsi le témoignage du Dr Enver Sedikai, détenu sans jugement durant 80 jours, battu et privé de soins etde nourriture pendant 48 heures. Il cite égaIement le témoignage de victimes de sévices policiers et celui de jeunes blessés par balles au cours de fusillade qui ont EUROPE: fait plusieurs morts. Le rapport signale aussi l'étrange affaire d'intoxication qui a touché 6000 personnes en mars dernier, en majorité des écoliers d'origine albanaise. Selon le rapporteur, "tous ont insisté sur le fait que l'intoxication s'est produite deux jours après qu'ait été introduite dans les écoles la séparation entre écoliers de souche serbe et albanaise et que seules les classes d'Albanais ont été touchées." "Maconviction",expliqueJ.-JKirkyacharian, "est qu'il y a eu utilisation, peut-être à titre expérimental, d'armes chimiques. Peut-être aussi les effets ont-ils dépassé les prévisions." Il demandé une enquête internationale pour "faire la lumière sur cette affaire extrêmement inquiétante". RAPPORT AU PARLEMENT Il a commission d'enquête du Parlementeuropéen sur le racisme et la xénophobie a rendu son rapport. Il sera discuté au cours de la séance plénière de septembre. Le rapport Ford propose de prendre des mesures concrètes contre le racisme et la xénophobie, tout en favorisant l'intégration des migrants. Cerapport demande ainsi qu'il soit possible aux migrants d'accéder à la fonction publique etde rendre (là où ce n'est pas fait) possible l'acquisition de lanationalité du pays d'accueil. Il propose également aux Etats membres "d'examiner la possibilité d'accorder le droit de vote et d'être 6 candidat, au moins en ce qui concerne les élections locales, d'abordà tous les ressortissants de la Communauté européenne, et ensuite à tous les immigrants bénéficiant du droit de séjour et ayant résidé légalement pendant cinq ans dans lepays". Quelle sera la position des différents groupes français au Parlement européen ? Adoptées, les mesures proposées par le rapport Ford finiraient par s'imposer un jour à Paris aussi. Chassé par la fenêtre (le Parlement français), le droit de vote des immigrés pourrait alors rentrer par la porte (le Parlement européen). Durparcours pour une mesure de justice. AMNESTY DENONCE .. mnesty International a sorti, le Il iii! juillet, son rapport annuel. L'organisation y révèle que l'une des suites des événements de l'Est aura été lalibération de miliers de détenus politiques, à l'exception de la Yougoslavie, en particu ier au Kossovo. Pour ce qui concerne l'Europe de l'Ouest, Amnesty relève en particulier le cas de l'Espagne où des suspects et militants de l'ET A ont été torturés. Aux Etats-Unis, le rapport entre origine raciale et peine de mort est souligné: la peine de mort est plus souventprononcée quand la victime est blanche. En Iran, Turquie et Irak, des milliers de Kurdes ont été portés" disparus", tandis que dans les territoires occupés, la répression israélienne a fait des centaines de tués et des milliers de blessés ou d'emprisonnés. En Afrique noire, Amnesty dénonce la politique d'apartheid et n'épargne pas les régimes gabonais, ivoiriens, camerounais, zaïrois ou kenyan pour les sanglantes répressions de manifestations populaires. CANADA: NATIONS INDIENNES Il es Mohawks ne se laissent pas faire. Le conflit qui les oppose depuis quatre mois à la municipalité d'Oka n'a fait que s'envenimer,jusqu'à la mort d'un policier (le Il juillet) lors d'une tentative de prise d'assaut. A l'origine du conflit, un bois que les autorités veulent raser pour agrandir un golf. Les Indiens, àqui le terrain appartient de tous temps en ont fait un symbole de résistance à leur liquidation. Ils demandent aujourd'hui le statut de société séparée, si cher aux Québecquois et qui revient à dire qu'ils ont le droit de préserver leurs intérêts vitaux en tant que nation. C'est bien cela qui inquiète le gouvernement qui doit désormais faire face à l'unité de la plupart des Amérindiens qui n'oublient pas que leurs terres ont été volées et les Nations existantes avant la colonisation, détruites. Il y a au moins un demi-million d'Amérindiens au Canada et leur demande de reconnaissance n'est guère différente de celle des Québecquois vis-à-vis du gouvernement fédéral. Alors? Alors, c'est le blocage et les Amérindiens, sur pied de guerre, occupenttoujours le terrain. Le pouvoir menace et prépare une intervention armée. Il a, le 7 août, lancé un ultimatum. DETENU SANS ACCUSATION R oussef AI-Johbeh est l'un des 13 _ journalistes palestiniens détenus dans les prisons israéliennes. Il fait partie d'un groupe de trois prisonniers n'ayant été ni jugés ni accusés officiellement. Interrogé 18 jours d'affilée par les services israéliens en 1974 comme militant syndical, il est arrêté en 1978. Amnesty International l'adopte alors comme prisonnier de conscience. Entre 1985 et 1988, il est quatre fois assigné à résidence. Les policiers israéliens l'accusaient en fait d'être membre du FDLP, sans pouvoir le prouver. En février 1988, il est arrêté, accusé d'avoir rédigé un manifeste des commerçants de sa région. Verdict: trois mois de prison. Au terme de sa peine, il doit subir six mois de détention administrative. Sans aucune accusation. En février 1989,il est à nouveau détenu administratif (sans jugement) et enfermé au camp Ansar 3, dans le désert du Néguev. Malade, Youssef AI-Johbeh vit avec un seul rein et souffre de crise de calculs. En février 1990, il est à nouveau arrêté et soumis à détention administrative pour plus de dix mois. Son épouse et ses enfants n'ont pu le voir qu'une seule fois, lorsqu'ils ont appris qu'il devait être transféré à l'hôpital. La famille, repoussée par huit soldats, n'a pu lui parler. Malgré les recommandations du médecin hospitalier, il n'est pas hospitalisé. Selon son épouse, Youssef est un partisan de la paix entre les deux peuples dans deux Etats. Elle demande son transfert à l'hôpital. Un juge israélien devrait bientôt trancher. RACISME D1ETAT Ile Japon manque de bras. Les employeurs se plaignent de ne plus trouver de main-d'oeuvre, mais l'Etat fait la chasse aux immigrés. Pakistanais, Philippins, Ghanéens sont désormais expulsés àtour de bras ou partent, pris dans les rêts d'une législation implacable. Objectifs des pouvoirs publics: faire venir 600 000 Asiatiques à leur place, mais à des conditions très dures: pas de séjour de plus de deux ans, pas de regroupement familial, pas de célibataires. Une politique qui se heurte aux intérêts économiques

les migrants sont payés 30 francs

del'heure! Sur le fond, c'est le consensus sur le leitmotiv

"le Japon est harmonieux parce

qu'habité par un seul et même peuple, homogène racialement", ce qui est faux mais fonctionne. Selon le Nouvel Observateur qui décrit cette situation, les étrangers en arrive à être accusés de "déranger psychologiquement". M o N D E A G E .IMMIGRATIONJSYNDICAT. La CGT et l'ISERES organisent les 18. 19 et 20 octobre 1990 un colloque autour de Immigration et syndicat. les enjeux d'aujourd'hui. De nombreux chercheurs participeront aux travaux

Albano Cordeiro.

Véronique de Rudder. Daniele Loischak. Madeleine Réberioux. Claude Liauzu. Maryse Tripier ••• Renseignements au 48 518437. • DANSE. Africasia 90. festival de danse et musique d'Afrique. d'Orient et d'Asie se tiendra du 19 au 27 octobre prochain à Nice. Au programme : la Confrérie Gwana (Maroc). Daniel Maldonado et son groupe Batarumba. François Kolelaere et Amjad Ali Khan (Inde du Nord). Contact: 93 86 28 75. .CREA TEURS. Marseille. du 9 au 19 septembre. accueille la Biennale des jeunes créateurs de l'Europe de la Méditerranée. L'ambition est grande: présenter l'état de la création dans 9 pays et 30 villes. Un tour d'horizon accompli avec l'aide de 500 artistes! Contact au service culturel de la N D A ville de Marseille: 91 54 1000. • DESARMEMENT. le Centre Sèvres. centre jésuite de formation universitaire. offre un cycle de cours autour d'Annements, paix et sécurité, du 14 novembre au 30 janvier. les mercredi. de 20h à 22h. Tél. : 45 44 56 42 (de 14h à 18h). • FORMATION. L'ADRI. agence pour le développement des relations interculturelles. organise au cours du second semestre 90 un cycle de formation destiné aux responsables associatifs. Ces cours sont divisés en modules de 3 à 6 jours. en plus d'une formation générale de 16 jours. Contact: 43 06 21 73. poste 305. • COLLOQUE. L'université de Montpellier III et le CEMEA se proposent dorganier des journées internationales sur "L'Europe socia/en • Elles devraient avoir lieu les 25. 26 et 27 avril prochain. à Montpellier. Des quatre commissions prévues. l'une s'intéressera à L'Europe sociale de l'insertion,une autre aux Nouvelles citoyennetés. 1 Différences r 1 l 89, rue Oberkampf 75543 Paris Cédex 11 Tél. : 48 06 88 00 Directeur de la publication Albert Lévy Rédaction en chef René François Chérifa Benabdessadok Administration/gestion Yves Pras Publicité au journal 7 Abonnements Isabel de Oliveira Chargée de communication Mélina Gazsi Maquette (P.A.O.) LA GRAF Tél.:48516018 Impression Montligeon Tél. 33 83 80 22 Commission paritaire n063634 ISSN 0247·9095 Dépôt légal 1989-12 EN BR .EF • RENCONTRE. 15 députés israéliens de l'opposition sioniste de gauche et 12 personnalités palestiniennes ont publié le 5 juillet un communiqué demandant des négociations directes entre Israël et "les représentants légitimes du peuple palestinien, reconnus par la communauté internationale". • CHARNIER. Un nouveau charnier contenant les restes de 12 Chiliens fusillés après le coup d'Etat de Pinochet en 1973 a été découvert, à 260 km au sud de la capitale. C'est le cinquième mis à jour ces dernières semaines. • VIETNAM-USA. Le 6 août, Vietnamiens et Américains ont entamé à New-York des conversations sur le Cambodge. Une ouverture qui marque un net revirement américain et pourrait ouvrir la voie à une normalisation des relations entre les deux pays qui, quinze ans après l'évacuation forcée des troupes américaines du Vietnam sont toujours au point mort. • ISRAEl. Selon l'organisation humanitaire américaine Midle East Watch, dans un rapport publié le 26 juillet dernier, le gouvernement israélien ferme de facto les yeux sur les morts injustifiés de Palestiniens, notamment en refusant de modifier les consignes de tir des soldats dans les territoires occupés. , Pompe. fun'br •• M.rbr.rle CAHEN & Cie 43.20.74.52 MINITEL p.r 1. 11 A c .T;.......;I __ O N s ECHOS DES DREUX. Pasdevacancespourlecomité local du MRAPde Dreux qui faisait lepoint,début juillet, sur lasituation des réfugiés kurdes en Eure-et·Loir. Le MRAP a dénoncé à cette occasion ~/e refus systématique du droit d'asilepolitique aux réfugiés kurdes~. Jacques Vaunois, président départemental a montré que "les exemplesd'arbilroires administratifs ne manquent pas ~. Ûn comitéde solidarité aété crééà Olartres. LOIRE. L'appel lancé à Dreux en mai dernier par le MRAP contre toutes les formes de racisme et d'exclusion comptedetrès JIOTIlbreuses signatures. Ainsi le comité MRAP de Loire-sud a d'ortSeldéjàrecueilli plusde SOOsignatures d'élus, de personnalités, de représentants des mouveml llts politiques et de syndicats ou de simp.les citoyens. RHONE. La fédération MRAPdu Rhône a lancé un appel au démantèlementde J'apanheidetà [aso[idaritéavec le peuple d'Afrique du Sud. Soutenue parde nombreuses associations, partis et syndicats, cel appel a reçu plusieurs dizaines de signatures. Deux professeurs de philosophie, qui avaient tenu une conférence à l'école nonnale de Bouy sur l'antisémitisme de Vichy participeront ausi àlarentréeà un débat sur COMITES Ltstnfantsd'Izieux, avec Rémi Dame etAntoineSpire. SAINT-AVOLD. Le comité MRAP de St-Avold (Moselle) a profité de la trêve d'été pour se réorganiser. Un bureau de 13 membres a été élu et des contacts vont être pris avec les proviseurs des établissements scolaires de la région. ~Lts chenilles multicolores" dont [a premire édition avait rassemblé 250enfantsserontreconduites. Egalité, citoyenneté et solidarité seront les axes de travail pour ['annnée à venir. ULLE. LecomitélocaldeLiIk;AmnestyetlaLDH sont mobilisés pourempêcher l'expulsion de Baba Kanagie, un jeune gambien qui a dû fuir son pays. Opposant au régime en place, il a déjà été anêtéettorturé avantdepouvoirfuir. Sademande de réfugié .tété rejetée par l'Ofprn. REIMS. Plusde250personnesont manifesté le 31 juillet à Reims,àI'appel du MRAPetd'autres associations. Les manifeslants protestaient contre le meurtre, 1e26 juillet,d'un jeuned'origioe étrangère. Une délégation aétéreçuepar les autorités préfectorales. (Voir COIOmuniquéci- contre) HOMMAGE POSTHUME A UN AMI DU MRAP Le 28 juin dernier,. Me soIenn .. 1ement 1Mugtri, il OrIN ..... le bouIev.- d Guy·M.rie 1tioW. Mgr RiotMt, fiiqH d"OrINns, dr6c6cN accidentellement en 1978, ébit n.mbre du Comité d'honneur du MRAP. U ftIIlt.,......... faiI ec:co~gM UM cWléption nftioNIe de non rrICMIftfMnt Mtpr" detel ou tel Premier ministre. Connu pouru ~ Ho tlw il iIIlutte contre le ,Kisme et r.nt:iMmitisme,11 fut .usalle cMfenseurdnobjecteursdeconsdence, lepromcrtWrderllCtionnonviolente et Ils'oppou avec vigueur, eux c6t'-du g6Mra1 de BoIIar· cltreetde~.ux""'nucN .. ,..fnnçe.de,..."Pecffl. que. Son attitude ~ique souleva III co&ère des "bien-penums" qulfirent 6ehouer, il y. qu.aqu.. ... ne... leprojet de donner son nom il une rue d"Ortians. CIl projet vient d'aboutir, grke il une nouv"l11 municipalité. Le MRAP s'en retoult grandement. LES NOS SlNSallS c'est ratfoe. de SULLY Confort, é6ég&tice, qualité, des ct.ussu,.. ,.ites pour ,m"'_Rc""'"" 815 rue de s.vres 5 rue du Louvre 53 bd de Strasbourg 81 rue St-Lazare Du 34 au 43 féminin, du 311 au 48 1"MSCU1in, SÛllergeurs CATALOGt)E GRATUIT: SU5L'1L1Yo, _8,5.. _ru .e. de_ s.v res, Peris ~ atIfIIt_ .-. ...... ... Le Mrap telex ... Le Mrap telex ... Le Mrap tel • Les Mohawks. Au sujet du conflit d'Oka etdesrevendications des Indiens Mohawks, le MRAP a adJessé le 25 juillet 1990 au ministre canadien des Affaires indieMes, la lettresuivante: Monsieur leMinislre, N~mouvement,qui rassemble des personnes appanenant 1t tous cercles sociaux et politiques de France, s'adresse àvous pourvousdemandcrrespcctueusernent d'employer tout le pouvoir de voireministèrepourrésoudreJllK:iflQuement leconflitd'Okaetsatisfm les justesm-endications des Indiens Mohawks. Une solution IIlongtenne nepourraêtretrouvoeque sides ntgociations directes vtritables sont enpgéesentreles Mohawkset lesministresft.dtraux ao:em&.. Nous prions instammentccs miniSlres d'ouvrir immédiatement de tels pourp;piers.(26.7.99) • Nuit tragique • Peris.. Cette nuit, unc agressionraciste,1icheetsauvage,afttoommisepardes jeuncsCOOl1td'autres jeunes,ces demimayantletond'être juifs. Ce5lletype d'agression qui couvre de honte la capitale des Druitsde l'Homme. Cet incident e5l plus gravequ 'il n'y paralL D s 'inscril lans IUle JJlCIIItc dangereuse des idéologies d'exclusionet de haine ; celle au nom desquelles furent livréspardiuinesdemilliersOO'lcompatriote: s à rexterm.i.nalionnazie. Cctincident survient quelques jours ap!ts lescommémontions, 11 Paris,decettetrag6:lie. On nesauraitnoo plus dissocierl'agressionan~ite decenenuit, des brutalités sanguinaires et parfois meurtriàt: sdont sont victimesdes immigrtspralement africains, et doot les coupables obéissent aux mêmes motifs. Le MRAP en appelle !me fois de plus aux pouvoirs publics pourque soient rechen:hts et châtiés les coupables. Le MRAP en appelle 11 ta conscience des Français de toute opinionetcroyancepourques'e~ la vigilance qui permenra seule d'épargner à notrt pays la honte d'IUle nouvelle vague de racisme.( 26. H~) • La cible s'sppelait encore Mobamed. Lejeudi 26juillet 1990à20tt30,auquartier Croix-Rouge (Reims), Mohamed Bensaou, 16 ans, rt:ÇOÎI unc balle en pleine: tète, !ide dtlibbtroentparun voisin. Transpor1I! à l'hôpital dans unétat bès grave, il décèdera le vendredi matin. [ ... J L'ensembledeshabitantsdu qll8Jtiefsoutenusparlesocganisationssignatairts, expriment lcurindignalion, leurcolbe face 11 ce crime ignoble, et manifestent leurs craintes devant l'abandon dontest victime le quartier. La requalification de Croix-Rouge exige des mesures urgentes et des moyens à la hauteurde la gravité de la situa1îon. La participation acûve des habitants du quartier est uncnécessitéimpérieuse. Nous exigconsque: -laloi s'appliquedefaçonidenliquepourtout citoyen et que chacun bénéficie des proteetionsde la police etde laJustice ; --Lt vente libre et Lt détention d'armes soient • Prolaoatioos. Au cours de ce même wcei::-mI du 27 au 30 juillet 90, 80 tombes juives ont été profanées en Allemagne (11 Stungart-Bad-Cannstatt), 72 tombes juives en GJande..Bretagne 1t Mancbester, et unc trentainedetombesau nouveaucimetièrede la Salvetat-Saint-Gilles, en Haute-Garonne ont étésaccagéesetCOllvertesd'inscriptions racisleset antisémites. Ces inscriptions mê- Iéts dans le cimetière de la Salvetat-SaintGilles 11 des injures et·calomnies anti-chdtiennes, quicertespeuventlxouilkr lespistes, mais, associées à unc ébauche de mise en sctne, n'en fontpas moins penseraux profanations de Carpentras et à toutes ceDes qui, depuis trois mois, se sont multipliées en France et en Europe. De tels forfaits traduisent IUle offensive d'autant plus inquiétante qu'ellesedéveloppent jusqu'1trnaintenanten toute impunité. Le MRAP dénonce 11 nouveau le scandale odielU de ces profanations et demande solennellement aux pouvoirs publics de tout mettreen OEUvre pourque soientidentifitset punis lesauteursde cesactes. • Cootrel'agmsionirabmnt. Au nom de l'amitié entre les peuples et en vertu du droit de ceux-ci à disposer d'eux-mêmes, le MRAPcondamncl'invasionde 11rakau Koweit Il seftlicitedesdbnarthesetduprocessus engag~ par 1'O.N.V., l'V.R.S.S .. les Etats·Vniset la C.E..E.. pourétablirdessanctionséconomiquescontre l'Iraken vuede lui imposer l'anit de l'invasion et l'antt de ses troupes. Pour le MRAP. ce conflit a unc doubleoriginc: ils'appuied'uncpart sur lasituation catastro~ique de l'économie iraüennc: etsur lestensionseristautesau Proche et Moyen-Orient. Parailleurs, IeMRAPs'inqui~ du ~ possible de ce conflit 1t d'autres paysde la rtgion. Organisation noo gouvemementaleposs&lant lestalutconsullatif aux Nations·Unies, leMRAPintervient auplfs du Secrttaire GaltraI de l'D.N.V. pouremp&her l'extensiondu conflit et soutenirson aclionen vuede rttablirla paix,de. mande au gouvernement français d'agir en ce sens. Il appelle l'ensemble des organisations noo gouvernementales à condamner cette agression dont le MRAP demande la cessation immt.diate et sans condition. (6.8.~) • Cootrderacisme. Lel9juiUetdernier, plusieurs associations antiracistes et de dtfense des droits de lbomme, des organisationssyndicalesetpolitiquessesontréunies au si~ge de la Ligue des Droits de l'Homme en vue de nouvelles initiatives contre l'extrême droite et le racisme. Elles ont d&:îdé d'engageruntravailcommunautourdel'éla. boratiooetdeladiffusionmassivedetroisdocuments;- uncourttextedtnonçant lesnégateursdesthambres1tgaz, dont les thèmesatteignent un largepublic; - un document d'inforamtion sur l'extrême droiteenFrance; - Wl texte surlesdynamiquesde citoyenneté eld'égalitéqu'il s'agitdepromouvoirfaceaux idéologies d'exclusion. Ces !rOis initiatives serviront de base 11 des fonnesd'interventiontW;diverses,ouvertes aux individus comme aux organisations, dans le ~ d'IUle campagne nationale et d'actions locales qui pourront aboutir 11 !me manifestation nationale. Les associations préciseront les modaIitts de ces initiatives dans les semainesqui vierment. AREV -CAlF -OEDETIM -CFDT -CGT - CIMADE - FA - FASP - FASTI - FEN - L'Appel des 2SOcontre le Front nationalLCR - LES VERTS - Ligue de l"Ellseignement - UCRA - Ligue des Droits de l'Homme -MRAP -MRG -PCF -PS -SyndicatdesAvocatsdeFrance- Syndicatnationaldes joumaIistes-Syndicatdelamagistra! Ure - SOS Racisme -VNEFID -UNEF SE..

Notes

<references />

Catégories